Modélisation mathématique des inégalités

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Réponses

  • YvesM a écrit:
    FDP : Qu’un patron d’une entreprise privée gagne une fortune, qu’est-ce que tu en as à faire ? Ce n’est pas ton argent. Ou alors tu veux dicter aux autres comment ils doivent utiliser leur argent ? C’est ça ? C’est sans doute ça. Un besoin d’imposer son opinion aux autres.

    Tes propos traduisent parfaitement ce qu’illustre Piketty : un propriétarisme, que je qualifierais d’absolu.
    Ce que j’en ai à faire ? Cet argent ne va pas dans l’investissement et encore moins dans les poches des salariés (ce qu’illustre très bien l’article qui a ouvert ce fil).
    YvesM a écrit:
    xax : Tu mets la responsabilité de lutter contre le climat sur les grands groupes. C’est une folie. La responsabilité est la nôtre, les individus, citoyens et consommateurs. Il nous suffit de ne plus acheter de raisins du Peru en janvier, d’acheter un scooter électrique, etc.

    Tu crois vraiment qu’acheter un scooter électrique va résoudre le problème écologique ? Sérieusement ?
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • YvesM a écrit:
    si personne n'achète de SUV, on en produit pas. Ma formulation à l'avantage de mettre l'accent sur notre responsabilité au lieu de blâmer les autres.

    On se demande pourquoi on a une police. Il suffirait donc de compter sur la responsabilité individuelle (et l'éducation) pour que des gens arrêtent de commettre des délits voire des crimes. Curieusement je n'entends pas ce discours dans la bouche des mêmes qui t'affirment que le consommateur est soit-disant le roi et que c'est lui qui porte la responsabilité de la survenue des problèmes environnementaux qui impactent la biosphère.

    NB: Le consommateur n'a qu'une information parcellaire sur les conditions environnementales, sociales de production ce qu'il consomme. Ce n'est pas que je pense que si on avait la transparence complète dans ce domaine que cela changerait en profondeur ce que consomme la plupart des gens: la publicité lave les cerveaux, et le paraître est trop important pour beaucoup de gens.

    PS:
    Je n'ai pas de téléphone portable, pas de voiture, pas de moto, pas de frigo, pas de machine à laver (j'ai l'eau courante), pas de poste de tv. Mais je ne crois pas une seconde que ce que je peux faire à mon niveau va changer quoi que ce soit dans l'"apocalypse" écologique qui vient.
  • Si "faire des progrès" consiste à réparer un petit peu les ravages écologiques et humains qu'on a soi-même provoqué, alors oui disons que les grands groupes font des progrès.
    Malgré tout, nous voyons se multiplier les "méga-feux": Australie, Amazonie, Sumatra, Congo, Sibérie...
    Nous entrons dans l'ère du Pyrocène qui succède logiquement à celle de l'Anthropocène. Il va falloir faire encore beaucoup de progrès !

    Cela dit pour influer sur le climat mondial il faut avoir une certaine taille. C'est aussi par petites touches mortifères que la biodiversité s'effondre comme quand telle entreprise de solvants industriels se débarrasse de ses excédents en les jetant dans la rivière ou quand telle municipalité s'apprête à raser un sous-bois pour construire une rocade (comme ça va bientôt se faire à deux pas de chez moi malgré les vaines protestations de quelques écolos allumés).

    ps: le bilan carbone des véhicules électriques, si on le prend en compte depuis la phase de production est aussi mauvais voir pire que pour les véhicules ordinaires.
    ...
  • YvesM a écrit:
    Microsoft a annoncé avoir atteint la carbo-neutralité. Amazon n'est plus très loin.

    Tu y crois vraiment?
    Les paquets reçus par les gens arrivent chez eux par l'opération du saint-esprit ou bien il y a un camion conduit par un "sous-employé" qui fait la livraison en étant sur la route toute la journée?

    Même arnaque que pour le nucléaire qui n'est responsable d'aucune émission d'équivalent CO2 parait-il.
    Cela fait près de quinze ans que des gens construisent l'EPR à Flamanville mais leur travail, les matériaux utilisés ont un bilan carbone neutre bien évidemment. La même chose pour l'extraction des minerais dans lesquels on trouve le "carburant nucléaire". Zéro émission de CO2 pour le "gouffre" construit pour enterrer les déchets nucléaires et quid de leur transport?

    PS:
    Avez-vous entendu parler du protoxyde d'azote: https://fr.wikipedia.org/wiki/Protoxyde_d'azote ?
  • Bonjour,

    @FDP :

    Tu peux faire, à ton niveau, pour aider l'environnement : voter.

    Je n'ai pas à croire ou pas. Je sais un fait : certains grands groupes compensent leurs émissions. D'autres pas encore. Notamment parce que leurs clients, dont nous sommes, n'acceptent pas d'en payer le prix.

    Tiens, aujourd'hui, je me suis enregistré sur un vol Air France pour Houston, Texas. A la fin du questionnaire, juste avant de payer, il demande : 'Voulez-vous acheter un arbre ?'. Il s'agit de contributer financièrement à l'un de leurs progammes de compensation carbone par la forestation. J'ai les moyens et la volonté : je l'ai fait. Mais c'est cher pour d'autres personnes. Ou dit autrement : si tout le monde refuser de voler en avion sans compensation, Air France contriburait à la diminution (en net) des émissions.
    Le rendre obligatoire exclurait de nombreuses personnes de voler... et nos politiques trouvent que trop de personnes sont exclues sans en rajouter. Je respecte cette analyse. Mais critiquer Air France, dans ce cas, n'a pas de sens : leur action et performance reflète nos choix de clients.

    nicolas.patrois : l'argent du patron n'est pas le tiens. Tolères-tu que d'autres utilisent leur argent comme bon leur semble ou veux-tu dicter les dépenses et investissements de tout le monde ? Certaines personnes investissent, créent une entreprise, embauchent et puis se rémunèrent sur les bénéfices. Est-ce si difficile à comprendre ? Est-ce mal ?

    Crois-tu encore au Grand Méchant Loup ? A te lire, il me semble que oui. C'est bien commode. Tout problème est résolu par slogan, sans rien faire puisque ce n'est pas nous mais le Grand Méchant Loup qui est fautif.

