"Cracks" normaliens dans le mensuel Capital
Bonjour,
Ce mois-ci (Août 2010), la revue Capital passe en revue un certain nombre de "jeunes cracks français qui préparent la relève" dans différents domaines: génies d'internet, managers qui iront loin, chercheurs qu'on va nous envier, créateurs de la french touch et jeunes sportifs doués.
Présence de très nombreux X et HEC, aucun énarque dans ce palmarès certes subjectif, mais cependant à noter en section recherche:
--> une mathématicienne: Laure Saint-Raymond, "34 ans, mathématicienne à Normale Sup".
"Ses travaux prometteurs sur les équations aux dérivées partielles ont déjà été décorées trois fois
->prix de la société mathématique européenne, http://smf4.emath.fr/Publications/Gazette/2009/120/smf_gazette_120_82-84.pdf
->prix de l'American Mathematical Society, et
->prix de la Ville de Paris.
Ses modèles sont utilisés pour le projet ITER, qui vise à maîtriser la fusion nucléaire, c'est à dire le mécanisme de production d'énergie à l'oeuvre au coeur du soleil. Ils permettront aussi, à terme, de modéliser les courants océaniques."
Quelques liens:
http://abcmathsblog.blogspot.com/2010/02/laure-saint-raymond-nous-explique-le.html http://www.math.ens.fr/fiche-membre/fiche-membre.php?id_membre=130 http://images.math.cnrs.fr/A-propos-de-la-description-des-gaz.html
-> un ulmien: Emmanuel Saez, "37ans, professeur à Berkeley (Californie)" http://www.econ.berkeley.edu/~saez/saezcv.pdf
"Normalien, diplômé du MIT, il a décroché l'année dernière la médaille Clark la plus haute distinction américaine en économie. Encore peu connu en France, où il vient cependant d'être élu meilleur jeune économiste français 2010, succédant à Thesmar et Philippon, ce spécialiste des inégalités de revenus est devenu célèbre aux États-Unis, où il a inspiré le programme d'Obama."
Quelques liens:
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/05/17/emmanuel-saez-laureat-du-prix-2010-du-meilleur-jeune-economiste-francais_1352723_3234.html http://elsa.berkeley.edu/~saez/ http://ses.ens-lyon.fr/1263491264884/0/fiche___article/&RH=SES
Amicalement.
Ce mois-ci (Août 2010), la revue Capital passe en revue un certain nombre de "jeunes cracks français qui préparent la relève" dans différents domaines: génies d'internet, managers qui iront loin, chercheurs qu'on va nous envier, créateurs de la french touch et jeunes sportifs doués.
Présence de très nombreux X et HEC, aucun énarque dans ce palmarès certes subjectif, mais cependant à noter en section recherche:
--> une mathématicienne: Laure Saint-Raymond, "34 ans, mathématicienne à Normale Sup".
"Ses travaux prometteurs sur les équations aux dérivées partielles ont déjà été décorées trois fois
->prix de la société mathématique européenne, http://smf4.emath.fr/Publications/Gazette/2009/120/smf_gazette_120_82-84.pdf
->prix de l'American Mathematical Society, et
->prix de la Ville de Paris.
Ses modèles sont utilisés pour le projet ITER, qui vise à maîtriser la fusion nucléaire, c'est à dire le mécanisme de production d'énergie à l'oeuvre au coeur du soleil. Ils permettront aussi, à terme, de modéliser les courants océaniques."
Quelques liens:
http://abcmathsblog.blogspot.com/2010/02/laure-saint-raymond-nous-explique-le.html http://www.math.ens.fr/fiche-membre/fiche-membre.php?id_membre=130 http://images.math.cnrs.fr/A-propos-de-la-description-des-gaz.html
-> un ulmien: Emmanuel Saez, "37ans, professeur à Berkeley (Californie)" http://www.econ.berkeley.edu/~saez/saezcv.pdf
"Normalien, diplômé du MIT, il a décroché l'année dernière la médaille Clark la plus haute distinction américaine en économie. Encore peu connu en France, où il vient cependant d'être élu meilleur jeune économiste français 2010, succédant à Thesmar et Philippon, ce spécialiste des inégalités de revenus est devenu célèbre aux États-Unis, où il a inspiré le programme d'Obama."
