"Cracks" normaliens dans le mensuel Capital

Bonjour,

Ce mois-ci (Août 2010), la revue Capital passe en revue un certain nombre de "jeunes cracks français qui préparent la relève" dans différents domaines: génies d'internet, managers qui iront loin, chercheurs qu'on va nous envier, créateurs de la french touch et jeunes sportifs doués.

Présence de très nombreux X et HEC, aucun énarque dans ce palmarès certes subjectif, mais cependant à noter en section recherche:

--> une mathématicienne: Laure Saint-Raymond, "34 ans, mathématicienne à Normale Sup".
"Ses travaux prometteurs sur les équations aux dérivées partielles ont déjà été décorées trois fois
->prix de la société mathématique européenne, http://smf4.emath.fr/Publications/Gazette/2009/120/smf_gazette_120_82-84.pdf
->prix de l'American Mathematical Society, et
->prix de la Ville de Paris.
Ses modèles sont utilisés pour le projet ITER, qui vise à maîtriser la fusion nucléaire, c'est à dire le mécanisme de production d'énergie à l'oeuvre au coeur du soleil. Ils permettront aussi, à terme, de modéliser les courants océaniques."


Quelques liens:
http://abcmathsblog.blogspot.com/2010/02/laure-saint-raymond-nous-explique-le.html http://www.math.ens.fr/fiche-membre/fiche-membre.php?id_membre=130 http://images.math.cnrs.fr/A-propos-de-la-description-des-gaz.html

-> un ulmien: Emmanuel Saez, "37ans, professeur à Berkeley (Californie)" http://www.econ.berkeley.edu/~saez/saezcv.pdf
"Normalien, diplômé du MIT, il a décroché l'année dernière la médaille Clark la plus haute distinction américaine en économie. Encore peu connu en France, où il vient cependant d'être élu meilleur jeune économiste français 2010, succédant à Thesmar et Philippon, ce spécialiste des inégalités de revenus est devenu célèbre aux États-Unis, où il a inspiré le programme d'Obama."

Quelques liens:
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/05/17/emmanuel-saez-laureat-du-prix-2010-du-meilleur-jeune-economiste-francais_1352723_3234.html http://elsa.berkeley.edu/~saez/ http://ses.ens-lyon.fr/1263491264884/0/fiche___article/&RH=SES

Amicalement.
«1

Réponses

  • Ça fera pas de mal un peu de pub au moment où les ENS ont tant de mal à recruter.
  • Merci pour les infos bs.

    Roger, que les ENS aient du mal à recruter c'est étrange, mais effectivement il y a un phénomène palpable, la semaine dernière a par exemple vu le médaillé Fields Wendelin Werner (qui a étudié et travaille à la rue d'Ulm) poster un plaidoyer pour les ENS par rapport à l'X sur le forum des prépas juste après la sortie des résultats http://forum.prepas.org/viewtopic.php?f=7&p=329002 (au moment où j'écris ce lien semble être inaccessible momentanément).
  • Pas si étrange que cela. Les débouchés sont limités et (à peu près depuis la médiatisation de Sauvons la recherche) les élèves arrivent en prépas avec l'idée de faire plutôt une grande école d'ingénieur et très peu pour faire de la recherche (même parmi les tous meilleurs).

    L'agrégation est de moins en moins présentée par les normaliens (et ça risque d'être encore plus le cas avec les "réformes" et "hésitations"); les carrières doctorales ne sont pas reconnues (en partie à cause de notre communauté d'ailleurs) et pas valorisées.


