Entrée à l'université

https://www.la-croix.com/Famille/Education/INFOGRAPHIE-Entree-luniversite-devrait-changer-2018-2017-10-30-1200888346
La Croix a écrit:
Licences dites en tension (STAPS,Psycho...)
Le bachelier recalé est en liste d'attente.
Si, à l'issue de la procédure, il n'a pas de place, une formation est proposée par l'université, selon le projet d'études

Je ne vois pas de différence significative avec ce qui était pratiqué jusqu'à maintenant.

Je prévois des remous à l'été 2018...
«13

Réponses

  • La différence semble être que si on est refusé dans la filière demandée, on y accède quand même après une "remise à niveau". Ça me semble plus démagogique qu'autre chose.
  • Si tout est vrai et réalisé...bah...une formation sera proposée par l'université.

    C'est déjà fait dans quelques villes, les 20h de ce soir en ont fait leur sujet.

    Edit : la vraie réforme semble être quant au régime de sécurité socials même si complètement hors sujet avec l'orientation.
  • Poirot:

    Comment vont-ils organiser la remise à niveau de dizaines de milliers de nouveaux bacheliers?
    Qui va s'en occuper? Avec quel personnel? Quels locaux? (il faut pousser les murs?) Pour quelle durée?
    Je suis curieux de voir ça. Le printemps et l'été 2018 risquent d'être chauds (on commémore/fête mai 1968 l'année prochaine comme un hasard...)

    Dom:
    Une formation était déjà proposée à une bonne partie des nouveaux bacheliers naufragés d'APB
    (pas tous c'est vrai mais c'est surtout lié au fait que les universités n'ont pas la place d'accueillir tout le monde et aucun projet de construction d'universités en vue, si j'ai bien compris)

    PS:
    La remise à niveau ne me semble pas concernée les formations "en tension".
    Mais cela concernera probablement les fac' de sciences où il n'y a pas de surpopulation dans les amphis' si j'ai bien compris (on ne se bouscule pas pour s'y inscrire)
  • Moi aussi je suis curieux de voir ça. Je pense que c'est impossible à mettre en place en pratique.
  • Le gouvernement marche sur des oeufs.
    Si trop de jeunes comprennent qu'on veut les passer par le fil de la sélection en loucedé....
  • J'ai lu: "le gouvernement marche sur des oeufs. Si trop de jaunes comprennent..." Ç'eut été une coquille intéressante de ta part.
    Mais j'ai mal lu.
  • Pas mal mais je n'y ai même pas pensé. Je dois être fatigué.
  • Il y a un autre truc qui est préoccupant c'est ce qu'on va demander de payer aux étudiants pour la sécurité sociale dont le régime est profondément remanié à la prochaine rentrée universitaire.


    Challenges a écrit:
    Autre point d'interrogation, le financement de la sécu des étudiants, le Premier ministre ayant annoncé la suppression de la cotisation dédiée, de 217 euros par étudiant non boursier, pour leur redonner 100 millions d'euros de pouvoir d'achat. Celle-ci sera remplacée par une "cotisation de vie étudiante" couvrant les champs de la santé mais aussi du sport ou de la culture.

    https://www.challenges.fr/entreprise/sante-et-pharmacie/secu-le-regime-specifique-etudiant-bientot-supprime_510086

    Cela risque de devenir un fourretout qui pourrait permettre d'augmenter les frais d'inscription significativement.

    PS:
    C'est une bonne chose, à priori, le rattachement du régime de sécurité sociale des étudiants au régime général.
  • La FAC va recruter des profs en pagaille pour dispenser des cours de remise à niveau ?

    Mouais, non...

    J'écoutais une émission de radio : faut-il demander l'avis des profs pour l'orientation ?
    Sans rentrer dans le débat, qui a déjà eu lieu sur le forum d'ailleurs, cela m'a amusé dans le sens où si on ne demande pas l'avis aux profs...alors qui reste-t-il de légitime ?
    La réponse donnée par certains a été : "demander l'avis au lycéen"...

    Pardon pour cette parenthèse qui risque d'animer le fil.
    Cela ne m'a même pas agacé, mais je me suis marré, faute de mieux.
  • A partir du moment qu'on n'augmente pas le nombre de places à l'université (il y a un afflux supplémentaire lié à la démographie si j'ai bien compris) le gouvernement est condamné à essayer de noyer le poisson et à un numéro de bonneteau. On verra si les lycéens vont être dupes de la manoeuvre.

    Les politiciens croient voir un appui de la population dans la sélection:
    http://www.liberation.fr/france/2017/10/26/selection-a-l-universite-l-opinion-bouge-meme-chez-les-jeunes_1605830

    Quand on croit que ce sont les autres qui vont être exclus et qu'on est bien sûr le meilleur, on est toujours pour la sélection et puis il y a les gens qui ne sont aucunement concernés ou plutôt ils le sont un peu pour certains: il vaut mieux scier derrière soi les barreaux de l'échelle qu'on croit avoir gravie...
  • Comment vont-ils organiser la remise à niveau de dizaines de milliers de nouveaux bacheliers?
    Qui va s'en occuper? Avec quel personnel? Quels locaux? (il faut pousser les murs?) Pour quelle durée?

    Le nombre de bacheliers en fac n'a pas de raison de changer tant que celui des prépas/bts/iut ne change pas...

    Ce n'est qu'un système de vases communiquant, la première année une partie des étudiants seront mis dans les sections de "remise à niveau" les autres feront l'année normalement : aucune différence pour les locaux ni le personnel.
    Par contre pour l'année suivante ça devrait coincer mais cela personne n'y a pensé.
  • Une fois de plus, on n'ose pas affronter la réalité en face et on préfère construire une nouvelle usine à gaz plutôt que dire la vérité aux français....
    Faut-il rappeler que la France est LE SEUL PAYS d' Europe à n'effectuer aucune sélection à l'entrée de l'université ?
    En France on accorde ce droit d'entrée à n'importe quel traîne savate qui peut bénéficier d'une place en amphi pour dormir près du radiateur ainsi que de la sécu payée aux frais de contribuables qui eux travaillent....

