Pétition de doctorants lillois

124

Réponses

  • Bonjour,
    YvesM a écrit:
    @Tableau Blanc :
    Tu as le droit d'offrir d'autres statistiques ou une autre interprétation des statistiques sans agressivité. Je note avec attention que tu sais mieux que l'INSEE comment faire des statistiques et les interpréter. Ton argumentation consiste à dénigrer les statistiques offcielles car non indépendantes et à offrir à la place un article militant. C'est rafraichissant.

    Il n'y a aucune agressivité dans mon message, ce sont ton avis et ta manière de le dire que j'incrimine, je n'insulte personne. Je ne traite personne de débile contrairement à toi, et je n'aurais pas employé ce mot-là pour te décrire.

    Puisque tu fais semblant de ne pas comprendre, je répète. Ce ne sont pas les statistiques de l'INSEE mais d'un service ministériel. Je ne dénigre pas les statistiques officielles et je l'ai écrit dans mon message, tu devrais prendre le temps de lire pour voir. Par contre, je ne suis pas naïf, je sais très bien que certains gouvernements utilisent parfois les services de l'état à des fins politiques, parfois malgré ces services d'ailleurs. Le nier, c'est nier l'utilité de services ou de contre-pouvoirs indépendants, et avec ce raisonnement on serait encore en monarchie. Mais vu que tu te places toujours du bon côté du manche, j'imagine que ça ne te gêne pas trop, il faut bien que le roi boucle son budget et les paysans n'ont qu'à manger moins de pain au lieu de se plaindre.

    Pour être clair, je ne pense pas que ces chiffres aient été conçus pour appuyer une idéologie, même si honnêtement je n'en sais rien.
    Tu dis mon message militant, mais lorsque l'on donne son avis, on milite de fait pour celui-ci. Tu peux jouer sur les peurs et brandir le gros mot de "militant", mais tu milites certainement plus que moi sur ce sujet, en atteste le nombre de messages que tu as laissés. Avec mon message, j'essayais justement de nuancer le tien en donnant une autre interprétation que la tienne de ces statistiques et en en faisant une autre analyse critique.

    Mais c'est plus facile d'essayer de dévaloriser le message que de répondre aux arguments. J'attends toujours que tu m'expliques pourquoi il t'apparaît judicieux que les coûts de l’investissement dans la recherche, du salaire des enseignants-chercheurs et des bibliothèques intègrent apparaissent en totalité dans la ligne "dépense moyenne pour un étudiant". Et comme je sens venir le procès en sorcellerie, je précise encore que ces chiffres ne sont que des données brutes (surtout que tout cela est mentionné) et que c'est l'utilisation que tu en fais que je critique.

    Quant à la fraîcheur, je la préfère à l'odeur.

    YvesM a écrit:
    Puis tu offres une alternative, tout noir ou tout blanc, mentionnée par @Foys.

    En France, sur les 12 760 euros que coûte un étudiant dans le supérieur, les frais d'inscription sont de 470 euros à la charge de cet étudiant. On est donc dans le cas où la quasi-totalité des frais est payée par la société.

    Le propos de cette discussion est de savoir si l'Université de Lille à raison de demander 470 euros d'inscription aux doctorants qui soutiennent dans la période septembre-décembre.

    Mon opinion est qu'on peut penser oui ou non, mais qu'on ne peut pas nier le problème auquel l'université essaie de répondre : boucler son budget.

    Mon alternative était caricaturale à dessein et servait à montrer que derrière ce que tu penses n'être qu'une histoire de budget, il y a un choix de société à faire. J'ai certainement mal exprimé mon idée puisque vous l'avez prise avec @Foys au pied de la lettre, je m'en excuse.
    Je retente mon explication. Tu fais croire qu'il ne s'agit que d'une histoire de gens qui veulent boucler un budget et d'étudiants "débiles" (sic) qui ne sont pas contents. Ce que je dis c'est que tu fais exprès de cacher les questions de fond parce que tu es d'accord avec la réponse qui y est apportée. Voici les questions :

    Est-ce à l'état ou aux étudiants de financer leurs études ? En partie ou en totalité ? Dans le cas des doctorants, qui ont souvent un contrat de travail avec l'état, est-ce à eux de payer pour avoir le droit de travailler ? C'est déjà le cas presque partout en France, mais doivent-ils le faire encore plus en payant une quatrième inscription (qui parfois ne correspond même pas à une 4ème année) ?
    Ta réponse tu l'as donnée, et j'imagine que tu connais la mienne.

    Il ne faut pas occulter non plus que les politiques du gouvernement s'axent vers l'augmentation des frais de scolarité des étudiants, voire la privatisation des universités. Des masters payants ont été mis à l'essai à l'université de Nice.
    Donc ces étudiants ne sont pas du tout déconnecté de la réalité, même si tu veux le faire croire.

    Les gens qui dirigent cette université ont eux aussi donné leur réponse et le choix qui est fait pour boucler le budget est un choix politique puisqu'il y a différentes solutions avec des conséquences différentes à ce problème de budget. Et on choisit la solution en fonction d'une vision politique.
    Comme autre solution (que je trouve tout aussi bête), ils auraient pu facturer des coûts de fonctionnement aux chercheurs des différents laboratoires. Mais j'imagine que cette solution ne te plaît pas. Le président ainsi que toute la direction aurait pu aussi baisser leur salaire, j'imagine que l'on n'aurait pas été très loin du compte, mais là tu vas me traiter de populiste.

    Je remarque aussi que les dirigeants d'université sont souvent plus prompts à lustrer les bottes des gens du ministère pour faire progresser leur carrière et finir pourquoi pas ministre comme Mme Vidal, que de faire autre choix de société en demandant ce qu'il manque à l'état.

    Enfin je fais remarquer aussi que ce n'était pas la seule mesure que dénonçaient les doctorants lillois, mais tu as préféré t'axer sur celle-là en pensant pouvoir les dénigrer plus facilement. Est-ce normal qu'une décision de dernière minute empêche des doctorants ayant fixé avant cette décision une date de soutenance, se retrouve sans possibilité d'obtenir les papiers de qualifications ?
    Yves M a écrit:
    Je n'ai aucun problème avec cette réponse : que d'autres paient à ma place ! Comme j'ai raconté, mon chauffeur de taxi n'a pas voulu payé pour un doctorant, mais d'autres voudront peut-être ?

    J'ai un problème avec la réponse : boucler le budget n'est pas un problème.