Quelques liens:
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/05/17/emmanuel-saez-laureat-du-prix-2010-du-meilleur-jeune-economiste-francais_1352723_3234.html http://elsa.berkeley.edu/~saez/ http://ses.ens-lyon.fr/1263491264884/0/fiche___article/&RH=SES
Amicalement.
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Réponses
Roger, que les ENS aient du mal à recruter c'est étrange, mais effectivement il y a un phénomène palpable, la semaine dernière a par exemple vu le médaillé Fields Wendelin Werner (qui a étudié et travaille à la rue d'Ulm) poster un plaidoyer pour les ENS par rapport à l'X sur le forum des prépas juste après la sortie des résultats http://forum.prepas.org/viewtopic.php?f=7&p=329002 (au moment où j'écris ce lien semble être inaccessible momentanément).
L'agrégation est de moins en moins présentée par les normaliens (et ça risque d'être encore plus le cas avec les "réformes" et "hésitations"); les carrières doctorales ne sont pas reconnues (en partie à cause de notre communauté d'ailleurs) et pas valorisées.
PS: je précise mon "les ENS ont tant de mal à recruter" avant que quelqu'un se méprenne; cette année la rue d'Ulm a été au bout de sa liste complémentaire pour le recrutement en MP.
Ceci dit, aussi, question que je me pose depuis toujours, pourquoi recruter sur un profil hyper-généraliste (celui des écoles d'ingénieurs) des gens qu'on destine à un parcours très particulier ? Pourquoi se priver des gens bons en maths mais mauvais en physique ou en info ?
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/12/31/01016-20101231ARTFIG00042-les-normaliens-veulent-de-moins-en-moins-etre-profs-.php
Borde.
Je suis pas tout à fait d'accord avec cette affirmation. Avec les deux concours, on peut très bien choisir "d'éliminer" une des deux matières. En plus, avec les coefficients, c'est vraiment les maths qui comptent.
Je n'ai pas souvenir d'un élève fort en maths qui ait raté l'ENS à cause de la physique ou de l'info.
Au passage, Lyon avec 174 places classées sur le concours MP est dans la même situation de bout de liste.
C'est étrange, mais je m'apprêtais à intervenir sur ce fil suite à la remarque de Roger : "l'agrégation est de moins en moins présentée par les normaliens" pour souligner justement que sans être un professionnel de l'enseignement, il me semblait que de moins en moins de jeunes étudiants souhaitaient devenir enseignant, et pas seulement en mathématiques.
Et Borde vient de poster un article intéressant à ce sujet.
Cordialement,
Clotho
> ait raté l'ENS à cause de la physique ou de
> l'info.
Et puis le jury sait très bien remonter les notes de physique ou de chimie pour que "ça passe" s'il estime que c'est souhaitable au vu des notes de maths.
> Laure Saint-Raymond est-elle la fille de Jean
> Saint-Raymond ?
oui
Moi, je n'ai pas passé le concours des ENS à cause de la chimie : je croyais sincèrement qu'un 1 ou un 2 (ou même zéro) m'éliminerait ! Il n'y a pas d'exemple à donner de gens comme moi, parce que les candidats (comme moi), très bons en maths (d'après mes classements et mes notes de l'époque), moyens en physique, nuls en chimie, s'abstiennent selon moi de passer ce très difficile concours... A la fac d'Orsay, j'ai eu au DEUG A d'excellentes notes en maths (>18.75/20, encore que j'ai remis ma copie une heure et demi avant la fin (j'aurais dû avoir 20/20, mais j'étais suffisant aux yeux de mes profs qui savaient que je pouvais mieux faire)), nulles en chimie (2/20), c'est dire que je n'aurais pas trouvé ma place dans une ENS. Pour info, les meilleurs éléments de mes sup et spé ont fait l'X, une vingtaine ont eu centrale Paris sur les deux années (c'était la spécialité de Saint-Louis !), tous ont réussi (il y en a même eu un classé 3ème aux CCP).