    L'exemple du scooter électrique est pour montrer que nos comportements et choix de consommation ont une influence. Ce n'est pas la solution pour résoudre tous les problèmes sur Terre. Dois-je vraiment l'écrire ?
  • YvesM a écrit:
    nicolas.patrois : l'argent du patron n'est pas le tien. Tolères-tu que d'autres utilisent leur argent comme bon leur semble ou veux-tu dicter les dépenses et investissements de tout le monde ?
    Certaines personnes investissent, créent une entreprise, embauchent et puis se rémunèrent sur les bénéfices. Est-ce si difficile à comprendre ? Est-ce mal ?

    Ce qui est encore moins difficile à comprendre, c’est que certains patrons (j’en connais) choisissent de payer correctement les salariés et que le choix de faire fortune est un autre choix qui se fait sur le dos des salariés.
    L’argent du patron ? Quel argent ? Celui qu’il a décidé tout seul de ne pas donner aux salariés ? C’est en effet ce que montre ce modèle si on laisse faire.
    La propriété n’est pas un absolu, elle est la conséquence d’un rapport de forces. Lis le bouquin de Piketty si ce n’est pas déjà fait (dans ce cas, relis-le).
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonjour,

    @Fdp, selon l'article de Wiki "On continue à principalement se concentrer sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4)". C'est peut-être vrai en ce qui concerne les hommes politiques, mais il y a belle lurette que le GIEC ou l'OMM donnent dans leurs rapports systématiquement les graphiques de l'évolution du taux atmosphérique du protoxyde d'azote après ceux du méthane et du dioxyde de carbone.
  • Bonjour,

    nicolas.patrois : Tu sais que des patrons choississent de faire fortune (pour reprendre ton expression). Et tu rajoutes : sur le dos des salariés. C'est là où je ne suis pas d'accord. Les salariés sont payés. La concurrence existe. Les salariés peuvent (ils le font) changer d'employeur, etc.

    Mais bon : tolères-tu que des patrons fassent le choix de faire fortune ou veux-tu les en empêcher ? C'est tout le débat. Moi, je ne porte pas de jugement sur les choix faits par d'autres : certains me conviennent, d'autres pas, d'autres vraiment pas. Mais je ne suis pas prêt à imposer mon point de vue.

    Donc si tu veux imposer ton point de vue, dis-le !

    Je n'ai pas lu Piketty, certains articles seulement. Il prend des exemples extrêmes (le 1% du 1%) et dis: c'est trop et c'est injuste. Soit.
    Puis il propose des trucs : imposer à 90%, prendre 80% lors des héritages. Soit. Quelles seront les conséquences néfastes de tels choix ? Il ne le dis pas.
    Moi, je m'interroge. Quand on perturbe un système complexe comme la société et l'économie, on ne sait pas toujours prédire les conséquences.
    Par ailleurs, pour résoudre le cas du 1% des 1%, il propose des solutions pour toutes les classes moyennes et supérieures ; ça me gêne dans le raisonnement de glisser du 1% des 1% à toute la société.

    Je suis d'accord sur le rapport de force. Que peuvent faire les salariés pour augmenter ce rapport en leur faveur ? Le font-ils ? Pourquoi pas ? C'est quand-même bizzare que la démocratie ne donne pas le pouvoir aux salariés puisqu'il y a plus de salariés que de patrons, non ? Philippe Poutou s'est présenté aux élections présidentielles... mais ses arguments n'ont pas convaincu les Français. Il pourrait bénéficier de mes conseils mais ne m'a jamais sollicité B-)-
  • Comment peut-on conseiller de lire un bouquin de Piketty pour s'informer ? C'est comme si je conseillais de lire Minute ou l'Huma !
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Avec le taux de chômage en France le rapport de force n'est clairement pas en faveur des salariés en général.
    Pour l'histoire du plan de compensation carbone d'Air France j'ai un peu de mal à comprendre l'intérêt d'acheter un arbre qui brûlera très certainement à cause du dérèglement climatique ce qui aggravera encore un peu plus la situation à mon avis.
  • YvesM a écrit:
    Puis il propose des trucs : imposer à 90%, prendre 80% lors des héritages. Soit. Quelles seront les conséquences néfastes de tels choix ? Il ne le dis pas.
    Ah, si il dit clairement quels seront les conséquences: de limiter l'accumulation du capital.
    Je ne sais pas si c'est "néfaste", c'est une question de point de vue.

    En revanche, là où tu es carrément de mauvaise foi, c'est quand tu laisses entendre que c'est des trucs d'apprenti sorcier, que personne n'a jamais fait ça, puisque les Etats-Unis l'ont fait. Pendant très longtemps.

    Je répète, parce que j'avais posté le graphique, mais visiblement, c'était trop petit: ces 90% ont été atteints aux Etats-Unis de 1935 à 1980. Pas dans la France pratiquementcommunistechampiondesimpôts
    lourran a écrit:
    Comment peut-on conseiller de lire un bouquin de Piketty pour s'informer ?
    Par exemple quand on l'a lu.
    Le livre est largement un livre d'histoire. Les propositions politiques sont essentiellement les 100 dernières pages (sur un total de 1200).
    Tu peux lire ma critique sur le site d'amazon, si tu veux.
  • Je trouve que c'est dommage de faire partir le fil en brioche, ce serait bien que quelqu'un cherche un modèle pour le réchauffement climatique et propose une autre discussion. C'est un sujet très important à court terme. Là il serait légitime d'évoquer les troubles sociaux car les gilets jaunes ne sont après tout au départ qu'une révolte de gens modestes à qui l'on voulait faire payer sur leur gazole la taxe carbone que les porte-containers ne payent pas, c'est à dire on voulait leur faire payer les effets négatifs de la mondialisation dont ils sont les principales victimes.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • YvesM a écrit:
    Donc si tu veux imposer ton point de vue, dis-le !