    PS: je précise mon "les ENS ont tant de mal à recruter" avant que quelqu'un se méprenne; cette année la rue d'Ulm a été au bout de sa liste complémentaire pour le recrutement en MP.
  • Ce n'est pas très étonnant. Avec seulement 76 classés et 40 places, il suffit que la moitié préfère autre chose pour vider la liste complémentaire.
    Ceci dit, aussi, question que je me pose depuis toujours, pourquoi recruter sur un profil hyper-généraliste (celui des écoles d'ingénieurs) des gens qu'on destine à un parcours très particulier ? Pourquoi se priver des gens bons en maths mais mauvais en physique ou en info ?
  • Et en annexe de ce sujet, je voudrais porter à la connaissance de tous l'article du Figaro suivant :

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/12/31/01016-20101231ARTFIG00042-les-normaliens-veulent-de-moins-en-moins-etre-profs-.php


    Borde.
  • Ceci dit, aussi, question que je me pose depuis toujours, pourquoi recruter sur un profil hyper-généraliste (celui des écoles d'ingénieurs) des gens qu'on destine à un parcours très particulier ? Pourquoi se priver des gens bons en maths mais mauvais en physique ou en info ?

    Je suis pas tout à fait d'accord avec cette affirmation. Avec les deux concours, on peut très bien choisir "d'éliminer" une des deux matières. En plus, avec les coefficients, c'est vraiment les maths qui comptent.
    Je n'ai pas souvenir d'un élève fort en maths qui ait raté l'ENS à cause de la physique ou de l'info.

    Au passage, Lyon avec 174 places classées sur le concours MP est dans la même situation de bout de liste.
  • Bonjour,

    C'est étrange, mais je m'apprêtais à intervenir sur ce fil suite à la remarque de Roger : "l'agrégation est de moins en moins présentée par les normaliens" pour souligner justement que sans être un professionnel de l'enseignement, il me semblait que de moins en moins de jeunes étudiants souhaitaient devenir enseignant, et pas seulement en mathématiques.

    Et Borde vient de poster un article intéressant à ce sujet.

    Cordialement,
    Clotho
  • Laure Saint-Raymond est-elle la fille de Jean Saint-Raymond ?
  • > Je n'ai pas souvenir d'un élève fort en maths qui
    > ait raté l'ENS à cause de la physique ou de
    > l'info.
    Et puis le jury sait très bien remonter les notes de physique ou de chimie pour que "ça passe" s'il estime que c'est souhaitable au vu des notes de maths.
  • astruc écrivait:
    > Laure Saint-Raymond est-elle la fille de Jean
    > Saint-Raymond ?


    oui
  • Encore un exemple qui crédite ma théorie. Elle a visiblement reçu de ses parents. Et ce genre d'exemple pullulent...
  • Salut,
    Moi, je n'ai pas passé le concours des ENS à cause de la chimie : je croyais sincèrement qu'un 1 ou un 2 (ou même zéro) m'éliminerait ! Il n'y a pas d'exemple à donner de gens comme moi, parce que les candidats (comme moi), très bons en maths (d'après mes classements et mes notes de l'époque), moyens en physique, nuls en chimie, s'abstiennent selon moi de passer ce très difficile concours... A la fac d'Orsay, j'ai eu au DEUG A d'excellentes notes en maths (>18.75/20, encore que j'ai remis ma copie une heure et demi avant la fin (j'aurais dû avoir 20/20, mais j'étais suffisant aux yeux de mes profs qui savaient que je pouvais mieux faire)), nulles en chimie (2/20), c'est dire que je n'aurais pas trouvé ma place dans une ENS. Pour info, les meilleurs éléments de mes sup et spé ont fait l'X, une vingtaine ont eu centrale Paris sur les deux années (c'était la spécialité de Saint-Louis !), tous ont réussi (il y en a même eu un classé 3ème aux CCP).
  • Je ne peux que comprendre les normaliens qui perdent le moral ou se dirigent vers le privé. Moi même terminant ma scolarité, je pense que si c'était à refaire, j'aurai intégré une autre école d'ingénieur, même moins prestigieuse.