Les débouchés sont difficiles, soit on fait de la recherche. Il faut aimer (comment savoir en prépa ?), mais surtout il faut trouver un poste. Il y en a très peu, surtout dans certaines disciplines. Le salaire de misère qui l'accompagne décourage encore plus, au vu des efforts accompli pour obtenir un poste et pour intégrer ces écoles prestigieuses. Ou alors, il faut partir à l'étranger.
Soit on part enseigner avec l'agrégation. Je n'évoque même pas l'abracadabrantesque réforme, pour voir que dans l'éducation nationale on est littéralement broyé si on ne veut pas rentrer dans le moule dans notre sphère privé. (si on ne veut pas se marier, avoir d'enfants). Avoir eu un parcours si difficile, avoir eu une formation de très grande qualité et très couteuse à l'état, pour enseigner dans les endroits les plus hard, je suis désolé, mais ca sera sans moi. (avec tout le respect et l'admiration que j'ai pour ces professeurs)
Alors, après, y a bien sur prof en prépa, corps d'états, privé ...
Il faut arrêter de se foutre de la gueule des citoyens. Ce "projet" ITER est un scandale.
Autant je comprends la creation des ENS (ULM pour former les instituteurs apres la fermeture des universites pendant la Revolution). Autant je ne comprends pas leur survivance, l'universite ayant elles aussi les formations dispensees aux ENS (pour un cout infiniment moindre).
D'un point de vue comptable, c'est une heresie.
Joaopa
Il y a d'abord un rôle de brassage des élites: faire en sorte que les jeunes gens doués ne restent pas dans leur coin, fassent des rencontres scientifiques, fassent les premiers choix importants (par exemple celui d'une thèse) de manière éclairée, et non pas simplement en restant là où ils sont. Par ailleurs, là où ils sont, leur présence entraînent un rayonnement qui tire les autres vers le haut, avec une capacité que n'auraient pas des individus isolés dans leur université.
En termes d'aménagement du territoire, je dirais au contraire qu'il manque quelques ENS en France.
Ensuite, pour ce qui est spécialement des mathématiques, cela sert à attirer des intelligences vers la recherche plutôt que vers des métiers d'ingénieurs, où malheureusement bien souvent, elles seront sous-utilisées. Au doigt mouillé, je dirais qu'à peu près un chercheur/enseignant-chercheur sur deux est un ancien normalien. Combien d'entre eux perdrait-on si on supprimait les ENS ?
Tous les régimes d'exception coutent plus chers que la version démocratique.
Afin d'être un tant soit peu exhaustif, sept autres "chercheurs qu'on va nous envier" sont mentionnés dans la revue, mais pas obligatoirement dans les mathématiques. Ici, je ne détaille pas les CV.
-> Jean-Christophe Baillie, 32 ans, chercheur en robotique à l'ENSTA (Paris)...pour contrôler des robots à distance.
-> Karine Berger, 37 ans, directrice des études économiques d'Euler Sfac (X, ENSAE, Sciences Po, Assas) ...assurance de crédit.
-> Frédéric Bienvenu, 29 ans, chercheur en génétique à Montpellier...détection précoce des cancers du sein.
-> Pierre-Yves Meslin, 30 ans, chercheur en météorologie à Paris VI...le sol de Mars contient sans doute de l'eau: le radon martien.
-> Thomas Philippon, 36 ans, professeur à la New-York University (X, MIT Boston)...travaux sur les marchés financiers.
-> Roman Sauleau, 36 ans, chercheur en électronique à l'université de Rennes...inventeur d'une micro antenne émettant sur 60GHz;
-> David Thesmar, 38 ans, professeur à HEC (X, ENSAE, EHESS)...expert dans le domaine de l'économie financière.
Bien amicalement.
