Epistémologie des mathématiques

135

Réponses

  • C'était couru : j'ai lu. Je relirai mieux mais là, ça me fait penser à un truc qu'un physicien actuel fournit souvent comme illustration aux idées d'Einstein : une sorte de gelée molle pour l'espace-temps, dans laquelle nos trajectoires sont comme des fils, et dans le texte initial d'Einstein (dans son livre comment je vois le monde), il parle de mollusque. En fait, dans la copie d'écran jointe, tu peux voir la page en question fournie dans une conférence de Michel Broué au musée de Lyon.
    Ce qui doit te plaire, c'est que du coup, tous les passés et tous les futurs sont possibles comme autant de fils-trajectoires différents de nos petites personnes, ça donne le tournis mais c'est vrai que ça permet de bien modéliser le fait qu'en un point de cet espace-mollusque, qui correspond à un de nos instants subjectifs, se croisent des événements qui ont eu lieu à des instants différents dans notre passé subjectif (et ça donne encore plus le tournis), c'est à dire que dans le ciel la nuit, alors qu'on a quand même l'impression d'être à un instant t en fait on n'est pas du tout à un instant précis puisqu'on voit dans le ciel des images d'événements du passé qui n'ont pas du tout eu lieu au même moment (l'émission d'une lumière par telle étoile il y a tant de millions d'années mais aussi de telle autre étoile avant ou après toujours en millions d'années par rapport à l'instant où nous on regarde, mais du coup, l'instant où nous on regarde, ça ne veut plus rien dire).
    C'est pas sérieux, je suis sûre d'avoir raté mon train du sommeil avec cette impossibilité de résister à la curiosité, et le prochain train est dans une heure et demie comme chacun sait mais les histoires de temps, de train, etc, ça ne veut strictement plus rien dire dans une conversation pareille. Le jour où vous inventerez la possibilité de passer directement d'aujourd'hui à demain sans dormir, prévenez-moi, ça me permettra de gagner du temps.
    @+,
    Aline37135
  • Trop bien le coup du physicien qui modélise la réalité avec des mathématiques.

    ah oui c'est pas loin ,c'est sans doute exact ?! (coup douteux aux échecs)

    La liberté existe-t'elle qu'elle ou quoi ?

    S
  • Bonsoir,

    Samok, je n'ai pas trop compris ce que tu voulais dire.

    Anlois, est-ce que c'est un livre de Tegmark L'univers est mathématique pour le multivers de niveau 4 ? Ce serait bien de nous dire son nom, ou le nom de l'auteur tout du moins au cas où ça ne serait pas lui. Ce n'est pas une obligation, bien sûr, surtout si on considère que seules les idées importent, mais il faut bien des personnes pour que les idées s'incarnent. Sur ce forum par exemple, les administrateurs dégagent une sorte d'autorité naturelle qui fait qu'on les identifie rapidement.

    Je ne comprends vraiment rien à la physique et ne pourrai vraiment pas poursuivre la discussion dans ce domaine-là (en fait, je ne pense pas pouvoir trop la poursuivre dans un quelconque domaine par trop abstrait). Mais le point 1 me fait penser à un copain qui avait émis l'idée que nous étions chacun des sortes de programmes s'exécutant et ça l'amenait à supprimer l'idée de réalité externe, le cerveau de chacun "inventant" la totalité de la réalité qu'il percevait ; il ne parvenait pas à nous convaincre : on arrive quand même à s'entendre sur des perceptions de la réalité à peu près communes. Question temps, un autre copain disait quant à lui que cette sensation subjective de passage de plus en plus rapide au fur et à mesure qu'on vieillit se justifiait par le fait que proportionnellement au temps déjà vécu, la minute devenait de plus en plus petite (quand un bébé vit une journée alors qu'il a un jour, cette journée dure autant que le temps qu'il a déjà vécu alors que quand la personne âgée vit une journée, elle ne représente que 1/(365 x son âge) du temps qu'elle a déjà vécu et donc la journée lui paraît plus courte).

    J'ai du mal à me dire que ma mort "existe" déjà quelque part (même si je doute d'être immortelle) et qu'elle a le même statut que les événements que j'ai déjà vécus.

    Enfin, même si j'entends qu'on peut tout représenter mathématiquement (on est constitué à vraiment beaucoup de % d'eau par exemple, etc), je crois que cette volonté un peu phagocytante de tout englober dans les maths pourrait choquer les professeurs d'autres disciplines mais ça ne doit pas être un souci j'imagine.

    A vous lire,
    Aline
  • Bonsoir,

    Je n'ai pas bien compris non plus ton message Samok, mais la question de la liberté est intéressante, donc je vais y revenir.

    Oui Aline c'est effectivement Notre Univers Mathématiques de Max Tegmark auquel je faisais allusion.
    Pour ce qui est de l'existence de notre mort "quelque part", ce n'est qu'une reformulation permettant surtout de voir que les événements futurs sont réels. Ce qui amène à la question de la liberté : si tout est déjà joué, sommes nous libres ?
    Dans la question, il y a le mot d'apparence anodine "nous", pourtant c'est lui qui est cœur de la problématique, d'où ma réponse : quand nous prenons une décision, qui décide ? Nous ? Ou un processus physique ? Je pense qu'il n'y a pas lieu d'opposer les deux. Il ne faut pas se percevoir comme externe aux choses matérielles, tel un mystérieux élément perturbateur. Autrement dit, quand une réaction chimique fait que j'écris ce message, ça ne m'est pas imposé, puisque ce processus fait partie de ce que suis. C'est donc bien moi. La liberté est donc véritable, autant que nous le sommes. Si nous avons un destin secrètement tracé, celui-ci ne fait que dans le respect de notre liberté, ce qui à mon sens enlève l'idée de destin. On pourrait prendre le problème inverse : certes, le passé est immuable, pourtant c'est bien nous qui l'avons écrit, en toute liberté.

    Pour en revenir au premier sujet, il n'y a pas besoin de bagage physique particulier, car ce n'est pas du ressort de la physique à proprement parler (ce n'est pas une hypothèse scientifique, c'est à dire réfutable).

    En revanche je ne sais pas si j'ai su être plus clair cette fois (car oui, c'est ça que j'essayais d'exprimer depuis le début), et si oui, êtes vous d'accord ?

    Pour l'idée de résistance comme caractérisation du réel, il y a une citation de Philip K.Dick "la réalité, c'est ce qui continue à s'imposer à vous quand vous cesser d'y croire"

    A bientôt
  • Concernant le bagage, il faut en avoir un minimum, parce que sinon, ce que l'on dit n'apporte rien de plus que de ne rien dire.