    Je respecte les gens dans l'université qui ont la charge, le rôle et la responsabilité de boucler leur budget. Ils savent mieux que d'autres ce que 100 000 euros en moins signifie. On vire des contractuelles qui n'avaient que ce job pour boucler leur fin de mois ; on retarde d'un an de plus l'achat de matériels ; on chauffera une semaine plus tard l'hiver prochain, on ne finira pas à temps un dossier de collaboration européenne, etc. Et je trouve insupportable que des débiles osent nier le problème (la pétition donne mille excuses mais ne propose rien pour boucler le budget).

    Là ça tourne au ridicule. J'imagine que ton chauffeur de taxi ne veut pas non plus payer tes dépenses de santé.
    Ta solution consiste donc à tout privatiser ?

    Ne fais pas croire que tu n'as pas de problème avec d'autres réponses, tu ne les dénigres pas sans raison. Dis seulement que tu préfères la réponse apportée par les dirigeants de l'université de Lille. Tu en arrives même à faire croire que les seules autres possibilités étaient de virer des contractuels ou d'avoir des problèmes de matériel. Encore une fois tu verses dans le pathos et joue sur les émotions. Bizarrement tu ne t'es pas demandé si certains doctorants allaient eux boucler leur fin de mois, sachant que certains n'ont aucun financement.
    YvesM a écrit:
    Gémir, se plaindre, se comforter dans ses préjugés, refuser la réalité, chier sur la tête des responsables, nier les difficultés, trouver des excuses, accuser l’autre d’un agenda secret, ... et que sais-je encore : les pétitionnaires devraient réfléchir : est-ce la bonne approche pour obtenir une meilleure société ?
    Je ne le pense pas.

    Non, je te l'ai dit, tu te places toujours du bon côté du manche.
    Sinon, je note quand même cette propension à vouloir que les doctorants trouvent des solutions (toujours en faisant croire qu'il n'y en avait pas d'autres) à la place de ceux qui sont payés pour le faire et sans avoir en main toutes les clefs pour le faire.

    Revendiquer ses droits et ne pas laisser ceux qui dirigent prendre des décisions que l'on trouve injustes, est-ce une bonne approche pour obtenir une meilleure société ? Oui je le pense. Ou alors ta "meilleure société" à toi date d'il y a très longtemps.

    YvesM a écrit:
    Et en plus, tous ces doctorants payeront leur inscription, n’est-ce pas ? Alors leur démarche est vaine.

    Je traduis : "les doctorants sont plus faibles, ils finiront bien par se soumettre au risque d'en payer les conséquences".
    Grandiose.



    Voilà j'en resterai là, j'ai dit tout ce que j'avais à te dire sur ce sujet, et ça méritait bien un pavé de cette taille.
  • Joaopa a écrit:

    Tu as écrit "les pays comparables à la France" et maintenant tu veux faire croire que tu parlais du Japon parce que c'est un des seuls pays qui vérifie tes hypothèses
    Allez arrête, tu es ridicule.

    Par contre, si tu te permets des insultes, même cachées, il faudrait avoir le courage de les faire autre part que derrière un ordinateur.
    Pour ne pas que le fil dégénère, j'espère qu'elles seront supprimées par la modération.
  • Bonjour,

    Pour être clair, je ne pense pas que ces chiffres aient été conçus pour appuyer une idéologie, même si honnêtement je n'en sais rien.
    Moi je sais. Essaie d'apprendre des autres quand tu ne sais pas. Ces chiffres sont ce qu'ils sont et ne sont pas dictés par une idéologie politique.

    Avec mon message, j'essayais justement de nuancer le tien en donnant une autre interprétation que la tienne de ces statistiques et en en faisant une autre analyse critique.
    Je n'ai fait aucune analyse des statistiques. Je les lis.

    Mais c'est plus facile d'essayer de dévaloriser le message que de répondre aux arguments. J'attends toujours que tu m'expliques pourquoi il t'apparaît judicieux que les coûts de l’investissement dans la recherche, du salaire des enseignants-chercheurs et des bibliothèques intègrent apparaissent en totalité dans la ligne "dépense moyenne pour un étudiant".
    Ce sont des coûts qui sont attachés à l'enseignement supérieur et il est normal qu'ils y apparaissent. (Ce ne sont pas des coûts attachés à la Défense ni à L'agriculture et la Pêche, etc.)

    Quant à la fraîcheur, je la préfère à l'odeur. Excellent !

    Voici les questions :
    Est-ce à l'état ou aux étudiants de financer leurs études ? En partie ou en totalité ?

    L'Etat paie ce qu'il paie et les étudiants paient ce qu'ils paient - y compris l'inscription.
    Dans le cas des doctorants, qui ont souvent un contrat de travail avec l'état, est-ce à eux de payer pour avoir le droit de travailler ?
    Le contrat de travail ne remplace pas l'inscription.
    C'est déjà le cas presque partout en France, mais doivent-ils le faire encore plus en payant une quatrième inscription (qui parfois ne correspond même pas à une 4ème année) ?
    Oui, ils le doivent.

    Comme autre solution (que je trouve tout aussi bête), ils auraient pu facturer des coûts de fonctionnement aux chercheurs des différents laboratoires. Mais j'imagine que cette solution ne te plaît pas. Le président ainsi que toute la direction aurait pu aussi baisser leur salaire, j'imagine que l'on n'aurait pas été très loin du compte, mais là tu vas me traiter de populiste. Je préfère dire débile ;-).

    Bizarrement tu ne t'es pas demandé si certains doctorants allaient eux boucler leur fin de mois, sachant que certains n'ont aucun financement. Oui je me le suis demandé et j'ai conclu, avec toi, que tous les doctorants paieront cette quatrième inscription. Le fait qu'il soit difficile de payer ne dispense pas de répondre à la question : qui doit payer l'inscription ? Tu as le droit de penser les infirmières, les pompiers, les professeurs des écoles, etc. C'est bizarre que tu ne penses pas aux doctorants eux-mêmes.

    Sinon, je note quand même cette propension à vouloir que les doctorants trouvent des solutions (toujours en faisant croire qu'il n'y en avait pas d'autres) à la place de ceux qui sont payés pour le faire et sans avoir en main toutes les clefs pour le faire. Si tu reconnais que d'autres sont payés pour prendre la décision et ont toutes les clefs en main, alors tu acceptes leur décision.

    Revendiquer ses droits et ne pas laisser ceux qui dirigent prendre des décisions que l'on trouve injustes, est-ce une bonne approche pour obtenir une meilleure société ? Oui je le pense. Non, les doctorants n'ont pas le droit de ne pas payer l'inscription s'ils veulent les services de l'université. Ceux qui dirigent prennent les décisions, c'est leur rôle. On ne trouve pas injuste une décision parce que le pognon sort de sa poche et juste quand il sort de la poche d'un autre quand le service rendu est à soi-même.

