Nouveaux programmes CPGE en 2013 ?

bonjour,

les programmes de MPSI et MP datent de 2003-2004. Or une réforme des programmes de maths au lycée est en cours suite à ceux du collège: nouveau programmes de seconde depuis 2009, nouveau programmes de 1ère S à la rentrée prochaine 2011http://media.education.gouv.fr/file/special_9/21/1/mathsS_155211.pdf et suivra la TS à la rentrée 2012 (commun http://media.eduscol.education.fr/file/consultation/34/4/terminale_projet_prog_2011_Maths_S_170344.pdf et spécialité http://media.eduscol.education.fr/file/consultation/58/6/terminale_projet_prog_2011_maths_S_spe_171586.pdf ).

En toute logique, il devrait donc y avoir du neuf en MPSI à la rentrée septembre 2013, dans 2 ans. Comme je n'ai rien vu en ce sens sur le site de l'IG maths http://igmaths.infos.st/spip/ et qu'une telle réforme doit être réfléchie bien à l'avance pour que l'articulation lycée-CPGE soit réussie, je propose de dédier ce fil à des réflexions et suggestions à ce sujet.

Prière de laisser la parole en priorité aux enseignants de 1èreS, TS et CPGE, et ne pas troller, merci.

Quelques aspects à évoquer: l'émergence de l'algorithmique dans les maths au lycée; la place des probas en MPSI; la disparition de la géométrie en spécialité TS au profit des matrices; ...

[Mise à jour du lien vers le site de l'IG-math. Bruno]
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Réponses

  • Proposition personnelle volontairement choquante : suppression des sciences de l'ingenieur en MPSI/MP qui sont un enseignement daté et inutile à l'ingénieur orienté théorie qui a fait MP/MP* mais renforcement de la SI en PCSI. En remplacement je propose une généralisation de l'enseignement de l'informatique (algorithmique, complexité, ...)*. Cela permettrait alors de faire un enseignement de mathématiques en lien direct avec l'enseignement d'informatique. L'objectif est alors de former des futurs ingénieurs sachant mettre en oeuvre leurs connaissances, ainsi que sachant le cout de cette mise en oeuvre. De la finance à l'aéronautique ce sont des competences indispensables.

    *: Attention je ne parle pas d'un faux cours d'informatique dont le but final est de faire un for sur maple
  • 100% ok pour supprimer la S.I. ET (surtout!!!) les profs de S.I.! na!

    F.D.
  • Bonjour,

    Je pense sincèrement que de nouveaux programmes ne sont pas forcément utiles, les prépas sont là pour former des "élites" si on abaisse le niveau à celui de la TS (avec son grand nombre de proba/stat pas très utile pour un cursus tel que les prépas), qu'en restera-t-il de ces classes prépas ? N'oublions pas qu'on forme des ingénieurs et que le boulot en bout de chaîne ne change que très peu alors pourquoi adapter cet enseignement. Pour l'instant les prépas résistent encore plutôt bien et j'espère pour l'avenir que cela restera le cas sinon, nous risquons, à force, d'aller droit dans le mur (sachant qu'au réunion d'informations de début d'année avec les IG, on nous a dit que le but était que 45% d'une classe d'âge est le niveau licence et dans un autre fil, on commence à voir le soucis de telles directives, donc j'espère sincèrement que les prépas résisteront fortement à ce genre d'idiotie).

    Cordialement,
  • Un inspecteur général m' a dit que le programme semble se diriger vers les proba/stat à forte dose et vers une utilisation plus importante de l'informatique en classe.
  • Tant pis pour les maths...
  • Proba/stats en prepa il va falloir faire de la theorie de la mesure, sinon j'ai peut qu'on tourne en rond...
  • Qu'ils mettent proba/stat et rajoutent des heures ok...mais là, ils vont tout simplement enlever des parties entières du programme actuelles pour glisser cela. On veut faire croire aux gens qu'ils font des maths alors qu'ils ne feront que faire tourner un logiciel.

    C'est comme faire passer du chinois pour du français: "ça y ressemble beaucoup, c'est bien moins cher, alors vous avez tout à y gagner", sauf que...
  • Il y a tout de même une réalité de l'utilisation des mathématiques par l'ingénieur qui passe par l'outil informatique.
  • Ce n'st pas cette introduction que je conteste, c'est ce qui sera enlevé, en quantité!!!
  • Il faudrait qu'il y ait de vrais cours d'info par des profs d'info...pas besoin de mépriser les maths tel qu'ils vont le faire!
  • Qui sont ce "ils" qui méprisent les maths ?
    C'est quoi un prof d'info ? Jusqu'à preuve du contraire il n'y a ni IG ni postes spécifiques info. Ce ne sont a chaque fois que des profs de maths aux responsabilités élargies.
  • tous ceux qui font les programmes en enlevant des maths!!! Ce sont eux "ils" (qui tuent et méprisent les maths)

    Justement, il n'y a pas de prof d'info, donc on mange sur les maths, anormal selon moi! Qu'on fasse des maths et que des profs d'info (à créer) fassent de l'info...parce qu'entre nous, faire faire qq heures de MAPLE, ce n'est pas de l'info ça!
  • Tu as lu mon premier message ? Il va notamment dans ce sens.
  • On est d'accord!!!

    Mais pourquoi faire moins de maths (voir ce qui se passe au lycée)...

    Question d'argent!!!

