Logique mathématique et comprendre le monde

Bonjour, une question aux logiciens :

Quelle est la contribution de la logique mathématique dans la compréhension du monde ?

Je définis "comprendre le monde" par : analyser avec pertinence le monde dans tous les registres de connaissance (mathématiques, sciences de la matière, biologie, philosophie, sciences humaines et sociales, arts, religion, etc).

La logique mathématique fait l'objet de nombreux développements et se subdivise en de multiples disciplines et sous-disciplines. Ont-elles toutes la même importance ? Si non, lesquelles sont fondamentales ? Quand il s'agit de comprendre le monde dans d'autres registres que la logique pour "elle-même", et en excluant mathématiques/informatique, peut-elle se résumer à quelques principes (tiers-exclu, non-contradiction, transitivité de l'implication, etc) ou manquera-t-il des étages pour comprendre en profondeur ces registres (sciences de la matière, religion, etc) ?

Merci.
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Réponses

  • Neo a écrit:
    Le problème c'est le choix.
    Lucy a écrit:
    Ah...oui, c'est ça le problème : le temps.
    Zazie a écrit:
    Le problème c'est le langage.

    réponse envoyée depuis ma fiction du monde (comme vous n'avez pas défini ce qu'est un logicien, genre c'est un habitant de la logique ? je me permets de répondre)

    S
  • En très résumé, elle permet de bien discerner ce qui relève de la forme et ce qui relève du fond, évite des erreurs en les labellisant et permet de démontrer des théorèmes très généraux (beaucoup plus généraux que le reste des sciences) ce qui a pour effet de "baliser" parfois un peu les pérégrinations des autres spécialisations. Exemple, en éclairant ce qu'on peut avoir des chances moins minimes de prouver un jour et ce qu'on ne peut pas espérer prouver ça évite probablement à des gens d'essayer stérilement d'aller dans certaines directions.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je précise un peu et réponds à tes autres questions:

    Non, il n'y a pas de spécialités plus importantes que d'autres (parce que la notion d'importance est très vague), ni plus fondamentale un peu pour la même raison à propos du mot "fondamental". Elles sont assez différentes, mais se rejoignent au niveau de l'objectif qui est différent du reste des maths: comme j'ai entendu dire (et je suis d'accord) plusieurs chefs de labos de logique, l'objet d'étude de la logique mathématique est "les mathématiques" (au même titre que l'objet d'étude des théoriciens des groupes sont les groupes ou que l'objet d'étude des catégoriciens sont les catégories, etc)

    Ca induit une mode de fonctionnement beaucoup plus long et des théorèmes moins nombreux, mais plus généraux. On trouve aussi parfois des "applications", mais c'est moins la vocation ou l'objectif assumé de la logique. Comme je dis souvent, les maths (et les sciences en général) sont de la logique appliquée et donc, il est naturel et plus efficace d'avoir des des spécialistes des branches appliquées de la logique (ie les maths et les autres sciences) qui ne soient pas "embarrassés" de connaissances "excessives" ou de passions excessives pour la logique.

    Il est difficile de te résumer vite fait comment la logique (version labo) permet de mieux comprendre le monde. Comme je te l'ai dit à mon post précédent d'une manière "trop discrète", en discernant la forme du fond, elle permet de renvoyer aux gens ce qu'ils ont réellement prouvé: en effet, souvent les scientifiques croient donner du sens à ce qu'ils racontent et produisent des textes scientifiques qu'ils imaginent "sensés". A côté de ça, comme ils sont professionnels, ils se sont (souvent inconsciemment) soumis à un certain nombre de règles du jeu formelles pour que leur texte soit acceptable et qualifié de preuve. Dès lors, sans le savoir, ils ont prouvé beaucoup plus qu'ils ne sont conscients (à cause de ce qu'est une preuve) et c'est à ce niveau que les coopérations entre logique et science permettent de catalyser et mieux comprendre l'avancée en mettant le phare sur le fait que le collègue X qui a produit la preuve Y en croyant parler de Z n'a pas du tout utilisé le fait que Z a telles et telles propriétés et donc a prouvé beaucoup plus.

    Un grande autre partie de la logique sont les résultats d'indépendance ("vous ne pourrez pas prouve tel truc avec tels axiomes, sauf miracle") et les résultats de non indépendance ("il existe une preuve de tel truc, même si personne ne pourra jamais l'écrire car trop tarabiscotée/longue") issus** des outils d'indépendance

    ** par exemple le théorème des zéros de Hilbert est une "évidence" logique(à quelques acquis de base près) ou le fait qu'il y ait des algèbres de Boole très grandes à nombre dénombrable de générateurs.

    Evidemment je te parle de vocation et de principes, pas des gens eux-mêmes. Bien des scientifiques sont des logiciens inscrits dans des labos dont le libellé ne fait pas un milligramme de référence à la spécialité officielle logique et bien des scientifiques inscrits "officiellement" en logique ne font en fait que très peu de logique. Par exemple, le labo le plus infuent de Paris6 est constitué de logiciens "infiltrés", etc, etc

    Aussi fade que ça puisse paraitre, la distinction entre fond et forme est un sujet scientifique important et conséquent, mais je ne sais pas comment décrire cette activité avec des mots plus pimentés.