    Citation: YvesM: Et en plus, tous ces doctorants payeront leur inscription, n’est-ce pas ? Alors leur démarche est vaine.
    Je traduis : "les doctorants sont plus faibles, ils finiront bien par se soumettre au risque d'en payer les conséquences".
    Grandiose.

    Les doctorants non débiles ne sont pas faibles. Ils paient leur inscription et n'en font pas tout un plat. Payer une toute petite partie des coûts pour un service comme un doctorat n'est pas une soumission.
  • YvesM a écrit:
    Moi je sais. Essaie d'apprendre des autres quand tu ne sais pas. Ces chiffres sont ce qu'ils sont et ne sont pas dictés par une idéologie politique.
    […]
    Je n'ai fait aucune analyse des statistiques. Je les lis.

    Ça se discute. Je n’en sais rien mais quand on me dit que les statistiques ne sont pas dictées par une idéologie politique, je pense toujours au recalcul des chiffres du chômage par Balladur.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • YvesM a écrit:
    Je préfère dire débile ;-).

    À défaut d'avoir des arguments convaincants, tu te mets à m'insulter directement aussi, c'est beau. J'imagine que tu n'aurais pas non plus eu le courage de le faire en face.

    Mon instinct me conseille d'être aussi con que toi et de te dire d'aller te faire enculer, mais je ne vais pas m'y résoudre.
  • 1) Si le chef te dit tu paies, tu paies et tu ne discutes pas.
    2) Le chef a toujours raison
    3) si le chef a tort appliquer le principe 2)
    ...

    Plus sérieusement, la pétition ne fait que soulever des questions et dans une société démocratique cela devrait susciter un vrai débat sans tabou* avec à la fin une prise de décision mais cela ne se passera pas comme cela bien évidemment.
    Les décisions ont déjà été prises et il n'est pas question d'en changer.

    *: que paie une université et pourquoi, qui paie quoi.
  • Bonjour,

    @Tableau Blanc : tes propos manquent de nuance. Qui se sent morveux se mouche. Je n’insulte personne, mais si tu te sens visé, tu dois savoir pourquoi, n’est-ce pas ? Si tu n’aimes pas ton comportement et tes attitudes, tu as le droit d’en changer.

    Je lis dans le Larousse à débile (adjectif) : qui manque de vigueur intellectuelle, de puissance, d’efficacité - Une intelligence débile.

    @Fin de Partie : es-tu pour l’autonomie des universités ? Il me semble que c’est ce que tu proposes avec la décision prise localement par des doctorants et les instances de cette université.
  • YvesM:

    Bien sûr que non.
    Quand on se refuse de voir les problèmes dans leur ensemble on se retrouve à appliquer des mesurettes.
    Mais de toute façon avec toutes les (contre) réformes prises pour (contre) l'université la suite de l'histoire est déjà connue:
    Il y a un moment où les mesurettes ne vont plus suffire à sauver les apparences et à moins de fermer les portes des universités les étudiants seront contraints de payer beaucoup plus qu'ils ne paient maintenant et on se dirigera vers une privatisation partielle ou totale de ces établissements. C'est la feuille de route des gens qui se succèdent aux manettes depuis quelques années.
  • Fin de partie écrivait:
    > dirigera vers une privatisation partielle ou totale de ces établissements.

    Si seulement ça pouvait être vrai.
  • C’est bien ce que j’écrivais : dehors les pauvres !
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonjour,

    @nicolas.patrois : tu écris dehors les pauvres ! Mais qui propose de les mettre dehors ?
    Aujoud’hui, les gens avec de l’argent peuvent faire leurs études dans des établissements payant, ou à l’étranger, et c’est cher : 10 000 à 20 000 euros par an. D’autres avec moins d’argent ne peuvent pas. Ce n’est pas trés grave temps que la valeur du diplôme et la qualité de la formation sont comparables vis à vis des debouchês professionnels. Mais si l’université gratuite pour l’etudiant (d’autres paient) baisse son niveau, alors ceux avec moins d’argent sont défavorisés. Pour éviter ceci, il faut maintenir une qualite d’étude minimale. Et je préfère que l’etudiant paient une contribution, voire la totalité du coût, que de savoir que sa formation est insuffisante et son diplôme sans réelle valeur professionnelle.
    Comment payer quand on a pas d’argent ? Par l’emprunt. Plusieurs pays on un tel système : le prét est obligatoire et peu cher. L’etudiant investit dans son avenir, reçoit une formation et un diplôme de qualité, et rembourse plus tard quand il travaille.
    Ce modèle marche ailleurs. On peut ne pas l’aimer. Moi je suis pragmatique : la seule chose que je ne veux pas c’est bousiller l’avenir d’un étudiant par une formation et un diplôme au rabais au seul prétexte intellectuel ou politique que c’est mieux ainsi.
  • Tu veux vraiment qu’on parle de la bulle des emprunts des étudiants américains, la prochaine qui va nous péter au nez ?
    À supposer que ce soit souhaitable, tu crois vraiment que les pauvres vont pouvoir emprunter pour des études (même sans parler de la bulle ci-dessus) ?
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonjour,

    Dans ce modèle, oui, tous les étudiants peuvent emprunter : c’est un droit.
    C’est un modèle comme un autre. Quand l’Etat peut payer pour de bonnes études, je préfère, mais la condition est là : il faut pouvoir le faire. Je crains qu’en France on ne puisse pas (rien est fait pour confronter le déficit efficacement) et on assiste à une baisse de qualité de certains diplômes universitaires et dans ce cas, je suis prêt à changer de modèle... pas à pas.
    La bulle aux USA peut éclater : peu m’en chaut.
  • Il me semble qu'on s'eloigne du debat, on ne devrait pas discuter des frais d'inscriptions a un diplome en general, mais du cas des doctorants qui ont un contrat doctoral. Ce contrat en fait des salaries, il me semble par ailleurs que pour conserver ce contrat il est obligatoire de s'inscrire en doctorat. Donc cela devrait etre pris en charge par l'employeur (a distinguer donc d'un MCF qui souhaite passer une HDR, car l'inscription en HDR n'est pas obligatoire pour exercer son activite de MCF). Autrement dit, les doctorants devraient pouvoir se faire rembourser les frais d'inscription pendant la duree du contrat doctoral (3 ans en principe) et payer uniquement la derniere annee s'ils n'ont plus de contrat doctoral.
    Ca ne se passe pas comme ca, j'aimerais bien savoir s'il y a une faille dans mon raisonnement (mais ou?) ou si c'est juste parce qu'aucun doctorant n'a ose reclamer.
  • YvesM a écrit:
    @nicolas.patrois : tu écris dehors les pauvres ! Mais qui propose de les mettre dehors ?