    Faire vraiment des maths et faire vraiment de l'info= 2 profs qui font bien des maths et de l'info!
    Faire un peu de maths et faire un peu d'info=1 prof qui bâcle tout!
  • Pourquoi les probas et les stats ne seraient elles pas utiles dans les classes de MPSI/MP comme le dit Rémi ? Au contraire, les ingénieurs sont confrontés à de nombreuses questions relevant de l'aléatoire (finance mais aussi biostatistique, optimisation etc ...), et du fait de leur culture scientifique, ne les traitent pas toujours au mieux. Le rapprochement de l'informatique et de la statistique avec l'explosion de la quantité de données disponibles est l'un des défis importants pour les ingénieurs de demain.
    Du coup, en généralisant l'enseignement de l'informatique à l'ensemble de la filière, plutot que de séparer ça en Maple obligatoire / Caml optionnel, et en introduisant les outils de traitement de données à cette occasion, il me semble qu'on collerait plus à la formation de l'ingénieur tel qu'il est employé actuellement, en laissant la possibilité de se former à la "science industrielle" en école (au lieu de reléguer la quasi totalité de l'enseignement d'informatique en école et d'avoir un enseignement de SI en prépa légèrement daté).
    Dans les années 70, il y avait bien des épreuves de calcul numérique/math applis aux concours des grandes écoles (Mines, ENS, X) ... avec des sujets qui pourraient désormais être posés dans des épreuves de mathématiques classiques !
  • Je suis d'accord avec l'introduction des probas/stats (je n'ai jamais rien dit contre), ce qui m'agace c'est que des parties du programme actuel vont être enlevées.

    Je suis pour tout rajout (avec la dotation horaire qui va avec!) tant que l'on ne touche pas à ce qui est actuellement enseigné et dont on a besoin, AUSSI!!!
  • Bonjour,

    Pour Ben, j'ai un avis assez tranché sur le sujet de l'utilité des proba/stat car je constate comment on essaie de les mettre en place en collège/lycée et ce n'est vraiment pas joli à voir car on fait croire qu'on fait des maths alors qu'on n'en fait de moins en moins en introduisant de cette façon (c'est à dire bâclée totalement) les probabilité. Pour ma part, j'ai toujours trouvé que les probabilité n'était pas des mathématiques pour ce qui en est fait en lycée (à mon époque qui n'est pas si vieille pourtant, il n'y avait pas de "proba" en 3ème) qui se rapproche plus à de la compréhension du français (et dès fois il y a des double interprétation à un texte mettant en scène des pseudo proba). Sans théorie de la mesure ni théorie de l'intégration, les probabilité ne peuvent à mon sens pas faire partie du domaine des mathématiques sauf pour faire croire aux gamins de faire des maths appliqués.

    Donc je ne suis pas contre les ajouter mais pas au détriment du reste. Comme tu le rappelles en école d'ingé, les ingénieurs ont un module de proba le plus souvent (je connais quelques ingénieurs qui ont pris la branche info et ne font plus du tout de proba d'ailleurs mais bon) donc pourquoi le faire avant en prépas alors que toutes les écoles d'ingé n'en ont pas besoin (tes exemples sont tout de même très spécifiques mais je ne connais pas toutes les applications des proba/stat car je n'aime pas du tout cela vu que c'est l'art de mettre d'autre mot sur des objet déjà existant et c'est cela qui m'énerve un peu en proba mais c'est mon goût tout simplement).

    Sinon, depuis le temps qu'on demande d'avoir des prof d'info pour éviter qu'on pique des heures aux mathématiques pour réellement faire de l'info et non pas faire joujou avec des logiciels.

    Cordialement,
  • ils vont enlever quelles parties du programmes ???!!!!

    la géométrie ?

    tout ce qui est au programme est assez fondamental je pense, djà qu'ils ont enlevé les actions de groupe et la notion de signature d'une forme quadratique (je me trompe ?) !!!
    y'a un prof de prépa qui peut me dire ce qu'ils ont djà enlevé au précédent changement de programme ?
    ce qu'ils en pensent de ces changements ? utiles ? pas utiles ? catastrophiques ?
    des réactions aussi de collègues ou d'élèves d'école d'ingé ?
    et donc si y'a intro des proba stat, y'a-til des parties du programmes qu'ils souhaiterai enlever ?

    moi aussi j'aime pas la proba, encore moins les stat, je suis d'accord que c'est bcp de blabla tant qu'on n'en fait pas à un niveau minimum L3 avec théorie de la mesure ...
    rien que l'idée donne moins envie d'enseigner en prépa ...
  • [troll]
    Pierre Colmez a fait une suggestion de programme de CPGE:
    http://www.math.jussieu.fr/~colmez/Prepa.pdf
    [/troll]
  • L'enseignement des maths (et peut être d'autres disciplines) dans le supérieur restera bordélique tant qu'on n'aura pas posé clairement, sans a priori, la question des raisons du maintien du système dual université/(classe préparatoire-IUT-BTS) ainsi que celle de la sélection.
    Le discours officiel est loin d'être clair: on maintient que la règle est l'absence de sélection et on laisse les effectifs des filières sélectives post-bac dépasser les 50%. (*)

    Franchement, je comprenais l'existence des classes prépas du temps où elles étaient réellement sélectives et où je pouvais penser qu'on mettait plus d'argent sur les étudiants les plus prometteurs.
    Ce n'est plus le cas aujourd'hui, il me semble que cet argument de l'élitisme républicain ne tient plus vraiment.

    L'argument de la diversité pédagogique est tombé: aujourd'hui, dès qu'ils le peuvent (financièrement), les enseignements universitaires cherchent à reproduire le schéma d'enseignement "en classe" de l'enseignement secondaire.

    Une justification valable serait que chaque système prépare à des carrières différentes.
    Mais ça fait bien longtemps que le rôle de l'Université ne se cantonne plus à la préparation aux carrières "académiques" et qu'elle se fait taper sur les doigts si elle paraît trop "tubulaire" !

    En gros, aujourd'hui, le seul argument réel qu'on entend, c'est "on ne casse pas ce qui marche bien", ce qui veut dire en clair "j'ai fait une classe prépa, j'y ai envoyé mes gamins, ils ont trouvé du boulot après, et de toutes façons en fac c'est le bordel".
    Ce sont des arguments qui, individuellement, sont bien compréhensibles, mais du point global, sont un peu courts.

    Le lien avec les programmes ? C'est que cette discussion sur les programmes me paraît assez symptomatique de cette confusion des genres. On s'offusque du remplacement de choses fondamentales relevant clairement du domaine académique (des actions de groupes, des formes quadratiques) par des probabilités, qui seraient sans doute au moins aussi utiles aux élèves de la majorité des écoles d'ingénieur. Bref, on continue à raisonner comme si les CPGE c'était ENS, X et assimilés étaient le coeur des classes prépas, avec l'élite qui va avec, alors que ce n'est plus le cas.