    Le seul domaine qui n'a pas été "logiquement achevé" est celui de la topologie algébrique: j'ai d'ailleurs coutume de dire que le jour où on aura logifié (sans faire semblant) la topologie algébrique, les maths auront franchi un grand pas (en attendant on rafistole avec des bouts de ficelle). Je pense que c'est un défi***.

    *** Le critère clinique pour savoir que ça a lieu est la présence dans les archives académiques de preuves en quelques lignes évidentes pour tout le monde des théorèmes de Brouwer, Lefschetz (enfin une version un peu simplifiée) et de la conjecture de Hadwiger, par exemple, ces trois énoncés (avec d'autres) étant "intuitivement évident" et pourtant ... non prouvés (enfin deux d'entre eux le sont avec des usines à gaz)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi

  • Si tu exclus de la compréhension du monde, les mathématiques et la logique alors ta question a une réponse simple: aucune. B-)-
  • :-D par transitivité, tu considères que les mathématiques n'apportent rien à la compréhension du monde.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Ce que je voulais dire est qu'à partir du moment où tu ne peux pas mettre en face d'une proposition les termes "vrai"' ou "faux" en quoi la logique peut nous aider?

    Comme le rappelait Samok:
  • Il y a bien longtemps que la logique a remisé ces termes (et a justement éclairé pourquoi les gens croient en avoir besoin). Rappel: les théorèmes de logique établissent que la vérité n'existe pas (ie n'est pas définissable).

    [small]edit: je rappelle comment l'idée de DEUX valeurs émergent de la recherche de certitude (ie de la science). On abrège généralement "si si A alors B alors si A alors B" (qui est l'évidence originelle) en "si (si A alors B) et A alors B". Un refus de B conduit donc à un refus, au choix de "si A alors B" ou un refus de A. Quand on sature, on obtient un ensemble qui, pour tout A, a refusé A ou a refusé A=>B. En nommant "vrais" les A tels que A=>B a été refusé et faux les autres, on obtient une fonction qui associe à chaque phrase associe un élément de $\{vrai; faux\}$. On pourrait tout à fait prendre $\{pomme; melon\}$ à la place. Si cette fonction ne marche pas (ie s'il existe un ensemble de trois phrases ayant des images incohérentes par cette fonction), alors en revenant à l'étape où le gars qui décidait des refus en a parlé, on s'aperçoit qu'il devenait évident de lui prouver B à ce moment-là. Les seuls "axiomes" utilisés ici étant non(non X)=>X et quelques autres principes (essentiellement la pérennité des hypothèses)[/small]
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Il me semble que la question de Forlerko était :

    Les mathématiques s'appliquent dans la vie courante dans les sciences dures et les sciences humaines, en ingénierie, etc. Elles utilisent évidemment des rudiments de logique, donc les rudiments de logique sont utilisés dans la vie courante.
    Mais les concepts "avancés" de logique ont-ils des applications ?
  • La notion de vérité a bien un sens: c'est le fait pour un énoncé d'être en adéquation avec la réalité. Par exemple la phrase "Paul est un dentiste" est vraie si Paul est effectivement un dentiste et fausse dans le cas contraire (ne pas oublier de préciser qui est "Paul" et ce qu'est un "dentiste"). La phrase "il y a 5 chaussettes dans ce tiroir" est fausse si le tiroir est vide. La phrase "François Hollande est président de la république depuis Mai 2012" est vraie. Etc.
    Par contre -et ce n'est pas la même chose- il n'est pas possible d'écrire une formule logique du premier ordre qui exprime qu'une formule donnée est vraie (c'est le théorème de Tarski évoqué plus haut). Mais ceci ne parle que de mathématiques et a un sens formel précis.

    Il est *trivial* que si on a une preuve sous les yeux d'un énoncé $X$ à partir de $A_1,...,A_n$ dont on a constaté qu'ils sont vrais alors $X$ est lui même vrai ($n$ entier explicite comme 14 par exemple). Il suffit de lire la preuve et de vérifier que chaque noeud de l'arbre est forcé par ses feuilles (en langage béotien: chaque étape force la suivante).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @JLT Ca dépend de ce qu'on appelle "concept avancé". Un exemple de "concept avancé" de logique est la mécanisation du raisonnement (quel qu'il soit). Bin, il s'applique dans la vie courante.

    Par ailleurs, à l'époque où on vit, il me semble par ailleurs difficile de recenser des choses qui seraient "purement non informatiques". Pratiquement toute l'ingénierie de la vie courante se sert d'un peu toutes les sciences.