    Pour ce qui est de l'appartenance ou pas au monde matériel, je me sens comme en faisant totalement partie, et également comme faisant pleinement partie du règne animal, donc commandée par des fonctions on ne peut plus vitales. On peut dire aussi avoir le sentiment de faire partie d'un tout dans lequel chaque élément, chaque personne, aurait sa place et sa justification. On peut regarder ici Besoins de Maslow une notion qu'on nous avait présentée il y a très longtemps et qui montre que la liberté de certains individus est très relative (on a beaucoup de mal à satisfaire un sain besoin esthétique quand on n'a pas de quoi manger par exemple ou de toit sous lequel s'abriter). Mais je dérive alors vers des notions qui n'appartiennent ni au domaine des mathématiques, ni au domaine de la réalité physique ou matérielle (épistémologie des mathématiques) et les administrateurs seraient totalement en droit de m'exclure du forum (je n'ai pas bien lu la Charte mais je suis sûre qu'il doit quand même falloir parler un minimum de mathématiques au sens pur).

    Oui, tout est bien plus clair maintenant (je reprends en plaisantant : il faut lâcher prise, la réalité mathématique est partout et englobe tout, y compris nous, nous habitons dans un mollusque qui ressemble à un vers multi-tentaculaire (beurk !), tout est maths, tout est égal et peu importe l'heure qu'il est) ; ça aura été profitable de ne pas écrire et d'attendre que les idées décantent, grâce à cette lecture, mais également grâce à leur mûrissement naturel, il est toujours bon de laisser du temps au temps.

    Je n'ai pas vu de réponse sur le fait qu'un professeur d'histoire (au hasard) pourrait ne pas bien comprendre qu'on lui dise que l'Histoire, sa matière, est incluse dans les Mathématiques.

    Question libre-arbitre et liberté, je mets le plus possible en pratique une chanson de Jeanne Moreau qui est agréable à écouter et qui dit qu'il faut faire le p'tit bouchon, au gré de l'eau, c'est à dire se laisser porter par les événements ; être agissante mais sans plus, se laisser plutôt surprendre et on peut dire que par la vie, question surprises, j'ai été servie (et ça m'amènerait à penser que tous les possibles adviennent, carrément, plutôt que de rester à l'état de potentialités).

    Sinon, n'avez-vous pas trouvé marrants les mollusques extraits du livre Comment je vois le monde d'Einstein ? Quel sens de la pédagogie ; de la part des grands, tout fait sens.

    Bonne soirée.
  • Petite réponse rapide : évidemment si vous dîtes à un professeur d'Histoire que son domaine est contenu dans les mathématiques, dit comme ça, il risque de mal le prendre, ou, en tout cas ne pas le comprendre.
    C'est la réponse à la question de la nature du réel, mais cela n'exclue en rien l'autre approche : c'est à dire l'approche empirique (par les sens).
    C'est ce que je qualifie d'approche scientifique. Ainsi, je considère qu'idéalement l'histoire (par exemple) devrait être une science particulière.
    Ce qui ne veut pas dire que ce que disent les historiens (continuons sur cet exemple) est inutile. Je qualifierais leur travail d'approche essentiellement qualitative, ce qui n'est pas rien, le problème est qu'une véritable analyse scientifique nécessiterait une théorie scientifique de l'Homme suffisamment aboutie. Ca viendra, bien sûr.
  • Bonjour à tous, j'espère ne pas polluer ce fil par la question suivante qui m'intrigue, m'obsède et ce d'autant plus que j'ai l'impression que personne ne s'en préoccupe... Voilà, de quoi est fait la matière...J'entends par là qu'y a-t-il dans un électron , un proton, un neutron (bon a c'était quand j'étais ado , on diasait l'électron est une sphère de rayon ... oui mais remplie de quoi...Maintenant la question est de quoi est fait une corde, une brane??? Ou alors plus basiquement de quoi est fait l'espace temps, celui qui peut se déployer à une vitesse supérieure à celle de la lumière...Enfin, j'espère que vous comprenez ma question.
    Amicalement.
    Jean-Louis , un enfant de 67 ans a qui on n'a jamais répondu à la question "qu'est-ce que la mort?"
  • Bonjour,

    je vous prie de m'excuser pour la nébulosité de ma précédente intervention.
    S'il l'on veut voir la vie en rose, il suffit de porter des lunettes qui ne laisse passer que le rose. Voilà ce que je voulais dire. Et qu'un physicien dise/écrive que le monde est un keutru mathématique, cela me dérange, d'autant plus si à la fin il est satisfait par "c'est pour ça que les formules marchent".

    Les particules élémentaires, de ce que j'ai retenu, maintenant c'est vu avec des lunettes en forme de stats et de probas, on est loin du modèle de Bohr par exemple où c'était tout magnon*, ça ressemblait à notre système solaire.
    Personnellement j'ai du mal à me faire une idée de la matière ainsi, et tous les jours je fais comme si il y a des petites billes autour et dans moi.

    Enfin sieur Jean-Louis, Atrhur Schopenhauer avait donné une réponse de filou à ta question indiscrète : c'est la même chose que lorsque tu n'étais pas encore né.

    S

    [small]*pour les petites mains qui corrigent les messages, bonjour à leurs possesseurs, il s'agit d'un jeu de mots : "cro mignon" / cromagnon[/small]
  • Sieur Samok, j'ai passé des années de psychanalyse à essayé de me montrer que c'était la même chose, mais je suis pas arrivé à confondre "je n'existais pas encore" voire " j'aurais pu ne jamais exister" avec "je n'existerai plus"....
    Mais la vieillesse atténue bien des douleurs et les maths peuvent être une merveilleuse thérapie pour un coût bien moindre!!
    Jean-Louis.
  • Effectivement, ça a l'apparence d'un biais. Vos deux questions se rejoignent, du moins dans leur réponse.
    Il ne s'agit pas d'identifier nos modèles mathématiques de physique à notre réalité matérielle, mais de dire qu'il existe un modèle mathématiques correspondant exactement avec celle-ci, et d'affirmer qu'il n'y a pas de différence entre les deux. C'est pourquoi il n'est très étonnant que nous puissions approcher ce modèle par des modèles mathématiques (bien que différent). Un peu comme quand on travaille avec des équivalents d'une suite.
    La question de Jean-Louis me semble fondamentale : oui, je pense que c'est une erreur d'imaginer notre monde comme une réunion d'éléments irréductibles, dont la nature reste mystérieuse. Je prends le problème autrement : à mon avis la réalité doit être vue comme un tout, comportant des spécificités propres donnant lieu en son sein à ce que nous modélisons par des particules/cordes.. Et ça revient à la même idée : ce tout est une structure mathématique particulière.
    Je crois par ailleurs que chaque structure mathématique existe également (mais hors de nos perceptions bien sûr), cependant nous pouvons y avoir accès par la raison, c'est ce que font les mathématiciens. Peut-être que dans une autre structure mathématique suffisamment complexe pour abriter une autre vie intelligente, leurs mathématiciens (s'il y en a) ont connaissance de notre monde en tant que "simple" structure mathématique sujette à théorème, peut-être même sans savoir que certains motifs sont conscient. A l'inverse, saurions-nous reconnaître dans nos mathématiques ce qui s'avère être la vie ? Je pense que nos structures actuelles ne sont pas assez riches pour le permettre, mais si un jour cela est possible, comment saurions-nous ?