    Pour le moment, c’est ton point de vue qui s’impose à tout le monde.
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • @lourran : tu frises la diffamation. il possède un doctorat, il enseigne à un bon niveau, il a créé ou co-créé un mouvement international d'analyse des inégalités à partir de données incontestables et quantifiées, fiscales et notariales. Dans son premier bouquin (je n'ai pas lu le suivant) il séparait bien l'analyse objective de ses opinions et préconisations politiques.

    @Yves. là, je ne parle que des USA et non de l'Europe : la perturbation de ce système complexe, elle y a eu lieu depuis longtemps, et elle est toujours à l'œuvre. Avant l'époque de Thatcher et de Reagan, les 10 % de revenus les plus élevés captaient depuis 30 ans un tiers du PIB ou un peu plus. De nos jours, plutôt 48 %. 15 % de plus. Les pratiques de surpayer sans limite les cadres de direction sont apparues progressivement, sans débat démocratique. Et les élus, députés comme sénateurs, démocrates comme républicains, appartiennent à cette classe des 10 %. Depuis 40 ans, année après année, ils légifèrent en leur faveur, dans le sens de l'accroissement des inégalités. Il y a depuis cette époque un formidable matraquage médiatique pour faire croire qu'"il n'y a pas d'alternative", pour couper court à tout débat, imposer l'idée que les règles économiques du néolibéralisme sont "naturelles" et inéluctables. L'ouvrier moyen a rarement fait d'études supérieures, dont on lui a coupé l'accès avec un coût prohibitif. Il n'a pas intellectuellement les moyens d'argumenter face à la puissance d'une telle machine. Alors, ces 15 % d'écart dans la répartition du PIB entre la zone des 33 % qu'on peut estimer plus ou moins normative et les 48 % actuels, cela représente une captation annuelle de l'ordre de 3 000 milliards de dollars. Largement de quoi combler un déficit budgétaire à mille milliards, et transférer aux classes moyennes et inférieures, qui depuis des décennies ne profitent que bien peu des fruits de la croissance, 500 à 1 000 milliards. Tout en laissant aux auteurs de ce hold-up institutionnel encore 1 000 milliards de plus que lors de la situation antérieure. Ces inégalités exacerbées engendrent dans cette société des tensions telles qu'elles peuvent conduire à de graves troubles. Dont, à mon sens, l'élection d'un démagogue qui tourne ces frustrations vers des adversaires extérieurs artificiellement montés en épingle pour accéder à la magistrature suprême.
  • Bonjour,

    @biely : Renseigne toi sur la reforestation. Le net te donnera tous les éléments. Ton avis changera.

    @aléa : Lorsque le taux combiné des taxes aux USA était d'environ 90% (vers 1935), le seuil était à 5 million de dollars, soit environ 85 millions de nos jours.
    Autrement dit, cela ne concernait personne. Si tu préfères, le 1% du 1% du 1%.

    Si on fait des calculs (que d'autres ont fait pour moi), le 1% le plus riche était alors imposé à environ 60%. C'est déjà beaucoup, presque confiscatoire selon mon opinion, mais ce n'est pas 90%. Et acceptable pendant l'effort de guerre.

    Enfin, on voudrait limiter l'accumulation du capital. Soit. Je suis neutre : je demande à voir comment ça marche avant de me prononcer.
    Quelle est la limite ? Est-elle imposée durant la vie d'une personne ou seulement lors de l'héritage ? Est-ce le capital immobilier ou mobilier ? Comment résoudre le cas du capital existant d'une personne aujourd'hui (au-dessus du seuil) ? Que se passe-t-il pour une personne qui est au seuil : peut-elle encore travailler ou est-ce interdit ?
  • YvesM a écrit:

    Tu peux faire, à ton niveau, pour aider l'environnement : voter.

    Je te remercie du conseil mais j'ai voté quasiment à toutes les élections depuis 1988 (j'aurais pu voter avant)
    Cependant je doute fortement que les élections vont changer quelque chose à la catastrophe écologique (et humanitaire) qui s'annonce*. Je suis partisan de la décroissance: pour diminuer les rejets d'équivalent CO2, il faut consommer moins d'énergie et donc stopper la course à la croissance. Si on ne fait rien cette décroissance va s'imposer d'elle-même de toute façon mais on aura la barbarie en plus.
    Beaucoup de boomers s'en contrefichent de la situation écologique: dans vingt ans ils ne seront pas impactés par la catastrophe. Va-t-on continuer à vivre avec pour morale: après moi le déluge?

    *: qui va se faire élire avec un programme décroissant qui suppose aussi un meilleur partage des richesses?
  • FdP qui connait l'axiome fondamental de la stratégie et pas YvesM, c'est le monde à l'envers :-)
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bonjour,

    Bon, je dois arrêter ici mes contributions. J'ai du travail par ailleurs. Je ne répondrais plus à ce fil.

    nicolas.patrois : Non, mon point de vue ne s'impose pas. C'est sans doute heureux pour la société... Sur certains sujets, je serais radical : lutter comme la pauvreté, protéger l'environment, offir une instruction à chacun, etc. Nous sommes collectivement laxistes et lâches.

    @Félix : Bon, c'est sûr que chacun défend son intérêt et les puissants défendent le leur avec leur puissant moyen. Je ne conteste pas la réalité des inégalitiés au sens 'différences' ou 'injustices'. Ce qui m'interesse c'est comment on fait pour les corriger, quelles valeurs appliquer. C'est là tout le débat.

    Si je te donne 100% des actions de l'entreprise EDF, tu possèdes environ 31 milliards. On va te traiter de capitaliste, voleur, mangeur d'enfants. Crois-tu pouvoir redistribuer cette somme ? Comment ?
    J'espère que tu vois le lien avec ton message sur les 1 000 milliards à redistribuer.

    @Iourran : J'ai compris ce que tu veux dire pour Piketty. Mais on peut séparer son travail de recherche (sans doute excellent) et ses propositions (sans doutes excellentes pour ceux qui les acceptent ou dangereuses et inutiles pour ceux qui les rejettent).


    Finallement, sur le sujet du fil : je n'ai pas encore trouvé de transactions dans l'économie ou les gains/ pertes sont proportionnels à la fortune d'un des deux agents. Ceci n'invalide en rien le modèle mais rend son interprétation difficile.
  • YvesM a écrit:
    nicolas.patrois : Non, mon point de vue ne s'impose pas.