    Il est par ailleurs très difficile de recenser la part "purement non logique" des acquis de la science: en effet, si au niveau du matheux "ordinaire", il n'est pas forcément très conscient "d'appliquer la logique", ce sont justement les arbitrages avancés de la logique qui seront forcément au RV pour évaluer les découvertes importantes (et pas seulement les arbitrages, mais souvent les motivations elles-mêmes***). C'est pourquoi les "savants" (hors activités réécréatives comme arithmétique etc) qui n'ont pas forcément découvert tel gros truc, mais doivent en parler à d'autres ou l'évaluer correctement sont un peu obligés d'avoir des compétences en logique pas seulement élémentaire mais un peu avancée (sinon, ils risquent de dire de grosses conneries ou de très mal évaluer ce qu'ils ont sous le yeux).

    *** par exemple les inter-définissabilités (qui ne sont pas "de la logique rudimentaire je pense?)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Vraiment, je ne comprends pas pourquoi le smiley beer a disparu (campagne anti-alcoolisme). Foys, si fin habituellement, qui vient de nous faire une jolie crise d'hyperplatonico-professeur-rectanglisme, ça valait bien ce smiley.
    foys a écrit:
    La notion de vérité a bien un sens: c'est le fait pour un énoncé d'être en adéquation avec la réalité [...] Il est *trivial* que si on a une preuve sous les yeux d'un énoncé X à partir de A1,...,An dont on a constaté qu'ils sont vrais alors X est lui même vrai (n entier explicite comme 14 par exemple). Il suffit de lire la preuve et de vérifier que chaque noeud de l'arbre est forcé par ses feuilles (en langage béotien: chaque étape force la suivante).

    Si c'est pas un coup de gueule ça ... :-D
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Plus de smiley bière car nous vivons dans une époque morose et anti-festive.
    christophe c a écrit:
    hyperplatonico-professeur-rectanglisme
    J'aime bien ce néologisme. J'ai ri

    Tu n'emploies jamais les expressions "vrai" "faux" dans la vie courante?
    Je n'ai fait que citer le fait connu sous le nom pompeux de "théorme de correction"...
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.

  • Le logicien est à la science ce qu'est l'inspecteur des travaux finis au travail. B-)-
  • Christophe a écrit:
    ce sont justement les arbitrages avancés de la logique qui seront forcément au RV pour évaluer les découvertes importantes

    Que veux-tu dire ?
  • Pour être vraiment clair : de nombreux théorèmes de math sont explicitement utilisés par des professionnels d'autres disciplines.

    Existe-t-il un théorème de logique qui est (explicitement) utilisé dans une autre discipline ?
  • foys a écrit:
    Tu n'emploies jamais les expressions "vrai" "faux" dans la vie courante?

    Si bien sûr: j'emploie des tas de mots qui n'ont pas de définition d'ailleurs ;-)
    foys a écrit:
    Je n'ai fait que citer le fait connu sous le nom pompeux de "théorème de correction"...

    Il est beaucoup plus problématique qu'il en a l'air ... dans la vie courante justement. Car "dans la vie courante", il est .... faux (enfin plus précisément contradictoire***). Pour arriver à en donner des preuves dans les cours de logique de 2ième cycle par exemple, on le suppose pour arriver à le prouver (ie on donne aux phrases une structure bien fondée pour pouvoir arriver à le prouver par récurrence sur le rang de la phrase). Autrement dit, on "ne fait rien" de pertinent.

    Après tu pourras toujours me dire que "c'est bien" de bien fonder les phrases. Je ne te contredirai pas, c'est "pas mal ouais" comme dirait samok, mais bon, ce n'est pas une fenêtre sur le monde assez authentique. Ca sert à faire des "petites maths" faute de mieux. Mais la compréhension du monde passe par un désir qui ne peut pas se réduire à ça.

    Remarque: même "banalement", en considérant $A_i:=i$ est un salaire de pauvre => $i+1$ en est un aussi, tu prouves (avec ton "théorème de correction") que les milliardaires sont pauvres (tu connais bien cet argument, il porte un nom, mais je ne sais plus lequel)

    [small]*** je rappelle une preuve de ça: soit le système déductif du second ordre tel que $P=dem(W\to (P\to Paradis))$ en abrégeant par $W:=\forall X: (dem(X)\to X)$. Alors $W\to Paradis$. Preuve: supposons $W$. Alors si $P$ alors $dem(W\to (P\to Paradis))$, donc comme $W$ : $W\to (P\to Paradis)$, donc comme $W$ : $P\to Paradis$. On a donc que $P\to (W\to (P\to Paradis))$. On vient de donner une preuve de ça, donc $dem(W\to (P\to Paradis))$, donc $P$ donc $W\to Paradis$. (Ceci est "la vraie" remarque de Godel et cie, le reste étant un détail)[/small]
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @JLT: hors-informatique, je ne sais pas, là maintenant. Mais le problème est que tu parles "de théorème". Ce n'est pas vrai que de nombreux théorèmes de maths sont appliqués. Ce sont les maitrises (très globales et informelles) des différentes spécialités qui sont utilisées. Mais un "théorème posé là" n'est quasiment jamais utilisé "tel quel".

