Salaire des enseignants

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Réponses

  • JLT a écrit:
    Je n'ai pas ces chiffres. Je conjecture qu'ils sont tout de même très proches de l'évolution du point d'indice, car les profs n'ont pas beaucoup de primes, donc l'évolution de leur salaire est essentiellement lié à l'évolution du point d'indice. Mais si quelqu'un d'autre a des graphes à fournir, je serais intéressé.

    Il faudrait aussi voir l'évolution des grilles, je ne sais pas si elle est significative ou non.
  • Tu veux peut-être dire que l'échelon 1 du professeur certifié de classe normale avait un nombre de points différent en 1980 par rapport à 2015 ? Oui c'est possible qu'il y ait des évolutions, et je ne connais pas ces chiffres. Je conjecture que ces évolutions sont minimes par rapport à la valeur du point, mais si quelqu'un a des chiffres plus précis je serais intéressé.
  • Il semble que les données de cet article prennent en compte l'évolution des grilles, l'évolution du point d'indice et l'inflation (tout est calculé en euros de 2004), les cas des instits, certifiés, agrégés et PU/MCF sont étudiés, dommage que les tableaux s'arrêtent en 2004. On observe bien une diminution du salaire (à échelon constant) des profs entre 1981 et 2004.

    YvesM a écrit:
    Si le salaire d’un prof augmente plus que l’inflation (sur trente ans), alors certaines affirmations dans plusieurs messages sont fausses.
    Le salaire d'un prof augmente, avec l'ancienneté, plus vite que l'inflation, le salaire des profs non. Ce ne sont pas les mêmes questions et j'ai plutôt l'impression qu'ici on parle du salaire des profs. On cherche donc à comparer les carrières d'un prof ayant commencé (par exemple) en 80 et qu'un prof ayant commencé (par exemple) en 2000.

    Bon et sinon un prof arrivant à l'échelon maximal voit son salaire diminuer par rapport à l'inflation. Actuellement on arrive en 26 à l'échelon 11 de la classe normale, de quoi voir son salaire diminuer pendant les 10 ou 15 ans (plus ?) restants avant la retraite.
  • JLT a écrit:
    Le statut de professeur a significativement baissé dans l'échelle sociale

    Cela n'a rien d'étonnant quand on voit le bas niveau du CAPES aujourd'hui.....
    D'autre part, tous les pédagogos qui proclament qu'un contractuel recruté sur "Le Bon Coin" est meilleur qu'un agrégé, ont lourdement contribué à favoriser ce glissement.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Un contractuel recruté sur LBC meilleur qu'un agrégé, il n'y a que ceux qui détestent les profs pour faire mine d'y croire. Le débat sur le niveau des enseignants qui baissent n'intéresse que ces derniers et ceux qui veulent privatiser l'enseignement. Remontons les salaires et il disparaîtra.
  • meilleur quoi ?
    meilleur en maths ? Oui
    « meilleur » pour contenir une classe et faire ingurgiter et ânonner Pythagore ? Il n’y a pas de règle.
    Je crois que c’est le deuxième paradigme dont on parle.
    La place « major » de l’agreg externe ne garantit pas quelqu’un fait pour l’enseignement dans le secondaire de 2020.
    Quelqu’un du Bon Coin non plus. Et statistiquement, quelqu’un du Bon Coin n’aura pas un gros bagage mathématique.
    Statistiquement encore je ne crois pas avoir vu le major d’une session envoyé dans un collège (parfois on dit sensible, par pudeur) du « neuf-trois ».

    Bon cela dit, ça sort du sujet.
  • Qui est le salaire des enseignants.
  • Emmanuel Todd indique dans un interview à Marianne que les agrégés ont voté à 50% pour Macron, mais je n'ai pas trouvé la référence du sondage, si quelqu'un l'a vu passer ?