Et justement comme le dis Aléa ces petits comités permettent que les gens ne restent pas dans leur coin, mais entrent dans le petit microcosme des "cracks" Francais. Je trouve particulièrement fascinante l'énergie mise en oeuvre par notre pays pour préserver ces petits microcosmes. Un exemple typique de l'inertie française qui nous a relégué au rang de nation secondaire dans bien des domaines (heureusement pas encore en maths).
Je comprends Aléa sur le fait qu'il faudrait du coup créer de nouvelles ENS. Brasser l'élite pour atteindre l'excellence est évidemment nécessaire, mais puisque la moitié des chercheurs Français est normalienne et que finalement peu de normaliens deviennent MCF, est-ce vraiment de l'excellence ? Et la question du coût de cette pseudo excellence revient naturellement.
amicalement,
e.v.
Toujours se renseigner un minimum avant d'annoncer une contre-vérité sur un forum de sciences exactes
Amicalement.
[Edit: suite aux messages d'ev, de Jamel et Yan2, la question semble plutôt être: quels sont les pays qui ne possèdent pas d'ENS ? ]
amicalement,
e.v.
A Rabat, je n'ai pas visité les fours à chaux non plus
Amicalement.
* Concernant le coût. Je n'ai jamais vraiment vu d'études sérieuses sur le coût des études qui prennent vraiment en compte d'une part la réussite des élèves (un calcul de coût universitaire sur le nombre d'inscrits est très faible, un calcul sur le nombre d'élèves qui finissent le premier cycle est nettement plus élevé), d'autre part le vrai coût de la main d'oeuvre (comment comptabiliser le salaire d'un MdC qui ne fait plus de recherche dans l'évaluation du coût d'un cursus universitaire). Oui, les ENS coutent cher surement pas tant qu'on l'imagine.
* finalement peu de normaliens deviennent MCF, est-ce vraiment de l'excellence ? Cette phrase de Gna me fait tiquer un peu. Peu des docteurs brillants deviennent MCF (car la plupart des meilleurs docteurs préfèrent prendre un poste de chercheur à plein temps): faut il pour autant supprimer les meilleurs docteurs?
PS: la phrase "Je trouve particulièrement fascinante l'énergie mise en oeuvre par notre pays pour préserver ces petits microcosmes." est assez amusante car je discutais la semaine dernière avec un professeur d'une grande fac US qui ne comprend pas la sélection par "pourrissement" (je n'arrive plus à retrouver le mot anglais exact) des facs française et qui s'étonnait de l'énergie politique et syndicale dans la défense des universités ouvertes à tous (sous-entendu au dépend de cursus d'excellence).
[EDIT] l'objectif du message n'est pas de relancer les sempiternels trolls mais juste d'apporter un avis différent. Je précise pour ceux qui l'ignorent que je ne suis pas universitaire donc, à ce titre, facilement récusable sur ces questions.
C'est la base pour pouvoir faire des maths, et je pense que l'agreg est très bien pour détecter qui sera le mieux à même de comprendre vite des raisonnements dans une copie, à ne pas se laisser démonter comme enseignant de prépa par les fulgurances des petits jeunes doués, etc...
La recherche, c'est autre chose. Dans une certaine mesure (qui n'est pas petite), l'intérêt pour le problème, la pugnacité, permettent de compenser une relative lenteur de compréhension.
Il y a des gens très forts, qui comprennent très vite, mais ne seront pas très motivés par la recherche, et qui feront des enseignants d'exception, d'autres qui comprennent un peu moins vite, mais qui, motivés, feront de très bons chercheurs (et d'honnêtes enseignants), d'autres enfin qui sont à la fois vifs et motivés, qui seront des chercheurs d'exception (et parfois aussi d'excellents enseignants). Les ENS forment toutes sortes de gens, et c'est très bien comme ça.
@Roger : On se rejoint tout à fait sur l'idée qu'il en va de même pour ceux qui défendent l'idée de l'université pour tous à tout prix. Cela donne un beau panorama de notre système scolaire.
L'autre phrase "finalement peu de normaliens deviennent MCF, est-ce vraiment de l'excellence ?", je ne parlais pas de suppression des filières d'excellence, mais plutôt de toutes les fioritures qui les entourent. Il est évident qu'il faut des filières d'excellence sélectives.