    @H: c'est un peu compliqué à expliquer: je te prends des exemples, en analyse par exemple, il sera important de regarder quels axiomes (et les risques inhérents à les supposer), tout particulièrement concernant l'infini sont utilisés dans la démonstration de telle découverte importante. En théorie des graphes par exemple, certains théorèmes qu'on peut qualifier de raisonnablement non logiciens peuvent paraitre intéressants. Mais il est important ensuite d'évaluer ce "qu'ils nous disent vraiment". Exemple, Robertson et Seymour a provoqué une sorte de coup de tonnerre avec leur gros théorème (voir google). Mais il était heureusement connu depuis longtemps (via Friedman par exemple) que ça ne peut qu'être théorique. Etc, etc.. Je chercherai d'autres exemples. En clair, en dehors des résultats calculatoires ou des preuves par récurrence, la plupart des grosses découvertes utilisent des axiomes "inégaux" dans leur statut. Ces axiomes sont réellement des maillons faibles dans notre relation avec le monde. Il est donc important de voir le rôle qu'ils jouent (En analyse c'est plus voyant (Tychonoff, etc), mais je crois que la preuve publiée du Th de Fermat suppose un inaccessible par exemple)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Pour pouvoir démontrer: Pour tout n, si j'ai n euros alors je suis un pauvre" il faudrait au moins qu'on ait:
    P(n)=>P(n+1) vrai avec P(n): "celui qui possède n euros est un pauvre" B-)-
  • fdp a écrit:
    Le logicien est à la science ce qu'est l'inspecteur des travaux finis au travail.

    Ce n'est pas que ça, mais ce n'est pas faux, c'en est une composante (dont il faut se réjouir). Je prends un exemple: le théorème des zéros de Hilbert. Bin si y avait pas "d'inspecteurs des travaux finis" , y aurait pas de "démocratisation": il est logiquement "trivial" et mathématiquement pourtant assez lourdingue à prouver (si on refuse les arguments "logique-avancé" pour reprendre une expression de JLT). S'il n'y avait pas un "regard sur les mathématiques en tant qu'objet", il y a fort à parier que tu aurais une litanie d'archives extrêmement calculatoires et illisibles compliquant à outrance la diffusion (bon je ne dis pas que la logique diffuse et démocratise, mais en substance elle pourrait entre autre le permettre, en faisant le ménage (ie en déchargeant les preuves historiques ou maladroites de leur pollution)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • fdp a écrit:
    il faudrait au moins qu'on ait:

    il suffirait qu'on ait. (Et qu'on ait P 0)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Au temps pour moi mais néanmoins c'est toi qui a considéré P(n)=>P(n+1) et tu as supposé que c'était vrai si je t'ai bien compris.
  • fdp a écrit:
    c'est toi qui a considéré P(n)=>P(n+1) et tu as supposé que c'était vrai si je t'ai bien compris.

    Non, je ne l'ai pas supposé "ex nihilo" mais en réponse à foys(fictif) qui disait "tss, tss, tss, voyons, voyons, le vrai et le faux c'est pas des trucs de puceaux ou de philosophes de salon, c'est du béton armé" (bon, il a accepté un peu de patte à modeler dans les béton, certes) et qui a évoqué le théorème de correction. Je lui ai répondu l'argument bien connu, que comme (qui osera dire le contraire), il est vrai qu'un salaire revenu de 0 euros est un revenu de pauvre et que pour tout entier n, si n est un revenu de pauvre alors n+1 est aussi un revenu de pauvre, alors tout le monde (sur notre terre) est pauvre (ce qui est bien connu :-D ).

    Ne prends pas à la légère que Pauvre(n)=>Pauvre(n+1). Ce ne serait pas sérieux (sauf si tu m'exhibes d'un coup de cuillère à pot un entier n tel que Pauvre(n) et non(Pauvre(n+1)))
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • christophe c a écrit:
    Ce n'est pas vrai que de nombreux théorèmes de maths sont appliqués.

    Je pense au contraire que d'autres disciplines utilisent explicitement que

    - la dérivée du sinus est égale au cosinus
    - la formule du changement de variables dans une intégrale multiple
    - si $a$ n'est pas divisible par un nombre premier $p$, alors $a^{p-1}$ est congru à $1$ modulo $p$
    - la formule d'Itô
    - ...

    On pourrait multiplier les exemples de maths. Par contre je serais intéressé de savoir s'il existe un exemple en logique.

  • Je conteste cet argument. Cette implication n'est pas toujours vraie B-)-

    Et si cette implication n'est pas toujours vraie alors le raisonnement est incorrect.
  • christophe c a écrit:
    *** je rappelle une preuve de ça: soit le système déductif du second ordre tel que P=dem(W$\rightarrow$(P$\rightarrow$Paradis)) en abrégeant par W:=$\forall$X:(dem(X)$\rightarrow$X). Alors W$\rightarrow$Paradis. Preuve: supposons W. Alors si P alors dem(W$\rightarrow$(P$\rightarrow$Paradis)), donc comme W : W$\rightarrow$(P$\rightarrow$Paradis), donc comme W : P$\rightarrow$Paradis. On a donc que P$\rightarrow$(W$\rightarrow$(P$\rightarrow$Paradis)). On vient de donner une preuve de ça, donc dem(W$\rightarrow$(P$\rightarrow$Paradis)), donc P donc W$\rightarrow$Paradis. (Ceci est "la vraie" remarque de Godel et cie, le reste étant un détail)
    je n'ai plus le lien vers la discussion fleuve oùon avait déjà abordé ça.
    "W:=$\forall$X:(dem(X)$\rightarrow$X)" pose des problèmes de typage monstrueux mais on est dans le second ordre ultra laxiste (j'avais pas envisagé cette circonstance)
    de plus, "dem()" veut-il vraiment dire "est prouvable"? (douteux).