    Les débouchés sont difficiles, soit on fait de la recherche. Il faut aimer (comment savoir en prépa ?), mais surtout il faut trouver un poste. Il y en a très peu, surtout dans certaines disciplines. Le salaire de misère qui l'accompagne décourage encore plus, au vu des efforts accompli pour obtenir un poste et pour intégrer ces écoles prestigieuses. Ou alors, il faut partir à l'étranger.
    Soit on part enseigner avec l'agrégation. Je n'évoque même pas l'abracadabrantesque réforme, pour voir que dans l'éducation nationale on est littéralement broyé si on ne veut pas rentrer dans le moule dans notre sphère privé. (si on ne veut pas se marier, avoir d'enfants). Avoir eu un parcours si difficile, avoir eu une formation de très grande qualité et très couteuse à l'état, pour enseigner dans les endroits les plus hard, je suis désolé, mais ca sera sans moi. (avec tout le respect et l'admiration que j'ai pour ces professeurs)

    Alors, après, y a bien sur prof en prépa, corps d'états, privé ...
  • Ses modèles sont utilisés pour le projet ITER

    Il faut arrêter de se foutre de la gueule des citoyens. Ce "projet" ITER est un scandale.
  • L'article du Figaro amene a se poser la question "A quoi sert les ENS ?"

    Autant je comprends la creation des ENS (ULM pour former les instituteurs apres la fermeture des universites pendant la Revolution). Autant je ne comprends pas leur survivance, l'universite ayant elles aussi les formations dispensees aux ENS (pour un cout infiniment moindre).

    D'un point de vue comptable, c'est une heresie.
    Joaopa
  • Je pense que tu passes à côté de l'essentiel.
    Il y a d'abord un rôle de brassage des élites: faire en sorte que les jeunes gens doués ne restent pas dans leur coin, fassent des rencontres scientifiques, fassent les premiers choix importants (par exemple celui d'une thèse) de manière éclairée, et non pas simplement en restant là où ils sont. Par ailleurs, là où ils sont, leur présence entraînent un rayonnement qui tire les autres vers le haut, avec une capacité que n'auraient pas des individus isolés dans leur université.
    En termes d'aménagement du territoire, je dirais au contraire qu'il manque quelques ENS en France.
    Ensuite, pour ce qui est spécialement des mathématiques, cela sert à attirer des intelligences vers la recherche plutôt que vers des métiers d'ingénieurs, où malheureusement bien souvent, elles seront sous-utilisées. Au doigt mouillé, je dirais qu'à peu près un chercheur/enseignant-chercheur sur deux est un ancien normalien. Combien d'entre eux perdrait-on si on supprimait les ENS ?
  • L'argument comptable est une mauvaise réponse à la question à quoi servent les ENS me semble-t-il.
    Tous les régimes d'exception coutent plus chers que la version démocratique.
  • Bonjour,

    Afin d'être un tant soit peu exhaustif, sept autres "chercheurs qu'on va nous envier" sont mentionnés dans la revue, mais pas obligatoirement dans les mathématiques. Ici, je ne détaille pas les CV.

    -> Jean-Christophe Baillie, 32 ans, chercheur en robotique à l'ENSTA (Paris)...pour contrôler des robots à distance.
    -> Karine Berger, 37 ans, directrice des études économiques d'Euler Sfac (X, ENSAE, Sciences Po, Assas) ...assurance de crédit.
    -> Frédéric Bienvenu, 29 ans, chercheur en génétique à Montpellier...détection précoce des cancers du sein.
    -> Pierre-Yves Meslin, 30 ans, chercheur en météorologie à Paris VI...le sol de Mars contient sans doute de l'eau: le radon martien.
    -> Thomas Philippon, 36 ans, professeur à la New-York University (X, MIT Boston)...travaux sur les marchés financiers.
    -> Roman Sauleau, 36 ans, chercheur en électronique à l'université de Rennes...inventeur d'une micro antenne émettant sur 60GHz;
    -> David Thesmar, 38 ans, professeur à HEC (X, ENSAE, EHESS)...expert dans le domaine de l'économie financière.

