France Inter - Faut il revoir l'enseignement.

Bonjour,

Si cela vous intéresse, il y avait une émission sur France Inter au téléphone sonne sur : Faut-il revoir l'enseignement des mathématiques.
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Avec Cédric Villani et Martin Andler.

Réponses

  • Je pense que la vraie question à se poser n'est pas tellement "comment enseigner les mathématiques ?" mais plutôt pourquoi les enseigner.
    Il faut dire qu'entre les années 80 et aujourd'hui la différence notable dans les programmes c'est justement l'objectif de la formation,
    Formons nous des chercheurs en mathématiques ? des citoyens avec une grande culture mathématique et scientifique ? ou formons nous des entrepreneurs ayant juste ce qu'il faut de mathématiques appliquées pour réaliser leurs projets ?
    D'une certaine manière dire que l'école française forme mal les gens et ne leurs apprends rien sur "la vrai vie" et "comment réussir sa vie" c'est légitime (Mais est-ce le rôle de l'école ?)
    Mais reléguer la France au bas du classement quand il est question de former des scientifiques et des intellectuels (plus généralement) c'est biaiser et être tout à fait aveugle.
    Et encore, la baisse de niveau généralisée en maths depuis ces deux décennies n'est en réalité qu'une conséquence de l'américanisation des programmes de maths i.e. apprendre des probas, des statistiques et quelques échantillons d'analyse au niveau bac. Quelle dégringolade quand on pense qu'il y'a quelques temps on apprenait les groupes les anneaux et les corps au lycée.
  • Ottman a écrit:
    Quelle dégringolade quand on pense qu'il y'a quelques temps on apprenait les groupes les anneaux et les corps au lycée.

    J'ai trouvé récemment abandonné sur un coin de trottoir un livre de mathématiques de 1949, Géométrie, classe de mathématiques élémentaires, de Lespinard et Pernet, éditions André Desvigne.
    Pas un gramme d'algèbre linéaire, pas un gramme d'espace vectoriel, que de la géométrie à l'"ancienne".
    J'imagine que ceux qui ont eu leur bac avec ce programme devaient se dire en voyant le programme de mathématiques de cette même classe début des années 70, <<quelle dégringolade quand on pense qu'il y a quelques temps on apprenait encore de la géométrie>> (il n'y a pas un gramme de géométrie à l'ancienne dans les programmes du début des années 70: algèbre linéaire et espaces vectoriels réels, un peu de matrices)
  • En 1949 et en 1970, au delà de la profonde différence entre les programmes, on apprenait vraiment les maths au lycée.
    En 2017, on n'apprend plus rien..... ( sauf norm invnorm, norm invnorm, norm invnorm.....)
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Bonsoir,

    je me pose aussi cette question : pourquoi enseigner les mathématiques, mais même plus généralement, pourquoi ce lieu obligatoire où on est enfermé assis sur une chaise.
    Je me réponds en me disant que le truc essentiel ce sont les interactions dans ce lieu : entre profs, élèves, vie scolaire, restauration, infirmerie et factotum de maintenance avec toutes les combinaisons possibles. Un lieu de vie quoi. Si cette vie n'est plus agréable (=façon de ne pas pléonasmer vivable), il convient de revoir des choses. Pas forcément uniquement les contenus ou les façons de les transmettre, peut-être ne devrait-on pas la rendre obligatoire par exemple.

    S
  • @ FdP : Alors oui j'avoue ma phrase est un peu "maladroite" toujours est-il qu'on enseigne géométrie, algèbre, analyse ou même probabilités il y'a une différence notable entre enseigner des maths et inviter l'élève à penser, et faire apprendre à des élèves des recettes de cuisine. et je pense que récemment on fait plutôt la deuxième chose ^^.
  • Bonsoir Ottman,

    utilisons bien les mots : recette de cuisine pour l'enseignement des mathématiques. Je perçois cela comme dénigrant et la gastronomie et les mathématiques.