    (*) De tous temps les universitaires se sont plaints que les prépas leur prenant les meilleurs gênaient leur fonctionnement. Ce n'est pas parce que ça a toujours été dit qu'il n'y a pas un moment où c'est vrai ! A titre de comparaison, je rappelle que dans le secondaire le ratio enseignement public/enseignement privé sous-contrat est contingenté à 80/20.
  • Sans théorie de la mesure ni théorie de l'intégration, les probabilité ne peuvent à mon sens pas faire partie du domaine des mathématiques

    Sympa pour Gauss et Laplace, sans parler des duettistes Bienaymé et Tchebychev. Et bien d'autres comme Borel pour une partie de sa carrière.

    J'ai bien peur que la confusion fréquente entre probabilités et exercices "de probas" faussement concrets soit à la base de ce malentendu. Pour faire des probas sur des univers discrets finis ou dénombrables, pas besoin de théorie de la mesure. Et on peut y faire des "vraies maths".
    Remarque : les énoncés faussement concrets d'exercices d'algèbre (élémentaire) peuvent aussi être désastreux.

    Cordialement.

    [Edit : Pierre Colmez propose pour la prépa des probas sans théorie de la mesure]
  • @ aléa en particulier :

    - y'a sûrement une réorganisation à faire pour le supérieur; en tout cas, la dualité prépa/université joue en la défaveur de la fac : j'ai l'impression que ceux qui sortent de la fac ont une plus mauvaise image que ceux qui ont fait une prépa

    par ailleurs, il y a plus de "mauvais élèves" en prépa aussi à cause du niveau en Terminale : à une époque, ceux qui obtenaient le bac avaient un bien meilleur niveau je crois; maintenant, un 18 en TS n'a plus de sens

    les prépas coutent chers en plus

    (certains disent que si on supprime les prépas, on peut se diriger vers un système américain : ça veut dire quoi ?)

    - je ne suis pas contre l'entrée des probas-stat en prépa, vu leur omniprésence, il faut s'y attendre; je me posai juste la question de comment ils vont réorganiser le programme en incluant les proba-stat en partant du fait qu'il n'y aura pas d'augmentation au niveau horaire; ils vont donc supprimer des parties de programme et je souligne juste qu'il y a déjà eu des suppressions auparavant de parties non négligeables (je n'ai pas un gout particulier pour ces chapitres)

    - concernant le contenu, je trouve que ce qui est fait en L1 L2 n'est pas très intéressant, ptetr parce que je trouve que c'est pas très théorique ou conceptuel et trop calculatoire : j'ai pas l'impression qu'il y ait des résultats intéressants, j'ai du mal à trouver des trucs intéressants dans les bouquins ... (si qqn à des livres ou sites à conseiller d'ailleurs ... )

    ((pas toujours facile de se faire comprendre dans un forum...))
  • La question de la justification des classes préparatoires renvoie à leur utilité actuelle pour bon nombre d'étudiants : éviter un premier cycle universitaire complètement désorganisé dont les élèves qui s'en sortent honorablement sont ceux qui ont réussi à comprendre le fonctionnement administratif ubuesque d'une université, à survivre dans des TDs bondés, avec parfois des profs dont l'enseignement est le cadet des soucis (à coté de la recherche) ... En gros, la prépa, c'est un enseignant par matière, qui connait le prénon de l'étudiant, une procédure d'orientation claire (un conseil de classe pour passer de sup en spé, des concours en fin de spé perçus comme relativement transparents), et surtout une forte implication du corps professoral à qui on ne demande pas autre chose que d'enseigner (mais le débat sur les qualités d'enseignants de certains chercheurs se transformerait inévitablement en troll, je crois !), ce qui donne un environnement rassurant. Cette remarque est également valable pour les BTS, qui attirent massivement les élèves en quete d'une insertion professionnelle rapide, et les IUT qui donnent un diplome intermédiaire tout en permettant de poursuivre les études.
    Pour avoir enseigné trois ans à l'université, et observé certaines pratiques pour le moins discutables, je serai plus radical : à mon avis, il faut enlever les premiers cycles des universités ! En effet, ce que veulent les facs dans leur grande majorité, sans oser le dire trop fort, c'est se comporter comme des grandes écoles, pouvoir choisir leurs étudiants, avoir de l'argent à injecter dans des équipements de formation, professionnaliser leurs diplomes, développer un réseau d'anciens ... Tout ceci, elles le font assez bien au niveau master, et ces diplomes sont parfois cohabilités avec des grandes écoles. A contrario, l'univers de la licence est un marigot nauséabond où l'on laisse croupir des élèves en pratiquant la désinformation sur l'orientation, l'inscription d'élèves fantomes pour gonfler les effectifs et chercher à ouvrir des postes au concours MCF, où l'on surcharge sciemment les TD des personnels non-permanents en leur conseillant de ne pas trop passer de temps sur leurs préparations (vu qu'on leur a opportunément fourni le groupe des étudiants qui viennent de bac pro ...), où l'on observe un taux d'échec en fin de L1 frisant le taux de réussite au bac l'année précédente, où l'on cache soigneusement le taux d'élèves de L1 qui arrivent en M2 cinq ans après (bah oui, ils ont tous fait une prépa, les élèves de M2 !) et où l'on conseille aux quelques bons étudiants de rejoindre la filière "prépa-fac" à la fin du premier semestre ...
    Je serais curieux de savoir combien de MCF et de PR seraient prêts à envoyer leurs enfants à l'université dans un cursus classique, excepté pour faire médecine ! (Même pour le droit, c'est direction la prépa D1 de Turgot, Sciences Po ou les filières sélectives de Paris 1 ou Paris 2 !) L'échec du premier cycle universitaire vient, à mon avis, d'une organisation historique réservée à une élite, à une époque où on avait 5% de bacheliers dans une classe d'âge, et qui n'a pas bougé d'un iota depuis (et on a trop peu de recul sur la loi LRU pour voir ce qu'elle peut induire comme changement). D'ailleurs, en M2, tout cela ressemble à l'université rêvée : cours en petites classes, élèves motivés et professeurs impliqués ... Au prix d'une sélection par pourrissement sur les quatre premières années, implicite et peu consciente pour les étudiants !
    Alors quand on lit Colmez, effectivement, on pourrait imaginer un cursus ** qui mène 300 élèves environ au niveau d'entrée en M1 en deux ans après le bac, en combinant l'enseignement des "grands théorèmes", c'est à dire des outils pour percevoir l'intéret et les enjeux des mathématiques du 20eme siècle, et la technicité requise pour affronter dignement un problème de concours ... et ce cursus correspondrait plus ou moins aux effectifs reçus en MP* à l'X et aux ENS actuellement, l'honneur des maths françaises (et la patrie, les sciences, la gloire) serait donc sauf ... Sauf que pour le reste, c'est à dire des étudiants moyens qui envisagent une carrière scientifique au sens large, qui visent un bac+5, et qui se retrouvent dilués en premier cycle entre les BTS, les IUT, les licences (classiques ou pro) et les CPGE (c'est à dire toutes les sources de recrutement des écoles d'ingé !), il n'est pas franchement souhaitable de chercher à augmenter le niveau de technicité du premier cycle, car les maths seraient perçues une fois de plus et à tort comme un vecteur de sélection plutot qu'une discipline à part entière. A mon avis, une formule IUT+ serait bien plus intéressante pour réformer le premier cycle, en renforçant l'information et l'orientation en amont, pour induire une cohérence entre la période bac+1/2 et la suite (école d'ingé ou cursus équivalent à la fac).
    Et pour finir sur une dernière provocation, je commencerai à réviser mon jugement sur la fac quand les amphis seront ouverts à des inspecteurs et que les enseignants-chercheurs seront également évalués sur leur enseignement ...
  • Ben écrivait:
    > éviter un premier cycle universitaire [...] dont les élèves qui s'en sortent honorablement sont ceux
    > qui ont réussi à [...] survivre dans des TDs bondés

