Licence de math à partir d'un bac es

Bonjour,

j'ai une élève de tes de bon niveau en math (15 de moyenne) sérieuse et déterminée qui veut devenir prof de math.
A votre avis, est-ce jouable avec une tes ? La licence actuelle peut-elle être abordée (avec du rattrapage) à partir d'un bon niveau es ?

Réponses

  • Cela ne semble pas impossible, à condition d'une bonne remise à niveau (nombres complexes, géométrie). Si elle a fait l'option Maths en ES, elle connait des rudiments sur les matrices, ce qui n'estpas le cas des TS.
    C'est surtout une question de motivation (et de capacité).
  • Oui elle fait l'option math, je pense qu'elle en a les capacités, la motivation ça c'est sûr.

    Mais je me demande aussi où on peut avoir le programme détaillé des licences de math ?
  • Si c'est ce dont elle a envie, il ne faut pas la freiner. Dans le pire des cas, elle pourra continuer de vivre sans regrets. De plus, hormis les complexes, je ne vois pas beaucoup d'obstacles.
  • bonsoir Blueberry

    ton élève de Terminale ES peut envisager une licence de math à condition
    de compléter rapidement son bagage mathématique par:
    en probabilités, les lois continues et les dénombrements
    en algèbre les complexes et le binôme de Newton
    en analyse les équations différentielles
    en géométrie les coniques et le produit vectoriel
    l'arithmétique de terminale S

    mais il convient en effet de lui dire que c'est possible

    cordialement
  • Merci de vos réponses, je vais donc lui indiquer que c'est possible et reprendre les points qu'a signalé jean lismonde. J'espère qu'elle réussira.
  • Jean> Je n'ai sans doute pas le recul necessaire pour intervenir, mais il me semble que quand j'etais en licence (il ya 6 ans) on avait repris toutes ces notions quasiment de 0, à part peut etre les complexes (et encore..).
  • et il me semble que ça fait bien longtemps qu'on ne fait plus de produit vectoriel au lycée...
  • Bonsoir Aleg,

    On fait du produit vectoriel au lycée ! En classe de STI...

    amicalement,

    e.v.

    Les coniques sont revenues en TS ? Jusqu'à quand ?
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • "En classe de STI" : je vois, je vois.. :D
  • Bonsoir,
    je viens de lire Jobhertz et Aleg,

    effectivement je n'ai pas trouvé le produit vectoriel dans Terracher

    Jobhertz, vous aviez repris équadiff, dénombrement vraiment ? Car c'est vrai que ce n'est pas fait en Term ES.
    Bon les nombres complexes ça c'est indispensable.

    Je dirai le minimum du minimum :

    - Nombres complexes
    - Equa diff
    - Dénombrement

    Je pense que les coniques, elle les verra en physique ainsi que le produit vectoriel.
  • Equa diff j'avoue que je ne me souviens plus trop, mais je crois bien qu'on avait repris de 0. Dénombrement, meme en L3, en cours de probas, on avait bien repris a la base, me semble t il.
  • Personne n'a envie de corriger le titre ? :)

    A mon avis la question est plutôt : un bachelier S "typique" d'aujourd'hui est-il armé pour une licence de maths ? Je pense que la différence de niveau entre un élève moyen de Terminale S et une bonne élève de Terminale ES est négligeable devant le retard à rattraper en trois ans...

    [Titre corrigé. Jobherzt]
  • J'en reviens aux sages propos de RAJ : un(e) élève de Terminale ES bien motivé(e) et volontaire est à coup sûr capable de réussir une Licence de maths bien mieux qu'un bon à rien issu de S...
    Donc pas d'inquiétude.
  • Ok , ça me rassure pour elle, donc je réduis encore :

    - Nombres complexes
    - Equa diff
  • A deux minutes près, j'eus la même pensée qu'un esprit flamboyant..
    Je remonte dans ma propre estime, merci Egoroff... :)
  • Tiens tiens Aleg on dirait que les grands esprits se rencontrent :)
  • Bonsoir.