    Pour le $n$ pauvre $\implies n+1$ pauvre, il faudrait donner une définition formelle de pauvre. Ou alors tricher et dire que les salaires de riches sont des entiers non standards. Je connaissais la variante "il n'existe pas de tas de sable" (quel est le plus petit nombre de grains constituant un tas?). Les mots vagues ne peuvent donner lieu à des manipulations formelles.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Il faudrait définir précisément ce qu'est un salaire de pauvre.

    Mettons que ce soit un salaire qui est inférieur ou égal à un certain entier S.

    L'implication P(S)=>P(S+1) est fausse puisque $S+1>S$ B-)

    Après le raisonnement est spécieux car on suppose implicitement que tous les salaires sont possibles ce qui est faux.
  • JLT écrivait: a écrit:
    Pour être vraiment clair : de nombreux théorèmes de math sont explicitement utilisés par des professionnels d'autres disciplines.

    Existe-t-il un théorème de logique qui est (explicitement) utilisé dans une autre discipline ?
    • La gestion logicielle de ligne 14 du métro a été conçue en utilisant la méthode B, une méthode logique.
    • Airbus utilise des prouveurs automatiques pour vérifier l'absence d'erreur dans ses codes.
    • Certains opérateurs de téléphonie (e.g. France Télécom) vérifient leurs protocoles par des techniques logiques (en général, on suppose la cryptographie parfaite et on cherche à savoir si sous cette hypothèse, il reste des failles).
    • Les résultats sur des logiques plus faibles que la logique classiques sont souvent utilisés pour le typage en informatique (par exemple, Ocaml développé par l'INRIA est un langage qui utilise l'inferrence de type, qui se base sur la décidabilité du typage dans une logique faible (pas (ou presque pas) de quantificateur existentiel, pas de négation).
    • J'ai vu une fois un algébriste utiliser le théorème de compacité (bon ok, c'est rare).
    • Les physiciens utilisent souvent des règles de calculs sur les infinitésimaux qui demandent des considérations de logique pour être justifiés (l'analyse non-standard par exemple).
    • Un certain nombre de chercheurs utilisent Isabelle ou Coq (des assistants de preuve) pour vérifier leurs preuves.
  • J'oubliais, il y a aussi tous les résultats provenant de la théorie des ensembles.
  • @H de rien

    @PR merci pour tous ces exemples. L'auteur du fil voulait cependant des exemples "hors-informatique" (je ne sais pas quel degré de "hors" il attendait)

    @JLT: tu cites, j'ai l'impression surtout des calculs d'analyse élémentaire, non? De plus, il est difficile de comparer le vaste champ des mathématiques appliquées et le champ plus homogène d'une seule spécialité. Je ne suis pas tellement convaincu par tes exemples dans les sens que pour moi, en dehors bien sûr de formules (qui sont des théorèmes particuliers) de calcul, je n'ai pas l'impression que tu puisses proposer des théorèmes qualitatifs en grand nombre. Il est évident que la logique ne proposant pas de formules de calcul (ou peu), il n'y a aura pas d'exemple de cette nature.

    @fdp: c'est inquiétant la façon dont tu cherches à "casser" l'axiome qui te déplait (enfin je veux dire ce qui est inquiétant c'est que tu n'écrives pas que ta première phrase, ie que tu ne renvoies pas la remarque académique que foys a signalé qui est généralement opposée à cet argument:
    foys et fdp a écrit:
    faudrait donner une définition formelle de pauvre

    Toi, tu ... en proposes une. Tu vois bien que ça ne marche pas. Il est honnêtement incontestable que pour tout entier n, si avoir n comme revenu atteste de pauvreté alors avoir n+1 comme revenu atteste de pauvreté aussi. Point. Donc refuser la conclusion que pour tout n, on est pauvre avec n de revenu, c'est "honnêtement" une position qui doit conduire à la conclusion qu'il n'existe pas d'ensemble A inclus dans IN tel que pour tout n, avoir n comme revenu atteste de pauvreté si et seulement si n est dans A (ce qui n'a rien de choquant).

    @foys:
    foys a écrit:
    mais on est dans le second ordre ultra laxiste (j'avais pas envisagé cette circonstance) de plus, "dem()" veut-il vraiment dire "est prouvable"? (douteux)
    .