    Ton point de vue est plus proche de la société actuelle que le mien.
    Comment réaliser ce que tu prônes sans voler les riches (selon ton point de vue) ?
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • @YvesM
    Je ne serai jamais convaincu par le fait que l'on compense son bilan carbone de son voyage en avion en achetant un arbre.
    Les derniers incendies en Australie ont déjà produit plus de co2 que toute la France en une année et ces incendies ne feront que se multiplier partout sur le globe dans le futur avec le réchauffement climatique donc l'urgence de mon point de vue n'est pas de compenser avec des méthodes qui peuvent à la longue aggraver le problème mais bien de limiter dès maintenant la source de cette production de co2.
  • Surtout que d'ici à 15 ans, le trafic aérien mondial aura doublé: Il va falloir en planter des arbres !
    ...
  • Si le grand gourou Picketty a dit qu'il était objectif, croyons-le.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • YvesM est un adepte de la novlangue, ça ne nous change pas des néo-libéraux modernes.

    Dans un autre poste, il disait qu'il fallait baisser les retraites des profs (parce qu'ils feraient partie des plus riches) pour augmenter celles des plus pauvres. (Petite parenthèse : malgré ce que prétend YvesM, ce n'est pas du tout ce que prévoit la contre-réforme actuelle et il trouve aussi normal que les plus hauts revenus ne contribuent qu'à hauteur de 2,7% au dessus de 120 000 €). En revanche, lorsque l'on veut mettre en oeuvre le même principe au niveau des impôts, ce serait du vol selon lui.

    Il fait semblant de croire que Google ou Amazon n'auraient aucun (ou presque aucun) impact carbone alors qu'ils sous-traitent massivement à des entreprises qui font exploser le compteur carbone.
    Le carbone est très loin d'être le seul problème et le capitalisme engendre des comportements qui sont désastreux pour la planète. La seule manière efficace de sauver la planète est de détruire le capitalisme. Sinon on restera dans la mesurette et le green washing.

    Il prétend aussi vouloir lutter contre la pauvreté et offrir une instruction à chacun alors qu'il défend un système qui fait le contraire. Ça fait longtemps que les capitalistes n'ont plus le courage de leurs idées : ils défendent leurs intérêts en prétendant faire le contraire.
  • Bonjour,

    J'ai deux minutes :
    @df : voir reboisement sur Wiki. On peut facilement planter des centaines de millions d'arbres et on le fait.

    @biely : Comment limites-tu dès maintenant cette source ? En interdisant tous les vols ? En France seulement ou dans le monde ? Et quid des autres sources : même régime ? Vas-tu faire concensus avec une majorité de personnes ?

    Le comment est la difficulté. Sur le but de réduire les émissions, la majorité souhaite le faire.

    nicolas.patrois : Une méthode que je propose : on crée des richesses supplémentaires en travaillant plus (passer des 35 aux 39 heures et une semaine de RTT en moins sans aucune compensation - public et privé de même). C'est un effort national. Cette richesse créée est dépensée/ investie à 60% sur la classe la plus pauvre (chômeurs, sans diplôme, certains retraités), à 20% pour améliorer nos services publics comme hôpitaux, police, etc. pour que tout le monde bénéficie de ce progrès et les derniers 20% pour le désendettement du pays.
    C'est juste un exemple.

    @Tableau Blanc : Comment détruit-on le capitalisme ? D'autres ont essayé, avec 100 millions de morts, et n'ont rien détruit. Mais tu es sans doute plus talentueux : quelle est ta recette ? comment fais-tu pour convaincre les personnes autour de toi ?
  • @YvesM: cette politique de compensation des habitats naturels détruits est le comble de la tartufferie en matière de politique environnementale.

    C'est toujours le même problème: un acteur privé ou publique a des vues sur une zone naturelle.
    Une commission d'experts est mandatée pour inventorier la faune et la flore du lieu. Ces études d'impact sont sous-évaluées la plupart du temps.
    La commission donne son avis sur les mesures compensatoires: je détruis 100 hectares mais je compense en protégeant à proximité 10 hectares pendant 40 ans.
    Les papillons et les chauve-souris sont priés d'aller voir ailleurs.
    Enfin, les études montrent que les zones "compensées" ne le restent, elles-mêmes, pas très longtemps.

    La vie sauvage n'est réellement protégée que sur 1% du territoire français et ce pays qui fut le plus riche d'Europe en termes de biodiversité en a perdu plus de 80 %.
    Il restera toujours des routes et des files interminables de poids lourds. Il restera aussi des ronds-points parfois occupés par une population désoeuvrée toute de jaune vêtue.
    ...
  • YvesM : la majorité ne t'intéresse que quand elle va dans ton sens. Sur la réforme des retraites, la majorité est contre, pourquoi n'est-elle pas abandonnée ? Au lieu de ça le gouvernement passe en force à coups de flashball et de lois qui entravent les libertés.

    Et puis la majorité a bon dos. Quand on contrôle tous les organes du pouvoir, de la communication et de l'instruction, les gens réfléchissent comme on leur dit de réfléchir.
  • Bonjour,

    @df : Je suis d'accord avec toi sur la difficulté. Mais améliorer un peu les choses est toujours mieux que de ne rien faire, non ? A vouloir le parfait, on n'a pas le bon.

    @Tableau Blanc : Donc 1) Tu veux détruire le capitalisme, mais tu ne ne sais pas comment. Je peux y réfléchir et t'aider ? 2) Tu es contre le principe de la majorité. C'est sûr que c'est plus facile d'avoir raison* tout seul et de tuer (socialement ou physiquement) les personnes qui ne sont pas d'accord. Tu vas avoir du bouleau.

    * ou de penser et de dire des bêtises
  • >Va-t-on continuer à vivre avec pour morale: après moi le déluge?
    Moi ça me va comme morale. D'ailleurs c'est celle que j'applique. Le monde peut crever autour de moi, rien à foutre.
  • Df a écrit:

    Les papillons et les chauve-souris sont priés d'aller voir ailleurs

    C'est ballot, ils n'ont pas de téléphone pour recevoir les coordonnées GPS de leur nouvelle zone de vie.
    Des centaines de millions d'animaux sont morts à cause des incendies en Australie.