    En fait, ce qui va compter, c'est son ouverture d'esprit à la façon de faire des maths à la fac, très différente de celle du lycée. Ce qui bloque beaucoup d'étudiants, c'est la forme très théorique de l'apprentissage des maths. Le mieux serait qu'elle commence à lire des cours de niveau post-bac dès les grandes vacances, pour se familiariser avec les concepts, pour avoir entendu parler des notions qu'elle va étudier.

    De plus, il faut viser la tête de promotion en L1 ou au moins L2, un étudiant moyen de licence (première ou deuxième année) aura du mal à suivre la L3. Mais ce n'est pas parce qu'on vient de ES qu'i=on n'en est pas capable. Dans un genre proche, j'ai eu une étudiante de ES en DUT réseaux et Télécommunications. Après avoir failli abandonner avant la toussaint (trop de choses nouvelles : électronique, réseaux, trigo et complexes, ...) elle a fini l'année en tête de promo. Très motivée et très travailleuse, elle a bien réussi.

    Cordialement
  • Ta ta ta mon cher Aleg vous êtes à la fois trop modeste et trop flatteur !

    Sinon d'accord avec Gérard, je pense que parcourir quelques bouquins ou polys de niveau bac+1 avant la rentrée, ça peut être profitable. Et voir quelques notions de logique, les quantificateurs, un peu de théorie des ensembles; les techniques de démonstration (contraposition, absurde) illustrées sur des exemples simple.. même si c'est très light ça peut lui éviter la noyade aux premiers exams, et ça devrait être faisable avec son prof particulier préféré :)
  • Merci à tous, j'ai bien envie de lui restituer une partie de vos messages car ça l'encouragera, je lui conseillerai effectivemnt de lire unc cours post-bac. Je jetterai un coup d'oeil sur un truc qui soit abordable.
  • Peut etre hors sujet, mais ce qui a posé beaucoup de problemes a pas mal de mes collegues pourtant bosseurs, c'etait l'informatique.. De mon temps, en gros la derniere année avant le LMD, la filiere de maths commencait par un DEUG MIAS (maths, info et application aux science).

    Sans mauvais jeux de mots, j'ai l'impression que pour l'info c'est assez binaire, soit on "attrape" la logique et tout parait facile, et on a d'excellentes notes, soit on ne l'attrape pas et on peine vraiment.
  • Pour apporter mon grain de sel - et bien que je commence à prendre de la bouteille - je n'ai jamais étudié les coniques, ni en maths ni en physique. Mais c'est vrai que j'ai eu le bac au vingtième siècle...
  • Je voudrais apporter une note discordante par rapport à ce qui a été dit plus haut.

    Personnellement, je n'encouragerais pas sans précaution un titulaire du bac ES à poursuivre des études en mathématiques, même si en théorie cela reste possible, et ce pour les raisons suivantes :


    (i) Les collègues plus haut ont évoqué en filigrane la baisse de niveau constatée en TS. Mais cette baisse existe également en TES, et dans de plus grandes proportions.


    (ii) Si l'on s'en tient à une lecture stricte des programmes, il est vrai que "peu" de chapitres diffèrent entre les 2 classes. Mais tout le monde sait bien que l'enseignement ne se réduit pas à une simple application d'un texte. Ainsi, le professeur de TS, qui a devant lui des gens susceptibles d'aller dans des classes de haut niveau, va certainement adapter son discours et rendre son enseignement (beaucoup) plus abstrait et plus profond que celui de TES, et ce pour un même chapitre.

    Par exemple, on montre l'irrationnalité de $e$ en TS. On parle même parfois de la transcendance de $e$, $\pi$, $\ln(a)$. Personnellement, j'évoque {\it toujours} $\zeta(2)$, soit à titre d'exercice d'introduction (on montre que la suite $S_n = \sum_{k=1}^{n} k^{-2}$ converge), soit comme DM complet (voir par exemple la méthode de Papadimitriou proposée par Aleg) lorsque la classe est de bon niveau.