    S
  • @Samok

    Avec tes propos, on touche le fond......même les plus cinglés du quatuor funèbre IPR, ESPE, IREM, APMEP n'oseraient pas aller aussi loin dans la destruction du savoir....car je pense que tes propos doivent être malheureusement pris au premier degré...
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon Mercader a écrit:
    même les plus cinglés du quatuor funèbre IPR, ESPE, IREM, APMEP n'oseraient pas aller aussi loin dans la destruction du savoir

    Le savoir essentiel à enseigner en priorité, à faire comprendre, et je pense que c'est peut-être encore plus nécessaire qu'il y a quarante ans (progression de l'individualisme avec pour sous-produit: les autres sont une gêne et on n'a pas besoin d'eux) le savoir vivre ensemble.
  • @Samok : Je ne dénigre pas la gastronomie voyons ! je suis méditerranéen ça serait inconsistant ^^ ! Cependant c'est triste que les cours de maths au lycée (En France mais aussi dans beaucoup de pays aujourd'hui) se limitent à utiliser des "Algorithmes" appris par cœur et à les vomir en examens.
    Ps : je ne dénigre pas non plus l'informatique.
  • Fin de partie écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?9,1569020,1569544#msg-1569544
    [Inutile de recopier l'avant dernier message. Un lien suffit. AD]
    Très certainement mais je ne pense pas que l'enseignement mathématique soit concerné par ça (dans le sens : manière d'enseigner les mathématiques et non pas manières d'enseigner tout court).
  • Ottman a écrit:
    Cependant c'est triste que les cours de maths au lycée (En France mais aussi dans beaucoup de pays aujourd'hui) se limitent à utiliser des "Algorithmes" appris par cœur et à les vomir en examens.

    Les algorithmes proposés en examen sont tellement artificiels qu'il ne me semble pas si évident que ça de les apprendre par coeur. Cela me semble plus difficile à recracher que le sempiternel exercice sur les suites arithmético-géométrique (c'est mon humble avis)
  • Si vous voulez porter le coup de grâce définitif au service public de l'éducation, confiez la réforme du lycée à @Samok et @FDP.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Cédric Villani. il en pense quoi?
    Il a l'air plus 'gentil" lui...(bon c'est classique aussi, il est député c'est donc un sentiment affectueux et normal chez les gens de pouvoir)
  • Bonsoir,

    En tout cas je suis totalement d'accord avec Baptiste, le lycéen entendu à la fin de l'émission, qui propose d'introduire un peu d'Histoire des mathématiques. Cela permettrait à mon sens de contextualiser l'enseignement, et de connaître la raison pour laquelle on a défini telle ou telle notion, ainsi que la portée de chacune d'entres elles. Et le bonus : rendre la matière plus humaine pour ceux qui la trouvent plutôt froide (j'ai souvent entendu ça).
  • La seule chose qui peut sauver le système éducatif mathématique c'est une jeu de spécialité. faire des classes orientées maths qui proposent un enseignement de qualité dans la discipline. et laisser le programme actuel aux autres branche peut-être on aura ainsi une filière qui forme réellement, sans léser les autres spécialités et ceux qui ne compte pas faire des maths leurs matière principale.
    Au Maroc on fait ça, le programme des classes "sciences mathématiques" est remarquable. Des groupes, anneaux corps E.V , arithmétique $\mathbb{Z}/n\mathbb{Z}$mais aussi de l'analyse assez poussée : Th de Rolle, TVI,accroissements finis et intégrale de Riemann . et tout ça fait dans les règles de l'art ^^. Mais bon chez nous le problème est tout autre. les élèves et les profs trouvent pourtant le moyen de "cuisiner" la nature humaine peut-être ^^.
  • Ramon Mercarder a écrit:
    Si vous voulez porter le coup de grâce définitif au service public de l'éducation, confiez la réforme du lycée à @Samok et @FDP.....

    "Service public" servant à fournir quasi exclusivement que de la "chair à patrons". Tu parles d'un service public.
    Par ailleurs, je me demande à qui on veut rendre service en n'enseignant pas un gramme de code du travail (pour ce qu'il en reste) à des gens qui risquent d'aller chercher un emploi immédiatement quand ils auront dix huit/vingt ans (ce "service public" après le bac ayant vocation à être accessible à une minorité de gens si j'en crois le discours que toi et d'autres nous servent et qui a le vent en poupe en ce moment)

    [*** modéré *** réponse à des messages hors sujet cachés. AD]
  • Ottman:

    Quel est le pourcentage d'une classe d'âge qui va jusqu'en terminale (je ne sais pas quel est le nom donné à cette classe ou son équivalent dans ton pays) au Maroc?
  • Dur à dire, on est pas dans une démocratie et les statistiques d'états sont rarement non biaisés. cependant je dirais plus ou moins 70 % en comptant les bacs techniques et artisanaux. (mais j'insiste "je dirais") donc sinon aucun chiffre connu et fiable.
    Au Maroc (et contrairement à la France), on peut bénéficier d'une excellente formation avec des professeur excellents si on est aisé donc évidemment moyennant finance, et puis sans ça on risque de ne jamais dépasser le brevet.
  • Ottman a écrit:
    Au Maroc (et contrairement à la France), on peut bénéficier d'une excellente formation avec des professeur excellents si on est aisé donc évidemment moyennant finance, et puis sans ça on risque de ne jamais dépasser le brevet.