    Joaopa:
    As-tu des enfants?

    Tu n'es pas seul à agir de la sorte mais la plupart des gens n'aiment pas le formuler aussi sincèrement que tu le fais.

    PS:
    Des tas de gens se goinfrent d'énergie, ont un SUV mais ils roulent un peu en vélo pour se donner bonne conscience et faire croire qu'ils sont intéressés par les problèmes environnementaux.
  • @YvesM
    Sur le comment réduire les émissions de gaz à effet de serre je n'ai pas de réponses magiques...je ne suis pas loin de penser que la décroissance, revenir à une production locale et limiter au maximum la surpopulation de la planète seraient déjà un bon début.
    J'ai déjà réellement réduit mes émissions en abandonnant ma voiture pour le vélo. Quand on sait que plus de 80% des trajets en voitures font moins de 5 kilomètres cela serait déjà bien de s'attaquer à cette absurdité. Je parle bien d'un vrai vélo et non pas d' un vélo à assistance électrique avec des batteries qui sont très loin d'êtres écologiques à mon avis. Faire 20 kilomètres par jour de vélotaf ne me fait pas peur mais il est vrai qu'il faut un minimum d'infrastructures pour que cela soit faisable de manière agréable.
    Je suis loin d'être un ''vrai'' écologiste et j'utilise la voiture en location de temps en temps. Je prends l'avion aussi parfois pour rejoindre la belle-famille qui habite en Russie et aussi pour les vacances mais j'essaye désormais au maximum de limiter ces vols low cost pour des petits séjours mais c'est parfois difficile de résister à des offres du styles 30 euros l'aller retour en avion...
    Le problème est qu'il existe plein de contradictions comme par exemple limiter la population mondiale et en même temps inciter à faire des enfants pour sauver la retraite par répartition...ou alors fermer ses centrales nucléaires pour ensuite réouvrir des centrales à charbon.
  • YvesM a écrit:
    Comment détruit-on le capitalisme ? D'autres ont essayé, avec 100 millions de morts, et n'ont rien détruit. Mais tu es sans doute plus talentueux : quelle est ta recette ?

    1) Ceux dont tu parles n'ont fait que mettre en place un capitalisme d'état, on est bien d'accord ils n'ont rien détruit du tout. En revanche, certaines révolutions (comme la révolution espagnole) ont abouti à des modèles de société (anarchistes pour l'Espagne) qui marchaient très bien. Ces sociétés ont été écrasées par le fascisme, largement financé par les capitalistes, (et par les troupes staliniennes en Espagne). En Amérique latine, l'ingérence des USA pour mater toutes les révolutions n'a de secret pour personne et son impérialisme fait encore effet aujourd'hui.

    2) Avant d'expliquer comment on détruit le capitalisme, il faudrait d'abord que l'on soit d'accord pour dire qu'il est néfaste. Et ce n'est pas ton avis puisqu'il préserve tes intérêts. Encore une fois la seule défense que tu trouves c'est : ce système est mauvais mais on n'a pas mieux et on ne peut pas le détruire. J'imagine que les différentes classes dominantes des systèmes précédents disaient la même chose, on connaît le résultat. De toute façon, il y a bien d'autres modèles de société qui ont été pensés et réfléchis. Je pourrais te dire celui qui me convient à moi, mais tu t'en fous, tu ne fais que de la réthorique.
    comment fais-tu pour convaincre les personnes autour de toi ?
    3) Je n'ai certes pas les moyens qu'ont les capitalistes pour faire valoir mes idées et ceux qui proposent d'autres sociétés alternatives non plus. Sinon cela ferait longtemps qu'on serait passés à autre chose. Où est-ce que tu veux en venir ? Toutes les avancées sociétales proviennent du combat d'un petit nombre de personnes qui ont lutté pour défendre leurs idées. Il n'y a pas de fin de l'histoire, pas de sens ou de cap, juste un combat qui se mène à chaque instant. Il faut être conscient que l'on peut reculer autant que l'on a avancé et qu'on ne recule que faute d'avoir un nombre conséquent de personnes pour lutter.
  • YvesM a écrit:
    @Tableau Blanc : Donc 1) Tu veux détruire le capitalisme, mais tu ne ne sais pas comment. Je peux y réfléchir et t'aider ? 2) Tu es contre le principe de la majorité. C'est sûr que c'est plus facile d'avoir raison* tout seul et de tuer (socialement ou physiquement) les personnes qui ne sont pas d'accord. Tu vas avoir du bouleau.

    * ou de penser et de dire des bêtises

    1) Encore une fois, j'ai mon idée sur le comment mais tu devrais commencer par avouer que ce n'est pas ce que tu veux, ça m'éviterait de parler de stratégie quand on ne marque pas dans le même but.

    2) Non, je n'ai jamais dit ça. Tu fais semblant de ne pas comprendre ce que je dis et tu modifies mes phrases. Ce n'est pas très honnête intellectuellement mais j'avoue que ce n'est pas ta qualité première sur tous tes posts de ce fil.
    Donc je recommence : je suis pour le principe de majorité (qui je le répète est contre cette contre-réforme des retraites), en revanche avoir la majorité lorsque l'on contrôle tous les pouvoirs n'a rien d'exceptionnel. Tu vas m'interdire d'avoir des idées divergentes parce que la majorité ne pense pas comme moi ?

    *Au moins je pense, ce qui n'a pas l'air de t'arriver souvent.
  • Bonjour,

    @biely : Ce que tu fais à ton échelle, des grands groupes le font à la leur. En s'y mettant encore on réduit le problème. Il n'est pas facile de convaincre tout le monde, mais les choses changent dans la bonne direction.

    @FDP et df : Nous sommes d'accord que la compensation écologique n'est qu'un remède imparfait. Mais il ne faut pas renoncer à tout parce que c'est imparfait.

    La décroissance aussi est imparfaite.

    Tableau Blanc : Tu penses savoir ce que je pense. Tu te trompes. Exprime tes idées et laisse moi exprimer les miennes : on ira plus vite. Je ne corrige donc pas toutes les pensées que tu me prêtes.