    Les déclarations de Blanquer ne sont donc que de misérables gesticulations....en réalité, ce gouvernement est aussi lâche que les autres et ne souhaite en aucune manière sauver le système éducatif français qui coule depuis mai 68....
    Macron comme tous ces prédécesseurs, a peur des syndicats étudiants inféodés à un parti politique pourtant moribond (le PS...dont la caractéristique première est de ne pas être socialiste) et à un syndicat (la CFDT donc le SGEN) bien connu pour abriter en son sein les plus chauds partisans du pédagogisme qui a ruiné l'enseignement du CP à la terminale....

    Il faut absolument instaurer une vraie sélection à l'entrée du supérieur et pour cela, il faut que le niveau du bac redevienne ce qu'il était il y a environ 30 ans.....mais pour cela, il faudrait tout changer en profondeur dès le CP et remettre à l'honneur certaines valeurs que certains jugeront désuètes: TRAVAIL, DISCIPLINE et MERITE.
    Il faut aussi réinstaurer des paliers d'orientation en fin de 5ème et de 3ème, destinés à tous ceux que l'école ennuie profondément et qui seraient bien plus heureux en exerçant leurs talents dans des professions manuelles.

    Il serait temps que l'enseignement secondaire prenne enfin ses responsabilités et joue son rôle en préparant correctement les futurs bacheliers aux rigueurs de l'enseignement supérieur. Le rôle de l'Université n'est pas de trier les déchets que lui envoie le lycée....
    Des modules de remise à niveau après le bac sont totalement inutiles et inefficaces. Ce n'est pas en L1 que l'on apprend la grammaire ou à additionner deux fractions. Cela devrait être maîtrisé à l'école primaire !!!!

    Le système éducatif français continuera donc à sombrer et ne sera plus en mesure de former correctement des cadres de haut niveau (ni même de niveau intermédiaire). Les jeunes français deviendront livreurs de pizzas ou cireurs de chaussures à Shanghai, Séoul ou Singapour.....avec un bac +8 en poche.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Soleil_Vert a écrit:
    Le nombre de bacheliers en fac n'a pas de raison de changer tant que celui des prépas/bts/iut ne change pas...

    Et la démographie?

    Il y aurait eu 46 000 lycéens en 2017 de plus qu'en 2016 à faire des voeux sur APB...

    (et rien n'a été fait pour anticiper cet afflux si j'ai bien compris: les gouvernements successifs jouent le pourrissement et espèrent imposer la sélection comme l'UNIQUE solution au problème)

    Une réaction au plan annoncé:
    https://www.publicsenat.fr/article/politique/universite-on-ouvre-la-boite-de-pandore-avec-la-selection-dans-les-filieres-en
    Ramon Mercader a écrit:
    Il faut aussi réinstaurer des paliers d'orientation en fin de 5ème et de 3ème, destinés à tous ceux que l'école ennuie profondément et qui seraient bien plus heureux en exerçant leurs talents dans des professions manuelles.

    Tu veux les envoyer travailler en Asie? Je ne sais pas si les locaux vont être d'accord.
    Parce que des métiers manuels, il y en a de moins en moins.

    (avant dix ans il n'y aura plus de caissières et plus de chauffeurs VTC, tous ces emplois auront été automatisés. Ma prévision ne me semble pas exagérée)
  • FDP a écrit:
    Parce que des métiers manuels, il y en a de moins en moins.

    Qui débouche tes canalisations ?
    Qui enlève tes ordures ?
    Qui balaie ton trottoir ?
    Qui cuit ton pain et qui découpe ton steak ?
    Qui coupe tes cheveux ? (à moins que tu n'utilises ceci:
    Qui répare ta machine à laver ?
    Qui entretient les jardins municipaux ?
    Qui a construit ton logement ?
    Qui répare ta voiture ?
    Qui ramone ta cheminée ?
    Qui prépare ton repas au restaurant ?
    Qui restaure les monuments historiques ?
    Qui entretient les routes et les voies ferrées ?
    Qui a livré ton canapé ou ton réfrigérateur ?
    FDP a écrit:

    Je constate que tu lis la presse catholique.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • l'école ennuie profondément

    C'était mon cas, ça ne m'a pas empêché d'aller à la fac.
    Et la démographie?

    Tu fais les questions et les réponses? Tu as répondu juste après :-D
  • Ramon Mercader:

    On a besoin de centaines de milliers (millions) de maçons?
    De centaines de milliers (millions?) de plombiers?
    etc.


    Le marché du travail français actuel ne peut absorber humainement des centaines de milliers de gens de plus qui vont venir grossir brutalement la foule de chômeurs déjà existante; la sélection aura pour conséquence probable un afflux brutal chaque année de centaines de milliers de personnes qui cherchent du travail. Le système actuel a au moins la vertu me semble-t-il de différer cette afflux en le lissant dans le temps.

    PS:
    Je peux comprendre qu'on s'en tamponne le coquillard de cet aspect des choses mais il ne faudra pas venir chouiner après des conséquences des décisions prises. Cela ne peut que tendre les relations sociales entre les gens à mon humble avis et pour dire le moins. L'argent qu'on n'aura pas voulu consacrer aux universités il faudra le consacrer aux prisons....
  • Plutôt qu'une longue énumération de qui-qui, la seule réponse raisonnable pour qu'on puisse parler sur autre chose que du vent (mais parfois je me demande si c'est le but), ce serait une référence fiable sur l'évolution de l'emploi dans les secteurs manuels par rapport aux autres secteurs.

    Je n'ai pas de telle référence donc je n'ai pas d'opinion (sur rue).
  • Shah d'Ock :

    Regarde le nombre de chômeurs. On ne me fera pas croire que tous les gens au chômage rêve d'une place au chaud dans un bureau.
  • C'est bon pour les stats du chômage, d'accorder "rêver" au singulier. Mais je ne sais pas trop si c'est réaliste.