    Bien amicalement.
  • En dehors même du (très juste) rapport comptable évoqué par Joapa, l'essentiel est comme le dis Aléa le brassage des élites.

    Et justement comme le dis Aléa ces petits comités permettent que les gens ne restent pas dans leur coin, mais entrent dans le petit microcosme des "cracks" Francais. Je trouve particulièrement fascinante l'énergie mise en oeuvre par notre pays pour préserver ces petits microcosmes. Un exemple typique de l'inertie française qui nous a relégué au rang de nation secondaire dans bien des domaines (heureusement pas encore en maths).

    Je comprends Aléa sur le fait qu'il faudrait du coup créer de nouvelles ENS. Brasser l'élite pour atteindre l'excellence est évidemment nécessaire, mais puisque la moitié des chercheurs Français est normalienne et que finalement peu de normaliens deviennent MCF, est-ce vraiment de l'excellence ? Et la question du coût de cette pseudo excellence revient naturellement.
  • Dans les autres pays il n'y a pas d'ENS et pourtant cela fonctionne pas mal?
  • Ils n'ont pas de camembert au lait cru, non plus, si tu vas par là...

    amicalement,

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Bonjour,

    Toujours se renseigner un minimum avant d'annoncer une contre-vérité sur un forum de sciences exactes :)

    Amicalement.

    [Edit: suite aux messages d'ev, de Jamel et Yan2, la question semble plutôt être: quels sont les pays qui ne possèdent pas d'ENS ? ]
  • Ah bon ?

    amicalement,

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Bonjour ev,

    A Rabat, je n'ai pas visité les fours à chaux non plus ;)

    Amicalement.
  • * Concernant l'existence de système type ENS à l'étranger; il y a peu de choses exactement semblables. Toutefois quand un de mes élèves reçoit une bourse de 30000 dollars annuels pour rejoindre un cursus d'excellence à UCLA, je ne vois que de très proche (sauf qu'il n'y a pas de concours donc les élèves sont sélectionnés par d'autres critères en apparence moins clairs et qui de fait, font moins de brassage social).

    * Concernant le coût. Je n'ai jamais vraiment vu d'études sérieuses sur le coût des études qui prennent vraiment en compte d'une part la réussite des élèves (un calcul de coût universitaire sur le nombre d'inscrits est très faible, un calcul sur le nombre d'élèves qui finissent le premier cycle est nettement plus élevé), d'autre part le vrai coût de la main d'oeuvre (comment comptabiliser le salaire d'un MdC qui ne fait plus de recherche dans l'évaluation du coût d'un cursus universitaire). Oui, les ENS coutent cher surement pas tant qu'on l'imagine.

    * finalement peu de normaliens deviennent MCF, est-ce vraiment de l'excellence ? Cette phrase de Gna me fait tiquer un peu. Peu des docteurs brillants deviennent MCF (car la plupart des meilleurs docteurs préfèrent prendre un poste de chercheur à plein temps): faut il pour autant supprimer les meilleurs docteurs?


    PS: la phrase "Je trouve particulièrement fascinante l'énergie mise en oeuvre par notre pays pour préserver ces petits microcosmes." est assez amusante car je discutais la semaine dernière avec un professeur d'une grande fac US qui ne comprend pas la sélection par "pourrissement" (je n'arrive plus à retrouver le mot anglais exact) des facs française et qui s'étonnait de l'énergie politique et syndicale dans la défense des universités ouvertes à tous (sous-entendu au dépend de cursus d'excellence).