    Si tu veux mais ce ne sont pas des objections au théorème. Ta première objection est un commentaire auquel je dirais juste que la plupart des maths sont exactement dans le "même second ordre laxiste" (et même parfois beaucoup plus!!! là on joue en amateur). Mais tu as parfaitement le droit de "refuser" les axiomes, je ne les ai pas du tout justifiés, c'est la vie. Par contre, je ne comprends pas du tout ta 2ième remarque :-S Elle n'a pas de sens, tu n'as qu'à considérer que j'ai "défini" $dem(X):=[X$ est prouvable $]$. Si tu veux, je te fais le même coup avec "axiome" à la place de "prouvable à partir des axiomes machin", mais il faudrait que je lance caml. Ca ne changera rien au schmilblick, ça donnera juste une preuve qui fera 15 pages produites par caml de $non(W)$ où on aura défini $dem(X)$ par "il existe une évidence E telle que E=>X est aussi une évidence". Tout lecteur "constatera" qu'il existe une évidence $E$ telle que $E\to non(W)$ est aussi une évidence... à la condition de lire les 15 pages de hiéroglyphes produits.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • cc a écrit:
    j'ai l'impression surtout des calculs d'analyse élémentaire, non?

    Ce que j'ai cité est très peu représentatif des maths utilisées dans la vie courante, j'ai dit un peu au hasard. Il est vrai que les applications des maths utilisent surtout de l'analyse et des probas-stats, parfois assez élaborés (traitement du signal par exemple). Je ne sais pas si tu les qualifies "d'élémentaires". Il y a aussi des applications de l'algèbre (corps finis --> codes correcteurs).

    Peu importe la liste, je suis bien d'accord que la majorité des théorèmes "profonds" de maths sont loin des applications à d'autres disciplines, à l'exception peut-être de la physique théorique, mais c'était pour dire qu'il existe beaucoup de théorèmes de math qui sont utilisés ailleurs qu'en math.
  • christophe c a écrit:
    la plupart des maths sont exactement dans le "même second ordre laxiste" (et même parfois beaucoup plus!!! là on joue en amateur)
    Même si elle apporte le confort de l'ordre supérieur, ZF(C) est une théorie du premier ordre (massivement utilisée).

    Prouver qu'il existe une évidence E telle que E=>X n'est pas prouver X ni même exhiber cette évidence.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • JLT écrivait: a écrit:
    Il est vrai que les applications des maths utilisent surtout de l'analyse et des probas-stats, parfois assez élaborés (traitement du signal par exemple). Je ne sais pas si tu les qualifies "d'élémentaires". Il y a aussi des applications de l'algèbre (corps finis --> codes correcteurs).

    Je pense qu'il y a un biais de perception. Personnellement j'ai vu beaucoup plus d'applications concrètes de l'arithmétique et l'algèbre que de l'analyse (probas stats exclues). La principale explication est l'omniprésence de l'informatique qui utilise peu l'analyse
  • Ce que je voulais surtout dire c'est que ce sont des formules de calcul (même si leur preuve font appel à des théorèmes profond). A partir du moment où une spécialité ne produit pas de formules, il me parait normal qu'on la trouve moins représentée dans le travail de l'ingénieur "vie courante". Concernant l'algèbre par exemple, c'est une branche appliquée quasiment directe de la logique en un certain sens (je veux dire par là pour une grosse partie de l'algèbre abstraite: isolement de la notion "d'indéterminées", etc).

    Par essence, un domaine va s'appliquer quand il produit des certitudes très particulières, donc ne ressemblera pas à la logique. Mais il me semble que c'est toi qui a réorienté la question de l'auteur du fil vers "les applications":
    forlerko a écrit:
    Quand il s'agit de comprendre le monde
    (je ne tronque pas incorrectement la citation, ensuite il précise mais ne change pas le mot "comprendre")
    JLT a écrit:
    Pour être vraiment clair : de nombreux théorèmes de math sont explicitement utilisés par des professionnels d'autres disciplines. Existe-t-il un théorème de logique qui est (explicitement) utilisé dans une autre discipline ?

    C'est un virage à 180 degrés. Les occurrences sont inversées. Le cerveau ne peut pas "comprendre" quelque chose qu'il nie (ie qu'il met à l'épreuve). Quand tu utilises une affirmation, tu la nies**, ne pas l'oublier. Tous les appliqueurs de la planète font subir de véritables agressions répétées aux théorèmes de maths (heureusement, les théorèmes ne sont pas les animaux, ils ne souffrent pas, enfin espérons)

    La démarche de compréhension d'un phénomène est une démarche personnelle ou collective qui agit en défense du phénomène (soit dans le sens opposé à celui de l'attaque)

    ** Tu utilises A dans des acquisitions de A=>B (ie de non(A) ou B) et même si tu espères gagner B, tu regardes en spectateur ébloui la résistance de A. Tu n'es pas en posture de la comprendre, mais en posture de l'admirer. Comprendre c'est cesser d'admirer (c'est le drâme des couples :-D )
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  • @cc : bon d'accord, je conviens que comprendre n'est pas la même chose qu'utiliser. Il serait plus exact de se demander quels sont les concepts de maths ou de logique qui servent à modéliser des objets ou des phénomènes étudiés dans d'autres disciplines.