    Quoi qu'il en soit, on ne fait pas une discussion sèrieuse avec des "qui cuit ton pain" versus "regarde tous les chômeurs", encore moins avec des "on ne me fera pas croire que" (nos croyances ne révèlent rien sur leur objet, mais uniquement sur notre psychisme).

    Soit quelqu'un fait l'effort de sortir des données chiffrées et à peu près objective, soit ce débat restera du vent comme tant d'autres.
  • Shah d'Ock a écrit:
    J'ai lu: "le gouvernement marche sur des oeufs. Si trop de jaunes comprennent..." Ç'eut été une coquille intéressante de ta part.

    je n'ai pas d'opinion (sur rue)

    Merci pour tes leçons de morale....tu as raison en effet: c'est avec des jeux de mots à deux balles que l'on va développer une réflexion intéressante.....

    https://letempspasse.fr/1734-thickbox_default/almanach-vermot-de-1969.jpg
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Dom a écrit:
    La FAC va recruter des profs en pagaille pour dispenser des cours de remise à niveau ?

    Quoi ? Recruter des titulaires ? Mais enfin, vous n'y pensez pas ! En plus, des jeunes docteurs risqueraient d'avoir un vrai poste alors qu'il y a tant d'autres solutions bien moins coûteuses :
    - les heures sup sur le dos des titulaires déjà en poste (même et surtout s'ils croulent déjà sous le poids de leur sur-service et des tâches administratives ubuesques...) ;
    - et tous les sous-fifres de nature variée : vacataires payés au lance-pierre, thésards, ATER, etc. (on retrouve là les jeunes docteurs dont je parlais plus haut, comme c'est étrange) ;
    - ou encore mieux : des stages d'été de quelques jours et/ou des MOOC ! Encore moins cher...

    (question subsidiaire : le lycée ne serait-il pas mieux adapté que la fac pour ces remises à niveau ? Sûrement mais un lycéen coûte plus cher à l'Etat qu'un étudiant à la fac...)


    Ceci dit, au fond :
    - dans un système normal, le bac serait l'examen de sélection d'entrée à la fac. C'est d'ailleurs ce qu'il est censé être et c'est pour ça que les jurys de bac sont censés être présidés par des universitaires. D'ailleurs au XIXe siècle, le bac était géré entièrement par l'université (évidemment ce n'est pas comparable mais on devrait peut-être y revenir sous une autre forme). L'un des noeuds du problème, c'est quand même bien le niveau déplorable du bac qui fait que même un bachelier S ayant eu une bonne note en maths n'est pas nécessairement un matheux (même un peu) : si le bac était digne de ce nom, on n'en serait sans doute pas là ;
    - surtout, c'est quand même un minimum que de demander que quelqu'un s'inscrivant en L1 de maths, de physique ou de chimie (ou plutôt dans une L1 pluridisciplinaire centrée sur ces disciplines) d'avoir un niveau minimal dans ces domaines histoire qu'il ne soit pas complètement paumé, le cas le plus extrême étant celui des étudiants titulaires d'un bac pro puisque ceux-ci ont *au mieux* un niveau 4e-3e en maths (en même temps, certains bacheliers S ne valent pas mieux). J'en ai eu un dans le groupe de TD de L1 que j'avais l'an dernier : je peux vous dire que ça fait beaucoup de peine de voir quelqu'un qui est complètement perdu, ne pouvant rien faire pendant 1h30 de cours (forcément, dans un cours sur les suites avec des exemples utilisant des logarithmes, c'est rendez-vous en terre inconnue...) ;
    - du coup, les gens qui défendent l'idée que tout bachelier quel qu'il soit doit pouvoir aller dans n'importe quelle filière de L1, quelle qu'elle soit, ne se rendent même pas compte qu'ils ne rendent pas service aux étudiants, contrairement à ce qu'ils croient ! Non seulement ceux qui auraient la possibilité de suivre un enseignement plus rapide et plus exigeant sont pénalisés (et j'en ai vu aussi, de tels étudiants, s'ennuyer ferme de se farcir des rappels très élémentaires mais bien utiles à la plupart de leurs camarades) mais surtout, et c'est bien là le plus dramatique, les étudiants faibles qui ont été acceptés à tort et donc leurrés perdent de ce fait des années de leur vie (et quand on vient d'une famille modeste, c'est particulièrement coûteux) alors qu'ils auraient eu intérêt à se voir opposer un refus clair dès le début avec une solution de rechange plus adaptée (une mise à niveau dans les cas où c'est raisonnable, donc pas pour ceux qui viennent de bac pro qui ne pourront pas rattraper des années entières de maths, par exemple, en seulement un an !). Bien sûr que sur le champ, c'est dur, mais à moyen terme pour eux, c'est tout de même mieux que de perdre un an ou plus dans une filière où ils sont en échec.
    Tout le problème est alors de prévoir ces solutions de rechange car une sélection sans cela est effectivement dangereuse.
  • Shah d'Ock:

    Tu veux voir le plan de recrutement annuel des salariés pour les 20 prochaines années?
    A quelles prévisions se fier quand il n'est pas neutre mais hautement stratégique de prétendre que des secteurs d'emploi sont en pénurie ou mal pourvus?
    Paf a écrit:
    et c'est bien là le plus dramatique, les étudiants faibles qui ont été acceptés à tort et donc leurrés perdent de ce fait des années de leur vie

    La vie d'un individu ne s'arrête pas pour recommencer plus tard donc je récuse l'idée de perte surtout que tout ce que tu peux apprendre, même si c'est peu, n'est pas une perte mais un gain.