    Mais aux USA j'imagine qu'on ne demande pas de but en blanc à ceux qui veulent entrer dans une université s'ils sont pauvres, non, on leur demande seulement un chèque de 20 000 euros (l'université n'est pas intéressée de savoir d'où vient l'argent qui paiera les frais universitaires demandés par ailleurs)

    D'ailleurs, il ne s'agit pas de mettre dehors les pauvres mais de ne pas les laisser entrer du tout:
    YvesM a écrit:
    Et je préfère que l’etudiant paient une contribution, voire la totalité du coût, que de savoir que sa formation est insuffisante et son diplôme sans réelle valeur professionnelle.

    Si on pousse ce raisonnement: pour que le diplôme ait une "valeur professionnelle" il faudrait que le moins de gens possible l'obtienne et donc que moins de gens possible suive la formation qui permet d'obtenir ce diplôme.
    La sélection par l'argent c'est déjà un "bon" début pour atteindre cet objectif non?

    En outre, si on considère que l'éducation est un marché mais aussi une forme de racket , autant on n'a pas besoin de se payer une Porsche, autant on a besoin de cette éducation, quand tout le monde (mais dans quelles conditions et avec quelles conséquences?) peut payer ce que réclame le marché que se passe-t-il pour que le client garde l'impression qu'il va écraser ses concurrents dans la course au diplôme? On va lui demander de payer encore plus cher très probablement.
  • Bonjour,

    @parisse : un contrat entre deux parties définit les droits et les obligations des deux parties. Et tu peux vouloir que le contrat doctoral prennent en compte l’inscription à la charge de l’université. Moi j’aimerais que les doctorants aient un vrai salaire : disons 2 500 euros net par mois et cotisent à la retraite et que ces années soient toutes considérées comme expérience professionnelle (et donc rémunérées comme telles par l’administration ou les entreprises qui les embauchent). Il n’y a pas de faille dans le raisonnement : le seul hic c’est que nous ne sommes pas une partie au contrat.

    @FdP : toujours dans l’extrapolation hasardeuse...
  • YvesM, pour information : actuellement les doctorants ayant une bourse cotisent pour la retraite. Ceux qui ont fait leur thèse avant que cela devienne automatique peuvent racheter leurs années de thèse (en tout cas les fonctionnaires en ont la possibilité, les autres je ne sais pas).
  • Si vous voulez économiser l'argent, la solution est bien simple : instaurer les acquis à l'entrée à l'université. Il ne s'agit pas de sélectionner, mais d'écarter les gens avec un niveau trop faible et sans acquis pour poursuivre les études. D'un côté il y aura moins d'étudiants, de l'autre côté les élèves seront motivés et travailleront plus à l'école.
  • @vorobichek : Ne ressors pas ce débat-là maintenant :-D De toute façon, vu que les maths ne sont plus enseignées au lycée, cela ne sert à rien d'instaurer des acquis.
  • YvesM a écrit:
    Dans ce modèle, oui, tous les étudiants peuvent emprunter : c’est un droit.

    Certains devront convaincre une banque de leur laisser contracter un emprunt, d'autres n'auront pas besoin.
    La bulle aux USA peut éclater : peu m’en chaut.

    Tout le monde disait ça en 2006.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonjour,

    Je crois qu’on a fait le tour. Je ne veux pas l’être impoli en ne répondant pas à certaines questions, mais il faut savoir clore cette discussion.
    @nicolas.patrois : dans les pays où l’étudiant paie par un emprunt, l’emprunt est un droit et ne peut pas l’être refusé. Donc pas de risque de sélection de ce côté là.
    @Georges Abitbol : j’aime bien ta réponse !
    @mojojojo : les conditions s’ameliorent mais il faut avoir un fiancement et beaucoup de thèses en sciences sociales n’en ont pas... et certainement pas pour de longues thèses.
    Racheter des années est un droit ouvert à tous... peu l’utilise.
  • @YvesM: c'est precisement parce que je pense qu'un doctorant ayant un contrat doctoral devrait etre considere comme un salarie de plein droit et pas comme un simple etudiant qu'il me semblerait normal de ne pas lui demander de frais d'inscription en these. C'est evidemment moins bien qu'une revalorisation du salaire a hauteur de 2500 euros/mois, mais ca me semble faisable alors que 2500 euros/mois je n'y crois pas, car ca aurait aussi un impact sur la carriere de MCF (et donc probablement de PU) donc des consequences sur le budget consolide des universites, en dizaines de pourcent et pas en dizieme de pour mille.
  • YvesM a écrit:
    dans les pays où l’étudiant paie par un emprunt, l’emprunt est un droit et ne peut pas l’être refusé. Donc pas de risque de sélection de ce côté là.


    Une banque prête à quelqu'un même si elle juge qu'il y a un risque trop élevé de possible défaut de remboursement?
    J'ignorais qu'il y avait des banques qui font dans la philanthropie? Ou bien est-ce le même type de "philanthropie" à la Ponzi que dans la "crise" des subprimes? :-D
  • @FdP : Pourtant j'ai entendu que c'est effectivement ce qui se passait dans les autres pays ; et dans un document des Macron Leaks que j'ai lu (c'était un document de travail, pas forcément un vrai projet), c'était mentionné noir sur blanc : "que l'emprunt soit un droit est une condition nécessaire pour que l'opinion publique accepte la réforme".
    En fait, dans cette affaire, l'Etat se porte garant. Et on m'a dit que la situation au Royaume-Uni était vraiment mauvaise : l'Etat paie aujourd'hui presque autant que ce qu'il dépensait avant que les frais d'inscription augmentent, et si quelques pourcents d'étudiants de plus ne remboursent pas, alors l'Etat paiera plus qu'avant. Il faut décidément que je garde une archive de mes sources pour ce genre de choses !
  • Et la différence (les intérêts) va dans la poche des banquiers au lieu d’aller dans celle des étudiants.
    En effet, c’est un grand progrès.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonjour,

    Je suis étonné de votre incapacité à comprendre une information simple : l’emprunt est un droit et ne peut être refusé. Comment faut-il le dire ?
    Non, l’Etat ne peut en aucun cas payer plus puisqu’au lieu de payer P il prête P à l’étudiant qui rembourse quand il travaille, souvent sur les dix premières années de salaires. Commme >80% des étudiants trouvent et gardent un travail à la sortie, le risque de l’Etat est sur la fraction des étudiants qui ne peut rembourser rapidement. Mais l’Etat est patient. S’il faut 20 ans pour rembourser, ainsi soit-il.

