Chargé de recherche et Maître de conférence

Bonjour à tous,

Ma soutenance de thèse approchant doucement, je commence sérieusement à me poser des questions sur la suite. Mon objectif étant de faire de la recherche, il n'y a pas non plus trente-six possibilités : je peux tenter d'obtenir un poste de chargé de recherche au CNRS ou de maître de conférence dans une université, et si ça ne marche pas, trouver un post-doc. Cela dit, la différence entre les deux premières possibilités reste floue pour moi : quelle est véritablement la différence entre un chargé de recherche CNRS et un maître de conférence ? De ce que je sais, le premier n'est pas tenu d'enseigner, mais rien de plus. Les seuls renseignements que j'arrive à trouver en ligne concerne les démarches administratives.

Quelqu'un aurait-il plus d'information sur le sujet ?

PS : Je ne savais pas vraiment dans quelle section poser ma question. Si un modérateur pense qu'elle aurait davantage sa place ailleurs, qu'il n'hésite pas à déplacer la discussion.

Réponses

  • C'est un peu bizarre de ne pas être plus informé que ça à la fin de la Thèse. Tu es isolé(e) dans ton labo?

    En bref, un Chargé de Recherche est embauché par le CNRS sur un concours national (une dizaine de postes environ par an), c'est un poste de fonctionnaire. Ensuite tu es affecté à un laboratoire universitaire, le choix du labo est fait en concertation entre toi, le CNRS, le labo. Tu y mènes ta recherche, ta mission est aussi de développer la recherche dans ce labo, en organisant des colloques, en montant des projets, etc. Tu peux enseigner si tu le souhaites, plutôt en niveau Master et si l'Université de ta ville peut se permettre de recruter un vacataire. Au bout de 2-3 ans c'est possible de muter de labo.

    Un Maître de Conférences est recruté par une Université (un concours par poste). C'est aussi un poste de fonctionnaire. Tu as une triple mission : enseignement (192h par an, équivalent TD), recherche, administration. Il est très rare de muter. Tu es payé un plus qu'un chargé de recherche.
  • Je ne suis pas plus isolé que ça, mais jusqu'à présent je me suis surtout consacré à ma thèse. Bien sûr, j'ai récupéré des informations ci et là au fil du temps, mais plutôt dans le désordre. Merci pour ta réponse.
  • Tout doux, je demandais seulement la différence entre chargé de recherche et maître de conférence, pas un compte-rendu sur ce qu'est le métier de chercheur. L'on est pas non plus obligé de se passionner pour les discussions interminables autour de l'organisation du labo.
  • Pour être en thèse moi aussi, et "aussi peu informé que ça", je prends pas très bien vos remarques...
    Pourquoi agrémenter vos réponses de ce subtil soupçon de "t'es pas un peu cui-cui les petits oiseaux ?" ?
    Dans mon entourage professionnel, il n'y a pas trop de circulation d'informations à propos de ce genre de choses, et je pense que mes collègues en thèse ne sont pas forcément plus au courant...

    Les écoles doctorales pourraient organiser chaque année une réunion pour expliquer ce genre de choses ; la mienne n'a pas l'air de trop le faire.
  • Mes informations datent de 20ans :-D

    1/ Pas de thèse exigée par la loi pour candidater comme chargé de recherche CNRS
    2/ Limite d'âge imposée par la loi de 28 ans

    3/ Thèse exigée par la loi pour candidater MCF
    4/ Pas de limite d'âge

    Dans tous les cas, des dérogations exceptionnelles (et n'arrivant plus jamais en 2017, on n'est plus dans les années 60 où un "bon ptit gars" recommandé pour son talent par tels et tels grandes sommités vieillissantes pouvait avoir direct un post ou une médaille Field) paraissent encore possible (passer de chomeur sans diplôme à prof émérite après avoir prouvé la conjecture de Riemann ou passer de chomeur sans diplôme à directeur de recherche CNRS après idem (ou peut-être la conjecture de Hadwiger ou cette famille de 30-40 problèmes ouverts patentés, légèrement moins cotée que RH) , puisque pas possible CR (ou alors CR1 peut-être, pas sûr, mais c'est comme DR sur le fond) si >28ans

    Ca c'est pour les maths. Dans les autres domaines, je ne sais pas.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je suis d'accord que c'est curieux d'être en troisième année de thèse, de se poser la question seulement maintenant et de n'avoir jamais eu une conversation là-dessus avec un collègue (autre thésard ou permanent).

    C'est quand même des discussions qui reviennent hyper souvent au coin café, l'après-thèse (et les "formidables" conditions du monde de la recherche qui vont avec)...