    Autre exemple, je ne connais pas un prof de TS qui ne fait pas le produit vectoriel, même si celui-ci n'est "officiellement" plus au programme depuis 5 ans (il n'y a pas meilleur moyen pour obtenir un vecteur normal à un plan).


    (iii) En spé, le niveau peut monter très haut, puisque le programme d'arithmétique est similaire à celui d'une MPSI (il m'est arrivé de traiter la divergence de la série $\sum_{p} p^{-1}$ en classe). En spé TES, même si les élèves apprennent des rudiments d'introduction à la théorie des graphes, le niveau demandé à l'examen reste en général très faible (voir Bac ES 2008).


    (iv) Pour un même chapitre, les exercices n'ont aucune commune mesure. Là où l'on fait une étude de fonctions classique en TES, on peut très bien demander à un TS des questions nettement plus piégeantes, comme par exemple des questions dites "à initiative", qui semblent se généraliser de plus en plus au bac S (enfin, pour l'instant...), caractérisées par le fait que l'on ne donne aucune indication, ce qui, sauf erreur, n'existe pas en TES.


    (v) Dans le lycée de ma femme, plusieurs élèves en grande difficulté en TS ont subi une réorientation en cours d'année. Ils ont tous été réorientés en...TES. Je n'ai jamais vu l'inverse se produire (!).


    Toutes ces raisons peuvent bien entendu être balayées si l'on se trouve face à un(e) élève de TES particulièrement motivé(e) pour poursuivre des études en maths. Mais, en l'absence de données supplémentaires et d'une façon générale, je n'irais pas encourager ces élèves dont la formation n'est pas prévue pour cela.

    Désolé si j'ai été un peu trop direct.


    Borde.
  • Je connais au moins un exemple d'une personne titulaire d'un bac STI ayant obtenue un M1 de mathématiques pures. Cette personne prépare désormais le CAPES.

    Et pourtant, il n'y a qu'à voir la remarque d'Aleg (page1), pour penser que ce n'était pas gagné...
  • En tout cas merci pour cette réponse argumenté.
    J'avais tendance un peu à penser comme toi mais pour sa volonté et sa détermination, elle sort du lot.
    Je pense tout de même que tu as affaire à des élèves de bon niveau (au dessus du niveau moyen je pense.)
    Pour ma part, ce qui me rend quand même optimiste, c'est que moi à l'époque, j'avais fait une terminale D (et pas term C) on n'y faisait pas de géométrie. En 1ère année de DEUG je n'ai pas eu de difficultés. Le produit vectoriel je l'ai vu en physique, il suffit d'apprendre la formule analytique et de savoir ce que c'est géométriquement. Tout était bien passé. Mais bon j'ai du mal à avoir du recul sur mes capacités comparées aux siennes, je n'ai jamais eu ni difficultés, ni facilités non plus mais j'adorais ça. Je crois qu'elle a donc des atouts qui valent les miens à l'époque.
  • Une chose m'étonne : (presque) personne n'évoque les sciences physiques, à moins que celles-ci aient disparu en L1/L2, qui risquent de poser des problèmes à la sortie d'une TES.
    Pour voir régulièrement des élèves de ES confrontés aux maths avec des S, c'est tout à fait possible de s'en sortir mais les débuts sont souvent très décourageants et il faut alors une sacrée dose de force morale pour rétablir la situation.
  • Salut Blueberry,

    Pour te répondre, il faut bien comprendre que mon propos est à replacer dans le cadre général. Ne connaissant pas ton élève, il m'était difficile d'engager un pronostic sûr quant à sa poursuite d'étude.

    Autrement dit, si un élève de TES, que je ne connais pas, m'aborde dans la rue et me demande s'il peut suivre en licence de maths, ma réponse sera défavorable {\it a priori}.