    Par ailleurs, le problème transcende largement les considérations du type: on devrait avoir un niveau requis pour entrer en L1. Pendant des décennies on a démocratisé l'accès de l'enseignement supérieur à de plus en plus de gens. C'est une bonne chose mais je ne suis pas certain que ce soit uniquement pour des raisons humanistes. C'est un amortisseur statistique du chômage qui permet de lisser les chiffres (le service militaire était bien utile à cette fin) et de ne pas traiter le problème de la raréfaction de l'emploi (décent).

    En 2017, selon les chiffres du ministère 729 600 personnes se sont présentées aux épreuves du BAC à la session de juin ( http://www.education.gouv.fr/cid118789/resultats-de-la-session-de-juin-du-baccalaureat-2017.html )
    Si on suppose, par exemple, que seulement un tiers de ces personnes ont le bon niveau pour faire des études supérieures et qu'on se donne les moyens pour interdire aux autres étudiants de ne pas faire d'études supérieures juste après l'obtention du BAC on se retrouve avec 486400 personnes pour lesquels immédiatement il n'y a pas d'autre solution que de trouver un emploi. (et tous les ans il y aura ce flot de gens qui arriveront immédiatement sur le marché du travail avant la fin de l'année civile).
    Je suis curieux d'entendre ce qu'on ferait de tous ces gens. On forme 400 000 plombiers tous les ans? :-D
  • Je m'étonne toujours de ce genre de débat qui se réduit à : l'université d'un côté et les métiers manuels de l'autre.

    Débat complétement déconnecté.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Zeitnot:

    Ce n'est pas cela le problème.
    Le problème est que fait-on des centaines de milliers de jeunes qui avant la fin octobre sauront tous les ans qu'ils n'ont aucune chance de s'inscrire dans un établissement d'enseignement supérieur dans l'immédiat si la sélection est appliquée?
  • Ramon a écrit:
    c'est avec des jeux de mots à deux balles que l'on va développer une réflexion intéressante.....
    Mais moi je n'ai pris position ni d'un côté ni de l'autre dans ce débat. À la différence de vos effets de réthorique à tous les deux, mes jeux de mots nuls pour gens pas très malins avec un cerveau peu vif ne cherchaient pas à justifier quoi que ce soit.

    Que les deux parties me tombent dessus quand je fais la remarque triviale que le seul moyen de les départager sur une question factuelle, cest de se reporter aux données factuelles, me conforte dans l'idée que certains ici ne sont pas là pour débattre constructivement, mais uniquement pour le plaisir de bavarder sans risque.
  • Pour revenir au sujet.
    Tous les ans, je classe quelques dossiers BTS pour mon lycée, on se les répartit avec les collègues. Quand les dossiers sont trop mauvais, résultat trop faible, ou appréciation qui ne laisse rien présager de bon, on ne classe même pas le dossier.

    J'imagine que beaucoup de lycées font comme nous. Si ces gamins ne sont pris dans aucun BTS ou IUT, ils vont à la fac, le seul vœu non sélectif.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Ramon Mercader a écrit:
    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?9,1553586,1553760#msg-1553760
    Le rôle de l'Université n'est pas de trier les déchets que lui envoie le lycée....

    Et dire qu'il ose affirmer qu'il n'a rien contre les métiers manuels, ces filières dans lesquelles on envoie les "déchets" qui n'ont rien à faire à l'université !

    Fin de Partie a écrit:
    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?9,1553586,1553802#msg-1553802
    ... je récuse l'idée de perte surtout que tout ce que tu peux apprendre, même si c'est peu, n'est pas une perte mais un gain.

    Sauf que beaucoup de ces "remises à niveau" n'apprendront rien à ceux qui les auront suivies et qui abandonneront au bout d'un an. L'idée exprimée suppose qu'on soit réellement en capacité "d'apprendre" et c'est loin d'être le cas chaque fois qu'un individu s'assoit dans une salle de classe.
    Le premier exemple, c'est celui de ma sœur et mon beau-frère (loin d'être bêtes et d'être des déchets tous les deux !) quand je vois ce qu'ils ont retenu des cours de maths qu'on leur a imposés dans la filière "littéraire" qu'ils ont suivie. Et pourtant ils ont "appris", mais c'est bien en pure perte car ils ne savent plus calculer un pourcentage (l'ont-ils jamais vraiment su ??) et l'image qu'ils ont des maths est aussi valable que celle que je me fais de la littérature ougandaise du nord-est de ce paisible pays d'Afrique.
    Le second exemple, c'est celui d'un ami qui a fait une année de remise à niveau à la fac après un bac pro en lycée professionnel, et je peux témoigner que c'est loin d'être un gain pour lui qui travaille depuis plusieurs années comme ouvrier dans une usine. Même intellectuellement...

    Non, vraiment, c'est un rêve humaniste généreux, mais qui est bien éloigné de mon expérience.
  • Zeitnot a écrit:
    Si ces gamins ne sont pris dans aucun BTS ou IUT, ils vont à la fac, le seul vœu non sélectif.

    Et bientôt, puisque le vent semble tourner, ils iront directement s'inscrire (par centaines de milliers) à Pôle emploi avant la fin octobre de l'année où ils ont obtenu le BAC. C'est la seule inscription qui leur sera proposée. :-D

    Curiosity:
    Ce n'est pas seulement une question de savoir ce que tu retiens de ton passage même bref à l'Université mais le seul fait d'avoir ouvert l'horizon intellectuel de quelqu'un est déjà une bonne chose.
  • Shah d'Ock :

    Ce n'est pas si facile d'obtenir les données factuelles que tu demandes à mon humble avis.
    Plus exactement si données il y a quelle part de crédibilité leur accorder (le sujet est sensible à plus d'un titre)?