    Todd observe qu'il y a un retournement dans l'EN à cause de la retraite à points https://www.marianne.net/politique/emmanuel-todd-en-bas-l-intelligence-progresse-tout-comme-le-taux-de-cretins-diplomes-en
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bonjour,

    Selon l’IFOP les enseignants ont voté à 15% pour le PS, à 23% pour La France Insoumise et à 38% pour Macron.
  • Merci Yves oui exact, j'avais vu ce sondage très intéressant, qui indique aussi que c'est à la FSU que le vote Macron est le plus fort (50%). Par contre je n'ai pas le vote par catégorie à l'intérieur des profs. Je suppose que c'est probablement les agrégés qui votent le plus Macron. Ou plutôt qui votaient, le mécontentement exprimé dans le présent sujet tend à supposer que ça sera moins en 2022 :-D
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @ YvesM
    Pour bien comprendre ce vote, j'aimerais savoir à quelle élection.
    Bonne soirée.
    Fr. Ch.
  • Il doit s’agir des présidentielles, non ?

    Il faut dire que le PS n’était plus le PS de Hollande, c’était le PS de Hamon, malheureux vainqueur des primaires face aux déserteurs (quelle scandaleuse attitude, quand même !).
    Ces derniers ont filé droit chez Macron me semble-t-il.

    Les Fillonistes (selon moi il y en avait une proportion non négligeable) ont dû certainement se tourner vers Macron, faute de « mieux » pour des raisons « morales ou éthiques ».

    On n’a que ce sondage pour se faire une idée mais je pense (doigt mouillé) qu’il sous-estime les Fillonistes.

    Je suis d’accord que je brode sur aucune base solide.
  • Bonjour,

    Taper : Le vote des enseignants à l’élection présidentielle de 2017 - IFOP PDF

    44 pages de bonheur.

    Où je lis que 40% des agrégés s’abstiennent ; et que les enseignants votent traditionnellement à gauche. Mazette !
  • Ok merci c'était bien sur ce sondage, je ne m'en rappelais plus, page 10 (12 / défilement) effectivement, 50 % des agrégés ont voté Macron.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Chirac, Sarkozy, Hollande - sont des vrais coupables de la baisse des salaires des profs et de l'impasse où se trouve le système éducatif français. Cela ne m'étonne pas que les BAC+5 ont voté Macron. C'était quand même le meilleur candidat. Et je trouve les électeurs très injustes. Il a osé ce que les autres n'ont pas osé et n'auraient jamais osé. Il a touché aux vrais problèmes. Imaginez Fillon élu :-D Il nous aurait demandé de travailler plus (35h de présence au lieu de 18h) et 60h-70h pour les infirmiers?! (:P) Je ne dis pas que Macron est un super président et tout va bien, mais il faut quand même relativiser. Des politiciens qui font des réformes pour faire semblant ne vont pas changer du jour au lendemain.

    Concernant les salaires des profs. Hélas, je pense que nous sommes dans une belle impasse. Le système éducatif français (écoles/collèges/lycées) est comme dans un fable où trois animaux tirent la charrette dans trois directions différentes et la charrette n'avance pas (fable de la Fontaine? je ne connais pas le titre). Bah c'est pareil, chacun pour soi peu importe les élèves, les parents, le budget de l'état etc. Je liste :

    1) Le stupide droit de réserve "tu acceptes ce que fait le ministère ou tu te barres". Cela concerne en moyenne tout le monde, mais surtout les cadres qui n'enseignent plus ou n'ont jamais enseigné. Reforme 2016, intervalle de fluctuation (et pourquoi pas le soleil qui tourne autour de la terre, tant qu'on y est), bannissement de la grammaire et de l'orthographe du cours de français - les premières idioties qui me viennent à l'esprit. Comment peut-on accepter ce genre de chose sous couvert du droit de réserve?

    2) Personne n'est responsable de rien et le ministère n'a jamais tort. Dans ces conditions qui ferra l'effort d'améliorer les choses ou d'empêcher les dégâts? Cela fait 10 ans qu'ils ont reconnu que la lecture globale est une méthode néfaste. Mais une majorité écrasante des PE utilise toujours la méthode globale ou la méthode semi-globale. Pourquoi ne pas les bannir (les deux méthodes)?

    3) La réussite des élèves et leurs bien être ne sont plus les objectifs du ministère depuis longtemps. On peut prendre comme exemple la semaine de 4 jours et les journées d'enfer pour les élèves qui ont beaucoup trop de cours dans la journée.