    [EDIT] l'objectif du message n'est pas de relancer les sempiternels trolls mais juste d'apporter un avis différent. Je précise pour ceux qui l'ignorent que je ne suis pas universitaire donc, à ce titre, facilement récusable sur ces questions.
  • Il me semble que les concours (ENS, agreg) testent surtout la rapidité de compréhension, capacité à entrer dans le raisonnement d'un autre (problèmes d'écrit), et un peu la capacité à mobiliser sa mémoire, ses connaissances (oral).
    C'est la base pour pouvoir faire des maths, et je pense que l'agreg est très bien pour détecter qui sera le mieux à même de comprendre vite des raisonnements dans une copie, à ne pas se laisser démonter comme enseignant de prépa par les fulgurances des petits jeunes doués, etc...
    La recherche, c'est autre chose. Dans une certaine mesure (qui n'est pas petite), l'intérêt pour le problème, la pugnacité, permettent de compenser une relative lenteur de compréhension.
    Il y a des gens très forts, qui comprennent très vite, mais ne seront pas très motivés par la recherche, et qui feront des enseignants d'exception, d'autres qui comprennent un peu moins vite, mais qui, motivés, feront de très bons chercheurs (et d'honnêtes enseignants), d'autres enfin qui sont à la fois vifs et motivés, qui seront des chercheurs d'exception (et parfois aussi d'excellents enseignants). Les ENS forment toutes sortes de gens, et c'est très bien comme ça.
  • Tout a fait d'accord avec Aléa.

    @Roger : On se rejoint tout à fait sur l'idée qu'il en va de même pour ceux qui défendent l'idée de l'université pour tous à tout prix. Cela donne un beau panorama de notre système scolaire.

    L'autre phrase "finalement peu de normaliens deviennent MCF, est-ce vraiment de l'excellence ?", je ne parlais pas de suppression des filières d'excellence, mais plutôt de toutes les fioritures qui les entourent. Il est évident qu'il faut des filières d'excellence sélectives.

    Pour finir je ne suis pas d'accord avec vous sur votre premier paragraphe. Le brassage social des très grandes écoles me laisse un peu perplexe. Pour moi l'idée des concours est philosophiquement mieux pour le brassage social, mais en pratique ca ne marche pas toujours. Par exemple il est tout a fait normal que les écoles refusent d'ouvrir un second concours pour les élèves de ZEP, car cela est contraire à la philosophie de ce qu'est un concours. Pourtant il est indéniable que de fait les grandes écoles vont rater des personnes brillantes et qui y auraient leur place. Bref je n'ai pas de chiffres mais pour moi le système américain ne me semble pas beaucoup plus inégalitaire que le notre.

    Je suis universitaire mais je pense avoir un regard lucide sur ce qu'est l'université, et je ne tiens pas non plus a relancer un débat inutile mais juste donner un avis (modéré j'espère!).
  • A bs et ev,

    http://www.ens.rnu.tn/

    et il y aussi l'école polytechnique et bientôt l'école centrale, outre les arts et métiers, agro, etc...

    cordialement,
  • il y a ça aussi :
  • Une petite remarque :

    Sans prendre parti, j'aimerais évoquer le fait que le système " prépa + grande école " est effectivement unique à la France et que les très rares établissements étrangers qui ressemblent un peu aux notres (méfions nous des noms !) ne sont souvent le fruit de notre passé colonial.

    Donc pas forcément des exemples probants de pays qui se sont inspirés de notre système.

    Sauf erreur
  • Parfaitement, Airy.

    J'avais moi-même évoqué ce sujet (sous un autre pseudo). J'avais parlé du rayonnement de la France.
  • Sauf erreur, l'Inde est un bon contre-exemple d'un système hyper sélectif avant des facs d'élite (et plus généralement, beaucoup de pays asiatiques ont la culture du concours)
  • exemples :

    1) En Hongrie, il faut passer par un concours très sélectif avant d'entamer des études de math à l'Université Eötvos Lorand de Budapest. Les candidats admis doivent alors suivre une scolarité de 5 ans afin de décrocher leur premier diplôme Universitaire le Master (donc pas de DEUG, Licence, Maîtrise). C'était le cas avant les années 2000, actuellement je ne sais pas s'il y a eu un changement dans le système scolaire hongrois.