    Exemples pour les maths :

    - internet = graphe
    - observable en mécanique quantique = opérateur dans un espace Hilbertien
    - désintégration d'un atome = processus de Poisson
    - spectre d'un son = transformée de Fourier
    - etc.

    Bien sûr, une fois qu'on a modélisé un phénomène, on peut commencer à utiliser les théorèmes du domaine mathématique correspondant.

    Pour en revenir au sujet du fil, on peut se poser la question de donner une liste de modèles provenant de la logique.
  • Christophe dit que si on utilise un théorème de maths A pour comprendre le monde, on ne comprend pas A. Admettons (quoique la négation de A ne nous dit-elle pas quelque chose de A?). Mais il ne s'agissait pas de comprendre A mais le monde. Bref, je ne comprends pas, JLT, que tu aies aussi facilement accepté le sophisme de Christophe.
  • @db, attention, tu ne prends pas en compte le temps d'où cette accusation de sophisme. Quand on comprend A, on est entrain d'aborder A par sa face positive. Quand on utilise A, on est entrain d'aborder A par sa face négative.

    @JLT, je regrette encore de ne plus avoir le smiley beer (tu) . Nous voilà rendu dans "modéliser". Là, pour le coup la réponse est claire: la spécialité "logique mathématique" ne peut par essence même pas proposer de "modélisations du monde", puisque sa vocation est d'être "au - dessus" de ça. Je caricature un peu mais en gros, n'espère pas de "modélisations" de la part de la logique (me semble-t-il). Ce ne serait plus la logique sinon. Après on peut quand-même considérer "indirectement" que cette spécialité produit de "la modélisatoin" (en un sens un peu spécifique), puisqu'elle gère l'infini, la théorie des ensembles, bref toute l'analyse mathématique (enfin elle lui fournit tous ses modèles). Donc un certain sens la logique ne modélise pas (elle reste neutre et objective), en un autre sens, tous les modèles utilisés par la science sont quasiment exclusivement reposant sur des fondations dont la logique seule détient l'étude experte du fondement*

    * Les physiciens utilisent IR tout le temps. Autant dire que ça ne leur ferait pas tellement plaisir que $(IR, IN, + × )$ soit une théorie contradictoire (enfin je désigne par là ce qu'on attend de cette structure pas la structure elle-même).
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  • @db : je n'ai en fait pas complètement compris (!) ce que voulait dire Christophe, mais je suis juste d'accord avec son constat que "appliquer un théorème dans une situation concrète" n'est pas synonyme de "comprendre une situation concrète".

    Mais je maintiens que si on comprend suffisamment en termes mathématiques une situation concrète, alors on est en position d'appliquer des théorèmes.

  • Je t'ai montré que cet argument était incorrect dès qu'on précise ce qu'on entend par "un revenu de pauvre".
  • JLT a écrit:
    je suis juste d'accord avec son constat que "appliquer un théorème dans une situation concrète" n'est pas synonyme de "comprendre une situation concrète".

    Mais ce que j'ai compris de ce que dit Christophe n'est pas cela; je crois qu'il dit : "appliquer un théorème dans une situation concrète" n'est pas synonyme de "comprendre ce théorème".
  • @db, oui ce que je dis est même plus précis (je ne fais pas que nier la synonymie). Je dis que l'état de l'utilisateur d'un énoncé A au moment où il utilise A est une position d'attaque de A. Je dis que le compreneur d'un énoncé A au moment où il comprend A est une position de défense de A.

    Je crois que le malentendu ici est que tu as abordé "comprendre le monde" (du post initial de l'auteur du fil) de manière non polarisé, ie tu considères de la même manière "comprendre A" et "comprendre non A". Or j'ai posté dans une autre approche de sa demande: "comprendre le monde:= comprendre que ceci / cela est sûr" (ie comprendre pourquoi A est sûr, ce n'est pas pareil que comprendre pourquoi non(A) est sûr). J'ai polarisé sa question (en pensant que j'étais fidèle ainsi à sa demande). comprendre un énoncé ne relève pas d'une compréhension du monde mais d'une compréhension du langage.
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  • fdp a écrit:
    Je t'ai montré que cet argument était incorrect dès qu'on précise ce qu'on entend par "un revenu de pauvre".

    Non. Tu as montré qu'il existe une manière de préciser pauvre telle qu'il existe n tel que Pauvre(n) et non(Pauvre(n+1)). Par ailleurs (et tu ne l'as pas montré), l'axiome de récurrence entraine que quelle que soit la manière de préciser pauvre comme un ensemble (non vide), il existe un entier n tel que Pauvre(n) et non(Pauvre(n+1)). Je pense que tu es au courant que ce n'est pas un scoop.

    Et je te répète que toute notion acceptable de précision de Pauvre doit vérifier: P(0) et $\forall n\in \N: Pauvre(n)\to Pauvre(n+1)$ et $non(Pauvre(10^{15}))$.