    4) Liberté pédagogique qui ressemble plutôt à l'anarchie dans certains endroits. Dans un collège on enseigne tout sur les fractions en 6e et 5e + PPCM/PGCD, dans l'autre ont fait strictement l'inverse. Et c'est pareil dans toutes les matières.

    5) On observe souvent "chacun pour soi'.
    - J'ai évoqué devant un agrégé la possibilité d'égaliser les salaires des certifiés et des agrégés en augmentant les certifiés quand ils enseignent au collège et lycée. On m'a répondu "on va encore nous rabaisser?". En quoi le fait que quelqu'un, qui fait le même travail que toi, gagne le même salaire te fais rabaisser??? 8-)
    - De même façon on ne peut pas diminuer les heures dans d'autres matières, parce qu'il faut "sauver les postes" et "c'est important". Non, LV2, langues anciennes, les options rares et cie ne sont pas importants. On peut s'en passer pour économiser l'argent et augmenter les salaires des autres professeurs. On peut s'en passer pour permettre aux élèves fragiles de réussir.
    - Et non, les matières n'ont pas la même importance. Le français et les maths sont les deux matières qui servent de fondement à toutes les autres matières. Le nier, c'est l'hypocrisie.
    - Un autre exemple de jeudi dernier : le fils des amis veut faire de l'info, participe et gagne les concours de programmation/algo, sait coder, a eu 87/100 au Brevet de maths... mais sa moyenne de maths est pour le moment 11/20. Son PP lui conseille de ne pas prendre les maths en 1ière et lui assure qu'il pourra toujours faire de l'info après BAC sans avoir étudié les maths pendant 2 ans. A la place il lui propose de s'inscrire dans sa matière. Cette personne n'a pas honte de donner ce genre de "conseil"? Ce genre de malhonnêteté n'est, hélas, pas marginal... surtout en REP/ZEP.

    Je peux continuer la liste... mais c'est déjà suffisant. Pour avoir une vraie augmentation (+500€/mois), il faut accepter certaines sacrifices et proposer le changement qui améliore le système. Pour le moment les propositions ne vont pas dans ce sens :
    - le ministre et le ministère se soucient que du budget, des coûts, de leurs postes et salaires.
    - les syndicats se soucient de la lutte des classes et de la politique. Faire la grève avec les cheminots c'est la meilleur façon de noyer le poisson dans un océan.
    - les professeurs, j'ai déjà dit plus haut. Ils sont trop désunis.

    Dites moi que je me trompe et il y une sortie quelque part :-(

    P.S. la programmation pluriannuelle de la recherche est plutôt bien accueil chez nous. Les collègues sont pour. Je ne sais pas si c'est le cas dans tous les CNU.
  • Je rajoute quelques graphiques de l'article que j'ai cité à mon dernier message, pour une raison que j'ignore la qualité n'est pas terrible.

    REDP_idPAS_D_ISBN_pu2007-03s_pa01-da08_art02_img006.png

    REDP_idPAS_D_ISBN_pu2007-03s_pa01-da08_art02_img007.png

    La hausse du pouvoir d'achat entre 1960 et 1981 est à relativiser car l’indemnité de résidence à été intégrée au traitement de base des fonctionnaires sur cette période. Même sans cette indemnité l'augmentation reste conséquente durant cette période (entre +33% et +73% en fonction de l'échelon).
  • vorobichek a écrit:
    Pour avoir une vraie augmentation (+500€/mois), il faut accepter certaines sacrifices et proposer le changement qui améliore le système.

    Des sacrifices ? Et puis quoi encore ? Tu as bien regardé les deux graphiques de Corto ?
    Je veux bien à la condition de revenir d’abord aux salaires de 1980. Ensuite on pourra discuter de donnant-donnant.
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • vorobichek : euh... LV2 pas important ?? Latin-grec pas important ?? Peu d'élèves prennent LCA, mais les versions-thèmes sont très enrichissants notamment pour les scientifiques. Et accessoirement, c'est de la culture générale... Et ce n'est pas le nombre d'heures que ça prend... la réforme du bac est en train de tuer ces matières....
  • Aléa indiquait une perte salariale réelle de 17% entre 1990 et 2018 donc il y a une tendance longue au rognage qui prolonge tes graphiques Corto.