    Un petit ajout : je ne sais plus si je l'ai évoqué, mais cette explication réponds au "Pourquoi ?" existentiel, car les structures mathématiques existent par elle-même, leur existence ne s'inscrit pas dans une temporalité donc ne nécessite aucune causalité.
  • @JL:

    ça va bien plus loin que ça: elles sont comme les lettres des mots abstraits. Je veux dire que la nature d'un PE c'est d'être non pas les pixels allumés quand tu lis electron, mais les lettres abstraites "e","l","e", etc. Si bien qu'au sens propre l'échange des deux "e" ne change rien (enfin pour les bosons) au sens propre.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bonjour à tous,

    Il y a un certain nombre de choses que je ne comprends pas :
    Il ne s'agit pas d'identifier nos modèles mathématiques de physique à notre réalité matérielle, mais de dire qu'il existe un modèle mathématiques correspondant exactement avec celle-ci, et d'affirmer qu'il n'y a pas de différence entre les deux.
    Comment le modèle peut-il être égal à la réalité ? J'essaie de préciser mais ça va être risible : un modèle de la réalité, c'est un modèle de la réalité, tandis que la réalité, c'est la réalité : j'avais dit que ce serait ridicule comme explication mais je ne peux pas faire mieux. En informatique par exemple, on n'identifie pas la modélisation d'une situation à la situation. Je ne comprends pas. C'est comme d'identifier une personne à son prénom, ou bien à la représentation qu'on en a, ce sont deux choses différentes : je ne suis pas toutes les représentations que toutes les personnes que j'ai pu rencontrer ont dans leur souvenir, je suis finie spatialement et temporellement (cf la conférence d'Alexandre Astier sur la physique quantique).

    Pour ce qui est des billes, j'aimais bien l'idée d'en partager une avec Hypathie, une avec Sophie Germain et une avec Emilie du Châtelet, et le top, ça aurait été que j'aie dans le cerveau une bille de chacune d'elles au même moment. S'il n'y a même plus de billes, mon idée n'a pas de sens (sans compter que les tétraèdres au cas où ce ne seraient pas des billes ne roulent pas, mais on s'en moque).

    Pour le temps, j'aurais voulu que la coordonnée soit sur une demi-droite infinie et ouverte à son extrémité qui serait l'instant présent mais ça empêche toute prédiction dans le futur, c'est chouette par rapport à la prédiction de mon instant exact d'endormissement ce soir dont il est vrai que je ne sais pas exactement à quel instant il va se produire (je choisis ça parce qu'à force, ma mort, ça finit par me déprimer) alors que je sais à quelle heure et quel jour je suis née, mais pour Philae et Rosetta, s'ils n'avaient rien pu prédire du futur, Philae n'aurait pas pu arosettir.

    Sinon, je m'oppose absolument à ce que des avatars soient en ce moment-même en train de m'observer dans leur trucoscope mais je connais leurs représentants, à l'échelle tout ce qu'il y a de plus humaine : ce sont les gros-moteur-bots ! et les psychologues cognitifs ont là une manne pour leurs études, à commencer par cette conversation (je les imagine tout à fait être programmés pour établir des corrélations entre la vitesse de frappe au clavier et le nombre de posts lus par exemple, ou une corrélation de tout ça avec les dépenses effectuées sur des sites commerciaux en ligne : quitte à attaquer la cible, autant que ça rapporte, c'était la petite digression du jour sur la vie de la cité).

    Christophe, je ne sais pas ce que c'est que la nature d'un PE.

    Aline

    PS : ça va être plutôt difficile à écrire, la modélisation mathématique des processus historiques, sans aucune temporalité, mais il y a des gens qui ne sont pas effrayés par l'impossible même si à l'impossible nul n'est tenu.
  • Jean-Louis,

    me posant les mêmes questions, j'ai été moins exigeant quand je me suis rendu compte que la nature de la science est de répondre à des questions (concrètes ou déjà abstraites) par des théories plus abstraites. On n'améliore pas la compréhension ("qu'est-ce qui se passe") par la science, seulement le "comment ça se passe dans le modèle".
    Ainsi Galilée remplace les anges médiévaux qui poussaient la flèche de l'archer (ou les "causes" aristotéliciennes) par le principe d'inertie, qui n'explique pas pourquoi la flèche continue à avancer, mais permet de comprendre pourquoi elle ralentit (résistance de l'air). Newton remplace les orbes des planètes (immuables, même si Kepler a commencé à les déformer) par l'effet de forces à distance, la gravitation. Sa théorie est plus compliquée et plus abstraite (sans mathématiques, on ne fait plus rien), mais elle rend compte de très nombreux phénomènes, dans le ciel, et sur terre (y compris l'optique !).

    " Voilà, de quoi est fait la matière...J'entends par là qu'y a-t-il dans un électron , un proton, un neutron " ? ces notions ne sont pas faites pour dire de quoi est faite la matière, seulement comment elle se comporte. Et ça marche très bien ! Pour certains physiciens, ce n'est qu'une présentation vulgarisée d'une théorie qui n'est que mathématiques et critères de traduction en termes de concret à notre échelle. En quelques sorte, pour eux, les électrons n'existent pas, seul leur "effet" est constatable (attention aux représentations fictives qu'on trouve souvent, y compris les photos des physiciens; sans toute la théorie physique, ces photos n'ont pas de signification).

    Pour ma part, je ne conçoit pas ma table comme composée essentiellement de vide. Même si c'est le modèle physique admis. Je me fais trop mal quand je la heurte violemment.

    Cordialement.
  • Aline Delves écrivait:
    > Bonjour à tous,
    >
    > Il y a un certain nombre de choses que je ne
    > comprends pas :
    >
    Il ne s'agit pas d'identifier nos modèles
    > mathématiques de physique à notre réalité
    > matérielle, mais de dire qu'il existe un modèle
    > mathématiques correspondant exactement avec
    > celle-ci, et d'affirmer qu'il n'y a pas de
    > différence entre les deux.
    Comment le
    > modèle peut-il être égal à la réalité ?
    > J'essaie de préciser mais ça va être risible :
    > un modèle de la réalité, c'est un modèle de la
    > réalité, tandis que la réalité, c'est la
    > réalité : j'avais dit que ce serait ridicule
    > comme explication mais je ne peux pas faire mieux.

    C'est là où c'est subtil : le cheminement est le suivant, si vous avez un modèle parfait, comment peut-on distinguer celui-ci de ce qu'il décrit ?
    Si on retire tout ce qui relève du support (de la forme) du modèle, comme les symboles employés, ou le vocabulaire, par un autre, le modèle est fondamentalement le même. Ce qui compte ce sont les relations logiques. Pourquoi croire qu'il y autre chose dans notre réalité que ce qu'un modèle parfait pourrait nous en donner ? La seule différence est subjective, dans un cas on connais par la raison (maths), dans l'autre par les sens (empirisme), mais cette différence réside dans l'approche de l'objet, non dans l'objet lui-même.