    Grand bien te fasse d'avoir en projet une autre société. J'espère que tu réussiras (sauf si tu penses y arriver par la violence).

    Je ferme mon ordi.
  • Le problème c'est justement que tu n'avances pas à visage découvert.
    D'accord, je te prends au mot, tu dis que je me trompe, tu es donc anticapitaliste !

    (Vu les propos que tu tiens, permets-moi d'en douter.)

    Je note que tu ne réponds pas sur le fond.
  • YvesM a écrit:
    nicolas.patrois : Une méthode que je propose : on crée des richesses supplémentaires en travaillant plus (passer des 35 aux 39 heures et une semaine de RTT en moins sans aucune compensation - public et privé de même). C'est un effort national. Cette richesse créée est dépensée/ investie à 60% sur la classe la plus pauvre (chômeurs, sans diplôme, certains retraités), à 20% pour améliorer nos services publics comme hôpitaux, police, etc. pour que tout le monde bénéficie de ce progrès et les derniers 20% pour le désendettement du pays.
    C'est juste un exemple.

    Qui n’est rien d’autre que prendre aux classes moyennes et aux pauvres pour donner aux pauvres. Les autres peuvent laisser dormir tranquilles leurs comptes au Panama.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonsoir,

    @Yves. "Crois-tu pouvoir redistribuer cette somme ? Comment ?". C'est bien ce que je pense et dis à chaque fois qu'on se scandalise de la fortune de, disons, Bernard Arnault : concrètement, comment fait le scandalisé pour redistribuer le capital de LVMH sans faire chuter sa valeur boursière ? Il est vrai cependant que, techniquement, un Etat en aurait probablement les moyens. Il n'est pas obligé de vendre, il peut conserver l'entreprise et redistribuer sur ses ressources propres (concrètement, probablement, en ayant recours à l'endettement, qui alors pourrait être gagé sur l'entreprise). J'y vois pour inconvénient que les Etats, et apparemment le nôtre plus encore, sont assez généralement mauvais actionnaires. L'entreprise possédée par l'Etat risque de péricliter, ou de voir son rythme de développement, donc sa valeur, cassé.

    Mais ça n'est pas la problématique des 3 000 milliards de dollars de PIB. Il ne s'agit pas de redistribuer un stock, des richesses existantes, mais de modifier un flux, la direction que prennent les revenus. Aux USA, le mythe du rêve américain et le goût de toutes les classes sociales pour le dollar sont tels que cela semble mission impossible. Joseph Stiglitz, avec son slogan du 1 % contre les 99 %, avait déclenché un mouvement apparemment puissant. Cela n'a pas empêché une partie importante des 99 % de voter pour un candidat dont le manifeste était très visiblement d'accentuer les inégalités, avec une baisse d'impôts drastique pour les classes favorisées, et avec le retour en arrière sur la régulation bancaire, alors même qu'elle visait à mieux protéger les petits des drames vécus en 2008.

    Y a-t-il un programme simple à conceptualiser, même si difficile à mettre en œuvre ? Mes compétences sont bien trop faibles pour le savoir. Sur le papier, oui. Michael Goodwin, dans sa bande dessinée Economix, le formulait ainsi : la façon de régler tous nos problèmes, tant économiques qu'environnementaux, est de faire l'exact contraire de ce que nous faisons depuis des décennies. Ne plus s'extasier devant les promesses mirifiques du néolibéralisme. Cette doctrine a amplement démontré sa fausseté, théorique et opérationnelle, et ses méfaits sur la très grande majorité des populations. Le chantier est immense et exige une remise en cause radicale de tout ce que nous nous sommes laissé imposé d'endoctrinement depuis 40 ans. Il sera individuellement difficile de s'en débarrasser. Et on peut compter que les bénéficiaires actuels ne se rendront pas sans un combat acharné et violent. Ils s'enrichissent démesurément depuis près de deux générations, c'est devenu leur drogue existentielle.
    Emmanuel Macron (Dieu sait que pourtant je ne scrute pas ses propos) disait il y a deux semaines à la Convention Citoyenne sur le
    Climat qu'il fait une distinction très nette entre le capitalisme, la liberté d'entreprendre, et le capitalisme financier d'accumulation tel qu'il s'est imposé à partir du milieu des années 80.
    Un début d'analyse serait de faire, comme lui, la part du slogan et celle du mécanisme tel qu'il était avant qu'il ne soit dévoyé.
    Slogan que la libre entreprise, qui a remplacé la liberté d'entreprendre.
    Slogan que le libre échange, qui a remplacé la liberté de commercer.
    Notre monde du néolibéralisme subordonne tout au slogan et pervertit les mécanismes économiques du capitalisme historique. Quand on voit que l'Australie a eu maille à partir avec l'OMC quand elle a voulu réduire ses importations de tabac depuis Hong Kong pour protéger la santé de sa population, il y a de quoi s'effrayer de cette prééminence systématique du slogan néolibéral sur tout le reste.
    J'ai cité deux concepts dévoyés par le néolibéralisme, chacun pourra en découvrir d'autres s'il le souhaite. Par exemple la "liberté" d'exporter ses capitaux dans des paradis fiscaux, et plus généralement l'optimisation fiscale qui fait que les grands groupes internationaux sont proportionnellement beaucoup plus moins [merci Fdp] imposés que les entreprises moyennes.

    Bonne soirée.
  • YvesM a écrit:
    La décroissance aussi est imparfaite.

    En cas d'effondrement comme c'est théorisé par des collapsologues, cette décroissance va s'imposer d'elle-même sans que personne n'ait rien décidé. Soit on choisit une voie de décroissance pensée et réfléchie soit ce sera une décroissance sauvage "explosive" qui amènera une brusque chute du nombre de personnes présentes sur terre*

    *: je sais bien que c'est la deuxième éventualité qui va se produire. Les riches préfèreront tout détruire en ne faisant rien que de renoncer à leur privilèges et leur rang social.
    Félix a écrit:
    et plus généralement l'optimisation fiscale qui fait que les grands groupes internationaux sont proportionnellement beaucoup plus imposés que les entreprises moyennes.
    Tu veux dire MOINS imposés.
  • Oui, je corrige, merci.
  • Bonjour,

    @Tableau Blanc : Je ne sais pas ce que TU appelles un capitaliste. Je pense ne pas être d’accord avec toi sur la définition.