    Je pense cependant qu'il ne faut pas être exagérément pessimiste : le régime actuel sait qu'il a un besoin vital des profs (ainsi que des magistrats et des policiers) pour se maintenir, et les mesures de Blanquer, invalidées par le conseil d'État, montrent bien qu'il y a une volonté d'un traitement différentiel.
    Je suis à peu près certain que les personnels de la fonction publique hospitalière, Ehpad etc., moins bien payés pour une pénibilité très élevée, n'auront pas droit à ces égards.

    Si le mécontentement l'emporte, les enseignants risqueraient de revenir dans les anciens partis de gauche actuellement en extinction (PS, PC), ou chez Mélenchon. Et dans ces conditions le schéma gagnant à tous les coups de second tour Macron / Le Pen pourrait être remplacé par Macron / PS, ce qui serait nettement moins facile.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bonjour,

    Sur le nombre d’heures de cours des enseignants, comment se compare la France aux autres pays de l’OCDE ?

    Une solution à tous ces maux est la privatisation de l’enseignement. On donne un chèque-enseignement aux parents qui sont libres d’inscrire leurs enfants dans l’établissement de leur choix (et remettent le chèque). Les établissements sont indépendants et décident de tout. La région supervise les établissements, donne et retire les accréditations et publie toutes sortes de comparaisons pour guider les parents.

    Un pays pas trop con devrait essayer à petite échelle.
  • Pour le temps de travail des enseignants, la France est à peu près dans la moyenne de l'OCDE. Voir

    https://www.oecd-ilibrary.org/docserver/6bcf6dc9-fr.pdf?expires=1580115665&id=id&accname=guest&checksum=44B14FDE9C4056319DFC67A177FD0413

    page 446 et suivantes.
  • YvesM a écrit:
    Une solution à tous ces maux est la privatisation de l’enseignement. On donne un chèque-enseignement aux parents qui sont libres d’inscrire leurs enfants dans l’établissement de leur choix (et remettent le chèque). Les établissements sont indépendants et décident de tout. La région supervise les établissements, donne et retire les accréditations et publie toutes sortes de comparaisons pour guider les parents.

    Ce n'est pas le fonctionnement américain, ça ? Et ça marche vraiment, là-bas ?
    Et un tel fonctionnement ne va pas encore aggraver les inégalités ?
    Un pays pas trop con devrait essayer à petite échelle.

    J'aurais plutôt écrit le contraire. :-D
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  • Vorobichek a écrit:
    Pour avoir une vraie augmentation (+500€/mois), il faut accepter certaines sacrifices et proposer le changement qui améliore le système.
    Il me semblait que la diminution drastique de la retraite c'était ça le sacrifice non ? (:D


    Dans l'article que j'ai cité il théorisent que la baisse de salaire se fait en échange d'une "dilution du travaille" : classes moins chargées, préservation de postes peu utiles, décharges généreuses etc. L'article pointe notamment l'augmentation de 70% (sur quelle période ? peut être 80-2004) de la dépense par élève dans le secondaire comme preuve de cette dilution du travail. Il est aussi conjecturé qu'en cas de baisse du chômage le métier d'enseignant perde l'un de ses rares attraits (la sécurité de l'emploi) et que le recrutement devienne alors difficile.
    YvesM a écrit:
    Une solution à tous ces maux est la privatisation de l’enseignement.
    Mouais, pas convaincu.
  • Corto a écrit:
    Dans l'article que j'ai cité il théorisent que la baisse de salaire se fait en échange d'une "dilution du travail" : classes moins chargées, préservation de postes peu utiles, décharges généreuses etc.

    Mouais, ce n'est pourtant pas ce qu'on observe sur place.
    L'article pointe notamment l'augmentation de 70% (sur quelle période ? peut être 80-2004) de la dépense par élève dans le secondaire comme preuve de cette dilution du travail.

    Ou alors une inflation du nombre de jobs à la con dans la fonction publique, sans oublier l'achat de tablettes par palettes.
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • YvesM a écrit:
    Un pays pas trop con devrait essayer à petite échelle.