    Sinon, ma digression sur les "avatars" qui pourraient connaître notre réalité, ce n'est pas de l'observation comme le font les physiciens, car je me mets dans le cas où ils vivent dans une structure mathématique différente de la nôtre. Mais s'ils sont bon en maths, ils découvriront des structures mathématiques autres que la leur (comme nous le faisons nous) et potentiellement parmi celles-ci il y aura la nôtre. Ma question était de savoir, dans ce cas, comment pourraient-ils reconnaître dans les formules notre existence (en ce qu'elle a de particulier d'être auto-consciente).
    Je n'attends pas une réponse précise, car à ce jour nous ne comprenons pas précisément notre nature, mais des idées, des pistes.
    Mais si vous n'êtes pas d'accord (ou ne comprenez pas) ce que je dis avant, cette question risque d'être mal comprise.
    A propos, j'ai évité la désignation d'extraterrestre pour les différencier des extraterrestres "normaux", c'est à dire cohabitant avec nous dans la même structure mathématique, et avec eux-seuls nous pourrions communiquer, éventuellement.

    Enfin, pour l'absence de temporalité : c'est du point de vue global. Cependant, au sein de certaine structure mathématique (la nôtre au moins), il y a ce qu'on appelle le temps. Je ne dis pas qu'il faut abandonner toute temporalité en science, mais que la réalité globale n'est pas temporelle.
    C'est à dire que je nie le caractère fondamentale du temps (ou de l'espace) dans l'ordre des choses.
  • On avance, on avance, mais c'est ardu.

    La conférence de François Roddier était intéressante, merci, en particulier cette notion de propagation culturelle qui m'est chère, elle l'est à tout enseignant. Parce qu'en fait, quand il y a longtemps, j'avais dit qu'il fallait multiplier les entrées pour être créatif (si tant est que j'aie une légitimité à en parler), j'avais oublié de dire qu'il faut je crois être très sélectif sur les entrées, et c'est ce qui va être à étudier et plus vite que ça pour la divulgation de la culture par la toile, il va falloir inventer le métier d'archiviste de la toile, comme il existe les archivistes de bibliothèque, l'ina, etc ; il faudra élaguer pour que ne soit conservé qu'un patrimoine pertinent (avec toutes les dimensions éthique et politique qu'une telle sélection suppose, nécessité de comités, etc), ce sera la Bibliothèque d'Alexandrie d'Hypathie du XXIème siècle, j'en ai entendu parler mais ça a l'air un peu long à se mettre en place : en ce moment, on est à l'ère de la mémorisation sauvage, à la merci totale de gros-moteur (en fait, il est tout seul, en monopole quasi-total, ça craint) et le meilleur se perd ; gros-moteur contrôle la diffusion de la culture et il s'agit pour nous d'espérer très fort que les patrons de gros-moteur restent bienveillants (cela fait soi-disant partie de leurs critères) ; ça sera difficile d'organiser les contre-pouvoirs, sans email ni smartphone, avec juste des signaux de fumée. On sent que les institutions de recherche tentent de conserver au mieux mais c'est mal classé (en général chronologiquement, du coup, si tu ne sais pas l'année, tu ne retrouves pas), gallica et numdam (et scholar de gros-moteur), arxiv, permettent de retrouver beaucoup, mais pas depuis longtemps. Je fais ce détour parce qu'il s'agit de mon domaine d'intérêt et de compétence : l'informatique, internet, la conscience globale et la mouvance sociale actuelle.

    Maintenant, je reviens au dada d'Anlois (entendez cette expression avec tout le respect que je lui dois). Le modèle, il est inventé par 1 (max 5) humain(s) (ou peut-être par un avatar, une conscience non-humaine). Le modèle est défini, je ne sais pas moi, j'invente, c'est quelqu'un qui vient, il a un papier à la main et il dit "voici mon modèle de la réalité" (comme modeledesaions le mois passé, dont on se demande bien ce qu'il est devenu), ou bien il a posté son modèle sur la toile, et alors, ça n'est pas du papier, mais c'est un pdf imprimable donc c'est pareil que du papier, ou bien c'est un avatar qui se met à nous parler à la télé en interrompant le 20 heures (comme dans le livre Eveil de Sawyer que je conseille) ; en général, il a une voix avec de l'écho et il dit "voici la réalité ; vous humains êtes des êtres qui avez été créés par nous, n'ayez pas peur, nous sommes bienveillants" ; ou bien c'est un humain qui parle lors d'une grande conférence (ou petit cours si plus personne ne le reconnaît - ça doit être horrible comme le chanteur à succès qui n'a plus de succès) et il dit "voici l'espace-temps, c'est moi qui ai trouvé le meilleur modèle jusque-là et d'ailleurs, je vous prouve par la démonstration page 5 qu'il est meilleur que tous les autres ; le gars de l'autre côté de l'océan qui a dit 24 dimensions et demi, c'est un rigolo, ne le croyez pas. Et en plus de la démonstration, j'ajoute que vous verrez Cérès ici", et les gens regardent et Cérès y est et tout le monde applaudit (transposer pour Cérès parce que c'est Gauss qui avait trouvé le modèle et le modèle était bon puisque Gauss était the Lord des maths de son époque). Mais dans l'idée que je me fais, le modèle est forcément distinct de la réalité. Pour ce sujet-là, je ne dirai rien de plus, je préviens, parce que je n'ai rien de plus à dire d'une part, et d'autre part, parce que si un grand mathématicien nous lit et qu'il pense "je lis un dialogue de sourds", je serai vexée comme une femelle de pou parce qu'il aura raison de se moquer.

    Ce que je ne comprends pas dans le dernier post, c'est que normalement, en acceptant l'idée d'un modèle égal à la réalité, si ton modèle est complet, comment les extra-terrestres "englobant" pourraient-ils le découvrir comme étant extérieur à leur modèle ; si un modèle est le bon, i.e. en adéquation avec la réalité, i.e. prédisant exactement toute trace qu'on trouve du passé (au fond de la glace, au fond de l'univers, et je ne sais où d'autre) et prédisant tout ce qui est possible quant à l'évolution future de la réalité (découvertes d'objets célestes à tel ou tel endroit, de nouvelles particules de telle ou telle masse, explosion de telle étoile tel jour, etc), normalement, les consciences extra-humaines doivent tomber sur le même, non ? Et si tel est le cas, ils nous trouvent dans ce modèle.

    Cette discussion est complètement délirante, je certifie ici à mes enfants au cas où ils tomberaient dessus ne pas avoir consommé de substances psychédéliques.
  • Bonjour Aline Delves.

    Il existe un modèle parfait de la réalité : la réalité.
    Sinon, un modèle de ... est généralement extérieur à .... Un modèle mathématique de la fusion nucléaire n'est pas une fusion nucléaire, ni même essentiellement des atomes, même si, pour le décrire, on utilise des atomes (papier, encre ou zones magnétiques).
    Après, en procédant comme les auteurs de science fiction ou les conteurs, on peut toujours déformer pour faire d'un modèle parfait une partie de la réalité (Borgès, réveille-toi !) qui permettrait de tout savoir sur le reste de la réalité comme l'être parfait de Laplace. Mais celui qui prend conscience, à l'aide du modèle, de son devenir le change, ce qui doit être prévu dans le modèle qui change et on tourne en rond ...