    Les TDs bondés (et les amphis bondés) n'existent plus dans bon nombre d'universités.


    > A contrario, l'univers de la licence est un marigot
    > nauséabond où l'on laisse croupir des élèves en
    > pratiquant la désinformation sur l'orientation,

    Je ne sais pas de quand datent tes informations. Beaucoup d'universités pratiquent maintenant par exemple un système d'enseignant référent, dans lequel les étudiants de 1ere année ont des entretiens individuels avec un enseignant choisi parmi ceux qui sont impliqués dans l'enseignement. Il y a d'autres dispositifs.

    > l'inscription d'élèves fantomes pour gonfler les effectifs

    On ne peut pas prévoir en début d'année qui deviendra un "fantôme" ou non. L'existence de ces fantômes vient de l'impossibilité de sélectionner.

    > où l'on surcharge sciemment les TD des personnels non-permanents
    > en leur conseillant de ne pas trop passer de temps sur leurs préparations

    Je n'ai pas observé de consignes de ce genre.

    > où l'on observe un taux d'échec en fin de L1 frisant le taux de réussite au bac l'année précédente,

    Si on met les mêmes élèves (ceux de bac pro, ou de bac STG...) en prépa on n'aura pas un meilleur taux de réussite.


    > Et pour finir sur une dernière provocation, je
    > commencerai à réviser mon jugement sur la fac
    > quand [...] les enseignants-chercheurs seront également
    > évalués sur leur enseignement ...

    Je suis d'accord que l'évaluation de l'enseignement à la fac serait une bonne chose.
  • @Ben: "il faut enlever les premiers cycles des universités ! "
    admettons, mais alors, il faut préciser ta proposition et dire ce que tu fais de ces étudiants.

    "je commencerai à réviser mon jugement sur la fac".
    Je ne te le demande pas. Je te demande juste de penser le système dans sa globalité, dont la fac n'est qu'un des éléments.
    Par exemple, il me semble que le conseil systématique qui est fait aux bons élèves en maths d'aller en prépa a de fortes conséquences sur le vivier dans lequel on recrute les futurs enseignants de maths. En ayant fait deux ans de prépas "pour éviter la fac mais avec le projet d'être enseignant", il faut vraiment être très fort dans sa tête pour suivre son projet initial et résister à la pression d'un entourage qui considère une orientation vers la fac comme un échec.

    "amphis seront ouverts à des inspecteurs et que les enseignants-chercheurs seront également évalués sur leur enseignement"
    J'y suis aussi favorable. On a ici une évaluation des enseignements systématique, avec traitement informatique des résultats. Ce n'est pas une évaluation des enseignants, mais c'est quand même intéressant. Il y a une partie de commentaires libres où les étudiants peuvent mettre (de manière anonyme, bien sûr) ce qu'ils veulent.
  • Je vois que le débat que j'avais proposé commence à dévier sensiblement... 8-)
    aléa a écrit:
    il me semble que le conseil systématique qui est fait aux bons élèves en maths d'aller en prépa a de fortes conséquences sur le vivier dans lequel on recrute les futurs enseignants de maths. En ayant fait deux ans de prépas "pour éviter la fac mais avec le projet d'être enseignant", il faut vraiment être très fort dans sa tête pour suivre son projet initial et résister à la pression d'un entourage qui considère une orientation vers la fac comme un échec.