    2) En Iran, seuls les 5% meilleurs élèves du pays peuvent intégrer la prestigieuse Université (école d'ingénieurs) Sharif University of Technology. L'admission se fait sur concours.

    N'oublions pas que même certains Lycées sont sélectifs et ne prennent que les meilleurs élèves (la sélection est basée sur des test type Olympiade), quelques exemples : Lycée 239 à Saint Pétersbourg (Russie), Lycée Fazekas Mihaly (Budapest, Hongrie), Lycée Allama Hally (Téhéran, Iran), ....etc
  • Ce qui distingue les ENS par rapport à d'autres filières sélectives à l'étranger, c'est leur petite taille (par exemple, 40 étudiants en math par promo à l'ENS de Paris). Une des raisons est qu'une école d'ingénieurs (plus précisément l'Ecole Polytechnique) aspire plusieurs centaines de bons étudiants chaque année, ce qui est une aberration car une bonne partie d'entre eux n'utiliseront plus beaucoup les maths au cours de leur carrière.

    Autre remarque : le coût de la formation d'un normalien n'est pas élevé en soi car le L3 et le M1 se font en accéléré (en 1 an), et ensuite les cours de M2 ont lieu à la fac. C'est plutôt le fait que les élèves soient fonctionnaires stagiaires qui coûte un peu d'argent, mais pas tant que ça vu la faiblesse des effectifs (environ 200 par promo à l'ENS Paris toutes filières confondues, y compris les littéraires).
  • Ah tien ? Autant d'exemple ! Je pensais sincèrement que, sauf quelques pays où la France a rayonnée, nous faisions exception. Cela dit, ce n'est pas tant que cela. Cela ne concerne que la meilleur université dans d'un pays. Peut-être que pour les autres, dans le pays concerné, il n'y au aucun concours.

    Bon, mais il faut reconnaitre que c'est quant même peu. Aucun concours en Amériques. Ni aux USA, ni au Canada, ni en Amérique du Sud. Cette notion de concours reste peu rependu, il faut l'avouer, même si selon moi cela reste la meilleure des sélection et la seule moralement acceptable (pour des universités et écoles prestigieuses donc très demandées). Comment sectionner nos X ou nos Normaliens, si ce n'est pas par concours ? Ce sujet a été plus que débattu ici...

    Juste pour voir, je serai intéressé de lire un sujet d'épreuve du concours d'entrée pour l'école de Budapest ou pour l'école Iranienne. Quelqu'un a un document (en français ou anglais) ?
  • JLT, j'avais lancé un sujet sur les modalités de cours et d'examen des Normaliens. Je ne me souviens plus des réponses...

    J'avais demandé comment se faisait les cours et qui décernait les diplômes ? En fait ma question était simple: les cours ont lieu à l'ENS, et les diplômes sont délivrés par les facultés. Donc il faut que les cours soient strictement identique. Ou bien alors les cours de L3 et M1 donnés à l'ENS est sont accrédités par la faculté. C'est ca ? Je ne me souviens plus...
  • A a écrit:
    J'avais demandé comment se faisaient les cours et qui décernait les diplômes ?

    En première année, tous les cours ont lieu dans des petites salles de classe à l'ENS. Les cours de L3 ont lieu au premier semestre, les cours de M1 au deuxième semestre. Ces cours ont lieu dans le cadre d'un magistère. La majorité des élèves qui suivent ces cours sont des normaliens, bien sûr, mais il y a aussi des étudiants provenant d'un L2 d'une université, sélectionnés sur dossier, qui n'ont pas le statut de normalien mais suivent le même cursus. Bien entendu, les cours ont lieu à un rythme rapide et sont plus approfondis que ceux qui sont donnés dans les universités.

    Une inscription à l'université a lieu en parallèle. Donc en résumé, les cours ont lieu à l'ENS la première année mais c'est l'université qui décerne le diplôme.