    Cordialement.
  • Je ne sais pas si elle vient de changer ou si je viens de comprendre la métaphysique de sieur Christophe.

    Le monde physique est de façon ultime constitué de symboles. Ces symboles se combinent pour faire émerger des mots d'où émergera des phrases qui relateront des histoires = multi-mondes.

    Je ne suis pas libre en écrivant cela, je l'ai écrit après avoir lu le nom de cet extraordinaire écrivain, Borgès, dans le message de sieur Gérard. Je suis un esclave, un nègre, attention c'est aucunement raciste (c'est en rapport avec les écrivains de l'ombre qui écrivent pour autrui) qui contribue à écrire une histoire.

    L'écoulement du temps de nos vies, c'est alors nôtre tête de lecture = la conscience, qui passe sur une histoire qui existe déjà potentiellement, à venir après bifurcations.

    Dieu c'est tous les livres, le Diable les coquilles, l'Amour c'est le sens.

    Bon, haem, une fois percé le secret des choses, qu'est-ce que je vais faire ?
    Pourquoi pas un t'it bouquin et puis après au lit.
    Epitaphe a écrit:
    Mort de lol.

    S
  • Bonjour,

    Juste un petit mot : j'ai lu en partie avec grand intérêt l'article Histoire de l'Astronomie de wikipedia ; effectivement, si on remonte à la source de la connaissance scientifique dans ce domaine-là, cette connaissance avançant de concert avec celle des autres domaines scientifiques (dont la physique, les mathématiques, la technique), on ne peut pas ne pas envisager plusieurs choses :

    - comment savoir où on est dans cet ensemble total (ou bien pas encore total, ou bien qui ne sera jamais total) d'objets "célestes" ; d'habitude, quand on cherche à positionner, on se fixe un repère mais là, c'est quoi le repère ?

    - comment savoir ce qui semble advenir de ce truc dans lequel on est ; par rapport à ça, tous ont l'air d'accord sur le fait qu'il (elle ?) est en expansion, avec cette histoire de redshift-décalage vers le rouge des ondes qui nous sont renvoyées par des objets ultra-lointains, ceux qui maîtrisent bien la question me corrigent si je me trompe ; comme j'aime toujours interroger les questions avant d'en chercher les réponses et tant pis si j'ai l'air ridicule de poser une telle question, "est-ce qu'on est sûr de sûr que çà grossit ? c'est pas la peine de revenir là-dessus ? est-ce que si c'est la peine, on a réfléchi à comment on pourrait prouver d'une autre manière (que par ce décalage spectroscopique) que "ça" grossit ?) ; la croissance continue nécessite d'avoir démarré à un moment donné, ça oblige à une naissance du truc, mais alors qu'est-ce qu'il y avait avant (cf Etienne Klein qui parle de ça très bien) ;

    - comment savoir si existent des extra-terrestres et comment communiquer avec eux ;

    - et enfin, la crème de la question, comment prouver qu'on ne s'est pas trompé.

    C'était bête de parler de substances psychédéliques : le genre d'interrogations envisagées ici sont dans la droite lignée de celles des prédécesseurs scientifiques en fait, et je vais essayer de réfléchir un peu plus grand.

    Même si c'est aussi ridicule que de s'interroger sur l'expansion, je vous confie ma pensée attendrie pour Williamina Fleming, Antonia Maury et Annie Jump Cannon.

    N'étant pas physicienne, mes questionnements resteront suspendus et recevront au fur et à mesure des réponses de la part des experts.

    Cordialement,
    Aline
  • Bonsoir,

    des fois je me demande si le langage qu'il soit formel ou non formel, ne nous aveugle pas.
    La crème de la question, après interprétation et compilation dans ma petite tête devient : comment prouver une preuve ?
    Cette itération de concept, ne serait-ce pas un virus pour la pensée, utilisant le langage comme support de reproduction ?
    Il y a aussi : comment sait-on ce que l'on sait ?
    Intuitivement, mais humblement je n'en sais rien, cela ne mène à rien. Cette intuition est-elle un anti-virus ?

    Peut-être que la croyance est adaptée pour sortir de la boucle.
    -> Je prouve que je prouve que je prouve ... itéré à l'infini ne me semble pas donner une preuve
    je prouve $\circ$ je prouve $\neq$ je prouve, en tout cas y en a qui ont essayé et n'ont pas réussi, dit-on (je pense à G.Gentzen),
    par contre
    -> Je crois que je crois que je crois ... itéré à l'infini, implique que je crois, car
    je crois $\circ$ je crois => je crois

    Mais peut-on définir la vérité comme une croyance vraie ? Ou les caractériser toutes les deux comme : $v=c\circ v$ ?

    Curieux tapis roulant dans la farine ...

    (si je suis perçu comme lourd dans ce fil, il ne faut pas hésiter à me le dire, ma prose est parfois trop légère)

    S
  • Samok,

    le sujet du dernier café philo de mon village était "peut-on se passer de vérité". la conclusion unanime a été que oui, pour la bonne raison qu'on ne peut être sûr (*) de la vérité.
    D'ailleurs, en logique, le "vrai" est surtout une étiquette de ce qui se transporte par modu ponens.

    Après, on peut définir le vrai comme adéquation au réel, mais il faut définir le réel (dur dur !) et l'adéquation. Et comment être sûr ?

    Cordialement.

    (*) je continue à l'écrire avec un accent circonflexe, c'est plus joli, et je suis sûr que j'écrit sûr.
  • ok motus et ponens cousu

    S
  • Regrété René Thom :

    Toute la science moderne est ainsi fondée sur le postulat de l’imbécillité
    des choses. Si ce postulat paraît assez bien fondé en physique (où les diffi-
    cultés théoriques proviennent le plus souvent du nombre infini des êtres à
    considérer), il n’en va plus de même en biologie (ni a fortiori dans les sciences
    humaines). Les phénomènes d’adaptation de certaines espèces vivantes devant
    nos traitements d’extermination chimiques ou biologiques devraient
    nous inciter à plus d’humilité. Plutôt que de les attribuer stupidement au
    hasard néo-darwinien de mutations favorables bien promptes à se réaliser,
    on ferait mieux de se demander si là aussi des structures simulatrices de l’intelligence
    humaine ne sont pas engagées. L’idée qu’il pourrait y avoir dans
    la nature des instances dont le comportement imiterait – tout en l’excédant –
    notre propre intelligence et ferait ainsi obstacle à nos desseins les mieux fondés,
    une telle idée n’est pas sans provoquer en nous un réel malaise. Car alors
    nos capacités de progrès dans le dévoilement de la nature s’évanouiraient et
    un monde bien triste, un monde sans jeu s’installerait, véritable tombeau de
    l’humanité. Ici, inutile d’évoquer l’existence d’« extra-terrestres » qui nous domineraient.
    Il nous suffit d’imaginer qu’il existe des êtres de nature abstraite,
    quasi platonicienne qui puissent jouer ce rôle. Toute science avertie devrait
    accepter cette possibilité et se tenir prête à relever le défi.
  • Bonjour,

    Merci enrouement, superbe citation. Cela me rappelle un best-seller de science-fiction Colère dont je n'arrive pas à retrouver l'auteur à toute vitesse ici sur la toile (mais j'ai le livre donc pourrais vous le dire à l'occasion) dans lequel la nature finissait par se rebeller du mal que les humains lui faisaient, naturellement, c'est le cas de le dire, comme si Elle était dotée d'une conscience (les best-sellers aussi amènent la réflexion).