    Peut-on dire quels seront les métiers qui vont disparaître avant 20 ans?
    Il y a une profession (qui ne demande pas une qualification extrême) qui fait des émules ces dernières années qui est condamnée à disparaître à brève échéance: chauffeur VTC. Le véhicule automatique est une invention semble-t-il qui est mûre pour se répandre dans l'environnement urbain et cela sonnera la fin de ces emplois de chauffeurs plus que probablement (et qu'on ne remplacera pas).
  • Bien entendu que c'est certainement très bien d'ouvrir "l'horizon intellectuel" de quelqu'un, mais dans les deux exemples que j'ai donnés, je peux t'assurer qu'il s'agit au mieux d'un statu quo (le second... peut-être ?) et au pire d'une fermeture (le premier).
  • Curiosity:

    Après chacun est libre de faire ce qu'il veut du cadeau reçu.
    On peut seulement espérer que le don qui a été fait soit profitable (pas nécessairement en argent sonnant et trébuchant)
    à celui ou celle qui l'a reçu.

    (évidemment si on pense l'humanité en terme de <<déchets>> il va être difficile de comprendre mon propos très probablement)
  • @FindePartie : C'est vrai que vu le nombre de personnes qui travaillent pour se payer leurs études à l'université, il vaut mieux pour elles qu'elles trouvent "le plus vite possible" leur voie... Et puis, des personnes qui ne se sentent pas bien dans le parcours qu'elles suivent peuvent se décourager, se dire "la fac c'est pas fait pour moi" et se lancer, la mort dans l'âme, dans le "monde du travail" (parfois, je me dis que c'est le but secret de la fac)...
  • Le ministre Jean-Michel Blanquer sera sur LCI aujourd'hui 31 octobre 2017 à 19 h 30. Peut-être pourra-t-on y voir plus clair dans ses projets ?
  • Georges Abitbol:

    Entre un système qui laisse les gens étudier jusqu'à ce qu'ils se rendent compte, pour certains, que cela ne les intéresse pas ou qu'ils se découragent par manque de motivation et de persévérance, ou bien un système qui immédiatement t'empêche d'étudier parce que tu n'as pas fait tes "preuves" quand tu étais encore un enfant, lequel est préférable?

    Dans un cas les gens s'inscrivent progressivement à Pôle-emploi en même temps qu'ils essaient de trouver un emploi dans l'autre cas c'est une "livraison" en un seul "bloc" de centaines de milliers de jeunes gens qui se retrouvent à s'inscrire à Pôle emploi et à entrer dans la "boucle" pour obtenir un emploi.

    Pour faire une comparaison, le système d'évacuation des eaux d'une ville peut faire face à une pluie modérée mais s'il pleut trop il ne pourra pas probablement évacuer toute l'eau assez rapidement et ce sera l'inondation avec toutes les conséquences associées à ce phénomène.
    (je ne suis pas en train d'écrire que la jeunesse est de l'eau sale)
  • (je ne suis pas en train d'écrire que la jeunesse est de l'eau sale)

    De la chienlit.
  • Un "cadeau reçu" ? Hum, je doute que cela soit perçu comme un cadeau par tous ceux qui n'ont pas d'autre choix. Au mieux une corvée nécessaire, et au pire je n'ose pas imaginer.

    Je vais m'en tenir là. Je crains de voir fleurir bientôt le couplet sur la chance qu'on a de pouvoir étudier dans notre beau pays, sur les petites et les petits qui doivent faire 5 km à pieds tous les jours pour rejoindre l'unique école à des lieues à la ronde, quand il ne s'agit pas du sort misérable des gamins des rues ou de ceux qui doivent travailler pour fabriquer chaussures ou téléphones portables. C'est sûr, quand on veut comparer avec du hors-norme, on trouve toujours plus malheureux que soi et des tas de raisons de ne pas se plaindre jusqu'à se persuader qu'on a de la chance et qu'on ferait mieux au final de fermer sa g...

    (Et bien sûr ceux qui vont sortir ça oublieront de se l'appliquer à eux-mêmes pour retourner aussi sec pester contre ce système horrible qu'est (ou est devenue) l'éducation en France, faisant mine d'ignorer le cadeau reçu - être né en France -, et la chance qu'ils ont - de pouvoir enseigner dans un pays où les salles sont chauffées l'hiver, le matériel incomparablement supérieur à d'autres régions du monde, et les élèves pour la plupart nourris à leur faim matin, midi et soir...)
  • Curiosity:

    En effet, c'est une chance d'avoir eu une enfance. C'est une chance d'aller à l'école (et pas seulement pour des questions d'emploi). Cela ne veut pas dire qu'il ne faut rien changer en France mais attention de ne pas considérer les questions d'enseignement/scolaires comme des questions locales (qui ne concernent que les acteurs du système éducatif) ce sont des questions globales ce que certains ici refusent de prendre en compte à mon humble avis.
    Le moindre changement a un impact qui pourrait être catastrophique dans le fonctionnement de la société dans son ensemble.
  • Après toutes ces belles promesses le soufflé s'est dégonflé. En même temps l'instauration brutale de la sélection à l'université représente un très gros risque politique, le gouvernement en place, comme les autres qui l'ont précédé, n'a pas voulu le prendre (il s'agissait de dire un non ferme et sec à des centaines de milliers de gens, alors même que le chômage de masse augmente et que les familles s'inquiètent pour leurs enfants).

    En fait le problème est que la société ne comprend pas en quoi les études supérieures ne sont pas un droit (et quoi qu'on dise, sans l'aval de la société rien n'est possible, en réalité on ne gouverne pas "contre" les gens).

    On va prendre un exemple très simple. Imaginons que le législateur français crée un droit opposable à être capable de lire et de comprendre ce quotidien en ligne: http://www.seikyoonline.com/
    En fait ce qui va rendre possible ou non la lecture de cette page n'a rien à voir avec le droit. Ce n'est pas l'absence de "droit à l'accès à la culture japonaise" la barrière. C'est votre capacité à comprendre le japonais écrit (et ses milliers de caractères).
    L'égalitarisme scolaire est allé encore plus loin. Cette fois on ne crée plus un droit à la lecture. On fabrique de toutes pièces le droit à faire des études de critique littéraire en langue japonaise. Alors allons-y, imaginons que le ministre de l'EN créé ce droit. Alors voilà, vous vous pointez à la fac sans parler le moindre mot de japonais MAIS C'EST VOTRE DROIT de suivre ce cours. Que va-t-il se passer? In fine, rien. Un tel droit est complètement absurde.