    Par ailleurs, comme toujours, l’Etat fait des exceptions. Pour incentiver certains à faire des études poussées, il donne la somme sans remboursement. L’Etat utilise de stratagème pour gérer le nombre d’étudiants dans une filière donnée : par exemple, on manque cruellement de data scientists, alors pas de remboursement pour un M1-M2. Même chose pour infirmière...

    Une externalité de ce système est que l’étudiant paie bel et bien ses études, puisqu’il rembourse. La société ne paie pas plus chère : P=P, mais un tel étudiant est plus exigeant sur la qualité des profs, des études, des locaux, de la bouffe à la cantine, etc. Et c’est bénéfique...

    Un autre avantage, certains diront un inconvénient, et que tous les branleurs et bras-cassés évitent d’emcombrer les amphis : ils savent que de faire semblant ne leur apportent que des dettes. Ils sont donc responsabilisés pour choisir une filière qui leur apportera un job...

    Il y a du bon et du mauvais dans tout, y compris dans ce système. Les gens de familles pauvrent culturellement et financièrement ont tendance à viser plus bas que leur potentiel pour être sûr de rembourser. Ex : je fais un BTS et trouve un boulot rapidement plutôt que de tenter l’ingénieurie (qu’ils auraient réussie)...
  • Est-ce le cas en France ? Vraiment ? Et est-ce souhaitable ? Pour moi, non ; pour toi, oui. Je préfère que les intérêts aillent dans la poche d’un étudiant et/ou d’une fac plutôt que dans celle d’un banquier ; ce qui semble logique si les facs et les étudiants n'ont pas trop de sous.
    Tu sembles ne pas distinguer la différence entre une opinion sur un fait et le fait lui-même. On n’a pas écrit que dans certains pays, l’emprunt n’est pas un droit, on a contesté politiquement pas factuellement le principe de l’emprunt dans ce cas.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • YvesM:

    Tu te rends compte que ce que tu décris est un système de servage volontaire, les gens se passent les chaînes autour du cou eux-mêmes. Ils n'ont pas encore d'emploi et sortent de l'enfance, ils sont déjà endettés à hauteur de plusieurs milliers d'euros: les banques ont un moyen de pression sur leur vie.

    Une belle société qu'on nous prépare. En outre, comme déjà indiqué, dans la compétition au diplôme si une grande majorité des gens arrivent à financer leur études (par l'emprunt, la richesse de leur parents etc) inexorablement le coût des études va augmenter (on recherche la rareté pour faire la différence sur ses concurrents et tout ce qui est rare et pour lequel il y a de la demande est cher). Un outil de plus pour faire perdurer le système de l'argent-dette et devenir encore plus accroc à la croissance. On sait comment tout cela finira....
  • @YvesM : penses-tu que la qualité de la formation des étudiants à Harvard est supérieure à celle qu'on a en France à l'ENS ou à l'X ? Que la qualité de la formation dans une fac lambda aux Etats-Unis est supérieure à celle d'une fac lambda en France ? Si oui, sur quels critères bases-tu ton jugement ? Si non, quel serait l'intérêt de faire payer les étudiants ?

    (N.B. En ce qui me concerne je suis d'accord sur l'aspect "écarter les glandeurs", encore que ça ne les écarterait pas tous, mais on aurait le même effet avec des méthodes plus douces, par exemple 1000 € de frais d'inscription par an + droit à l'emprunt + bourse au mérite.)
  • Ce qui n'écartera pas les glandeurs fils à papa, seulement les glandeurs fils de pauvres.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonjour,

    Les intérêts ne vont pas aux banques mais à l’Etat. C’est l’Etat qui fait le prêt et le garantit. Si l’Etat préfere, pour des raisons diverses, passer le prêt à une banque, c’est son choix.
    Ce système s’applique dans plusieurs pays anglo-saxons.
    Comme l’Etat ne paie pas, les impôts sont réduits pour la part de la population qui ne fait pas d’étude. Et c’est appréciable pour les petits salaires... qui ont bien besoin d’une augmentation de pouvoir d’achat. C’est un choix politique : j’aime bien l’idée d’aider les gens dans la difficulté en évitant de les faire payer plein pot pour un service - l’université - dont ils ne bénéficient pas directement. Et chaque euro compte pour ces gens là.

    @FdP : Je lis ce que tu écris, mais tu ne dis rien. Donc je n’ai pas de réponse.

    @JLT : Havard est effectivement bien meilleure, en tout point, à l’ENS et à l’X. Elle est tout simplement beaucoup moins socialement élitiste et forme beaucoup plus d’étudiants à haut niveau. Nos normaliens ou polytechniciens n’ont pas à rougir de la comparaison : la plupart sont aussi bien formés qu’à Havard (quoique le côté franco-français soit trop présent, le manque d’ouverture sur le monde est inquiétant). Mais d’un point de vue sociétal et promotion au mérite, Havard a ses portes grandes ouvertes à beaucoup plus de gens et des procédures pour élever le niveau de chacun. Nos écoles compensent leur manque par une taille de promotion extrêmement réduite, une poignée d’étudiants doués.
    Le vrai défi d’une université est d’amener au plus haut niveau des gens qui en ont le potentiel : Havard relève ce défi. Nos écoles non : elles écrèment des gens déjà trés forts, mais restent impuissantes à pousser certains à donner leur meilleur pour révéler leur potentiel.
    Pour illustration : il faudrait que l’ENS et l’X augmentent leurs nombres d’étudiants de 5 000 actuellement à 10 000 sans baisse de niveau général pour qu’à mes yeux elles rejoignent Havard. Je crois qu’elles en sont incapables. Et ce sont ces capacités qu’Havard a développées depuis des décennies. La sélection est rude et se fait sur les capacités ET sur la motivation, la passion pour la matière : Havard fait le pari de pouvoir élever au plus haut niveau des étudiants motivés et passionnés même s’ils n’ont pas encore techniquement le meilleur niveau des plus forts.
    Comme tu sais, je suis normalien : il n’y a pas chez moi de critique de nos écoles basée sur des considérations politico-débiles...
  • YvesM a écrit:
    @FdP : Je lis ce que tu écris, mais tu ne dis rien. Donc je n’ai pas de réponse.

    Parce que tu ne veux ou peux pas comprendre très probablement.