    Voir par exemple
    http://www.mmfai.ens.fr/plaquette/Plaquette FIMFA2008.pdf
    (ça date d'il y a quelques années mais je suppose que c'est toujours d'actualité).
  • Oui d'accord, merci. Mais tu ne réponds qu'a la moité de la question. Ou se passent les exams ? Et est-ce que les exams sont les même qu'a l'université ou bien si c'est exams sont l'exclusivité de l'ENS ?
  • @A : pour ton dernier paragraphe, ça dépend en fait dans quelle ENS tu es, toutes ne fonctionnent pas sur le même modèle. Pour certaines ENS les cours sont ceux de la fac (ou presque) et dans d'autres ce sont des cours spécifiques et parfois un mélange des deux choses (je parle du niveau L3/M1 non nécessairement fait en 1 an d'ailleurs). Ensuite en ce qui concerne le diplome, ce n'est pas toujours le diplôme de la fac, ça peut être le diplôme du master d'une ENS par exemple.
  • Aldo Macio a écrit:
    Ou se passent les exams ?

    Ils ont lieu à l'ENS, et sont bien entendu plus difficiles que ceux de la fac, mais tout de même beaucoup moins difficile (en termes de difficulté technique) que le concours d'entrée à l'ENS car l'objectif n'est plus de sélectionner des élites (puisqu'elles l'ont déjà été) mais de contrôler la bonne compréhension du cours.
  • OK. Ce ne sont donc pas les même que la faculté. Cela semble logique compte tenu du fait que les cours ne sont pas strictement identique. Merci.
  • Aldo Macio écrivait:

    >
    > Juste pour voir, je serai intéressé de lire un
    > sujet d'épreuve du concours d'entrée pour l'école
    > de Budapest ou pour l'école Iranienne. Quelqu'un a
    > un document (en français ou anglais) ?

    Désolé, je n'ai pas les épreuves d'entrée à ces deux écoles, mais je peux te montrer que le niveau est comme même assez élevé.

    Pour la Hongrie, il y a une compétition appelée Miklos Schweitzer ouverte aux étudiants de la L1 à M2 (la 1ère édition remonte à 1949), il y a 10 problèmes (au moins) à résoudre, le temps est de 10 jours, on peux donc travailler chez soi et utiliser toutes les ressources possibles, c'est en général des problèmes très difficiles. Voici l'épreuve de 2009 :
  • J'aime bien le concept de la compétition hongroise. La possibilité de travailler chez soi et potentiellement à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit est intéressante et mériterait d'être importée en France.
  • En fait, si, dans les premiers temps juste après leur indépendance, ces anciennes colonies n'avaient d'autre repère que la France. On tend, en même temps, à s'en éloigner et à s'en inspirer. D'abord, on ne peut pas abandonner un système qui a marché pendant des décennies. Ensuite, avec le temps, de nouvelles nécessités voient le jour. Ainsi, en Tunisie, la sélection pour les plus grandes écoles commence de plus en plus tôt : ce que vous n'avez pas en France. Depuis quelques années sont apparues des écoles pour les enfants de 7/8 ans dont l'accès se fait sur concours. Deux ans plus tard, il y a des concours officiels d'entrée aux collèges pilotes pour les 10/11 ans. Puis, trois ans plus tard, de nouveaux concours officiels, toujours à l'échelle nationale, pour l'entrée dans les lycées pilotes. Enfin, il y a le bac. On constate que les élèves issus des lycées pilotes raflent la plupart des places d'entrée dans les meilleures universités, dont les prépas pour lesquels le critère d'entrée est le résultat au bac. Par exemple, à l'IPEST, la prépa la plus sélective, le dernier admis a souvent plus de 17/18 sur 20 de moyenne générale. Et, à l'IPEST, la sélection est telle qu'il y a quelques abandons. L'IPEST prépare, entre autres, aux concours d'entrée aux écoles d'ingénieurs tunisiennes. Les meilleurs se voient autorisés à intégrer l'ENS Paris ou l'X Palaiseau. Même pour être technicien supérieur, il n'est pas rare qu'une mention s'impose (bien, quelquefois). Au début, le modèle de l'école polytechnique était Palaiseau, mais ici aussi, on s'en est éloigné. Avec ce système instauré depuis trois décennies, l'un des plus sélectifs dans le monde, polytechnique Tunis est devenue aussi difficile d'accès que l'X Palaiseau. Certains élèves, admis dans les deux concours, n'hésitent pas à porter leur choix sur polytechnique Tunis... Malgré toute cette sélection, les écoles tunisiennes sont aussi décriées par les classements internationaux que les écoles françaises... Méconnaissance de l'état des lieux ? Voire... Le mal (si mal il y a) trouve son origine dans la ressemblance des deux systèmes...
  • Sylvain, une variation existe au niveau des lycées et s'appellent l'ITYM. Elle a été créé par deux doctorants David Zmiaikou et Bernardo Da Costa et sa deuxième édition a eu lieu à Orsay fin juin.