    Entre la France qui est un pays ''Trop con'' (de Gaulois réfractaires) et les Français qui proposent "des solutions débiles", c'est super on a le sous-texte des génies de LaRem.
    Merci YvesM d'être ''Trop Intelligent'' pour enfin proposer une solution ''Pas Débile" (et super originale) qui est de privatiser le système éducatif (comme nos super-copains américains qui ont un super système éducatif comme chacun sait).
  • @YvesM Ce n'est pas le caractère public ou privé de l'enseignement qui va changer grand chose ... Même les plus libéraux en réalité n'y croient pas, et l'histoire du chèque c'est une revendication des écoles hors contrats pour se financer, c'est tout. L'école est bonne quand la sociologie environnante est bonne, qu'elle soit publique ou privée. Déroger à cette règle consiste à augmenter les moyens dans les zones défavorisées.

    @nicolas.patrois aux USA la grande majorité des écoles est publique, une partie privée sous contrat avec l'État comme en France, et une minorité privée payante avec parfois des tarifs exorbitants, équivalente à la part hors contrat française.
    Le chèque éducation a une existence anecdotique, qui a conduit l'émergence de groupes d'enseignements côtés en bourse en Suède, mais ça m'étonnerait que ça se répande car c'est un non sens à la fois fiscal et éducatif. Je crois qu'il n'y a que le courant anarcho-capitaliste qui prône des trucs comme ça.
    Un autre frein est la réalité communautariste, puisque ça hâterait la fragmentation en cours dans les pays européens.

    La seule interrogation ici c'est de savoir si le régime actuel va satisfaire suffisamment une part importante de sa clientèle en revenant sur une dégradation salariale et en conservant un niveau de retraite élevé.

    C'est un vrai sujet qui n'est pas seulement décisif pour les enseignants, mais aussi pour savoir comment l'actuel régime, qui a peu de marge financière et qui commence à envisager sérieusement le tout répressif, va évoluer.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bonjour,

    Lecture brutale et sans nuance du graphique présenté par Corto : c'est Mitterrand qui a tordu la cou au salaire des prof. A ne pas prendre au premier degré please.
  • Nicolas partois : Il faut garder en tête que l'article que je cite date de 2007 et n'étudie que la période de 1960/2004. On ne peut donc pas accuser les tablettes des maux qui y sont décrits et peut-être que sur la période 1980/2000 on a bien eu une diminution du nombre d'élève par classe (ça je ne sais pas, je n'ai pas les chiffres).
  • Bonjour,

    @Blueberry : Tu devrais faire l’effort de ne pas limiter ta réflexion à des slogans de salle des profs. Tes tirades sont humouristiques mais ne tromperont personne. Et elles t’empêchent d’étudier un sujet et d’entrevoir des améliorations.
  • @YvesM : j'ai regardé d'un peu plus près ta suggestion.
    La privatisation suédoise à base de chèque éducation a abouti à une régression scolaire et à une baisse du revenu des enseignants (privatisation de l’école, le fiasco suédois). "La ségrégation scolaire s'est approfondie. Les professeurs enseignent souvent deux matières, surveillent aussi les récréations, alors que leurs salaires ont baissé. Les vocations deviennent rares, les qualifications accessoires", et, évidemment, truandage. Je n'ai pas de jugement sur le comportement des capitalistes libéraux, c'est leur nature de se comporter de la sorte (1) ; par contre on voit que le rôle du politique est déterminant pour l'avenir du système éducatif d'un pays.

    (1) "En 2013, coup de tonnerre, un groupe privé fait faillite, laissant 35 établissement scolaires et 11 000 élèves sur le carreau. On apprendra que 3 ans plus tot, leur propriétaires s'étaient partagés 50 millions d'euros avant de revendre l'entreprise à un société de capital risque."
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bonjour,

    Aucun système n’est parfait. Pointer les défaillances d’un plan B pour ne pas changer le plan A défaillant n’est pas constructif.

    Dans les exemples que tu donnes, on voit bien que ça marche : l’établissement d’arnaqueurs a fait faillite.