    Par ailleurs,
    YvesM a écrit:

    Les intérêts ne vont pas aux banques mais à l’Etat. C’est l’Etat qui fait le prêt et le garantit. Si l’Etat préfere, pour des raisons diverses, passer le prêt à une banque, c’est son choix.

    On a vu ce qui s'est passé dans la "crise" des subprimes.
    La dette privée est devenue de la dette publique et l'existence de cette dette sert pour nier la souveraineté des "peuples". Donc que ce soit l'Etat qui prête ou les banques cela nourrit un mécanisme qui asservit les Etats (par le biais de la dette) et des individus: Tu ne vois pas la vie de la même façon quand au début du mois avant d'avoir gagné un seul centime tu as déjà des dépenses conséquentes auxquelles tu dois faire face et qui dictent fortement tes choix.
    Quand tu es endetté tu as moins de velléité de te révolter ou tout simplement de dire NON.
  • @YvesM : qu'est-ce qui selon toi explique la meilleure diversification sociale à Harvard ? En quoi leurs méthodes ne sont-elles pas applicables dans le système français actuel ? Quel est le rapport avec le fait que les études sont payantes ?
  • Bonjour,

    @FdP : La dette des subprimes n'a rien à voir. On donne de l'argent à des gens pour acheter une maison qui ne peuvent pas rembourser (parce qu'ils ne gagnent pas assez ou ont perdu leur emploi). Pour l'emprunt d'étude, il se rembourse sur les dix premières années de salaire. Donc si on perd son emploi, on n'a rien à payer sur cet emprunt. On ne paie qu'une partie des salaires touchés... Et ça marche très bien comme ça.

    Tu as réussi à écrire le mot 'révolte' dans cette discussion comme dans tant d'autres : bravo !

    Enfin, il me semble que tu ne comprends pas que la dette d'Etat a le même poids que la dette personnelle dans la journée d'une personne. Quand l'Etat est endetté, les places de crêche sont réduites et la journée de la jeune maman commence par rester à la maison au lieu d'aller travailler parce qu'elle ne peut pas se payer une nounou avec le salaire qu'on lui propose... qui est insuffisant car les entreprises ont des charges élevées, etc. Bref, c'est une erreur macro-économique de dire, comme tu le fais : la dette de l'Etat se n'est rien, la dette d'une personne l'empêche de vivre. Etudier n'est pas une soumission. Investir dans son avenir n'est pas une soumission : c'est une décision de bon sens et de prospérité.

    @JLT: qu'est-ce qui selon toi explique la meilleure diversification sociale à Harvard ? En quoi leurs méthodes ne sont-elles pas applicables dans le système français actuel ? Quel est le rapport avec le fait que les études sont payantes ?

    Havard recrute sur dossiers (avec entretien). Les tests sont difficiles, il faut avoir un très bon niveau technique, et l'entretien porte plus sur la motivation que sur les aspects techniques. Havard recrute au niveau bac (Havard College) ou aux niveaux plus élevés. Au niveau bac, la diversité sociale est plus grande : on a moins d'auto-censure. Havard attire et recrute dans le monde entier : le vivier est plus grand et explique la plus grande diversité sociale en partie. Un élève doué au Pakistan a autant de chance de passer l'examen d'entrée qu'un new-yorkais bien né.
    Les méthodes sont diverses : mentoring, travail de groupes, recherche personnelle encouragée et aidée, ouverture d'esprit... Rien n'empêche de faire la même chose en France sauf les moyens financiers : tout ceci coûte fort cher.
    C'est donc le rapport avec les études payantes : quand l'étudiant paie, il est exigeant. Les profs nuls, les locaux vétustes, le manque de matériels, le manque d'accés à l'entreprise, etc. tout ceci n'existe pas à Havard. On paie cher, on investit pour son avenir, on sait qu'on a le potentiel (puisqu'on a été sélectionné) et donc on n'accepte pas ce qui est bien, on exige ce qu'on peut faire de mieux. Et c'est un cercle vertueux car les meilleurs profs se battent pour y travailler, les entreprises pour y recruter, les équipementiers pour fournir le dernier cri, etc.

    Pour donner un ordre d'idée, de tête, ça coûte : 40 mille dollars par an de frais d'inscription (à comparer aux 470 euros pour nos doctorants) mais dans la pratique, avec le logement, la bouffe, etc. c'est entre 50 et 60 mille dollars par an.
    Plus de 80% des étudiants reçoient une bourse qui rembourse une bonne partie ; certains ne paient presque rien (en frais d'inscription) mais c'est une toute petite fraction. Certains paient plein pot.

    Les salaires à la sortie sont enviables et il n'y pas pas photo : le coût des études n'est rien par rapport au supplément de salaire dans la carrière. De tête encore, en MBA, on doit avoir 120 000 dollars pour HEC et 180 000 à 200 000 dollars pour Havard...
  • La dette n’est pas non plus une fatalité, l’endetté a autant de responsabilité sur son endettement que son créancier (qui n’est en général pas obligé de donner des sous au débiteur ou alors il est bien crétin)… et par ailleurs c’est à mon avis bien pratique pour dire aux gens de ne pas revendiquer.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • YvesM a écrit:
    Enfin, il me semble que tu ne comprends pas que la dette d'Etat a le même poids que la dette personnelle dans la journée d'une personne

    Même les gens qui n'ont pas de dettes personnelles subissent les conséquences de la dette de l'Etat.
    La dette de l'Etat est devenue un enjeu politique, elle sert de prétexte pour refuser la souveraineté des peuples et à imposer des politiques néo-libérales qui servent à casser toute solidarité entre les gens (en détruisant les services publics par exemple). Demande aux grecs ce qu'ils en pensent.

    Pour le reste, j'ai trouvé ça:
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouvelles-de-leco/les-nouvelles-de-leco-du-jeudi-30-aout-2018
  • Bonjour,

    @FdP : le système américain est différent de celui que je décris. Aux États Unis, la banque privée prête si elle veut et, comme pour un emprunt immobilier, évalue la solvabilité. En clair, un pauvre doué qui va à Havard est financé ; un middle class qui va à la fac d’à côté est refusé (le risque est trop grand qu’il ne puisse rembourser).