    Maintenant, comme Vassily le souligne, on peut toujours trouver des cas particulier infirmant cette règle.

    Ceci dit, j'ajouterais que la remarque de Guiguiche est très pertinente.


    Borde.
  • La réussite à l'université est essentiellement fonction du travail personnel. Combien d'étudiants issus de S croient pouvoir se reposer sur ces fameux "acquis" de Terminale et se plantent complètement en première année ? Un étudiant issu de ES qui découvre certains concepts et qui les travaille sérieusement n'a-t-il pas plus de chances de réussir qu'un glandeur issu de S ? Dès lors, ces considérations sur les ES, les S, n'ont pour moi absolument aucun sens : devenir enseignant est un projet à moyen terme (cinq années de travail post-bac au moins avec la réforme darcos), c'est un projet "noble" qui vaut la peine d'être mené (un lycéen de 18 ans n'est plus un môme mais un adulte qui sait faire des choix réfléchis vous savez...), et je ne crois pas que l'obtention du capes soit conditionnée par le bac que l'on a choisi mais plutôt par la quantité de travail (variable selon les individus, sans doute plus importante pour un ancien ES, oui, et alors ?) que l'on à su fournir à l'université. L'université est une nouvelle vie, la comparer avec celle que l'on menait au lycée est selon moi une erreur, des contre-exemples de toutes sortes sont faciles à trouver.
  • Bon, je craque, parce que bon.


    Tu remarqueras, Blueberry, que ta question rencontre des réponses très différentes, parfois opposées. La raison en est la suivante : ta question n'a pas de sens.


    Puisque personne ne t'en fait la réflexion, je m'y colle : "la licence actuelle", ça n'existe pas. Il y a autant de licences actuelles que d'universités. Une meilleure question à te poser serait : "quelle est le programme de la licence de maths de l'université machin ?", sachant que l'université où est susceptible d'aller ton élève est l'université machin. L'autre question complémentaire étant : "que sait ton élève ?", à laquelle tu devrais déjà avoir une réponse. A partir de ces deux informations, tu estimes, tu soupèses (ça peut faire une troisième question).

    La plupart des réponses que tu as obtenues jusqu'à présent sont complètement biaisées par les expériences personnelles de leurs rédacteurs (du type : dans les lycées que je connais, les TS sont très forts et les ES bien plus faibles -- dans les universités que je connais, les ES réussissent aussi bien que les TS -- dans les universités que je connais, ceux qui réussissent sont ceux qui travaillent -- etc, etc). J'ai très envie, moi aussi, de te faire part de mon expérience personnelle, mais je me retiens : elle ne t'apporterait rien (du moins, avec les informations dont je dispose, je n'ai aucune assurance qu'elle soit adaptée).


    Mais de toutes façons, tout ce que je viens d'écrire n'a aucune importance, puisque ton élève veut devenir prof. La question technique à poser serait donc "quel sera le programme du capes dans 5 ans ?" (et qui serait capable de le dire ?). Mais cette question elle-même n'a pas vraiment d'intérêt. Si ton élève veut vraiment devenir prof de maths, il faut qu'elle se lance dans des études de maths, et puis c'est tout. Si elle veut vraiment devenir prof de maths, il n'y a pas de question à se poser (une question se poserait si elle hésitait entre prof de maths et autre chose) : peu importe si cela lui prend 6 ans plutôt que 5, puisque c'est ce qu'elle veut faire (et si elle se rend compte que cela ne lui convient pas, au moins en aura-t-elle fait l'expérience par elle-même, ce qui est la seule façon raisonnable d'accepter un tel état de fait). Je n'épilogue pas sur ce point. Papa Tepa en a parlé mieux que moi.


    Désolé pour ce message qui lorgne vaguement vers le troll. Mon dernier de l'année, promis. Mais j'espère que son contenu sémantique a pu passer.
  • OK,ok,ok,

    bon je pense tout de même que d'une université à l'autre les programmes doivent être proches.