    Pour la Suède je ne connais pas... donc sans commentaire.

    L’avantage de la privatisation est que les décisions sont rendues aux parents et aux chefs d’établissements. On trouvera de tout : du bon, du mauvais et du très mauvais. Mais on donne une chance au bon de s’améliorer.

    Quelles sont les améliorations de notre système depuis trente ans ? (Si tu vois ce que je veux dire.)

    Je suis pour une expérimentation. Qu’on arrête de penser idéologiquement et qu’on essaie et retient ce qui marche. Qu’on arrête aussi de penser que les chefs d'établissements et les parents sont des cons à qui on ne donne pas la parole.
  • @YvesM
    Bonjour,

    Cela ne me regarde pas, bien sûr. Mais le ton de la discussion me rappelle furieusement certains débats familiaux de fin de repas. Crois-tu que laisser penser que ceux qui n'entendent pas tes arguments sont "trop cons" les mettent dans les meilleures dispositions pour te lire ?
    (Surtout si leur réflection (sic) est limitée et qu'ils ne font pas les efforts nécessaires pour se mettre à ton niveau.)
  • Bonjour,

    @Bintje : Non, je ne le pense pas et je ne l’ai jamais écrit.
    Relis mes messages.
  • Yves, je n'ai pas d'idéologie particulière, je constate juste que l'application de ce que tu suggères dans un pays européen (le seul à ma connaissance) l'a entraîné vers le bas, et je pense que c'était largement prévisible. Je suis étonné d'ailleurs que tu proposes une solution s'en t'être informé du fait qu'elle marche ou pas. L'idéologie c'est plutôt de considérer que quelque chose marche (pour toi la privatisation à base de chèque éducation) alors que ce n'est pas le cas.

    Je partage bien sûr ton constat de délabrement de notre système éducatif car on en a la mesure, le privé faisant un peu mieux que le public, mais je ne suis pas convaincu de ses vertus propres, certains indicateurs plaident plutôt pour des meilleurs résultats à cause de la sélection sociologique.

    Le fond du problème est toujours le même : il y a la réalité sociologique, et il faut une volonté politique forte pour améliorer les choses. Cela s'est passé au 19e siècle avec Guizot, Ferry, Buisson etc. et en quelques décennies le pays a fait un bon gigantesque.

    Cette volonté politique n'existant plus, les programmes étant délabrés et les manuels pourris, la réalité c'est qu'il faut habiter dans un bon quartier d'une ville d'un département riche et dont l'environnement économique est dynamique. Peu importe que l'école locale soit privée ou publique.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bonjour,

    @xax : Tu dis que le programme est délabré et les manuels pourris, etc.

    Voici deux éléments qui seraient corrigés dans la plupart des établissements s’ils étaient indépendants et si les parents pouvaient voter avec leur chèque pour l’établissement le plus prometteur pour leurs enfants, non ?

    Mais certains ne font pas confiance aux parents ni aux chefs d’établissements et à leurs équipes. Pourquoi ?
  • Ton argumentaire est celui qui a été utilisé pour promouvoir ce système en Suède, ce qui a provoqué un crash qui s'est propagé au public. Donc cela a été expérimenté est le résultat est connu : ça ne marche pas. Fin de l'histoire :-)

    Il n'y a pas d'autre solution que la volonté politique. Je me suis un peu intéressé aux systèmes éducatifs de différents pays, à l'exception des écoles religieuses qui ont une histoire différente, les enseignements sont performants quand il y a une volonté politique forte. Une deuxième solution est de pouvoir débourser dès le primaire 20 000 € par an, mais le public pour ce genre d'enseignement est restreint, donc la mesure du cas est nulle et pas significative.