    Les Grecs ont emprunté. Ils remboursent. Point. Pas de quoi fouetter un chat. Ne dit-on pas Qui paie ses dettes s’enrichit ? Les Grecs deviennent riches...
  • Les Grecs n’ont pas empruntés. Leurs gouvernements, si et ne me dit pas que les Grecs sont responsables de leurs gouvernements qui ont magouillé dans leur dos.
    Pour la crise des subprimes, on en a subi les conséquences alors que, personnellement, je ne savais même pas ce que c’est quand elle est arrivée.
    Tu devrais lire le livre de David Graeber sur la dette, tu y liras qu’une dette n’est pas nécessairement remboursée. C’est juste un choix politique qui peut être créé de toutes pièces. Qui se souvient de la dette du Tiers-monde ou de la dette de l’Allemagne effacée en grande partie dix ans après la Seconde Guerre Mondiale ?
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonjour,

    Non, les Grecs ont emprunté. Ils ont utilisé l’argent : augmentation de salaire, de pension, retraite à 50 ans, service public/ transport, etc. Ils remboursent. Tout va bien.
    Ton tour de prestidigitation : c’est l’Etat et pas les Grecs n’a aucun sens.

    La dette se rembourse. Si on ne peut pas rembourser, la dette est effacée. Mais ce n’est pas un choix politique de l’emprunteur ! Si je te prête 100 euros contre ta promesse de remboursement, tu dois me rembourser et tu ne peux pas faire le choix politique de ne pas le faire. Si tu ne me rembourse pas, la Terre continue de tourner, mais tu auras plus de mal à emprunter dans le futur.

    Personne n’oblige les Grecs à rembourser. Ils choisissent librement de le faire et font d’ailleurs beaucoup d’efforts : ce n’est pas facile pour eux. Pourquoi font-ils ce choix ? Parce que c’est leur intérêt : sans remboursement, ils ne peuvent plus emprunter et dans le mois ils ne peuvent plus payer les pensions ni les traitements des fonctionnaires ni les comptes courants des épargnants. Tu iras leur expliquer qu’ils ont un choix politique ! D’autres l’on fait et continuent de le faire, mais il faut croire que les Grecs ne sont pas assez intelligents pour les entendre.

    Bien sûr on peut aussi payer pour eux. Un peu comme le sujet du fil : les doctorants en quatrième année peuvent cotiser et rembourser pour les Grecs... n’est-ce pas ? Mais le feront-ils ? Je ne sais pas.
  • YvesM a écrit:
    le système américain est différent de celui que je décris.

    Mais quand on commence à adopter ce que tu dis, le pas suivant, ce que se propose de faire Trump (c'est peut-être déjà fait) est trop tentant. Si on adoptait un tel système en France tu peux m'assurer que cela ne prendrait pas la tournure que cela prend aux USA? J'imagine que non. C'est une boîte de Pandore ce truc qui n'a été conçu que pour être ouvert.
  • @YvesM : je comparerais plutôt la première année de Harvard à la première année d'une très bonne classe prépa en France. Les méthodes de sélection et les méthodes pédagogiques sont différentes, mais je ne vois pas en quoi rendre les études payantes apporterait un plus. Un élève de classe prépa coûte 14000 € par an, c'est beaucoup moins que dans les grandes facs américaines mais j'y vois deux raisons :

    * les profs de prépa ne font pas de recherche (ou en tout cas ne sont pas rémunérés pour ça)

    * les meilleurs chercheurs dans les universités aux Etats-Unis peuvent avoir des salaires très élevés, de plusieurs centaines de milliers de dollars par an, et cependant n'avoir que très peu d'heures à enseigner par semaine. Or il n'est pas du tout certain qu'un cours donné par un tel chercheur soit de meilleure qualité qu'un cours donné par un prof de prépa ou un prof de fac français gagnant 10 fois moins.
  • Bonjour,

    Je réagis sur ‘il n’est pas du tout certains que...’. A Havard, les étudiants évaluent les profs et les cours avec un formulaire et une discussion. Ça permet aux profs de s’améliorer, de s’assurer que son cours est compris et est au niveau attendu - technique, rapidité, vocabulaire, illustrations, application... Ça permet aussi à la fac de remercier les profs qui ne s’améliorent pas. Cet exemple est une bonne illustration : en France on philosophe pour se demander ce qu’est un bon cours (et on continue à donner des cours médiocres ou passables) alors qu’à Havard ils font confiance aux étudiants et mesurent le phénomène...
    Tu sais que le niveau des élèves n’est pas le niveau du cours, mais ce qu’ils en absorbent. Un cours d’Havard n’est pas fluorescent avec des sons et des couleurs, mais il répond au mieux au besoin des étudiants... c’est eux qui le disent.

    Ce qui coûte cher, c’est le temps, pas le salaire des profs... par exemple, les étudiants ont disons deux heures de cours privé (à deux étudiants pour un prof) avec un bon prof. L’équivalent serait d’avoir en classe prépa, deux heures par semaine, le prof donnant un cours à deux élèves... et encore deux heures avec un autre prof sur un projet de recherche choisi par l’éléve.

    Imagine en France une classe prépa ou le prof a deux élèves seulement en sup et spé. Penses-tu que le niveau des élèves serait plus haut en moyenne par rapport au cas où un prof a trente élèves ? Si oui, alors tu entrevois la fac à la Havard. Comprends-moi bien, je ne dis pas qu’un prof enseigne à deux élèves, mais que le système est désigné pour que la compréhension des étudiants soit évaluée ou vérifiée de trés prés : au moindre écart, on corrige.
    Dans les facs en France on laisse certains écarts, me semble-t-il ? C’est toute la différence.
    Ceux qui font Havard ne sont pas des génies : mais ils ont des capacités et Havard les forme pas à pas, sans manque ni confusion ni erreur. Certains en sorte vraiment brillants.

    En classe prépa, en physique ou chimie, on dissout un morceau de sucre dans l’eau : c’est le niveau des manipulations. A Havard, ils ont un matos qui rendrait fou un prof des Arts et Métiers. Et tu peux croire le physicien que je suis, on arrive en France à former des normaliens avec une thèse en électrotechnique qui ne savent pas réparer un grille-pain. Une telle aberration est impossible à Havard : la formation ne le permet pas. Par ailleurs, ils ont accés au matos jour et nuit et week-end. Avec un travail de groupe et de la motivation, c’est une excellente formation pratique.

    Bref, on n’a pas besoin de rendre les études payantes par l’etudiant tant que le niveau reste potable, mais quand ça part en sucette, il me semble que de rendre payant par l’etudiant, ce qui le responsabilise dans ces études, entraîne une exigence bénéfique. On évite aussi des impôts trop lourds sur les plus bas salaires.
  • Je ne connais pas spécifiquement Harvard, mais je connais d'autres facs américaines. Les profs sont évalués par les étudiants, et une mauvaise évaluation les empêche d'être "tenured" (titularisés), mais ça s'arrête là. Un prof qui est déjà "tenured" ne craint rien, et sa carrière est évaluée sur son travail de recherche, non sur son enseignement.