    Les élèves (par équipe de 5 ou 6) ont eu 9 problèmes à résoudre pendant 2 mois puis une fois les manuscrits remis, il y a une compétition où les équipes présentent (en anglais et avec l'outil informatique) leurs solutions, joue le rôle de l'opposant (reviewer) et d'analyse critique des deux rôles précédents selon le tirage au sort dans la compétition.

    J'incite les gens à regarder ce qui se passe sur le site en question http://www.itym.org/ pour avoir une idée des problèmes et des solutions par des lycéens motivés.
  • Merci Roger, j'ignorais l'existence de cette compétition. Je trouve ça bien qu'on fasse plancher les jeunes sur des problèmes partiellement irrésolus, ça me parait un bon moyen de dénicher de nouveaux talents pour la recherche mathématique.
  • Les concours existaient déjà en l'an 605 en Chine :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Examens_impériaux

    Ceci n'a qu'un rapport éloigné avec les ENS, mais c'est juste pour rappeler que ce n'est pas la France qui a inventé le système de sélection des élites par les concours.
  • Si il existe effectivement ça et là des concours dans quelques autres pays (à l'équivalent collège, lycée et fac), en France, la voie "prépa + X/ENS " est une voie quasi exclusive aux conséquences souvent décisives.

    C'est beaucoup moins le cas à l'étranger.

    Je vais essayer de mieux expliquer mon propos : En France, si vous avez 19-22 ans et que vous êtes un jeune mathématicien de talent, il sera quasiment anormal de ne pas être à Ulm ou à l'X (au moins à Lyon ou à Cachan).

    Dans les autres pays, il y a certes des filières prestigieuses, mais il n'est absolument pas surprenant d'être le jeune mathématicien le plus prometteur du pays et d'être dans une fac de seconde zone.

    Souvent, les concours sont un " + ", un très bon coup de pouce pour la formation, la carrière, mais ce n'est pas un passage obligé.

    Juste un avis.
  • il n'est absolument pas surprenant d'être le jeune mathématicien le plus prometteur du pays et d'être dans une fac de seconde zone.

    Je suis pas d'accord avec cette phrase. Même sans concours, on regarde avec condescendance quelqu'un qui vient d'une "petite" fac aux USA.

    En tout cas, quelqu'un qui serait brillant dans une fac de seconde zone n'y resterait pas longtemps (les gens brillants comme les athlètes de haut niveau sont achetés par les moyens de bourses et d'autres avantages par les plus prestigieuses universités; souvent pour être dans des cursus encore plus sélectifs à l'intérieur des universités).
  • Roger, peux tu nous donner un exemple de petite fac ? Est-ce que tu penses aux community college (ces sont des fac technologique équivalentes a nos BTS et DUT) ou a d'autre fac avec des cursus en 4 ans ? C'est juste pour aller voir leurs site web.
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