    Il faut nuancer ce point. Oui les meilleurs élèves de terminale sont orientés vers la prépa, mais je ne pense pas que ça impacte significativement le vivier des futurs enseignants: simplement, ceux qui sont passés par une prépa se débrouillent bien en L3 et M1, et constituent en très grande partie le vivier pour l'agreg, ou des tous premiers du CAPES. Ces profils qui, comme tu dis, sont sciemment passés par la prépa pour éviter la fac mais avec pour objectif d'enseigner sont moins rares que tu ne le penses: il y en a toujours quelques-uns par prépa, ce qui suffit étant donné leur nombre.
  • Un message qui ne sert à rien: MERCI BEN :)-D

    Evidemment que les élèves sont mille fois mieux suivis en prépa, iut et bts (collèges et lycées, mais ce n'est pas dans le supérieur) qu'à la fac. Il a tout à fait raison quand il affirme que la majorité des enseignants à la fac ne connaissent pas leurs étudiants. D'ailleurs, rien est fait pour aller dans le sens contraire de cette "pratique". Comment se font les recrutements de prof et maîtres de conf? sur leurs qualités de chercheur, sur leur projet de recherche et l'interactivité (éventuelle) avec les autres (enseignants-)chercheurs du labo en question...rien concernant l'enseignement! Comment se font les promotions? sur leurs publications et résultats de recherche. On n'envoie n'importe qui (désolé pour l'expression) enseigner, si l'on se rend compte qu'il est vraiment trop pourri et très bon chercheur on s'arrange pour le faire recruter par le cnrs (s'il ne l'est pas déjà) et s'il est pourri mais pas super chercheur, on lui refilera les cours (et donc par conséquence les étudiants) les moins importants (oui, jugés comme tels par la fac voire certains enseignants eux-mêmes)

    Une raison importante de l'échec en premier cycle universitaire est l'isolement des étudiants, et qu'on ne me fasse pas croire que deux réunions par semestre avec "un enseignant référent" peut y changer quelque chose. Pourquoi cela fonctionnerait-il plus à la fac qu'en collège? (la maturité des étudiants? bah voyons!)

    Comment faire en sorte qu'un élève de collège ou lycée en difficulté s'en sorte? L'implication des enseignants, leur proximité avec cet élève, avoir le temps de travailler avec lui (presqu'en cours particuliers) sur des points spécifiques qu'il ne maîtrise pas, lui permettre de poser des questions (chose qu'il n'ose pas faire en général), et il n'y a alors pas de secret CA COÛTE CHER!!!!!!!!!!!!!!!!! Cependant, cela est très difficile mais encore possible en collège, lycée...cpge, iut et bts...mais à quel prix, souvent les enseignants prennent sur leur temps, le font bénévolement pour la réussite de leurs élèves, et ne le crient pas forcément sur tous les toits!

    Voilà ce qui explique les différences de réussite entre la fac et les cpge-iut-bts-collèges-lycées! Alors critiquer les prépa à toujours été "in" (ça coûtent cher, des profs privilégiés pour élèves privilégiés) mais n'en déplaise à certains CA MARCHE OUI!!!!!
  • Ce n'est pas en mettant 50 points d'exclamation que ce qu'on raconte devient exact. En répondant à Ben je ne voulais pas polémiquer mais dire qu'un certain nombre de points qu'il soulève sont franchement erronés.

    SInon, pour ce qui est de l'enseignement référent, les étudiants de fac trouvent que c'est réellement quelque chose d'utile. Je ne vois pas en quoi les étudiants de fac (souvent à 30 par classe dans une salle de cours/TD en première année) seraient plus isolés que leurs homologues de prépa. Je ne crois pas que les profs de prépa travaillent "presque en cours particulier" avec les élèves.
  • Je suis partiellement en accord avec Ben, avec qui je partage un peu le cheminement qui l'a amené à sa prise de position.

    Le rôle des enseignants : En faculté l'enseignement est au mieux une perte de temps, au pire une punition pour les enseignants chercheurs. Les rares qui se risquent à s'intéresser au système sont vites pénalisés par un système qui ne prend pas en compte les competences pédagogiques. Je reconnais également qu'il est fortement déconseillé aux précaires de s'intéresser aux TDs et de faire leur propre planche d'exercices. Si en plus ils remettent en question les choix douteux du professeur, c'est la catastrophe, et on les remets vite à leur place.
    En classes préparatoires la majorité des enseignants n'ont QUE la charge d'enseignement et toute leur évaluation repose là-dessus. Les enseignants faisant leur propre ressources pédagogiques sont salués, non seulement par la hiérarchie mais également par tous les autres enseignants.

    L'encadrement : La présence de nombreux étudiants à problèmes pollue complètement le travail d'encadrement des étudiants. Les étudiants sans histoire qui ne travaillent pas car on ne leur demande rien, mais qui ont un bon potentiel, sont anéanties. S'enfermant dans une politique du moindre effort, ils sont gâtées une fois que le temps du travaille arrive (CAPES, agreg ou insertion dans le privé). Ces mêmes étudiants sont surveillés de près en prépa. A la premiere incartade, cours non appris ou mauvaise méthode de travail, ils sont repris en colles, en dm et en ds. Dès les premiers jours de l'année !
  • (je ne vois pas l'intérêt d'insister sur les "!"...ça n'est pas crier mais de l'exaspération par rapport à ce que j'entends ou lis; enfin bref)

    Ai-je dit que c'était inutile (enseignant référent)? NON (oui, j'écris en majuscules...bouh)

    J'ai dit que ça ne changeait pas les choses sous-entendu de façon conséquente! C'est certes utile mais cela doit s'accompagner d'un travail avec l'étudiant (pour toi) ou l'élève (pour moi) beaucoup plus "intime" (oui je mets des guillemets aussi, au cas où je m'exprimerais mal ou si mes propos n'étaient pas interprétés dans le sens que je souhaite leur donner). Un enseignant référent oui, mais je doute (si je me trompe, j'aimerais qu'on me donne des résultats probants) que cela permette à un étudiant de réussir une année qu'il s'apprêtait à rater!

    Je vais peut-être m'avancer, mais les étudiants de fac sont clairement plus isolés que ceux de prépa. Le fait qu'il i ait un enseignant=une classe y fait beaucoup, je maintiens donc. Tu peux y mettre toute la meilleure volonté du monde, avec une classe tu donnes plus à chacun qu'avec deux ou trois ou quatre, etc...
  • @grego : tu critiques beaucoup l'université (et je devrais peut être plutôt dire les universitaires), pour ma part je n'ai pas critiqué les classes préparatoires et ce qui s'y fait (et encore moins les enseignants des CPGE). Ce n'est pas que je n'ai aucune critique à faire sur le fonctionnement interne des CPGE (j'y ai été élève et je discute souvent avec des élèves qui les ont quittées récemment), mais je pense que toutes ces petites discussions basées, de part et d'autre, sur des mauvais souvenirs, des rancoeurs, et des jalousies, nous empêchent de discuter posément de l'essentiel.