    Parce que le droit ne permet pas de réaliser des choses, aussi souhaitables soient-elles, lorsque ces choses sont conditionnées par des succès, en particulier non triviaux. Le succès est un concept qui est inabordable sous l'angle du droit.
    C'est précisément pour ça qu'il n'existe pas de droit à gagner un match de football, de droit à guérir du cancer, de droit à manger sans s'étouffer, de droit à retrouver la vue quand on est aveugle, de droit à ne pas avoir d'accident de voiture etc, on pourrait produire des milliers d'exemples.

    Et les études au delà de ce qui est rudimentaire, dépendent très fortement de ce que l'élève peut faire, et de ses succès à diverses étapes de son apprentissage. Un grand nombre de disciplines sont progressives. On construit les nouveaux savoirs sur la possession et la maîtrise d'autres, eux mêmes construits sur d'autres savoirs et ainsi de suite. Ceci est particulièrement vrai en mathématiques (c'est d'ailleurs assez incroyable que des profs de maths défendent l'égalitarisme scolaire). C'est quoi le droit à comprendre le théorème de Cayley-Hamilton lorsqu'on ne sait pas additionner des fractions? Vous avez des étudiants de maths qui se font expliquer la résolution d'équations du second degré en L2: c'est ça le "droit aux études"?

    Le seul droit qu'on a réalisé concrètement au nom du droit opposable aux études est en réalité le droit de s'inscrire administrativement à la fac.

    Pour la bonne marche des études justement il est indispensable que 1°) l'enseignant ait devant lui un auditoire homogène afin de transmettre son message le plus efficacement au plus grand nombre. Ainsi le prof de théorie de la mesure a besoin de gens capables de faire des calculs, des encadrements, de connaître les bases des espaces métriques, de pouvoir étudier des suites convergentes sans que ce soit laborieux pour eux... Sinon? Comment les objectifs normaux d'un tel cours vont-ils être menés à bien? Si vous mettez des gens de niveau terminale dans la classe au nom de "la transmission généreuse de la culture" il va se passer quoi? Ou bien le prof va continuer son cours au niveau normal de la classe (et donc les terminales rajoutés feront acte de figuration et perdront leur temps), ou bien le prof s'adapte et il n'ya plus cours du tout, en tout cas la promo "au niveau" perdra son temps. Je sais que cet exemple est une caricature mais c'est exactement ce qui se passe aujourd'hui dans le système éducatif et on est en train de massacrer complètement le supérieur avec ça, exactement comme on l'a fait pour le lycée.

    Edit: j'oubliais le point 2°): la possibilité de faire des vrais examens pour étalonner la progression des étudiants et pour garantir à la société des diplômes ayant une valeur (je pourrai détailler mais ça a été abordé d'innombrables fois sur le forum).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @Foys: excusez-moi mais on ne peut pas toujours mettre l'inconséquence de certains étudiants sur le dos de l'EN. Si des étudiants se retrouvent en Maths L2 en ayant tout oublié des équations du second degré c'est leur problème !
    Il y a des étudiants en Lettres et des journalistes qui disent: "J'ai été au cinéma..."
    J'ai même entendu un écrivain publié à la Pléïade le dire ! C'est au cours élémentaire 1ère année (CE1) qu'on est supposé ne plus jamais faire cette faute.
    Ca pose un réel problème d'apprentissage et ça pique les yeux: j'en conviens !
    Il y a certainement dans l'éducation des effets pervers à cette égalitarisme que vous semblez dénoncer.
    Les politiques se sont trop souvent contentés de décréter des droits sans rien faire parallèlement pour permettre à tout un chacun d'en jouir. Cela amène fatalement à des situations de blocage.

    Si un beau matin, il me prenait l'envie bizarre de tout savoir du théorème de Cayley-Hamilton, la "société égalitaire" dans laquelle je vis estime que quelque soit mon niveau social et d'étude: "c'est mon droit". En conséquence, elle me donne un accès libre et total aux sites réels et virtuels qui me permettront d'étancher ma soif de savoir. Et c'est tant mieux !
    On pourra discuter à l'envie du poids des déterministes sociaux mais on ne peut nier le fait qu'en France, les bibliothèques, les facultés et les musées sont ouverts à tous et gratuits pour les plus démunis.

    Quand j'ai eu mon bac économique, on m'a dit que c'était mon droit de m'inscrire à la fac d'économie.
    En revanche, on ne m'a jamais dit que c'était mon droit de bénéficier de mes 4 mois de vacances pour me lancer dans une sérieuse remise à niveaux en maths !
    Quand, en Octobre, je me suis retrouvé dans des amphis pleins à craquer et que le Maître de Conférence a conseillé aux plus motivés de patienter jusqu'aux fêtes de Noël, car après ces mêmes amphis seraient aux trois quart vides, ça m'a mis la puce à l'oreille.
    Et après avoir traîné mon ennui profond dans les couloirs de la fac, j'ai estimé que c'était mon droit de ne pas attendre Noël pour aller voir ailleurs.

    p.s: manger sans s'étouffer, c'est aussi un problème d'éducation !
    ...
  • Ok pour poser les questions qui fâchent, mais alors il faut les poser toutes, et pas seulement les questions qui fâchent qui plaisent aux classes bourgeoises.

    Prenons deux gamins moyennement doués, l'un d'origine populaire, l'autre d'origine bourgeoise.
    Dans la situation actuelle, le premier va être orienté par un bac technique, le second vers un bac général.
    Après, le premier va se faire refuser sur une filière courte sélective, ira en fac et s'y plantera. Petit salopiaud qui gâche l'argent du contribuable ! Le second va aller sur une filière courte sélective, sur laquelle on investit plus d'argent, ensuite il rejoindra la fac après sa filière courte, et fera finalement des études longues....