    Fermer le ban.

    Ce que je veux dire est qu'ici l'enseignement jusqu'à la terminale est plus ou moins gratuit. Tu paies ta nourriture, tes bouquins (pas toujours), tes fournitures scolaires, le gite étant assuré généralement par les parents et c'est tout. Plus exactement le reste est payé, en partie par l'impôt de tes parents (s'ils en paient) et par les impôts des autres. C'est un enseignement de "masse". Peut-être qu'en France on ne sait pas faire (ou on ne veut pas faire?) d'où la tentation de faire diminuer la "masse".
  • @Toborockeur > Je pense que j'aurai vraiment aussi aimé en connaître un peu plus sur l'histoire des mathématiques et des mathématiciens durant mes études. Je trouve que cela humanise un peu tout ça.
    Je trouve amusant les livres, qui ajoutent de temps en temps des bibliographies pour, on va dire, aérer le cours.
  • @millie

    Je te conseille vivement Le théorème du perroquet de Denis Guedj dans ce cas :)
  • Ottman a écrit:
    les élèves et les profs trouvent pourtant le moyen de "cuisiner" la nature humaine peut-être ^^.
    Toujours le même problème!
  • Comme toujours dans ces débats je trouve qu'on ne sépare pas assez plusieurs choses:

    1) ce qu'on veut enseigner pour tout le monde (c'est-à-dire en gros niveau collège + éventuellement seconde)

    2) ce qu'on veut enseigner pour des filières non scientifique où il faut quand même des maths (typiquement ES)

    3) ce qu'on veut enseigner en filière scientifique pour des gens qui ne se destine pas à faire des maths

    4) ce qu'on veut enseigner en filière scientifique à des gens qui veulent faire des maths


    Pour le 1 et le 2 c'est assez difficile d'y répondre et je dois avouer que je n'en sais quasiment rien... Pour le 3 je sais que je vais me faire des ennemis sur ce forum mais je trouve le programme de S non spé maths pas mal pour des gens qui se destinent à faire médecine, bio, etc, voire ingénieur (pour ceux là il faudra bien sûr continuer à apprendre des maths dans le supérieur !). Par contre évidemment pour le 4 c'est assez catastrophique...
  • medecine, bio je ne sais pas, mais pour la physique le programme actuel de TS ne me semble pas adapte, il n'y a pas assez de geometrie analytique et il faudrait remettre des equations differentielles lineaire du 1er ordre a coefficients constants. On a le sentiment que maths et physique ont divorce au lycee (dans les 2 sens d'ailleurs).
  • Oui effectivement je suis d'accord, disons que je pense qu'en changeant seulement quelques trucs et en an rajoutant un peu ca serait acceptable.
  • Prendre des petits bouts de trucs et les assembler ensemble.
  • L'enseignement des maths et de la physique que j'ai reçu, notamment en 3ème où le même prof assurait le cours de maths et de physique et nous a enseigné les vecteurs m'a semblé plutôt cohérent. J'aurais juste aimé avoir une formation plus solide en algèbre linéaire, introduite trop tard et trop rapidement. Je pense que si déjà on revenait à des programmes du genre de ceux des années 90 ce ne serait pas si mal.
  • On parlait ci-dessus du niveau mathématique au Maroc.

    Le niveau des élèves marocains : "moins que faible"
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Medias24 a écrit:
    "Il faut faire plus d’efforts, nos élèves ont des obstacles en mathématiques" avance Bourqia, lors de son intervention. La qualité de l’école est, selon elle, conditionnée par l’infrastructure socioéconomique marocaine: Les particularités des professeurs (les mieux formés ont de meilleurs élèves), les activités scolaires, le climat scolaire et le bien-être à l’école, l’accès à internet et aux outils technologiques, la famille…

    Un professeur agrégé (j'imagine qu'ils ont un truc pareil) se retrouve à exercer dans un lycée de centre-ville avec des élèves issus des beaux quartiers. Quel beau pays ! X:-(
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