    P.S. contrairement à une idée reçue, l'école primaire et secondaire aux USA n'est pas aux mains de groupes lucratifs, probablement parce que le pays sait très bien à quoi s'attendre; Samuel E. Abrams, directeur du Centre national d’étude de la privatisation de l’éducation à l’université Columbia, aux États-Unis : « Ceux qui dégagent des profits dans ce secteur ont la motivation implicite de contrevenir aux intérêts des citoyens. Les parents, les contribuables, les législateurs ne peuvent pas savoir si les élèves apprennent ce qu’ils doivent apprendre. La probabilité qu’il se produise des malversations augmente quand il y a la possibilité de faire des profits. »
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  • Corto a écrit:
    Nicolas patrois : Il faut garder en tête que l'article que je cite date de 2007 et n'étudie que la période de 1960/2004. On ne peut donc pas accuser les tablettes des maux qui y sont décrits et peut-être que sur la période 1980/2000 on a bien eu une diminution du nombre d'élève par classe (ça je ne sais pas, je n'ai pas les chiffres).

    OK, on constate donc que depuis 2000 environ, on charge les classes.
    J'ai même vu en lycée professionnel des classes avec un élève de plus que le maximal statutaire. Les collègues ont beau alerter, l'administration rectorale n'y change rien et n'ouvre pas de classe, au mépris des règles officielles de sécurité.
    YvesM a écrit:
    Voici deux éléments qui seraient corrigés dans la plupart des établissements s’ils étaient indépendants et si les parents pouvaient voter avec leur chèque pour l’établissement le plus prometteur pour leurs enfants, non ?

    Non si on en croit l'exemple suédois.
    Mais certains ne font pas confiance aux parents ni aux chefs d’établissements et à leurs équipes. Pourquoi ?

    C'est vrai, on se demande bien pourquoi.
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  • Pour en revenir au sujet, l'article du monde diplomatique sur le crash suédois finit par : "Une offense à la riche histoire des luttes autrefois menées par une profession qui, de guerre lasse, a fini par jeter l’éponge.".

    Ça fait réfléchir. J'espère que les enseignants français ne renonceront pas.
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  • YvesM a écrit:
    Une solution à tous ces maux est la privatisation de l’enseignement. On donne un chèque-enseignement aux parents qui sont libres d’inscrire leurs enfants dans l’établissement de leur choix (et remettent le chèque).
    Nicolas Patrois a écrit:
    Ce n'est pas le fonctionnement américain, ça ? Et ça marche vraiment, là-bas ?

    Je ne crois pas que dans le système américain on donne un chèque-enseignement aux parents justement. Je ne dis pas que l'idée d'YvesM me plaît, mais le fait de donner un chèque aux parents qui le remettent à qui ils veulent fait qu'on n'a pas besoin d'être riche pour choisir tel ou tel établissement. C'est quand même sacrément différent du système américain.

    Après est-ce que c'est faisable, est-ce que ce serait bien, je trouve que cela mérite réflexion. Ça a en tout cas le mérite de ne pas faire de discrimination financière, ça a aussi le mérite de laisser aux parents le choix d'instruction qui correspond le mieux à l'éducation qu'ils souhaitent donner à leurs enfants.
    YvesM a écrit:
    Mais certains ne font pas confiance aux parents ni aux chefs d’établissements et à leurs équipes. Pourquoi ?
    Nicolas Patrois a écrit:
    C'est vrai, on se demande bien pourquoi.

    En ce qui me concerne, j'ai du mal à comprendre qu'autant de parents accordent encore de la confiance à l'éducation nationale, et même, je suis au regret de le dire, aux enseignants eux-même quand je vois le niveau moyen des lauréats du CAPES de maths de ces 4 dernières années...
  • @omega la relation des parents avec les enseignants doit être bonne, et c'est difficile si on commence à dire qu'on ne leur fait pas confiance. D'autre part il ne me semble pas judicieux d'accabler les profs sur leur faible niveau : ce ne sont pas eux qui fixent le critère de leur embauche. Enfin il y en a pas mal qui essayent de faire au mieux malgré tout. La responsabilité incombe d'abord aux politiques qui ont laissé se délabrer un système éducatif qui avait réussi la secondarisation de masse dans les années 80.

    La première solution quand on le peut est de palier à la défaillance pour ses propres enfants. Ce n'est pas trop difficile quand on a fait des études convenables, qu'on dispose de moyens et surtout de temps.
    Ce n'est pas satisfaisant car on se rend bien compte que beaucoup d'enfants qui pourraient s'épanouir dans leurs études ne se réaliseront pas - du moins on a ce sentiment quand on est d'un naturel "partageur", sinon on s'en fiche.