    On peut imaginer que la réforme Macron permettra au premier de faire des études longues grâce à l'année intermédiaire.
    C'est l'hypothèse favorable.
    Mais on peut imaginer aussi que ce sera un gros bras d'honneur d'entrée parce que la capacité est dépassée.
    Tout dépend des moyens accordés aux universités, mais le contexte ne rend guère optimiste .
  • Foys a écrit:
    En fait le problème est que la société ne comprend pas en quoi les études supérieures ne sont pas un droit

    Moi non plus.

    En fait, plus exactement c'est l'accès aux études supérieures qui devrait être un droit (si on a obtenu le BAC).
    (comme l'accès à internet, à l'eau potable et à un tas d'autres trucs).
    Cela ne présage en rien si on en sortira diplômé.

    Dans une société où l'emploi décent (correctement rémunéré et non jetable) n'était pas en voie de raréfaction les gens ne se bousculeraient pas pour aller occuper un banc dans un amphi' d'université.
    (d'ailleurs ils ne se bousculent pas aujourd'hui en sciences à ce que j'ai cru comprendre mais les fac' de droit , mais pas seulement, vont bientôt devoir pousser les murs me semble-t-il)

    La seule égalité qu'on peut prôner est l'égalité en droit pour tenter de gommer les inégalités qui existent malgré tout. L'égalité sans aucune autre précision n'existe pas et n'existera jamais entre les individus.

    Alea:

    Avec à la tête un type qui classe les gens entre ceux qui sont rien et les autres tu crois vraiment que tout ceci n'est pas autre chose qu'une manoeuvre destinée à faire passer en douceur la sélection à l'entrée de l'université sans que le quartier latin ne soit livré aux flammes avant la fin de l'année 2018 comme en 1986?
    J'imagine que cette sélection va aller crescendo. Selon un sondage "les" Français y seraient favorables à cette sélection.
    (les gens sont souvent favorables aux mauvaises choses qui pourraient frapper les autres à condition qu'eux et leur famille soient épargnés)

    Et comme déjà remarqué, le nombre de jeunes qui frappent à la porte des universités augmente mais il n'y a pas plus de moyens mis sur la table pour les accueillir donc la déduction est aisée sur ce qui va advenir de tout cela.
  • @Fin de partie: j'ai pour principe de m'interdire tout procès d'intention. Ca me rend parfois un peu ridicule, mais je m'y tiens.

    Mais tu as raison, rien n'indique que ce gouvernement ait l'intention de mettre de l'argent dans l'enseignement, donc ça peut être une belle bombe à retardement. Ca passera peut être sans trop de problèmes, mais à terme personne ne sera content

    Car le dispositif va peut être faire gagner de l'argent en diminuant l'échec (hypothétiquement), mais en attendant il va de manière sûre coûter de l'argent en créant de nouvelles formations.
    Dans les filières engorgées, on peut imaginer des économies d'échelle sur ces passerelles.
    Mais sur les filières qui ne sont pas en tension ?
    A moins qu'on dise que ça vaut le coup de mettre de l'argent pour permettre à un bachelier technique de suivre en philo, mais pas de permettre à un bachelier ES de suivre en maths ?
  • @Alea

    Même pour les formations sans tension, le côut est négigeable si tu assures la formation totalement par des vacataires.
    Tu as déjà les modules mutualisés (pour le pluridisciplinaire): anglais, francais, communication, module de préparation projet professionnel,etc...
    Sur une année de L1, cela représente au minimum 1/3 de la formation. Une année à 500H equivalent TD, il reste 350H à financer. Un vacataire ne coutant quasiment pas de charge, son coût est moins de 50euros par heure.
    Un groupe de TD étant dans la majorité des formations de 50 étudiants, tu n'as dans les filières sans tension qu'une seul groupe de TD à ouvrir par formation. Soit un coût disons en comptant très large de 20000 euros. Multipliér par disons 30 formations sans tension dans l'université, cela reprèsente un coût de 600000 euros en comptant large. A comparer avec un budget de 200 millions d'euros pour une moyenne université de 20000 étudiants.

    Et comme tu l'as dit une formation sous tension n'engendre aucun coût supplémentaire.
  • Il y a quelques années le cursus professionnel était :
    2nde pro, terminale BEP, puis on pouvait continuer éventuellement en première professionnelle, terminale professionnelle.

    Aujourd'hui : 2 nde pro, première pro, term pro.


    Deux phénomènes à l'occasion de cette réforme.

    1. Certaines filières qui s'arrêtaient au BEP, ont été transformées en bac pro.
    2. D'autres élèves qui s'arrêtaient au BEP, car ils avaient déjà de nombreuses difficultés, continuent aujourd'hui jusqu'au bac.. C'est la logique de la réforme, une fois entré dans le cursus.

    Conséquence le nombre d'élèves passant un bac pro a explosé. 130 000 en 2008 contre 218 000 en 2016. (Ce n'est pas qu'un boum démographique !)