    En conséquence de quoi et sous l'axiome de récurrence , il n'existe pas d'ensemble $A$ tel que $\forall n\in \N: n\in A\iff Pauvre(n)$. Après bien évidemment, tu en tires les conséquences que tu veux, et c'est une amusette qui a souvent été discutée de toute façon.
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  • @db : ah d'accord, j'étais à côté de la plaque car j'étais branché sur la question de "comprendre le monde" et non "comprendre un théorème". Mais là on s'éloigne du sujet.
  • Le problème n'est pas que Christophe a tort de dire qu'appliquer un théorème n'est pas synonyme de l'utiliser, c'est qu'il a tort d'en déduire que ta question sur l'utilisation de la logique dans d'autres disciplines était illégitime, car, comme tu le dis, il est hors-sujet.
  • db a écrit:
    Le problème n'est pas que Christophe a tort de dire qu'appliquer un théorème n'est pas synonyme de l'utiliser

    Attention, tu as fait plusieurs fautes de frappe dans tes deux interventions. La dernière pouvait provoquer des ambiguités.

    appliquer un théorème est bien synonyme de l'utiliser.

    appliquer un théorème n'est pas synonyme de le comprendre


    Et non, ce n'est pas moi qui suis hors-sujet justement. C'est toi qui introduis la notion de "comprendre/utiliser" les énoncés en tant qu'énoncés. (Ce sont les précisions de mon post d'avant)

    En ce qui me concerne je parlais bien de leur valeur (ie sujet du fil, comprendre le monde, etc), pas de "l'acte de comprendre ce qu'ils disent" mais l'acte de "comprendre pourquoi ils sont solides".
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  • Christophe a écrit:
    Attention, tu as fait plusieurs fautes de frappe dans tes deux interventions.

    Oui, enfin au moins une. C'est bien "Le problème n'est pas que Christophe a tort de dire qu'appliquer un théorème n'est pas synonyme de le *comprendre*" que je voulais écrire.
    Christophe a écrit:
    C'est toi qui introduis la notion de "comprendre/utiliser" les énoncés en tant qu'énoncés.

    Non. C'est toi qui disais que utiliser un énoncé n'est pas le comprendre, alors que JLT parlait d'utiliser un énoncé de logique dans d'autres domaines. Je faisais juste remarquer que ton intervention disant qu'utiliser un énoncé n'est pas le comprendre n'est pas un argument contre la légitimité de la question de JLT cherchant des applications de la logique dans d'autres disciplines afin de comprendre le monde.
  • Christophe:

    Désolé je ne comprends pas ton argumentation.

    Si on met un niveau de pauvreté à S euros.
    Toute personne qui perçoit un revenu de moins de S euros est considérée comme pauvre et toute personne qui perçoit un revenu d'au-moins S+1 euros n'est pas considérée comme pauvre.

    Je ne vois pas d'ensemble vide dans tout ceci.
  • D'accord, mais je n'ai jamais pensé que JLT est "illégitime" dans sa question. Je disais qu'il a changé la question, autrement dit, je disais que ce n'est pas en regardant les applications qu'on évalue si une spécialité permet de comprendre le monde.

    Je prends un exemple très simple: l'écriture décimale (et l'écriture dans une base imposée). Elle n'a vraiment rien à prouver quand à la multitude "d'applications" qu'elle a. (Le monde entier gère les nombres en utilisant à corps et à cris des algorithmes qui gèrent les écritures de ces nombres; elle a le pouvoir fascinant de permettre à 7000000000 de personnes d'avoir chacune un numéro de téléphone très court à énoncer, etc). Mais elle n'apporte absolument rien à la compréhension du monde. Au contraire, elle reste relativement "un mystère appliqué" et un objet de fascination pour beaucoup.

    A l'inverse, on a des avancées de compréhensions (ou du moins de le croit-on) quand on "sait" (ou croit savoir) que la fonction d'Akerman appliqué au couple (100, 100) finira en théorie par s'arrêter (ou la procédure qui lance le calcul d'une suite de Goodstein). Ou encore le théorème qui dit que dans tout ensemble infini de graphes , il y en a deux tels que l'un "se plonge"* dans l'autre. Et pourtant tous ces trucs sont "impraticables", ie non seulement on ne les applique pas, mais en plus on peut prouver in some sense qu'on ne les appliquera jamais.

    C'est tout. L'auteur du fil a posé une question, JLT en a posé une autre. Bien entendu chacun a le droit de poser ses questions, pas d'affaire de légitimité la dedans. Je disais juste que les deux questions différentes (Ca ne veut pas non plus dire qu'elles n'ont rien à voir l'une avec l'autre).
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  • @FdP: relis posément tout notre échange (toi-moi). C'est tout bête. J'ai l'impression que soit tu passes à côté d'un truc simple, soit tu n'as lu qu'en diagonale. Ne cherche pas "compliqué". Il n'y a pas "d'entre les lignes", je t'ai tout dit. Ton dernier post ne contredit en rien ce que je t'ai dit.
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