Pour finir je ne suis pas d'accord avec vous sur votre premier paragraphe. Le brassage social des très grandes écoles me laisse un peu perplexe. Pour moi l'idée des concours est philosophiquement mieux pour le brassage social, mais en pratique ca ne marche pas toujours. Par exemple il est tout a fait normal que les écoles refusent d'ouvrir un second concours pour les élèves de ZEP, car cela est contraire à la philosophie de ce qu'est un concours. Pourtant il est indéniable que de fait les grandes écoles vont rater des personnes brillantes et qui y auraient leur place. Bref je n'ai pas de chiffres mais pour moi le système américain ne me semble pas beaucoup plus inégalitaire que le notre.
Je suis universitaire mais je pense avoir un regard lucide sur ce qu'est l'université, et je ne tiens pas non plus a relancer un débat inutile mais juste donner un avis (modéré j'espère!).
http://www.ens.rnu.tn/
et il y aussi l'école polytechnique et bientôt l'école centrale, outre les arts et métiers, agro, etc...
cordialement,
Sans prendre parti, j'aimerais évoquer le fait que le système " prépa + grande école " est effectivement unique à la France et que les très rares établissements étrangers qui ressemblent un peu aux notres (méfions nous des noms !) ne sont souvent le fruit de notre passé colonial.
Donc pas forcément des exemples probants de pays qui se sont inspirés de notre système.
Sauf erreur
J'avais moi-même évoqué ce sujet (sous un autre pseudo). J'avais parlé du rayonnement de la France.
1) En Hongrie, il faut passer par un concours très sélectif avant d'entamer des études de math à l'Université Eötvos Lorand de Budapest. Les candidats admis doivent alors suivre une scolarité de 5 ans afin de décrocher leur premier diplôme Universitaire le Master (donc pas de DEUG, Licence, Maîtrise). C'était le cas avant les années 2000, actuellement je ne sais pas s'il y a eu un changement dans le système scolaire hongrois.
2) En Iran, seuls les 5% meilleurs élèves du pays peuvent intégrer la prestigieuse Université (école d'ingénieurs) Sharif University of Technology. L'admission se fait sur concours.
N'oublions pas que même certains Lycées sont sélectifs et ne prennent que les meilleurs élèves (la sélection est basée sur des test type Olympiade), quelques exemples : Lycée 239 à Saint Pétersbourg (Russie), Lycée Fazekas Mihaly (Budapest, Hongrie), Lycée Allama Hally (Téhéran, Iran), ....etc
Autre remarque : le coût de la formation d'un normalien n'est pas élevé en soi car le L3 et le M1 se font en accéléré (en 1 an), et ensuite les cours de M2 ont lieu à la fac. C'est plutôt le fait que les élèves soient fonctionnaires stagiaires qui coûte un peu d'argent, mais pas tant que ça vu la faiblesse des effectifs (environ 200 par promo à l'ENS Paris toutes filières confondues, y compris les littéraires).
Bon, mais il faut reconnaitre que c'est quant même peu. Aucun concours en Amériques. Ni aux USA, ni au Canada, ni en Amérique du Sud. Cette notion de concours reste peu rependu, il faut l'avouer, même si selon moi cela reste la meilleure des sélection et la seule moralement acceptable (pour des universités et écoles prestigieuses donc très demandées). Comment sectionner nos X ou nos Normaliens, si ce n'est pas par concours ? Ce sujet a été plus que débattu ici...
Juste pour voir, je serai intéressé de lire un sujet d'épreuve du concours d'entrée pour l'école de Budapest ou pour l'école Iranienne. Quelqu'un a un document (en français ou anglais) ?
J'avais demandé comment se faisait les cours et qui décernait les diplômes ? En fait ma question était simple: les cours ont lieu à l'ENS, et les diplômes sont délivrés par les facultés. Donc il faut que les cours soient strictement identique. Ou bien alors les cours de L3 et M1 donnés à l'ENS est sont accrédités par la faculté. C'est ca ? Je ne me souviens plus...