    Au départ le bac pro avait pour finalité d'entrer dans la vie professionnelle, les meilleurs continuant en BTS. Les choses ont évolué,, l'immense majorité de ces élèves fait des vœux APB. Ceux qui ne sont pas pris en BTS faute d'un dossier solide, et faute de débouchée professionnelle avec un chômage important chez les jeunes, vont à la fac, le seul endroit où ils sont pris. Une année de plus pour réfléchir ou toucher une bourse en attendant de trouver autre chose.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Bonjour,

    @aléa
    Qu’est ce qui te permet d’affirmer qu’aujourd’hui un élève « moyennement doué » de milieu modeste sera toujours orienté vers un secondaire professionnel, plutôt qu’un secondaire « général » (je préfère dire académique) ? A moins bien sûr que le critère d’orientation ne soit composé de notions qu’il n’a pas reçues parce qu’elles ne sont pas enseignées au collège. Dans ce cas, il les a seulement éventuellement reçues à la maison, ce qui explique la prime à l’origine sociale.
    Sinon il est faux d’affirmer à priori que la différence sociale vaut différence scolaire. Le seul cas où cela est vrai est lorsque les critères ne sont pas enseignés à l’école, mais dans les familles ; est-ce le cas aujourd’hui ? Si oui, il est urgent de le corriger. (désolé pour ma naïveté éventuelle)
    (Bien sûr je me place dans le cas où c'est le collège et non les familles qui choisit l'orientation. Sinon les dérives apparaissent en effet)

    @fdp,
    Tu es victime de ce que j’appellerai la religion de l’université, lorsque tu affirmes que tout élève titulaire d’un bac devrait se voir offrir la possibilité d’une place à l’université.

    1° D’abord il n’y a pas un bac, mais des bacs, dont certains, les bacs pros, parce qu’ils sont pros justement n’ont pas vocation à permettre de poursuivre des études. Le principe d’une formation pro, c’est qu’elle amène sur le marché du travail, au besoin via l’apprentissage.
    Là réside le véritable droit de tout jeune : avoir finalement accès à une formation professionnelle, quel que soit le chemin pour y arriver.
    L’université, qui n’est qu’un sous-ensemble du système d’enseignement supérieur (pas celui qui marche le mieux, ni le plus légitime) ne fournit à côté de formations professionnelles propres, que des formations culturelles humanistes, qui n’ont vocation à être accessibles qu’à ceux qui ont les goûts et les capacités pour.
    Le bac académique ou technologique, a fortiori le bac professionnel, ne constituent aucunement un sésame suffisant (en fait, je sais qu'il en est différemment en droit). Car il existe des bacs.

    2° Prétendre, comme tu le fais, instaurer un droit universel à une formation universitaire, revient à nier le travail de l’enseignement secondaire et à voir l’élève bachelier comme une page blanche, ce qu’il n’est pas.
    L’université n’a pas vocation à fournir un enseignement secondaire ou primaire, à ceux qui ont raté le leur.
    Cette logique ne sert qu’à augmenter artificiellement le nombre de professeurs d’université (attention au souci corporatiste).

    3° Prétendre que l’université permet de diminuer le nombre de chômeurs, est faux, car les chômeurs disparus une année réapparaissent l’année suivante ou celle d’après, ce qui équivaut en régime permanent à une somme nulle.
    De plus rien ne permet de penser qu’ils sont d’avantage employables parce qu’ils ont reçus quelques enseignements de licences, c’est même plutôt le contraire qui se produit (ils sont moins employables, car imbus de prétentions irréalisables).

    Sur BFM mardi, P Artus (de Natixis) affirmait que les secteurs où on manquait de candidats à l’emploi était l’artisanat, les services à la personne et les formations scientifiques (à charge qu’elles soient clôturées par une formation professionnelle) ; Nous n’avons pas besoin de 60% d’une classe d’âge à la licence.
    De même la Suisse s’en sort très bien avec 3% de chômeurs et seulement 18% de jeunes qui sont diplômés universitaires. (source: https://www.eda.admin.ch/content/dam/countries/countries-content/canada/fr/higher_education-f.pdf )

    Cordialement.
  • Fin de partie a écrit:
    (avant dix ans il n'y aura plus de caissières et
    plus de chauffeurs VTC, tous ces emplois auront
    été automatisés. Ma prévision ne me semble pas
    exagérée)



    A la Réunion, il y a des pompistes dans toutes les stations.
    On pourrait faire la même chose dans toute la France métropolitaine, ça créerait des milliers d'emplois.
    Idem pour les péages d'autoroutes, les caisses de supermarchés, etc...

    C'est typiquement le genre d'emploi où une machine ne rend aucun service supplémentaire.
    Il suffit de les interdire ou de les taxer fortement.

    C'est un choix politique et non une évolution inéluctable.
  • C'est important de rappeler qu'il n'y a pas un bac mais des bacs.

    Dans la nouvelle version d'APB, on parle de réduire à 10 vœux maximum. Je suis PP en S depuis pas mal d'années, et je trouve en effet que c'est largement suffisant, en ciblant intelligemment ses vœux.
    En revanche, il y a encore peu de temps j'enseignais également en STL. Je peux vous assurer que 10 vœux c'est très peu. Un élève va ambitionner quelques IUT , et plusieurs BTS dans différentes villes . Un élève qui faisait preuve de mobilité géographique, et d'ouverture en tentant plusieurs BTS assez proches en terme de contenu, pour ne pas se retrouver le bec dans l'eau, se voit sanctionner par cette nouvelle formule, c'est ridicule.

    Même chose un bon bac pro qui peut poursuivre en BTS, a tout intérêt à multiplier les vœux.

    Une fois de plus on applique bêtement une règle qui ne vaut pas pour tous. Les offres en BTS sont immenses par rapport à des vœux universités. Donc les élèves qui naturellement s'orientent sur ce type de voeux, ne doivent pas être limités à 10 demandes. Une décision de c......ards de bureaux qui ne connaissent rien à la réalité du terrain.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Foys il me semble que tu confonds des choses. Il n'y a pas de droit à giérir du cancer parce que ce n'est pas possible, mais il y a un droit de recevoir un traitement contre le cancer. De même, il ne peut pas y avoir de droit à réussir ses études, par contre il peut y avoir un droit à entreprendre des études.
  • Mathurin a écrit:
    Prétendre que l’université permet de diminuer le nombre de chômeurs, est faux, car les chômeurs disparus une année réapparaissent l’année suivante ou celle d’après, ce qui équivaut en régime permanent à une somme nulle.
    Oui parce que c'est bien connu
    1) que le chômage est en régime permanent
    2) que la durée des études à l'université est une constante.
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.