Pourquoi tant de "boite à bac" ?
Bonjour tout le monde,
j'aimerai comprendre pourquoi il existe selon vous tant de boite de soutien scolaire,
N'est-ce pas en soit une inégalité crée par l'éducation nationale ?
j'aimerai comprendre pourquoi il existe selon vous tant de boite de soutien scolaire,
N'est-ce pas en soit une inégalité crée par l'éducation nationale ?
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Réponses
Si ce n'est pas un troll, tu as fait ce qu'il faut pour que ça le devienne.
En tout cas, ce n'est pas l'EN qui crée les boites à bac.
Cordialement
Je ne vois pas en quoi ceci serait un troll.
Je vais être plus précis dans mon argumentation : comment expliquer la prolifération, et surtout la réussite des cours particuliers à domicile ou non, alors que l'enseignement dans le secondaire est censé déjà effectuer ce travail là ?
Cordialement,
Kiki
A cela s'ajoute la volonté politique de faire de l'enseignement non plus un droit dont tout le monde peut profiter gratuitement, mais un bien économique qui se paie au prix fort. Pour cela rien de plus facile, on vide l'enseignement public de ses contenus et exigences, obligeant ainsi à aller chercher alleurs, et là il faut sortir le porte-monnaie. L'idée n'est pas nouvelle, c'est une idée très chère à Allègre-Jospin and Co, je cite:
"Le lycée doit être un lieu de vie (NDLR: comprendre par là une super-garderie) où on enseigne uniquement les fondamentaux: lire écrire et compter"
Ces idées font également le bonheur de la droite cela va sans dire!
Je conjecture une fermeture avant 22heures;)
Amicalement.
Pourquoi avoir peur de rehausser le niveau ?
Maintenant effectivement le minimum est requis du moment qu'il soit bien fait c'est déjà ça.
Mais quand même, je trouve qu'il y a un gros gros problème au niveau de l'intérêt que l'on donne (en maths par exemple) aux élèves, donc peut-être que revoir le programme, le penser autrement, etc pourrait déjà arrêter cette fuite.
De plus, combien d'élèves j'ai vu me raconter les remarques que les professeurs leur balançaient, ça fait peur. Il y a une espèce de dégradation de la motivation des élèves mais aussi des enseignants, tout ceci formant un cercle vicieux.
Tout ce que je viens de dire n'est pas très très structuré mais bon ...
Pourquoi une fermeture ? C'est bien dans la catégorie Hors-Maths, il n'y a pas de HS, ni d'insultes, rien qui contredit la charte ?
Cordialement,
Kiki
D'après mon vécu:
issu d'un milieu modeste (culturellement le néant) de province (sur le bord..pas vraiment la france profonde) et ingénieur d'une école parisienne (...).je pense avoir une vision transverse de la situation. J'ai notamment été pendant mes études prof particulier dans une de ses boîte à bac pour le lycée et bac +1/+2 (évidemment quand j'écris bac+1/bac+2, il s'agit bien sur d'un certain type de formation).
Je fais la différence entre Paris et la province, c'est évident. J'évoque donc dans ma première partie le cas de notre capitale.
Il y a une concentration importante de cadres à Paris. Ainsi, les gens sont bien plus sensibles à la réussite sociale par la case classe prépa et grandes écoles (système que je trouve excellent). Pour eux, se retrouver à supélec (par exemple)...c'est le regret de toute une vie lorsqu'on a raté l'admission à l'x de quelques places (j'éxagère à peine, quand on a 55 ans et qu'on raconte qu'on a loupé l'x là je crois qu'il faut se calmer ). Et ils n'aimeraient pas que cela arrive à leurs propres enfants.
Alors évidemment, ces gens ont les moyens nécéssaires pour payer des profs particuliers à leurs enfants. Les boites à bac ont bien sur repérer le filon.
Mon observation: les élèves que j'ai pu avoir étaient dans des lycées privées.