    Samok, tu es un être libre, toi seul sais si tu souhaites donner ton avis ou pas et si tu respectes la Charte, je ne vois vraiment pas de quel droit on pourrait te demander de passer ton clic-souris.

    En informaticien(ne(s)), on ne se pose pas le problème de la modélisation de la réalité dans son ensemble : on a un problème, on le modélise au mieux (on trouve les variables représentatives adéquates, les algorithmes à l'oeuvre, on essaie que "ça boucle pas" !, que ça prenne pas trop de place en terme de ressources (temps, mémoire) - euh, bon, ça, ce sont les puristes, je programme à l'arrache et ferais une piètre prof d'informatique parce que je n'arrive pas à m'intéresser à ces préoccupations même si elles sont super-importantes, évidemment). Le domaine où on pourrait s'intéresser à la modélisation de toute la réalité doit être le domaine des jeux virtuels mais là aussi, c'est super-circonscrit. J'ai pensé à la chose suivante : dans la mesure où, du fait de mon absence totale de sens physique, ça ne m'aurait pas gênée que les objets s'envolent en ligne droite (même pas droite ne me gênerait pas non plus mais c'est histoire de simplifier) quand on les lâche, pourrait-on imaginer un jeu virtuel dans lequel ça serait le cas ? Je ne crois pas, je crois que cette idée que les objets sont attirés par le sol est une "nécessité" pour que ça marche. Après, si on prend toutes les règles qu'ils ont inventées pour la physique, on doit se demander "est-ce que le modèle ne pourrait pas être chouette aussi avec beaucoup moins de règles ?" (i.e. voir deux règles comme deux instances d'une même troisième plus générale avec un passage sioux de telle constante physique à telle autre).

    Pour ce qui est du post de Samok sur je pense que je pense que je pense ou bien je crois que je crois que tel truc est vrai, c'est vrai qu'on nous a essentiellement appris la logique des premier et second ordres, on doit pouvoir modéliser ce genre de méta-connaissances (bon, au bout de trois-quatre emboîtements, à part dans Inception, je vois pas trop l'intérêt, si ce n'est théorique).

    Sur ce, je suis en retard, c'est malin.

    Bonne journée,
    Aline
  • Erratum : ça s'écarte du fil mais plus haut, à la place d'arosettir, j'aurais dû écrire a-Tchourioumov-Guérassimenko-rir, ou bien achuryr, ca aurait été plus "juste".

    Je conseille l'émission Bibliothèque Médicis L'espace dans laquelle interviennent plusieurs spécialistes dudit (E majuscule à espace ?).

    Arosettir reste le plus joli, même si malvenu (achuryr fait trop penser à un éternuement). Ce verbe fait penser à une pierre de Champollion émotionnée, et cette pierre amène par association d'idées aux notions de déchiffrage, de décodage.

    Bonne journée,
    Aline
  • Bonjour,

    Un petit post surtout à l'attention de Jean-Louis : je n'ai pas réussi à comprendre les nombres surréels auquel vous aviez fait référence (pas assez de temps, de volonté, trop de fainéantise pour cela) mais j'ai trouvé une chouette interview de lui dans le cadre des "je raconte ma vie" (Simons lives) de la fondation Simons ici : John Conway, fondation Simons

    Peut-être cela vous intéressera-t-il.

    Cordialement,
    Aline
  • Merci Aline. Je crois que la meilleure initiation aux nombres surréesls est le texte (traduit en français) de Donald Knuth, que je te joins en pj. J'apprécie beaucoup la façon de nous présenter les recherchezs des deux étudiants, avec leurs succèes et leurs erreurs.
    Amicalement..
    Bonnes fêtes à tous .
    Jean-Louis.
  • Bonjour Jean-Louis,

    Génial, merci : Conway faisait référence à Knuth hier (quand j'ai visionné son interview) et à ce texte. J'en ai parlé à mon informaticien qui avait eu connaissance du texte mais ne l'avait pas, et j'ai oublié de le chercher. Du coup, voeu exaucé avant même d'être émis, qui mieux que moi sur ce coup-là ? Seul hic, mais vraiment seul hic : je n'aime pas lire les livres à l'écran et je n'imprimerai pas 78 pages, même de Knuth, du coup, ça m'obligera à une lecture au compte-pages, par ci par là, mais à nouveau, grand merci.

    A+
    Aline
  • T'es matinale, Aline , ou t'étais pas encore couchée???:-)
  • Jean-Louis, tu es taquin. Si tu étais plus assidu sur le forum, tu te serais rendu compte tout seul que le temps est parfois compté n'importe comment (cela dit sans aucune animosité ni critique aux programmeurs, sincèrement, qu'est-ce qu'on en a à faire de qui a posté quoi, quand, où, comment... C'est comme le nom des théorèmes, si ce n'est que je pense que Théorème d'Euclide ou Théorème de Thalès, c'est peut-être plus mnémotechnique que Théorème 18 et Théorème 32 564 (nombres pris totalement au hasard, ce serait marrant d'ordonner temporellement tous les théorèmes existant. Quant à Théorème de l'infinitude de l'ensemble des nombres premiers et Théorème des parallèles dans le triangle, c'est carrément pas viable tellement c'est long). En même temps, c'est vrai que ce chronomètre est bien utile pour savoir s'il y a eu du neuf dans tel ou tel fil. Cela dit, j'étais effectivement matinale, j'avais posté à 6h58 ante meridiem : à cette heure-là, il te reste encore 2 ou 3 phases d'une heure et demie en compagnie de Morphée, si tu continues de te lever à midi et si tu nous as dit la vérité !
    Je profite que tu lises peut-être pour ajouter un truc : le physicien des multivers est un peu spécial ; il travaille sur un projet de séquencement du génome de 400 mathématiciens éminents volontaires de la planète, pour voir s'ils auraient en commun des séquences d'ADN particulières. J'ai lu ça hier dans le dernier Science et avenir. Il faudrait trouver le moyen de vérifier une telle information, elle est vraiment trop... spéciale.