    En fait ce que tu dis Barbu me renforce dans l'idée de ne pas chercher à la décourager. On a toujours peur de laisser un élève se leurrer, il y a un devoir de vérité. Mais vraiment, sincèrement je me demandais si c'était jouable. Que plusieurs intervenants dont toi envisagent ce choix comme viable avec les restrictions et les mise-en-garde qui s'imposent me permet de fixer ma position. Une de mes collègues ayant plus d'ancienneté considérait ce projet comme irréalisable, ça m'avait ébranlé.

    Voila, pas de Troll en vue, ce sera pour une prochaine fois (moi les Troll je trouve ça marrant)
  • Le niveau de la classe de Borde est très certainement au-dessus du niveau moyen d'une classe de TS (et Borde est sûrement un très bon prof) !

    Dans ma classe de terminale (il y a 4 ans), nous avons eu 100% de réussite au bac, dont plus des 3/4 de mentions. Et pourtant, nous n'avons ni étudié le produit vectoriel, ni montré l'irrationnalité de e, ni parlé de transcendance (sinon en philo ?), ni parlé de série, qu'il s'agisse de la fonction zêta ou de série des inverses des nombres premiers (déjà, si l'on avait montré que la série harmonique divergeait, ç'aurait été bien !). Toutes choses que j'ai découvertes en sup, voire pour certaines en spé.

    A posteriori, j'aurais bien aimé voir ça en terminale... Mais je pense vraiment que les profs qui parlent de ça sont des exceptions.

    (Et je conseille fortement à Blueberry de ne pas décourager son élève, comme elle en a l'intention !)
  • Le problème, dans ce genre de discussion, n'est pas tant de se focaliser sur tel ou tel cas personnel, et donc nécessairement particulier, ce qui n'amène en général pas grand-chose, mais plutôt d'essayer d'aborder ce problème dans un sens plus général.

    J'ai voulu soulever le fait qu'il n'est pas si facile que cela de répondre, surtout positivement, à la demande de Blueberry sur un forum, surtout lorsque l'on ne connaît pas grand-chose de l'élève.

    A priori, je répète {\it a priori}, il ne me paraît pas pertinent d'encourager de prime abord quelqu'un dont la formation initiale n'a pas été prévue pour cela (si l'on en revient à des cas personnels, je me souviens parfaitement dans mon amphi d'étudiants ayant fait Terminale B et qui ne sont restés qu'une semaine en fac de maths...).


    Et puis il y a autre chose : à une époque comme la nôtre, où personne, à l'heure actuelle, n'est en mesure de dire si le système des filières va perdurer ou non (malgré le recul de dernière minute du ministre de l'éducation), il m'a semblé inopportun, sur un forum, d'aller dans le sens de l'inutilité de ce système. En effet, quand on ne le connaît pas bien, quelqu'un qui lirait les messages précédents pourrait légitimement se demander à quoi peuvent servir toutes ces filières, si un élève de TS, formé pour aller dans des études scientifiques, et un élève de TES, non formé pour cela, ont la même chance de réussite.

    Ce système des filières, malgré tous ses défauts, a selon moi néanmoins fait ses preuves. Il aurait peut-être besoin d'un dépoussiérage (et ça, c'est un autre débat), mais je pense que le supprimer (ou le dénigrer systématiquement) n'arrangerait pas les affaires des lycées, bien au contraire.

    Mais je peux me tromper.


    Borde.
  • Bonjour Borde.

    Désolé, mais j'ai un peu l'impression que tu retardes d'une guerre. C'est peut-être dû à l'endroit où tu travailles. Ton discours me rappelle celui du proviseur du Lycée du Parc, à Lyon (classes prépas élitistes), qui disait "on prend des C, jamais des E". Moi qui enseignais de la même façon en C et en E, j'ai été surpris... mais moins, quand deux ans plus tard Le Parc s'est mis à recruter avec plaisir des E et les faire rentrer à Polytechnique.