ça leur galvanise tellement la tête qu'ils éduquent leur enfants, pour en faire des têtes pleines. "très bien, fiston sait calculer intégrales multiples et sait inverser les matrices 5*5 de tête"
quiz: Selon vous d'où proviennent les lycéens de Henri 4 ou Louis le grand? je serais curieux d'y voir un fils de forgeron.
Dans ma deuxième partie, j'évoque le cas de zones péri-urbaines dans des milieux ouvriers et ruraux.
Quand j'étais au collège ou au lycée, je subissais l'insécurité en frontale, (pour l'anecdote c'est grâce à elle que je me suis mis au travail..ben oui si je sortais de chez je me faisais tabasser, bon ....)
Contrairement au idées reçues ça craint pas qu'en banlieue...
Je pense que les parents étaient et sont submergés, ils ne savent plus éduquer leurs enfants, ils ne savent pas gérer entre une éducation enfant roi et l'influence de l'effet de groupe auquel tout adolescent désireux de reconnaissance se retrouve embarqué.
Si l'EN a besoin d'une chose c'est bien de soutien de la part des parents. Vous savez mon père me disait: "gamin si tu me ramènes une punition d'un de tes professeurs, tu recevras des coups de baton: merci papa"
voilà j'ai une vision très pessimiste pour l'avenir. Les petites gens sont aveuglés par biens des façons (société de consomnation, prisonnier de clichés).
bien à vous,
les gaudinnettes
-- Schnoebelen, Philippe
La conclusion : soit on arrive à un enseignement à double vitesse, soit on laisse tirer vers le bas l'enseignement ... c'est bien dommage.
L'un n'empêche pas l'autre ! :-)
On est déjà dans un système à deux vitesses, le niveau global baissant.
Quand je pense que sur mes 24 terminales STG, seuls 3 savent déterminer une équation de droite...
Et dire que l'on commence cela en troisième !!!
L'egalité est preservée car tout le monde joue au meme jeu.
Et ces boites la ne vivent pas de la detresse matierielle de l'EN japonaise (qui n'existe pas d'ailleurs; l'enseignement etant ue competance des prefectures, non de l'etat).
Joaopa
réponse : oui paye ton égalité...
ceci dit je ne connais pas le Japon.
nicolas.patrois dit: C’est simple, les boîtes à bac vivent de la misère intellectuelle et matérielle de l’école
réponse : je suis pas tout à fait d'accord, il y a beaucoup d'élèves issus de lycées privés qui ont un prof particulier.
l.g.
-- Schnoebelen, Philippe
Euh, c'est quoi la différence entre les deux ? :S Merci Nico.
Niveau d'exigence ? Fréquentation dû à la sélection par l'argent au départ ?
et la dernière nouveauté Pécressienne : baisser le niveau d'exigence en Licence 1ère année ...ce qui par récurrence....(bien entendu les autres mesures présentées semblent positives ...mais c'est bien celle qui ne coutent rien (à court terme) qui risque d'être vraiment instaurée)).
Qu'est-ce que les profs attendent pour refuser de corriger le bac actuel ? (ou pour mettre 20 à tous )
élèves. Voilà pourquoi il y a tant de boite à bac, la clef est des groupes
de soutien ou de remise à niveau de 6 élèves, c'est ce que font les boîtes
à bac.
La multuiplication des boites à bac n'existent et prospèrent que parce qu'il y a une volonté politique que cela se passe ainsi.
Il y a déjà quelques années (mais pas tant que ça), un gouvernement a décidé de donner l'argent public à des boites à bac privées en accordant un crédit d'impot de 50% du montant des frais aux personnes collant leurs gamins dans les boites à bac. Ce genre d'incitation fiscale à destination des classes moyennes et aisées (parce qu'il faut déjà avoir les moyens de payer les cours pour pouvoir bénéficier du crédit d'impot) permet à des marchands de cours (dont la qualité est plus que discutable) de prospérer sur les décombres de l'Education Nationale. Bien sur, ce gouvernement aurait parfaitement pu faire le choix d'injecter tout l'argent correspondant à ces crédits d'impot dans le système éducatif de la république ... mais lorsqu'on est de droite, on ne fait pas une politique de gauche (inutile de me dire que la réciproque est fausse, je le sais ...).