    Sur un point précis: tu écris "Comment se font les promotions? sur leurs publications et résultats de recherche" (sous-entendu et pas l'enseignement ou l'investissement collectif).
    Sur le passage MCF->PR, c'est encore trop souvent vrai. En revanche, pour les promotions MCF->MCF-HC, PR2->PR1 ou PR1->PRex, c'est beaucoup plus complexe que ce que tu dis.
  • Oui, je critique beaucoup les universités, mais pas les universitaires, pas directement!

    Je n'ai pas dit que les enseignants universitaires ne faisaient pas bien leur travail (il y a de tout chez tout le monde, ça c'est dit!), mais que la gestion d'une université (ou de cours universitaires) fait que, de facto, l'encadrement des étudiants en est gravement affecté.

    Je m'exprime surement très mal.

    Je défends le système de fonctionnement des formations "proche des élèves ou étudiants" (collège, lycée, prépa, iut, bts) plutôt que cette gestion de masse qu'est l'université qui n'obtient de bons résultats qu'en avançant dans les années, là où, justement, les effectifs s'amenuisent!

    Maintenant, je suis conscient qu'un enseignant pour 30 élèves coûte plus cher qu'un enseignant pour 300 (et quoi qu'on veuille faire croire, les politiques sont là pour faire gagner du fric, pas pour la réussite des élèves ou étudiants). Alors oui, ça marche mieux en prépa qu'à la fac, c'est un fait. Si j'osais, allez j'ose, je dirais qu'une prépa à plus la faculté d'aider un élève très moyen que la fac de mettre en valeur un bon élève
  • Bonjour.

    J'ai bien aimé le message de Ben; ça ressemble de très près aux nombreux ouvrages catastrophistes sur l'enseignement (mais Ben en sortira peut-être un sur l'université). Mais c'est aussi réaliste que ces ouvrages : Tout est basé sur du vrai, mais presque personne, parmi ceux qui sont dans le système analysé ne s'y reconnaît !
    Une chose me frappe : C'est la cata dans les licences, et la réussite dans les IUT ??? Pourtant dans les deux cas c'est l'université, les enseignants sont les mêmes, recrutés de la même façon sur leurs compétences recherche (et, disons-le, à niveau à peu près égal, sur leurs compétences enseignement. Eh oui !), valorisés uniquement sur leurs publications (ou sur leur implication administrative). Qu'est-ce qui change ?
    Deux choses :
    * Le coût par étudiant : bien plus fort en IUT qu'en L1, L2, L3; encore plus fort en prépa.
    * Le tri des entrants : très fort en prépa, plus ou moins en IUT, interdit en licence; renforcé par le type de candidature puisque aucun bac pro (ou STT faible, ou STI faible, ou S très nul en maths, ou ...) ne candidate en prépa, mais beaucoup vont en fac faute d'être pris en IUT. Je parle ici, et dans la suite des licences scientifiques.

    Donc pour pouvoir comparer, imaginons des prépas obligées d'accepter tous les candidats, et des licences autorisées à ne prendre que les candidats qu'elles veulent (ah, tiens, ça existe, et les résultats sont très bons ! Pourquoi ?).

    En attendant, j'invite les profs de prépas à venir enseigner en L1, pour voir. Des collègues de licence les remplaceront gentiment.

    Mais n'importe comment, les évolutions dans la formation des lycéens vont faire exploser le système actuel, comme elles ont fait exploser les facs, qui ont pour la plupart bien plus évolué ces dernières années qu'on pourrait le croire.

    Cordialement.

    NB : Pour le ministère, le financement d'un étudiant de licence est à peu près la moitié de celui d'un étudiant de deuxième ou troisième cycle. Si l'obligation d'accepter les étudiants en licence disparaissait, la plupart des licences scientifiques seraient fermées.
  • @ gerard0:

    quitte à me répéter, je n'attaque pas les universitaires. Pourquoi demander aux profs de prépa de venir enseigner en L1?

    Je dois rectifier certains points erronés que tu as dites:

    STT n'existe plus, cela s'appelle STG....il y a les prépa ECT pour eux
    STI...il y a les prépa TSI pour eux
    S très faibles...il y a les "petites" prépa pour eux (classes où ils encore une chance de s'en sortir puisqu'il y a autant de places en école d'ingénieur que d'élèves en prépa)

    Maintenant, à ta question "que se passerait-il si les prépas étaient obligées d'accepter tous les candidats, et des licences autorisées à ne prendre que les candidats qu'elles veulent"? On n'en sait rien, on ne peut qu'émettre un avis. Je dirais qu'il n'est pas sûr que les résultats des facs soient meilleurs que ceux des prépa; et si c'est le cas, la différence serait moins considérable que ce qu'elle est actuellement
  • Je crois que vous êtes nombreux à avoir des informations un peu anciennes sur les effectifs des formations universitaires en maths (tout au moins hors-Paris).
    Cette année, en L3, sur le cours "Probabilités et Intégration", un cours obligatoire, j'avais 45 étudiants dans mon amphi, soit deux groupes de TD. Il est assez vraisemblable qu'à la rentrée, il n'y aura plus qu'un seul TD, que j'assurerai.
    En préparation à l'agreg, nous avions cette année 9 étudiants. C'est un chiffre exceptionnellement haut. Sur ces 9 étudiants, 5 ont obtenu l'agreg. Donc on ne fait pas du trop mauvais boulot, mais pour le coup c'est une formation qui coûte cher au contribuable.
  • Merci aléa, tu confirmes donc!