    Les cours à 3 élèves par prof, ça existe aussi en France. Ça s'appelle des colles.

    Pour le reste (qualité du matériel, bibliothèques ouvertes très tard le soir ou le week-end,...) je suis d'accord que ça a un coût.
  • YvesM a écrit:
    Non, les Grecs ont emprunté.

    Non, leur gouvernement avec la complicité de l’Europe.
    Ils ont utilisé l’argent : augmentation de salaire, de pension, retraite à 50 ans, service public/ transport, etc. Ils remboursent. Tout va bien.

    Ils remboursent ou on les saigne ? Les mêmes qui ont profité de ce système remboursent ou ce sont leurs enfants ?
    Ton tour de prestidigitation : c’est l’État et pas les Grecs n’a aucun sens.

    Eh si. L’État est l’État, les gens ne sont pas l’État.
    La dette se rembourse. Si on ne peut pas rembourser, la dette est effacée.

    L’Allemagne pouvait rembourser après la Seconde Guerre Mondiale. Ça a été un choix politique que d’alléger sa dette de guerre.
    Mais ce n’est pas un choix politique de l’emprunteur !

    De l’emprunteur s’il est assez fort pour s’imposer au créancier. Qu’on fait certains rois au Moyen-Âge ? Ça ne les a pas empêcher de se refinancer ensuite. C’est un jeu de « je te tiens, tu me tiens par la barbichette. »
    Personne n’oblige les Grecs à rembourser. Ils choisissent librement de le faire et font d’ailleurs beaucoup d’efforts : ce n’est pas facile pour eux. Pourquoi font-ils ce choix ?

    Ils remboursent librement ?:)o Qui leur a refusé une remise de dette il y a quelques années ?

    Pour revenir au droit d’emprunter pour un étudiant garanti par l’État : c’est une ânerie sans nom. Aucun banquier n’acceptera et l’État s’y colle, la bonne blague. C’est une prise de risque inconsidérée, que je suis surpris de lire après ce qui pend au nez des Américains. Pour quelqu’un qui défend l’orthodoxie budgétaire, ça me surprend de lire ça chez toi.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • nicolas.patrois a écrit:
    Pour revenir au droit d’emprunter pour un étudiant garanti par l’État : c’est une ânerie sans nom.

    Quiconque sans bien qui n'est pas sur la durée indéterminée trouve peu de banquier.
  • Bonjour,

    Ta perspective est diamétralement opposée. C’est amusant à lire mais peu convaincant (pour moi et sans doute pour toi). Même si on considère l’idée folle que l’Etat ne représente pas et n’engage pas les citoyens, lorsque l’Etat emprunte pour augmenter les salaires, les Grecs peuvent dire non merci, nous ne pouvons pas rembourser et ne refusons de nous endetter car la dette sera supportée, au final, par nos enfants ou nous plus tard. Mais ils ont préféré prendre le pognon. Je ne leur reproche pas : et ils assument. Ils remboursent librement - je maintiens. Personne ne les force. D’ailleurs plusieurs politiciens disent qu’ils ne rembourseront pas, mais les Grecs ne votent pas pour eux. Ils votent pour des politiciens qui savent la différence entre rembourser et ruiner le pays.
    C’est qu’il faut comprendre deux trois trucs sur la réalité et ne pas vivre dans des fantasmes. C’est une trés bonne chose que l’emprunt, pour la prospérité, à condition de faire l’effort pour rentabiliser l’emprunt. Les Grecs ont cru qu’ils pouvaient emprunter sans effort. C’est une erreur. Et ils ne font que rembourser un emprunt : ce n’est pas un crime.
    La prochaine fois que l’Etat demandera aux Grecs de croire qu’il peut emprunter sans effort à fournir, les Grecs réfléchiront à deux fois. C’est bon d’apprendre de ses erreurs. Les Grecs apprennent beaucoup.
    Les allemands et les autres pays dont la France n’ont pas voulu payé à leur place. Tiens, peut-être que les doctorants de l’Université de Lille sont préts à payer pour les Grecs ?! C’est marrant, quand il s’agit de philosopher sur des considérations vagues et ‘politiques’ tout le monde a une idée ; mais quand il faut suer, donner de son temps, on trouve moins de monde. Je ne leur reproche pas : c’est à l’emprunteur de rembourser, pas à son voisin. Mais c’est sans doute trop simple (et trop vrai) comme concept : inventons une raison ´politique’ pour le nier.
  • YvesM:

    Ce qui ne va pas dans ton raisonnement est que tu sembles croire que les gens sont tous de connivences et qu'ils ont tous les mêmes intérêts. C'est pratique de voir les choses de cette façon-là. C'est comme dans la fable de La Fontaine
    ( "Si ce n'est toi, c'est donc ton frère").

    On parle d'une chute de 25% du PIB, les effets sur le pays seraient plus importants que ce qui s'est passé en Allemagne dans les années 30. La Grèce subit ça (pas tout le monde) depuis une dizaine d'années (et pour combien de temps encore?) 500 000 grecs se seraient exilés. Je trouve un peu court humainement l'argument: "Vous chantiez ? j'en suis fort aise. Eh bien : dansez maintenant."
  • Bonjour,

    Je regarde la réalité. Et je laisse les arguments ‘humains’ hors de cette discussion. Ils ont leur intérêt mais ils ne remboursent pas les dettes.
    Encore une fois, si les Grecs ne paient pas, les doctorants de l’Université de Lille paient à leur place. Et la pétition montre qu’ils ont les poches cousues, et laissent leurs arguments humains dans leurs sacs à dos quand il s’agit de payer eux-mêmes. En revanche, ils ne manquent pas d’arguments humains pour faire payer les autres. Si tu penses que tes ou que des arguments ‘humains’ les feront changer d’avis, informe-les s’il te plaît.

    Dans une démocratie les actions de l’Etat engagent l’ensemble du peuple, pas telle ou telle partie qui est d’accord ou pas avec l’engagement. Je ne nie pas que différentes personnes sont dans des situations différentes et ont des opinions diverses. Mais cette diversité n’excuse pas la responsabilité qu’ils ont de rembourser les dettes d’Etat. C’est la majorité des Grecs qui met au pouvoir des politiciens qui racontent des conneries, et pire, qui en font. C’est dommage, mais ils sont libres, y compris de se tromper. Tous les politiciens Grecs ne promettaient pas des fantasmes...
Cette discussion a été fermée.