    Je dis ce que je pense. Je donne des exemples. J’essaie de montrer le principe et la méthode.

    J’aimerais que d’autres fassent la même chose plutôt que de critiquer sans avancer leur proposition clairement.

    nicolas.patrois. Ma proposition n’exclut pas les plus riches. Tu parles de Panama : je ne connais aucune personne avec des comptes cachés là-bas. Donc j’ai du mal avec ce sujet : si tu dis, il faut lutter contre la fraude, je suis d’accord. Je pense que des fonctionnaires de Bercy s’en occupent. Je pense qu’ils font le meilleur travail possible. Donc je n’attends pas de miracle : je ne crois pas qu’on peut ramener des sommes folles de ce paradis fiscal en claquant des doigts.

    La redistribution sur un décile donné devrait, selon moi, se faire sur tous les déciles supérieurs et non pas seulement sur le 1% du 1%. La progressivité, d’accord. Mais le mythe que tout serait résolu si les salauds du 1% du 1% paient je n’y crois pas. Tu as lu mon exemple sur EDF : il ne faut pas confondre un patrimoine de titres et un salaire. Les footballeurs les mieux payés gagnent beaucoup plus que les grands patrons qui sont tant critiqués.


    Enfin, sur les groupes qui compensent leur émission carbone. Je ne comprends pas pourquoi, au lieu d’encourager un bon comportement, ils sont critiqués. Est-ce comme cela qu’on ira dans la bonne direction ? Je ne le pense pas.
  • YvesM a écrit:
    Enfin, sur les groupes qui compensent leur émission carbone. Je ne comprends pas pourquoi, au lieu d’encourager un bon comportement, ils sont critiqués.

    Cette histoire de compensation* est de l'arnaque pure. C'est une façon de refuser d'avoir la maîtrise de l'énergie dépensée (et produite).
    Les plus grands réservoirs à CO2 sont les océans. Le réchauffement climatique va avoir comme conséquence que ce "CO2" piégé (il y a aussi du méthane) va être relâché dans l'atmosphère: c'est une bombe à retardement comme sont aussi les forêts: la sécheresse favorise les incendies qui font brûler les arbres qui relâchent le "CO2" captif.

    *: je pense que les grosses entreprises sont aussi imaginatives pour dissimuler une partie des gaz à effet de serre dont elles sont responsables de l'émission qu'elles le sont pour l"optimisation fiscale": comme déjà mentionné plus haut, le livreur qui amène les produits commandés sur "mamazone" n'est pas employé par cette dernière donc le CO2 émis par le camion du livreur ne peut pas être imputé à "mamazone".
  • Bonsoir.
    YvesM a écrit:
    Le système capitaliste amoindrit les inégalités et répartit selon le travail, le risque, le talent. Les agents n’ont pas fourni le même travail ni pris les mêmes risques ni ont le même talent. Des différences de revenu et de patrimoine se forment. Rien à redire, non ?
    YvesM a écrit:
    Pour gagner au loto, il faut jouer. Il faut accepter de prendre un risque avec son argent. Les gagnants ont eu le mérite de prendre ce risque. J’y vois une valeur personnelle : celle de comprendre comment le loto marche, celle de prendre des risques personnels, celle d’avoir de l’ambition d’améliorer sa condition économique (peut-être pour la partager avec d’autres), celle d’accepter une perte.
    Voilà un petit décorticage de ce que l'un des GAFAM, Apple prend comme risque et les bénéfices qu'il en tire. De manière générale, la recherche fondamentale est faite par des programmes de recherche financés par les états. Les multinationales ne prennent pas ce genre de risque. Le principe même des startups est d'assumer un risque à petite échelle dans l'espoir de réussir à se faire racheter par un grand groupe (qui ne récupère donc que les innovations gagnantes). C'est d'ailleurs parfaitement logique, ce fonctionnement : c'est ce qui permet de maximiser les gains.
    Mais en terme de travail, talent et risque, ça ne va pas loin.
    On peut aussi citer l'industrie pharmaceutique, avec Sanofi & co, qui se contente de renommer ses médicaments pour faire croire à de l'innovation, lorsqu'elle ne rend pas ses clients malades (encore une fois, le risque n'est pas du côté que vous désignez).
    YvesM a écrit:
    Je n'aime pas l'idée de prendre plus de 50%. Je considère qu'on tombe dans le 'confiscatoire' ou le 'vol'. Sauf, bien sûr, dans des situations exceptionnelles comme une guerre* digne de ce nom.
    Bonne nouvelle : nous sommes en guerre (pour rappel, Warren Buffett est le propriétaire de l'usine Lubrizol qui a pris feu à Rouen).
    YvesM a écrit:
    Tu as raison, les grands groupes font des progrès tangibles (et la plupart on décider de réduire leurs émissions totales* en accord avec l'Accord de Paris). Par exemple : Microsoft a annoncé avoir atteint la carbo-neutralité. Amazon n'est plus très loin. Google y est presque.
    Ces annonces ne concernent que ceux qui veulent les croire.
    YvesM a écrit:
    Tu parles de Panama : je ne connais aucune personne avec des comptes cachés là-bas.
    Voici une petite liste des plus connus qui ont été épinglés par les Panama Papers.
    YvesM a écrit:
    Je pense que des fonctionnaires de Bercy s’en occupent. Je pense qu’ils font le meilleur travail possible.
    Les fonctionnaires dont c'est le boulot, oui.
    Les politiques qui ont partie prenante dans l'affaire et qui ne sont pas spécialement compétents, non. Or, ce sont les politiques qui décident de donner suite aux enquêtes de fraudes fiscales (en plus d'avoir le pouvoir d'empêcher certaines de ces enquêtes).
    YvesM a écrit:
    Mais le mythe que tout serait résolu si les salauds du 1% du 1% paient je n’y crois pas.
    Et bien désolé de m'attaquer à vos croyances, mais il s'agit de fortunes similaires au PIB de certains états. Il s'agit de phénomènes massifs, qui ont un impact important sur l'économie des pays, d'où le fait de s'y intéresser malgré « Qu’un patron d’une entreprise privée gagne une fortune, qu’est-ce que tu en as à faire ? Ce n’est pas ton argent. ».
  • Bonjour,

    Un bon exemple de ce que je dénonce.