    Plus on monte dans les niveaux, plus les effectifs s'amenuisent, plus les résultats sont bons

    (et tu as encore sous-entendu que je critiquais les universitaires par ton "on ne fait pas du trop mauvais boulot", ce que je conteste depuis un moment)

    Et encore merci, tu confirmes que ça a un coût (et que c'est pour cela que ce n'est pas généralisé)
  • D'ailleurs j'aimerais bien avoir des chiffres, en attendant je m'avance. A effectif égal et en prenant uniquement en compte la partie enseignement, un étudiant coute plus cher en fac qu'en prepa, non ? Les taux par étudiant sont complètement faussés en raison des amphis bondés de médecine et des humanités. Si on compare par discipline couvertes, cela doit être étonnant.
  • "Plus on monte dans les niveaux, plus les effectifs s'amenuisent, plus les résultats sont bons"

    Ce n'est pas tout à fait ça. Je n'ai pas donné les effectifs L1, L2 car n'y enseignant pas, je ne les connais pas par coeur, mais c'est le même ordre de grandeur, peut être 3 groupes de cours intégré.

    L'écart entre le 45 et le 9 est dû au fait que les étudiants en fin de L3 choisissent en M1
    - massivement la filière maths appliquées (ex-DESS) (une trentaine d'étudiants)
    - ensuite la filière enseignement (ex prépa CAPES) (une vingtaine d'étudiants)
    - enfin la filière recherche/agreg ( 4 étudiants)

    "ça a un coût (et que c'est pour cela que ce n'est pas généralisé)"
    C'est plus compliqué que ça. Les effectifs en sciences sont suffisamment bas pour que le remplacement des cours en amphi par des cours intégrés ne coûte pas très cher.
    Vu la désaffection actuelle pour les sciences, on aurait les moyens, à l'échelle du pays, d'investir presque autant sur les étudiants des facs de science que sur les élèves de prépa.
    Mais en local, c'est difficile de demander aux collègues de voter en CEVU l'augmentation du nombre d'heures de colles en Licence de sciences quand les amphis sont bondés en médecine.
  • Et ce n'est pas avec les programmes qu'ils pondent années après années, que cette désaffection (voulue??? :? ) s'arrêtera
  • Bon encore un $n^{\mathrm{\`eme}}$ débat fac vs. prépa, avec un petit soupçon d'animosité de prépa vs. fac que je ne m'explique pas trop (pourquoi les nantis en veulent-ils aux pauvres ? :D Je mets un smiley pour plus de sécurité). Pour ma part, je suis d'accord avec l'essentiel de ce qu'on dit aléa et JLT. Je trouve qu'il y a beaucoup de clichés sur le chercheur pur qui sabote systématiquement son enseignement parce que ça l'emmerde et qu'il n'est pas évalué dessus pour sa carrière. Ca n'a pas été mon expérience dans le passé (une fois passées les classes prépas) et ça ne correspond pas à mon expérience actuelle. Si sabotage de l'enseignement il y a, on le trouve plutôt chez certains non chercheurs, non impliqués dans la vie de l'université. Et évidemment le recours aux moniteurs et vacataires pour faire tourner les L1, encore qu'il faille effectivement relativiser les effectifs entre Paris et province, n'arrange pas nécessairement les choses : il y a du très bon, du bon et du moins bon... Mais le monitorat n'est pas un mal, enfin je veux dire les contrats doctoraux avec mission d'enseignement, au contraire.
  • Décidément, ça ne sert à rien de répéter que l'on a rien contre les universitaires (à croire qu'il faudrait leur taper dessus pour qu'on comprenne qu'on ne leur en veut pas :S )

    ce n'est pas seulement un débat prépa vs fac puisque, personnellement, j'ai pris le soin de tenir compte de tous les enseignements en "petit comité".

    Le sujet initial est l'évolution des programmes en CPGE, il a dévié lors du premier message d'aléa ne trouvant pertinent l'existence des prépa; je trouve qu'il était important de défendre ce système pour tout ce qu'il apporte de bien à l'éducation en France!

    Maintenant, excepté le coup financier, s'il y en a qui pensent sincèrement que ça irait mieux SANS prépa qu'AVEC, alors faites donc
  • @ grego : je prends acte de tes protestations de bonne foi, mais bon, fac vs. prépa, c'est bien université (et non pas -taires) vs. classes préparatoires aux grandes écoles (et non pas profs de ...). De toutes façons, les unes ne vont pas sans les autres*. Je voulais juste indiquer que pas mal de clichés circulent, sans doute dans l'autre sens aussi, et que des conclusions générales sont parfois tirées d'expériences particulières sans que ce soit nécessairement très pertinent.

    * Edit pas clair : les institutions vénérables sus-citées ne vont pas sans leur corps enseignant respectif.
  • Assurément (:P)
  • Grégo :

    "quitte à me répéter, je n'attaque pas les universitaires. Pourquoi demander aux profs de prépa de venir enseigner en L1?"

    Pour qu'ils les connaissent ... Comme l'essentiel des universitaires recrutés actuellement sont passés par les prépas, l'inverse n'est pas nécessaire. Tu es prof de prépa ? Va voir la réalité des facs de sciences proches (et pas seulement les grandes facs parisiennes)

    "Je dois rectifier certains points erronés que tu as dites:

    STT n'existe plus, cela s'appelle STG....il y a les prépa ECT pour eux
    STI...il y a les prépa TSI pour eux"
    Bof ! les débouchés sont moindres que s'ils passent par un IUT. beaucoup de stress pour aboutir au même endroit, sauf quelques élèves exceptionnels.

    "S très faibles...il y a les "petites" prépa pour eux (classes où ils encore une chance de s'en sortir puisqu'il y a autant de places en école d'ingénieur que d'élèves en prépa)" Tu rêves ! Tu ne sais pas ce qu'est un "S très faible". Moi j'en ai eu, de ceux qui tournent à 4 en maths en DUT soit la moitié de la moyenne des bac pro de la même section.