En première année, tous les cours ont lieu dans des petites salles de classe à l'ENS. Les cours de L3 ont lieu au premier semestre, les cours de M1 au deuxième semestre. Ces cours ont lieu dans le cadre d'un magistère. La majorité des élèves qui suivent ces cours sont des normaliens, bien sûr, mais il y a aussi des étudiants provenant d'un L2 d'une université, sélectionnés sur dossier, qui n'ont pas le statut de normalien mais suivent le même cursus. Bien entendu, les cours ont lieu à un rythme rapide et sont plus approfondis que ceux qui sont donnés dans les universités.
Une inscription à l'université a lieu en parallèle. Donc en résumé, les cours ont lieu à l'ENS la première année mais c'est l'université qui décerne le diplôme.
Voir par exemple
http://www.mmfai.ens.fr/plaquette/Plaquette FIMFA2008.pdf
(ça date d'il y a quelques années mais je suppose que c'est toujours d'actualité).
Ils ont lieu à l'ENS, et sont bien entendu plus difficiles que ceux de la fac, mais tout de même beaucoup moins difficile (en termes de difficulté technique) que le concours d'entrée à l'ENS car l'objectif n'est plus de sélectionner des élites (puisqu'elles l'ont déjà été) mais de contrôler la bonne compréhension du cours.
>
> Juste pour voir, je serai intéressé de lire un
> sujet d'épreuve du concours d'entrée pour l'école
> de Budapest ou pour l'école Iranienne. Quelqu'un a
> un document (en français ou anglais) ?
Désolé, je n'ai pas les épreuves d'entrée à ces deux écoles, mais je peux te montrer que le niveau est comme même assez élevé.
Pour la Hongrie, il y a une compétition appelée Miklos Schweitzer ouverte aux étudiants de la L1 à M2 (la 1ère édition remonte à 1949), il y a 10 problèmes (au moins) à résoudre, le temps est de 10 jours, on peux donc travailler chez soi et utiliser toutes les ressources possibles, c'est en général des problèmes très difficiles. Voici l'épreuve de 2009 :
Les élèves (par équipe de 5 ou 6) ont eu 9 problèmes à résoudre pendant 2 mois puis une fois les manuscrits remis, il y a une compétition où les équipes présentent (en anglais et avec l'outil informatique) leurs solutions, joue le rôle de l'opposant (reviewer) et d'analyse critique des deux rôles précédents selon le tirage au sort dans la compétition.
J'incite les gens à regarder ce qui se passe sur le site en question http://www.itym.org/ pour avoir une idée des problèmes et des solutions par des lycéens motivés.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Examens_impériaux
Ceci n'a qu'un rapport éloigné avec les ENS, mais c'est juste pour rappeler que ce n'est pas la France qui a inventé le système de sélection des élites par les concours.
C'est beaucoup moins le cas à l'étranger.
Je vais essayer de mieux expliquer mon propos : En France, si vous avez 19-22 ans et que vous êtes un jeune mathématicien de talent, il sera quasiment anormal de ne pas être à Ulm ou à l'X (au moins à Lyon ou à Cachan).
Dans les autres pays, il y a certes des filières prestigieuses, mais il n'est absolument pas surprenant d'être le jeune mathématicien le plus prometteur du pays et d'être dans une fac de seconde zone.
Souvent, les concours sont un " + ", un très bon coup de pouce pour la formation, la carrière, mais ce n'est pas un passage obligé.
Juste un avis.
Je suis pas d'accord avec cette phrase. Même sans concours, on regarde avec condescendance quelqu'un qui vient d'une "petite" fac aux USA.
En tout cas, quelqu'un qui serait brillant dans une fac de seconde zone n'y resterait pas longtemps (les gens brillants comme les athlètes de haut niveau sont achetés par les moyens de bourses et d'autres avantages par les plus prestigieuses universités; souvent pour être dans des cursus encore plus sélectifs à l'intérieur des universités).