    Bonne soirée,
    Aline
  • Bonsoir,

    Ce petit post pour tempérer l'impression de méfiance qui se dégageait du dernier paragraphe de mon post précédent : j'ai lu les trois premiers chapitres du Notre univers mathématique : en quête de la nature ultime du réel. Je suis en général très bon public donc mon avis est peut-être faussé mais ce livre est très chouette : on y découvre l'enthousiasme de l'auteur lorsqu'il a analysé les données du fond diffus cosmologique, on y trouve les principales questions qui ont pafois été discutées dans ce fil d'épistémologie, cet homme est très pédagogue, le style du livre en est très agréable et les phrases coulent comme de l'eau, bref, je regarde un peu ce qui s'est dit ce soir au forum et j'y retourne vite ! (dit autrement, s'il venait à me le demander (bien que je ne voie pas trop à quel titre), je l'autoriserais vraisemblablement à séquencer mon ADN !). En plus, par ci par là, il est humble au point d'avouer ses doutes et hésitations, et n'hésite pas une seconde à écrire "voyez-vous, ça, on le dit, mais on n'en est pas assuré du tout...". Je vous le conseille donc.

    @+,
    Aline
  • Bonsoir,

    Il s'agit cette fois de tempérer le message précédent, qui tempérait l'antépénultième. Je ne peux pas fournir comme dernière impression celle du dernier message : après trois chapitres, j'étais enthousiaste ; et je peux encenser un livre (par exemple, j'encense Le coeur cousu de Carole Martinez, mais c'est un roman, rien à voir avec les maths).
    60 pages avant la fin de L'univers mathématique, je ne sais plus : l'idée de multivers, vraiment, je n'y arrive pas, même si je comprends ce qui l'amène. L'idée d'univers mathématique, dans laquelle toute notre réalité serait incluse, passe encore, même si j'ai vraiment du mal à accepter le fait d'être un objet (une structure) mathématique. C'est une redite de posts précédents. Dans un cas comme dans l'autre (en me limitant à ces 2 seuls), je n'arrive pas du tout à imaginer quelles expériences pourraient permettre de vérifier que l'une ou l'autre hypothèse serait fondée, et c'est le seul moyen qu'on ait, l'expérimentation, de confronter nos idées au réel.
    Je m'en sortirai peut-être par une pirouette, mais ça n'est pas sûr.
    L'auteur postule ce qu'il appelle l'HUM : l'Hypothèse de l'Univers Mathématique pour modéliser (et même inclure) la Réalité. Comme j'aime bien mélanger les lettres, je fais passer la Réalité devant, ça donne, Réalité Hypothétique de l'Univers Mathématique, soit RHUM, et j'en reste baba.

    Bien à vous,
    Aline
  • Bonsoir,

    Il y a quelques temps, j'avais noté des interrogations que j'avais au sujet de l'expansion, du début, etc, après avoir lu une brève histoire de l'astronomie sur wikipedia. J'ai eu quelques réponses en écoutant des experts à la radio dans des émissions en podcast.
    Pour l'expansion, ça a l'air totalement acté, même si ça ne semblait pas plaire à Einstein.
    J'imagine que chacun(e) ici, étant doté(e) d'une grande autonomie intellectuelle, sait chercher tout(e) seul(e) de tels liens pour se faire sa propre idée mais parfois les pistes permettent de gagner du temps. Il ne s'agit pas tout à fait de mathématiques, mais ces recherches en nécessitent beaucoup.

    Jean-Pierre Luminet sur RFI : Qui sont les pères du Big-Bang ?

    Yaël Nazé à l'Espace des sciences de Rennes

    Cordialement,
    Aline
  • Bonsoir,

    C'est un peu inutile de poster ça mais je voulais simplement dire que j'ai eu du neuf, sur nos réflexions réalité / modèle. Je posterai ce soir en rentrant, sûrement très tard. D'ici là, j'espère que vous aurez écrit des trucs.

    Cordialement,
    Aline
  • des trucs
  • Bonsoir à tous,

    Ces derniers temps, j'ai lu, j'ai écouté, ça m'a permis d'alimenter un peu la réflexion sur la notion de «modèle de la réalité», sur le problème de l'inclusion voire de l'égalité entre le modèle et la réalité, au sujet desquels on avait un peu discuté il y a longtemps. Je sais qu'idéalement il faudrait me faire ma propre idée, en essayant de ne pas forcément suivre les grands esprits. C'est égal, il me semble intéressant aussi de citer une idée bien exprimée, si elle correspond à ce qu'on ressent, lorsqu'on a du mal à exprimer soi-même précisément ce ressenti.

    Je continue de penser que le modèle n'a rien à voir avec la réalité (la donnée vitesse d'une sonde pitot n'est pas forcément égale à la vitesse réelle des fluides autour de la coque de l'avion) et la phrase que j'ai trouvée, dans « Physique quantique et représentation du monde » de Schrödinger est en fait de Boltzmann. Schrödinger écrit : « L. Boltzmann a fortement insisté sur ce point : « laissez-moi être tout à fait précis, disait-il, naïvement précis quant à mon modèle, bien que je sache que je ne puis deviner, à partir des évidences de fait toujours incomplètes fournies par l'expérience, ce que la nature est réellement. Mais sans un modèle absolument précis, la pensée elle-même devient imprécise, et les conséquences qui sont déduites du modèle deviennent ambiguës. » »

    Il y a une difficulté à connaître le réel même. On projette sur lui une certaine idée de permanence des objets, que l'on acquiert bébé (si on place devant un bébé un jouet, puis qu'on le cache à sa vue par un obstacle, si lorsqu'on enlève le cache, l'objet a disparu, le bébé regardera plus longuement la scène que si l'objet est resté, signe que le bébé imagine que l'objet reste derrière le cache, normalement, même s'il ne le voit plus).
    Quand on voit une particule quelque part, et un minuscule instant après une particule semblable juste à côté de celle vue initialement, on aura tendance à penser que la deuxième est la première qui s'est déplacée, et même continument nous dit Schrödinger. Informatiquement parlant, le continument ne peut être modélisé. On se contente d'informations ponctuelles, selon des niveaux de granularité plus ou moins fins, que l'on peut relier entre elles.

    De façon totalement paradoxale, même si ces idées donnent le sentiment que l'on ne peut plus rien savoir de sûr sur rien, j'ai tout de même le sentiment d'avoir un peu avancé et ça explique l'envie que j'avais de venir écrire ici. Désolée pour ceux qui trouveront ça complètement creux, ils auront peut-être raison.

    Bien à vous,
    Aline
  • Bonjour Aline,

    je trouve que vous avez une belle obstination mais plus ça va, plus je pense que les mots, le langage et la découpe de la perception d'une réalité ultime par ces instruments est illusoire.
    Non pas que cette réalité ultime, que des fois je nomme Amour, Equilibre, n'existe pas mais inatteignable par ces moyens au sens que ce n'est pas input/output, un chemin bien tracé, duplicable et mesurable.

    Saurais-tu me donner un exemple d'une illusion vraie, et, par ailleurs l'exemple d'une vraie illusion? (contre-exemple de blanc bonnet = bonnet blanc).

    [small](si je repassais mon bac de philo cette année, aurais-je plus de 4/20?)[/small]
    S
  • Bonjour Samok,

    J'ai aussi parfois le sentiment que ces réflexions sont des coupages de cheveu en 4 et qu'il est impossible de saisir le réel. On peut ajouter à cela la difficulté, dûe à notre imprécision à manipuler le langage, de se dire les uns les autres les perceptions qu'on a du réel en question. Mais quand on pense ça un peu trop fort, la curiosité s'émousse, on se cantonne à vivre comme un automate et autant alors partir tout de suite.