    "Maintenant, à ta question "que se passerait-il si les prépas étaient obligées d'accepter tous les candidats, et des licences autorisées à ne prendre que les candidats qu'elles veulent"? On n'en sait rien, on ne peut qu'émettre un avis. Je dirais qu'il n'est pas sûr que les résultats des facs soient meilleurs que ceux des prépa; et si c'est le cas, la différence serait moins considérable que ce qu'elle est actuellement " Là encore, tu parles en termes de comparatifs. Mon but était de montrer que la comparaison n'a pas de sens.

    Je confirme que je sais que tu n'as rien contre les universitaires (j'étais parti du message de ben, qui les dénonçait). Mais tu as pris une partie du message comme une réponse, c'est donc que tu te sens concerné. Dommage !

    Pour en revenir au sujet, l'évolution actuelle risque de ramener à la situation que j'ai connu (bac 1967) : Quelques classes préparatoires pour les très bons (les parisiennes, pas toutes, plus cinq ou six en province). Les bons élèves de math-élem allaient en deug (ancêtre des L1/L2) et devenaient universitaires pour les meilleurs. Très peu de préparationnaires se tournaient vers la recherche. La différence sera que les "petites et moyennes prépas" ont remplacé les facs de science. Est-ce un gain ? Former aux mathématiques et à la physique (comme je l'ai connu) et préparer des concours est-il vraiment compatible ? Est-il vraiment nécessaire d'avoir fait ce type de classes pour entrer en formation d'ingénieur au sens actuel ? La réussite des ex-DUT dans les écoles "moyennes" montre que non. Faut-il resserrer le recrutement des prépas sur les classes * ou au contraire diminuer les exigences d'entrée comme on le fait depuis 20 ans ? ... que de questions qui ne sont pas clairement posées, qui deviendront de plus en plus difficiles à poser quand la majorité des décideurs est passé par les prépas ou un système analogue (sciences po,..) : "Pourquoi changer un système qui m'a très bien réussi".

    Mais je l'ai dit, les élèves nouveaux arrivent, dans 3 ans ceux qui ont trouvé le brevet de cette année très difficile parce qu'il ne s'agissait pas de reproduire les exercices du brevet précédent;

    Cordialement.
  • ''grego
    Re: Nouveaux programmes CPGE en 2013 ?
    il y a une heure

    Merci aléa, tu confirmes donc!

    Plus on monte dans les niveaux, plus les effectifs s'amenuisent, plus les résultats sont bons ''

    Hum.

    ''plus les effectifs s'amenuisent, meilleurs sont les résultats ''
  • @ gerard0 :

    non, je n'enseigne pas en prépa, mais la plupart de ceux qui y enseignent ont été amenés à enseigner en premier cycle universitaire (moniteur essentiellement)

    je suis d'accord avec toi, dans trois ans, on pourra pleurer!

    @ Gerard Letac :

    merci pour cette remarque qui fait vraiment avancer le débat (si tout le monde perdait son temps à rectifier des erreurs de syntaxe, il n'y aurait plus aucune discussion; je ne parle pas des erreurs d'orthographe grossières, que l'on fait tous...). Mais bon, vous avez fait votre bonne action de la journée
  • Supprimons en meme temps que les prepas les ENS qui ne servent a rien et qui coutent la peau des fesses.
  • Avant que ce sujet ne soit fermé, j'aurai bien aimé avoir quelques avis sur la question initiale. Apparemment il semble acquis pour pas mal de monde qu'il y aura des proba/stat et de l'info dans le nouveau programme de MPSI.
    Il semble aussi acquis que l'horaire de math n'augmentera pas.

    Du coup, je vois bien un programme de MPSI qui se rapproche de celui des ECS : proba discrète en première année, continue en deuxième année (en très gros), sans beaucoup de théorie de la mesure pour ce que j'en sais ; presque plus de géométrie (il en restera sans doute un peu mais vu les évolutions des programmes de lycée, je ne vois pas trop quoi), plus de déterminant (qui a presque disparu de toutes les sections hormis MPSI).
    Est-ce que ça tiendrait à peu près la route ou est-ce que ça parait totalement aberrant ? Je ne parle pas de l'enseignement de l'info, que je connais encore plus mal.
  • oui, je suis d'accord avec Gérard, qui pose bien les questions.
    ptolémée m'en veut sans doute un peu d'avoir fait dévier son fil.
    Je dois dire que j'y ai été poussé par un certain nombre d'interventions qui semblent faire comme s'il était acquis le but d'une CPGE était de former un mathématicien, ce qui me semble une proposition discutable.

    @Joaopa: je ne suis pas prêt à supprimer les ENS, peut être par conservatisme parce que j'en suis ancien élève. En revanche, ce qui est clair, c'est que ces questions sont liées. Car c'est bien l'existence des ENS qui justifie que les prépas se sentent un peu gardien du temple du savoir académique, alors qu'il serait bien plus logique de conférer ce rôle à l'Université.
    Rien que de décider que les ENS recrutent les étudiants de l'Université, et non plus en CPGE, changerait à mon avis pas mal de choses: la science récupèrerait pas mal de gens qui finissent vendeurs de chaussures parce qu'ils n'ont pas intégré d'ENS.

    @alban: pour info, à l'université, on attend généralement le L2 pour faire des probas, à cause des séries et éventuellement des intégrales généralisées. La question de savoir si il faut faire des probas continues en L2 est une question récurrente. Je n'ai pas d'idée très tranchée, pour tout dire, j'ai pas mal hésité entre les deux options.
    L'avantage de s'en tenir aux probas discrètes, c'est que tu as un tout cohérent, dans lequel tu peux tout démontrer, ou presque. L'inconvénient, c'est que dans ce cas, en L3, ça te manque de ne pas pouvoir s'appuyer sur ce cadre déjà connu des variables à densités quand tu fais la théorie abstraite.

    Re-parenthèse: ce n'est pas pour rien que je pose des questions sur l'existence des prépas.
    Ca fait bien longtemps qu'il est devenu quasi-impossible d'avoir un tout cohérent qui tienne sur deux ans. Un temps raisonnable d'apprentissage d'un corpus cohérent se tient sur trois ans.
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