    Pour moi qui ai essentiellement enseigné en technique, dire à priori "c'est pas possible" est malsain. Par contre, expliquer clairement les difficultés, comme tu l'as fait est très sain. Après tout, je voulais faire instituteur, je n'ai pas pu, j'ai raté le concours de l'école normale d'instituteurs (fin de troisième, la filière jusque vers 1970). Tant pis, j'ai fait prof et j'enseigne en IUT.

    Enfin, il ne faut pas surestimer le niveau de compétence des S (sauf dans quelques lycées de centre de grandes villes). Une grande partie d'entre eux est même assez faible en calcul de base, ayant reproduit des exercices (plus délicats que ceux de ES) mais sans les comprendre.

    Cordialement
  • Bonjour,

    Voici les programmes officiels en mathématiques de la Terminale ES (page 57) et de la Terminale S (page 64).

    Si vous comparez les programmes vous verrez qu'il faudra qu'elle rattrape tous les chapitres concernant:
    -les complexes
    -les équations différentielles
    en spé:
    -la géométrie plane: toutes les tranformations du plan et leurs caractérisations par les nombres complexes.
    -l'arithmétique.

    Ça fait beaucoup de chose, je trouve, à rattraper en un été (surtout que ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple en math). Il va falloir énormément travailler.
    Je rajouterai qu'il ne faut pas se comparer au gens très moyen de la terminal S car ces derniers échouent systématiquement en licence de mathématiques. De plus les étudiants qui se destinent à des études de mathématiques viennent très souvent de la terminale spé math.
    A-t-elle la rigueur scientifique que l'on exige en terminal S spé math?
    Est-ce qu'un 15/20 en ES équivaut à un 15/20 en spé math?

  • Ah si tous les étudiants de L1 ...

    Connaissaient :
    -les complexes
    -les équations différentielles

    -la géométrie plane: toutes les tranformations du plan et leurs caractérisations par les nombres complexes.
    -l'arithmétique.

    La vie serait belle pour les profs à l'université...

    :)-D
  • Bien entendu, de nombreux étudiants ne maitrisent pas ces notions mais quel est le taux de réussite en première année de licence de mathématique? 50% en moyenne.
    Bien sûr qu'on peut s'inscrire en L1 math avec un bac ES, et ensuite... Le programme de terminal S est balayé en un semestre à la fac. Ça va très vite, c'est dur de s'accrocher lorsque qu'on a pas vu les notions mathématiques de base avant. Les études universitaires ne sont pas faciles. Il y a énormément d'échec.
  • Ca n'est qu'une autre expérience personnelle...mais quand même, je suis très surpris de ce dit Borde ! Mes étudiants en DUT sont bien meilleurs que les étudiants que j'avais en DEUG il y a 6-7 ans dans la même université, ce sont des gens qui sortent majoritairement de terminale S avec largement la moyenne dans les matières scientifiques.
    Et pourtant...

    - Concernant les équations différentielles ils connaissent, pour les meilleurs, la formule apprise par coeur de résolution de y'+ay=b. Et encore : comme certains profs leur font plutôt démontrer la formule pour y'=ay+b, voire celle pour y'+ay+b=0 pour les plus facétieux, c'est le bazar en TD et je passe une demi-heure à chaque début d'année pour leur dire "vous voyez, apprendre par coeur ce genre de formule ne sert à rien sur le long terme, vous me refaites le calcul à chaque fois".

    Les meilleurs se rappellement vaguement avoir évoqué, en physique, "des cosinus avec du omega dedans", pour les équations du second ordre.

    - Test sur les équations différentielles la semaine passée. Super, ils ont compris le principe, résolution de l'équation sans second membre, recherche de solution particulière, ...
    75% des étudiants se sont plantés sur l'un des points suivants :

    la primitive de 1/x n'est pas -1/x^2 (mais bon, c'est pas mal quand même, ils connaissent déjà la dérivée)
    exp(-ln(x)) ne vaut pas -x (dommage, ça simplifiait bien les calculs ensuite !)