    Pour aller contre cette tendance donc, en lisant des livres de vulgarisation de physique quantique par exemple, on ne peut qu'être totalement émerveillé : les mesures fournies par les expérimentations sont d'une précision extraordinaire et le fait d'être capable de viser la lune (ou une tumeur maligne minuscule, cérébrale ou autre) avec un laser me laisse pantoise.

    Pour ce qui est de l'illusion, j'aime bien le côté facétieux de la particule qui saute d'un niveau d'énergie à l'autre et qui est toujours là où on ne l'attend pas (en fait, je crois qu'en écrivant cela, je montre vraiment à quel point je n'ai pas compris car la particule saute peut-être tout au contraire exactement au seul endroit où elle peut le faire). Mais je ne cotoie pas beaucoup de particules, enfin, disons que nous n'avons pas été présentés. Par contre, je connais une dizaine d'humains macroscopiques qui se comportent de manière aussi imprévisible et surprenante que des particules quantiques (je sens que je vais être virée de ce forum de MATHS) et c'est un cadeau de les cotoyer.

    Regardez ce dessin animé par exemple, l'expérience décrite est illusionnante, même si je ne l'ai pas vue "en vrai".
    dessin animé onde / corpuscule

    ou bien là :
    quantique
    Les vidéos sont super, je ne touche pas encore de royalties pour la pub, mais ça viendra.

    Cordialement,
    Aline
  • En effet, tout çà, c'est à voir.
  • Bonjour,

    Je suis désolé car j'ai raté le fil de ce forum. En fait je ne pensais pas qu'il y aurait des réponses à mon post... En général je n'obtient que des moqueries.

    Bref, pour répondre "Mathématisé" ca veut dire tout d'abord écrire une formule mathématique reliant l'ensemble des particules connues (et d'autres inconnues ou en cours de validation). Mais ca veut aussi dire donner un modèle qui n'est pas forcément la réalité vraie soit mais qui tend à la décrire tout de même en passant par une méthode atypique.

    Inutile de vous dire que je mesure bien ce que j'écris là et ne cherche pas à vous enfumer. C'est juste que je ne suis pas un vrai scientifique et que j'ai trouvé cela par mes recherches personnelles. En plus et de fait ca remet en cause une partie des choses que croyait juste. Mais ca me permet aussi de déboucher sur de nouvelles hypothèses que je ne peux pas forcément confirmer.

    En tous cas moi je ne sais pas, je suis juste un passionné, sauf que j'ai (pas vraiment par hasard mais avec de la chance et de la tenacité) un résultat mathématique que je ne peux pas contester. Ca m'amène à réfléchir et a ne pas le divulger juste comme ca. Mais là je le dis quand-même que j'ai trouvé ca...

  • Je réfléchissais à ça l'autre fois et j'ai eu l'idée curieuse que si notre univers était en expansion, un autre, "quelque part" se contractait pour laisser cette expansion se faire. B-)-
  • Chers amis philosophes matheux, j'ai passé des nuits blanches à réfléchir sur l'apparition de l'univers à partir du néant et son expansion dans le néant; mes conclusions c'est l'idée de nnéant qui pose problème. Mais est-ce parceque la question de savoir ce que c'est ne se pose pas ou est-ce parce que nous n'avons pas le vocabulaire adéquat, je ne sais pas....Quant à l'infini des physiciens (l'univers est infini), il me pose problème aussi bien sûr. Que les mathématiques sont rassurantes à côté de ça, avec leurs règles précises et universelles....
    Bonne journée.
    Cordialement (et même un peu plus) .
    Jean-Louis.
  • Le néant (l'absence de tout) n'existe sans doute pas, c'est une vue de l'esprit. On ne voit pas l'air, pourtant on le respire. B-)-

    Quant à l'infini, cette question est basée sur la perception locale de l'univers comme espace euclidien. Sans doute que cette question n'est en fait pas pertinente. Que veut dire infini? Le contraire signifierait qu'on atteint un bord?

    PS:
    On peut considérer qu'un segment ouvert, par exemple $]0,1[$ est "infini" d'une certaine manière: il n'y a pas de point du segment qui soit le plus "proche" de $0$ ou de $1$.
  • Cher fin de partie, là oùn je pense que le vocabulaire nous manque , c'est que si je te dis "un carré rond n'existe pas", tu comprends, si je dis "le néant, c'est ce qui n'existe pas", ça n'a pas de sens ...Selon moi!!!
    Jean-Louis.
  • Le néant a un sens à partir du franchissement du mur de Planck mais aucun être n'est en mesure de le caractériser puisque n'ayant lui aucun sens.

  • Planck était maçon, sa profession était d'édifier des murs? :-D
    Le mur de Planck est un lieu dans l'espace-temps où un honnête chien peut venir uriner dessus?
    Cela veut dire quoi ce charabia?
  • Dans la série des questions existentielles, l'espace temps est-il discret ou continu? En fait je n'arrive pas à comprendre le sens de l'une ou l'autre des affirmations!!!:-X
    Cordialement.
    Jean-Louis.
  • Bonjour,

    Pour Jean-Louis, la physique quantique, développée dans les années 1920-1930, avec sa constante d'action h de valeur très petite, conduit "naturellement", en liaison avec la constante c de la vitesse de la lumière, à une valeur de durée, et une de distance, très faibles.
    Ces valeurs sont expérimentalement très loin de nos possibilités de test.
    Certains (de nombreux ?) physiciens théoriciens se posent la question de leur réalité effective.
    Si c'était le cas, on ne pourrait descendre au-dessous de ces valeurs, l'espace-temps physique, concret, réel, serait discret.

    Bonne soirée.
  • Cher Félix, oui, je sais tout ça, mais je ne le comprends pas, je ne l'intuite pas, j'ai du mal à "visualiser" l'espace temps fût-il discret ou continu...
    Cordialement.
    Jean-Louis.
  • Oui, il est des choses plus difficiles à visualiser que d'autres. Voire impossibles.

    Mais on s'y habitue plus ou moins en manipulant les concepts. (Cela varie aussi d'une personne à l'autre).

    On peut par exemple envisager le paradoxe d'Achille et de la tortue.

    On divise à l'infini les distances (et en conséquence les durées).

    Un mathématicien s'y sent à l'aise.

    Un physicien peut, lui, se poser la question de la pertinence de cette opération, dans le monde réel (indépendamment du fait qu'à partir d'un certain seuil ces valeurs sont en dessous de nos possibilités de mesure).

    Bonne soirée.
  • Si théoriquement la conséquence peut précéder la cause pourquoi ne faisons nous pas l'expérience des caprices du temps (time) et qu'on ne voit pas des pommes remontées sur leur branche puis le vent souffler très fort par exemple ou bien pourquoi on ne peut pas être à plusieurs endroits en même temps au même moment? :-D
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.