Le gouvernement suivant qui prétend aujourd'hui réduire l'échec à l'école n'a pas supprimé ce crédit d'impot (mais on peut le comprendre puisqu'il a d'abord commencé par octroyer encore plus de cadeaux fiscaux à ceux qui avaient déjà le plus de moyens financiers) et les boites à bac ont encore de beaux jours devant elles.
De plus, ça crée de l'emploi quand même.
Les résultats sont souvent là en plus ... même si l'argent "lâché" par les familles est assez impressionnant.
Ma question portait plus sur, justement, le pourquoi de ces "décombres" de l'éducation nationale sur lesquels ces boites peuvent prospérer ?
Pour le nombre 6, je me pose la même question que toi Eric.
Mais en fait ça tient souvent à la "méthode" développée dans ces boites à bac.
par exemple: sur un cours de 2h avec 6 élèves tu dois tourner d'élève en élève en restant en moyenne environ 1m/1min 30 pour les aider en théorie. Je suppose qu'ils ont crée un "théorème" qui dit que lorsqu'un professeur passe voir l'élève toutes les 7min 30 pendant 2h la réussite est maximale ^^
Non je pense surtout que c'est pour rentabiliser le cours ... un employeur qui paye UN professeur à 15€/h brut pour 6 élèves qui eux payent en moyenne 20€ de l'heure ... tu vois ce que le mec gagne ...
Les résultats sont souvent là en plus ... même si l'argent "lâché" par les familles est assez impressionnant."
ben si l'argent était mis dans l'éducation nationale il créerait aussi des postes. Paraît qu'en Finlande (leader du PISA) le nombre d'élèves moyen par classe est 17 ...c'est pas 6 mais c'est déjà mieux que chez nous.
Les enfants de politiciens sont souvents nuls (comme leur parents ? ou pire...puisqu'ils ont une certaine sécurité) donc les politiciens baissent le niveau général pour permettre à leur progéniture d'obtenir des diplomes ....bon cette explication en vaut bien une autre.
Avant de créer des postes dans l'EN, il faudrait faire un peu le ménage.
Après c'est clair qu'avoir des classes de 17 élèves ça serait vraiment génial !
Mais je ne suis pas sûr que ce n'est pas au niveau du programme mais aussi de la formation que le bât blesse ...
Est-il possible de créer de nouvelles classes pour diminuer le nombre d'élèves ?
Sans vouloir polémiquer, à chaque (ou presque) tentative d'un gouvernement de faire changer l'EN, il y a eu un refus. Parfois faut aussi savoir changer ...
Changer c’est bien beau, mais changer quoi et comment ? Si c’est pour tout casser pour remplacer par de la bouse de yack, autant ne rien changer.
-- Schnoebelen, Philippe
Mais c'est quand même étrange qu'aucun gouvernement n'arrive à faire changer les choses. Soit tout le monde à de la bouse à proposer, ce qui me parait quand même bizarre, soit il y a aussi une volonté de rester dans ce modèle qui doit satisfaire la plupart des gens.
Alors dans ce cas ... comment et pourquoi ce système est satisfaisant ?
-- Schnoebelen, Philippe
-- Schnoebelen, Philippe
Une tentative de réponse à: Selon vous d'où proviennent les lycéens de Henri 4 ou Louis le grand? je serais curieux d'y voir un fils de forgeron.
Apparemment, en 2005, 65% des étudiants de l'X avaient leurs parents profs de maths, d'après le major de promotion: http://fr.excelafrica.com/showthread.php?t=3500;
j'ignore quel pourcentage avait leurs parents ingénieurs, mais, j'en connais un beau paquet, là-aussi...
Amicalement.