    - le produit vectoriel est totalement inconnu.
    Hier la grande question qui les a occupé 10 minutes était "c'est quoi la norme de i+2j-k" ?


    En bref à mon avis, un étudiant d'ES motivé pourra largement rattraper son retard en maths...car il n'en aura pas plus, de retard, que 90% de ses collègues venant de S.
    Je suis plus circonspect sur la physique : une étudiante de 1A chez nous l'an passé avait redoublé sa terminale pour passer de ES à S. Elle marchait très bien en maths mais reconnaissait que la physique n'était vraiment pas évidente à suivre car elle manquait de bases.
  • A mon tour d'être franchement surpris par les réactions des collègues...

    Mais j'ai dit tout ce que j'avais à dire sur ce sujet.


    Borde.
  • Surpris moi aussi, prof de maths dans un lycée d'une ville moyenne de province, j'ai régulièrement des S et ES et il y a tout de même une différence. Les élèves en grande difficulté en 1S sont souvent lorsqu'ils se réorientent de très bons élèves en maths en ES....Avec 15 de moyenne en maths, ça va être très difficile de réussir en L1 . Rien n'est impossible mais....
    J'ai souvenir d'ex-élèves de A1 réussissant très bien en maths et qui ont perdu une année en MASS, je conseillerai à cette élève de bien réfléchir et d'essayer de travailler déjà les cours de ses petits camarades de S.
    PS: Entre faire des matrices en ES et faire de l'algèbre linéaire à la fac.....il y a au moins la différence entre faire de la trotinette et conduire une grosse moto!
  • Rien qu'en observant les volumes horaires, on voit quand même une différence entre S et ES !

    Et le programme de S invite plus aux démonstrations que celui de ES...

    Enfin une chose très vraie a été dite : "Le niveau de la classe de Borde est très certainement au-dessus du niveau moyen d'une classe de TS (et Borde est sûrement un très bon prof) !", surtout la second assertion ! Ayant été stagiaire dans ses classes, je confirme !
  • Bonjour,
    Quelqu'un qui a le Bac ES peut-il entrer en licence de math ?
    (et est-ce raisonnable ?).
    Merci d'avance.

    Pierre

    [Autant continuer sur la discussion déjà ouverte sur le sujet.
    Ainsi une recherche ultérieure donnera toutes les réponses groupées. :) AD]
  • Salut,

    Moi je n'y vois pas de probleme, si la persone est prete a travailler dure. Au contraire la persone rentre avec une avance sur les autres en langues, ce qui est une bonne difference (Excluant le fait qu'il y a des eleves en BAC S qui dominent de loin certains litteraires en litterature ;) )
  • bonjour

    le sujet a été débattu ici-même récemment

    un bachelier ES a l'autorisation juridique de s'inscrire en licence de mathématiques

    est-ce raisonnable? c'est moins évident...

    il lui faudra rattraper les parties du programme de terminale S
    non-abordées en terminale ES comme les complexes et les lois de probabilité continues
    plus l'intégration par parties et le produit scalaire de deux vecteurs

    cordialement
  • Bonjour Pierre,

    Pour ce qui est du droit, il n'y a pas de problème : tout bac - y compris bac pro - permet de s'inscrire en toute première année de toute université.

    La question de la pertinence à déjà été discutée sur ce forum.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Merci.
    Je me suis rendu compte en effet qu'il y avait déjà une discussion sur le forum à ce sujet.

    PS 1 : j'ai une élève qui va être contente d'apprendre ça (qu'on peut s'inscrire en fac de math venant de ES).
    PS 2 : j'apprends (cf. message de jean lismonde) dans l'autre discussion qu'on étudie les variables aléatoires réelles à densité en terminal S !
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