    J'ajouterais que pour avoir une chance d'être recruté il est bon de se faire connaitre et d'aller parler avec les gens, aller faire des séminaires, etc. Bref ne pas rester dans son coin est assez indispensable en recherche (à moins d'être un génie), que ce soit d'un point de vue administratif/suite de carrière, ou même scientifique (combien de fois un collègue m'a débloqué parce que j'ai parlé d'un problème sur lequel je bloquais.
  • @christophe : Ah oui, dans une conf', j'avais entendu l'histoire d'un gars recruté au CNRS sans thèse (ou sans article, je ne sais plus), ça m'avait surpris !

    Eh ben, moi c'est vos réactions que je trouve curieuses. Allez, je vais alimenter le fil avec des questions précises :
    - j'ai entendu des personnes de mon labo dire que le CNRS, c'est bien, mais mieux vaut ne pas y rester trop longtemps, car sur le long terme, les MCF deviennent "meilleurs" ou "meilleures", sans que je comprenne ce que ça veut dire. Qu'en pensez-vous ?
    - est-ce que les attentes (de la part du labo, par exemple), vis-à-vis de la recherche, sont plus exigeantes envers une personne CR ou un ou une MCF ?
    - est-il fréquent que des MCF fassent ce que Lucas décrit comme étant du ressort des CR, c'est-à-dire l'organisation de colloques, etc. ?
    - autrement dit, dans les faits, est-ce juste le temps alloué à l'activité de recherche qui est réduit pour les MCF par rapport au CNRS, ou y a-t-il véritablement deux façons de faire de la recherche ?
    - est-ce que que vous connaissez des personnes qui regrettent de ne pas avoir été dans l'autre situation ? Si oui, pourquoi ?
  • [*** modéré *** propos outranciers. AD] Malheureusement c'est des on-dit.

    titres

    age
  • Eh ben, c'est charmant !
  • Héhéhé écrivait:

    > J'ajouterais que pour avoir une chance d'être
    > recruté il est bon de se faire connaitre et
    > d'aller parler avec les gens, aller faire des
    > séminaires, etc. Bref ne pas rester dans son coin
    > est assez indispensable en recherche

    Super, dans mon labo, il y a des thésards qui sont à 9000 bornes de la métropole. Sachant que le moindre billet c'est 1000 euros sans compter le décalage horaire et la semaine réglementaire de présence en métropole pour les missions, grâce à des saloperies pareilles, il peuvent se carrer au f.... la possibilité d'avoir un poste même s'ils ne sont pas plus mauvais que ceux qui vont être recrutés en métropole.

    C'est beau l'égalité des chances....
  • SNIF moi j'ai pu le droit d'utiliser ce vocabulaire précis comme joaopa sous peine de bannissement :-D (lui il a du savoir en user avec une certaine parcimonie).

    En 20 ans la loi a changé : la limite de 28ans a disparu (j'avais été refuse pour ça vers 1998).

    @GA: je ne peux répondre qu'à une questions. Au CNRS l'absence de publications ou productions équivalentes pendant t disons 5 à 10 ans te vaut révocation définitive pour faute grave. Par contre un MCF n'a aucune contrainte à part être présent en cours. Certains ne font que de l'enseignement de manière officielle.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Ben déjà, quand on intériorise le fait qu'il faudra probablement faire encore deux, trois, quatre ans de postdoc, pour avoir la chance d'échouer au concours de MCF, on peut se dire que ce n'est pas urgent de trop se renseigner.
    D'autre part, j'imagine que selon les endroits, la mixité entre membres permanents et doctorants et doctorantes est plus ou moins forte, ce qui influe sur le "transfert d'informations".
    Enfin, au moins dans un séminaire où je vais, je crois que dans le public, il n'y a pas de membres du CNRS, tandis que dans une spécialité voisine, ceux et celles-là sont en majorité, ce qui biaise la comparaison...

    Et puis, franchement, je ne viens pas sur ce forum pour lire que je suis insouciant, même si ces propos ne m'étaient pas adressés. Le message de Seirios n'était pas "ma soutenance approche, et je ne sais rien sur les métiers de recherche à l'université, c'est grave docteur ?" ! J'ai même l'impression que vous associez cette "insouciance" à un manque d'ambition. Genre des ours qui iraient voir des pandas pour leur dire "héhé, mon ptit gars, c'est bien mignon de manger du bambou dans des zoos, mais si tu continues à être insouciant comme ça, tu vas t'éteindre !"...

    Mais bon, merci pour les interventions utiles.
  • @ Christophe.

    De nos jours, ce serait considéré comme une discrimination liée à l'âge. En 20 ans, une loi a été votée.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


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