    Après il y a des partis pris que je ne comprends pas. Sur un autre fil, un "partageur" (Patrick123) pense qu'il faut enseigner proprement le concept de fonction dans le secondaire - qui n'est pas trop difficile et qui me semble formateur - ce qui est aussi l'avis de ceux qui prônent le bon usage du langage mathématique (Foys, Christophe etc.). Pourtant la plupart des enseignants ne s'y montre pas favorables, alors que l'on apprenait ça en 5e de mon temps.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • YvesM,
    Nul besoin de relire tes messages. Aussi surprenant que cela puisse paraître, je sais lire.
  • Corto a écrit:
    Nicolas patrois : Il faut garder en tête que l'article que je cite date de 2007 et n'étudie que la période de 1960/2004. On ne peut donc pas accuser les tablettes des maux qui y sont décrits et peut-être que sur la période 1980/2000 on a bien eu une diminution du nombre d'élève par classe (ça je ne sais pas, je n'ai pas les chiffres).

    Il y a eu aussi un changement dans la composition des classes donc en fait, l'allègement des effectifs en échange d'une baisse de salaire n'a peut-être pas été un si bon plan que ça.
    YvesM a écrit:
    Taper : Le vote des enseignants à l’élection présidentielle de 2017 - IFOP PDF

    44 pages de bonheur.

    Et où je lis des horreurs page 3 sur l'intervalle de confiance.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • @JLT : Quand tu fais référence à cette image, que faut-il lire ?

    Exemple : en 1997, le taux d'inflation semble être à 1,2%. Mais de quoi ? Par rapport à l'inflation de 1996, qui elle-même avait évolué de 2% par rapport à 1995 ? En un mot, est-ce que ce graphique nous montre la dérivée de la quantité qui nous intéresse vraiment ?
  • @Georges Abitbol : l'information qui m'intéresse dans cette image, c'est que le salaire moyen des français a augmenté plus vite que l'inflation presque chaque année. L'autre image de mon message montre que le point d'indice a baissé en euros constants. En confrontant les deux images, j'en conclus que les enseignants ont baissé dans l'échelle sociale.
  • Nicolas parfois : cette page 3 m'a aussi rendu un peu chafouin... Les suivantes idem mais pas pour les mêmes raisons (:D

    YvesM : je ne sais pas comment marchent les collèges et lycées, ils sont déjà relativement libre de choisir le manuel qu'ils veulent non ?
  • Les manuels scolaires :
    Libres de choisir, oui, mais dans une banque existante ai-je l’impression.
    Même si toute la collection proposée est pourrie il n’est pas possible de dépenser l’argent des manuels en photocopies par exemple ou u autre ms fournitures.
    Je ne sais pas à quel point il est possible de commander d’autres bouquins avec cet argent ou si d’une manière ou d’une autre ce doit être dans un « label spécial manuel scolaire ».
  • Bonjour,

    @JLT : je n’arrive pas à comprendre comment tu tires cette conclusion en sachant que le salaire d’un fonctionnaire n’est pas l’indice brut, mais tient compte de l’ancienneté et des primes (22% en moyenne selon certaines sources). N’est-il pas possible que le salaire réel (ancienneté et primes) ait augmenté par rapport à l’inflation ?
  • @YvesM : comme expliqué en long et en large, je ne prends pas la carrière d'un enseignant, mais je compare la carrière d'un enseignant A débutant en 1980 avec un autre enseignant B débutant en 2015, et je dis que B est placé moins haut dans l'échelle sociale que A. Donc il n'y a pas lieu de tenir compte de l'ancienneté.

    Quant aux primes, je crois comprendre que les enseignants en touchent très peu.
  • Dom a écrit:
    Statistiquement encore je ne crois pas avoir vu le major d’une session envoyé dans un collège (parfois on dit sensible, par pudeur) du « neuf-trois ».
    Je connais le major d'une session de l'agreg externe qui est en collège, dans le 93 et à Aubervilliers il me semble, pas au Raincy.
  • @Etienne : Moi aussi ! C'est peut-être le même !
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