Moi, j'étais arrivé bien classé au Capes. j'ai démissionné de l'EN pour travailler chez Complétude et Acadomia. Je m'éclate vraiment. D'une part, la démarche est avant tout commerciale, le client est roi, il paye cher pour avoir exactement ce qu'il désire. En tant qu'enseignant, j'ai vraiment la liberté pédagogique que je désire: par exemple, concernant l'intégration, je fais borne supérieure et borne inférieure d'un ensemble de réels en Terminale, fonctions étagées, intégrale inférieure et supérieure et je montre que la classe des fonctions continues sont Riemann intégrable.
En géométrie 2nde, même topo, je fais un travail presque de recherche sur le pentagone, le nombre d'or et les pavages de Penrose. Noter que dans beaucoup de bahuts, ils ont supprimé les IDD par paresse intellectuelle (l'interdisciplinarité, beurk)
Seule ombre au tableau, je gagne péniblement le smic. Mais j'en avais raz le bol de passer mon temps à faire de la discipline au lieu de faire des maths.
Pour toi c'est amusant, et pour de bons élèves aussi, mais si je ne m'abuse, les élèves qui prennent des cours supplémentaires, c'est plutôt parce qu'ils ont du mal à comprendre ce qu'on leur enseigne, non ?
Moyenne en math après 3 à 6 mois de cours : environ 15, sur 10 élèves. Certains en 3ème ont des 18. Seule ombre dans ce magnifique résultat, les terminales, qui plafonnent à 5-6. Mais au bac ils se classent bien (je m'en suis récemment plaint dans un autre sujet).
Et d'où vient cet écart entre le moment où je les prends en charge et six mois près ? De l'ambiance qui règne dans les collèges et les lycées. Ces élèves ont tellement été mis dans le moule du 'paraître', qu'ils ne pensent souvent qu'à ça quand ils sont en groupes. Etre intello tient de l'insulte, vous le savez bien. Il y a d'autres raisons encore.
Pris seuls, mis en confiance, mis en éveil, en attente, en suspens, ils sont des enfants prêts à découvrir, même une matière abstraite comme les maths. Ce sont des privilégiés c'est sûr, et moi je ne me plains que les fins de mois. Et en juillet je bosse aussi. Mais quel délice de vivre sans copies, sans conseils, sans chahut, dans la réussite et la bonne entente générale (parents, enfants, moi).
Cette semaine je reçois des cadeaux, et vous ?
ama
Profs tout court, ça ne m'étonnerait pas ; mais profs de maths, je pense que tu exagères...
Individuellement, le choix se défend parfaitement, tout le monde à raison de chercher le métier qui lui apporte, pour ses critères, le meilleur épanouissement. Mais présenter cela comme le modèle ultime de l'enseignement...c'est sûrement vrai, mais pas très réaliste !
Pour les cadeaux, cela m'arrive aussi, quand je fais du soutien (bénévole) après les cours aux étudiants les plus motivés (et les plus faibles souvent), qui, ô surprise, même à 5 ou 6, comprennent mieux qu'en groupe de 28 ou en amphi de 130, et pourtant je suis dans le supérieur et avec des étudiants très calmes (en moyenne...). C'est sûr, il suffit d'adapter la pédagogie, de reprendre 3 fois l'explication en essayant de comprendre là où ça bloque, etc...
On peut aussi lancer les sujets : "venez enseigner dans (au choix : les TS, les prépas, le supérieur, les bons lycées, ...), c'est plus facile et valorisant".
Certes, je suis le premier à le reconnaître, je me félicite d'en profiter, et alors ?
é ben voilà ...c'est bien en amont.
L'école a surtout besoins des parents qu'ils éduqent correctement leurs progénitures. Une relation de confiance doit s'instaurer entre l'EN et les parents.
l.g.
Quant au programme, je ne me gêne pas pour démontrer de temps en temps les théorèmes importants (Pythagore, Thalès, les angles du triangle).
-- Schnoebelen, Philippe