    Pour Amazon tu as tort : essaie de comprendre. Amazon prend en compte le carbone du transport et de la fabrication du produit (quand elle est connue sinon une estimation). Que le transporteur soit un employé d’Amazon ou pas ne change rien au calcul du bilan carbone.

    Ce que tu appelles une arnaque pure participe au boisement de millions d’arbres et à la reconstitution de forêts et de milieux naturels avec faune et flore associées.
    Le GIEC recommande cette solution parmi d’autres.
    Des milliers de gens travaillent pour organiser cette filière.

    Mais toi, @FDP, tu sais mieux qu’eux.

    Bravo.
  • Ne pas oublier que le réchauffement climatique est une aubaine pour les grands groupes pétroliers car cela leur permettra (ce qui est déjà le cas d'ailleurs) d'exploiter des zones jusque là inaccessibles et cela ne va pas arranger nos affaires...
    Oui, il y a pas mal de bombes à retardement. Fdp a a rappelé le méthane dans les océans et on pourrait rajouter par exemple le dégel du permafrost.
    Pour l'histoire de la carbo-neutralité des grands groupes comme Microsoft ou Amazon il vaut mieux en rire...Les communicants ont un avenir radieux.
  • Bonjour,

    Vous m’avez convaincu : le système est mauvais et nos gouvernants, de mèche avec le grand patronat, est corrompu. Ne faisons rien contre le réchauffement climatique (qui est une manipulation des grands groupes pour mieux nous vendre leurs produits et services dont nous n’avons pas besoin). Il suffit de confisquer Panama pour vivre heureux et dans la décroissance.

    Merci.
  • Au final, il faut suivre qui ?
    FdP qui prone une décroissance, ou Nicolas.Patrois qui dit qu'il faut donner plus de pouvoir d'achat et donc plus de pouvoir de polluer aux classes populaires ?
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Le modèle dont il est question ici est intéressant car il montre effectivement que l'intervention politique constante est nécessaire pour éviter un tour oligarchique trop évident. La difficulté évidemment est lorsqu'il advient au pouvoir des gens qui sont directement issus du milieu oligarchique.

    La problématique du réchauffement climatique induit par l'homme est bien plus grave.
    Pour ne pas parler dans le vide, j'ai trouvé un article de PNAS qui expose bien la problématique climatique : https://liverman.faculty.arizona.edu/sites/liverman.faculty.arizona.edu/files/2018-08/Steffen et al 2018 Trajectories of the Earth System in the Anthropocene_0.pdf
    Il y a deux alternatives : soit le climat se stabilise, soit l'addition de processus découlant du réchauffement initial envoie vers une situation catastrophique. Aujourd'hui on commence à supposer la deuxième éventualité. De macros changements précédemment envisagés après 2100 vont probablement survenir avant.
    Que les grands groupes baissent leurs émissions de quelques pourcents en les faisant sous-traiter et que le marché de la taxe carbone s'épanouisse ne me paraissent pas des solutions sérieuses, ni acheter un scooter électrique quand on est coutumier de l'avion :-)
    Dans cinquante ans il faudra se faire vacciner pour la dengue et la fièvre jaune en Europe et surveiller la malaria, et si le gulf stream ralentit les hivers seront plus froids.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • xax a écrit:
    Le modèle dont il est question ici est intéressant car il montre effectivement que l'intervention politique constante est nécessaire pour éviter un tour oligarchique trop évident.
    Les oligarchies sont largement aidées par les états en pratique. La fable du gouvernement comme "bouclier vertueux contre le capitalisme" est hallucinante. Le gouvernement est constitué d'hommes et non pas d'anges infaillibles.
    Installer le despotisme éclairé et donc une inégalité de pouvoir politique [large]GEANTE[/large] entre les individus parce qu'on arrive pas à supporter une inégalité économique grande est aberrant.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @Foys je ne saisis ta remarque, j'ai juste lu dans l'article que les pays examinés ne dérivent pas dans des systèmes oligarchiques purs et qu'il semble s'instaurer un équilibre qui est forcément de nature politique.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • lourrran a écrit:
    Nicolas.Patrois qui dit qu'il faut donner plus de pouvoir d'achat et donc plus de pouvoir de polluer aux classes populaires ?

    Et comme les pauvres sont des pollueurs, laissons l’oligarchie, seule, polluer en paix. J’aime la mauvaise foi et faire dire à quelqu’un ce qu’il ne dit pas.
    Le modèle qui ouvre le fil, évidemment, ne parle pas de finitude du monde et des ressources, pas plus qu’il ne parle de dettes. Il n’empêche qu’il met à mal les théories libérales en jouant à leur propre jeu.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Lourran:

    Si tu n'es pas trop vieux tu te rendras compte par toi-même que l'inaction actuelle dans le domaine écologique est criminelle. Des gens vont mourir du fait de cette inaction et la société va être impactée fortement
    Par exemple, le Maghreb risque de devenir inhabitable: que vont faire tous les gens qui habitent cette région?
    Cela ne sera sans doute pas la seule région dans le monde qui va voir les conditions de survie de ses habitants se dégrader fortement et ces gens seront obligés de migrer pour sauver leur vie.

    Je vous conseille de (re)voir le film Soleil vert pour vous faire une idée de ce que sera la société dans quelques décennies*. Depuis que j'ai vu ce film, je n'écoute plus Les 4 saisons de Vivaldi de la même façon. :-D


    *: J'imagine qu'il a été créé après la sortie du rapport Meadows (The Limits To Growth).
    Rapport qui proposait des scénarios à travers des simulations informatiques.
    (qui concluait essentiellement que le monde allait à la catastrophe du fait de son système économique basé sur la croissance si j'ai bien compris)

    (Le week-end est terminé, et le fil ne parle plus de modélisation mathématique depuis un moment. Je ferme. --JLT]
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